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Les relations inter- coréennes de 1910 à  2009

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par Kossi AHOSSEY
Université de Lomé Togo -  Maitrise ès lettres option histoire contemporaine 2011
  

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3.2. Du déroulement de la Guerre à l'armistice de 1953 ou le retour à la situation de départ.

Le début des affrontements et l'évolution que prirent les opérations dans la Péninsule prouvèrent à suffisance que ce fut une illustration parfaite de l'opposition idéologique qui sévissait dans le monde. Aux Etats-Unis, on vit dans cette Guerre la preuve flagrante que le communisme représentait une grave menace pour leur sécurité4.

La promptitude avec laquelle l'on réagit à Washington (Lacour-Gayet 1979 : 277-279) montra que ce fut une affaire plus qu'américaine. Les américains ont convaincu le conseil de

1-Des incidents dont certains assez violents, s'étaient produits sur la frontière et chacune des deux parties en rejetait la responsabilité sur l'autre. Pendant ce temps il se déroula une Guerre de propagande (Balaize 1991 : 176).

2-Il est professeur agrégé au département de science politique et diplomatique à la faculté des sciences sociales de Séoul. Il est spécialiste de l'histoire de Corée.

3-Source : www.kipédia.org/corée.Févriér 2010.

4- Source : www.macorée.com du 31-Mars-2010 à 10 h 00.

sécurité qu'il s'agissait d'une agression et en l'absence de l'URSS1, ils obtinrent une intervention armée onusienne en faveur de la Corée du Sud. Laquelle force2 évolua sous le commandement de l'armée US. La composition même de cette force prouva que les USA voulurent simplement agir sous la bannière de l'ONU. Nous pouvons déduire de cette réalité le fait que la Corée ne fut qu'un champ de bataille larvée entre les Superpuissances.

Même si les Soviétiques ne participèrent pas aux offensives ouvertement, ils fournirent des conseils militaires et armement aux nord-coréens. Ceux-ci disposèrent au début de l'attaque Sept divisions, 150T-34, 1700 pièces d'artillerie, deux cents avions de combat et beaucoup de réserves3. D'ailleurs, l'armée nord-coréenne ne joua qu'un rôle mineur dans le conflit. Ce furent les chinois mais surtout les soviétiques4 qui assurèrent l'essentiel du combat. Staline promit le 10 octobre 1950 à la Corée du Nord du matériel militaire et le transfert de 16 régiments de l'aviation soviétique. Il fut notés environ 72000 soviétiques durant trois années en Corée. La qualité supérieure des pilotes chinois et soviétiques fit de l'armée de l'air nord-coréenne un opposant redoutable face aux forces de l'ONU. Tout ceci prouve bien que la péninsule de Corée ne fut et ne demeure qu'un théâtre d'affrontement des deux superpuissances. Elle subit ainsi au cours de cette période beaucoup d'influence extérieure.

Les différentes phases de cette guerre expliquèrent mieux l'implication de l'extérieur dans son évolution. L'ONU qui intervint sous la houlette des forces US en général commandée par le Général Mac Arthur5 se fixa les objectifs de son opération en Corée. Il s'agit d'assurer des conditions de stabilité dans l'ensemble du pays, constituer un gouvernement unifié, assurer l'indépendance et la démocratie (Lacour-Gayet 1979 : 281). Malgré la promptitude de la réaction des américains, qui dès le 27 décidèrent apporter secours aux troupes sud-coréennes, l'hostilité lancée le 25 juin par les nord-coréens leur conduisit jusqu'à l'extrême sud de la Péninsule (15 septembre 1950). Les forces onusiennes, sous les ordres des USA à partir du 18 septembre, reconquirent tout le Sud, franchirent le 38è parallèle et repoussèrent les forces communistes jusqu'à Mandchourie au tour du 16 octobre 1950.

1-En effet, depuis 13 janvier 1950, le représentant soviétique ne participait plus aux délibérations du conseil de sécurité. Ainsi, les autres membres furent d'accord pour qualifier la situation en Corée d'atteinte à la paix et donc ce fut sous le drapeau et au nom des Nations-Unies que l'intervention du bloc occidental s'effectua selon Lacour-Gayet (1979).

2- Lacour-Gayet (1979) nous révèle la composition de cette force onusienne : 90% américaines et Sud-coréenne en plus des contingents britanniques, australiens philippines, Thaïlandais, turcs, belges, canadiens, colombiens éthiopiens, grecs et français.

3- voir le www.wikipédia.com/corée.

4 -Ce général conduisit les opérations dans la guerre du Pacifique. C'est lui qui obtint la reddition Japonaise. Il fut chargé de réorganiser le relèvement du Japon. Il résidait d'ailleurs à Tokyo Duroselle (2004).

5-.Dès les premières heures, il fut convié à assurer l'armée sud-coréenne en matériel (Droz 1992 : 123).

A partir de cette date on aboutit à une impasse. Les chinois intervinrent officiellement1 dans la guerre à travers des volontaires puisque, poussé par Syngman Rhee2 et Marc Arthur, Truman obtint de l'Assemblée Général de l'ONU le 7 octobre une résolution leur autorisant à franchir le 38è parallèle et à préparer la réunification coréenne (Droz 1992: 123). Ce fut cet acte qui poussa les volontaires chinois à intervenir aux côtés des forces communistes dès le 16 octobre. Jean-Baptiste Duroselle (2004) révèle que ces volontaires furent des forces chinoises bien organisées qui franchirent le Yalou, fleuve qui marque la frontière entre la Mandchourie3 et la Corée.

Une nouvelle étape vint d'être franchise puisque les forces onusiennes furent de nouveau contraintes à battre retraite. C'est ce qu'illustre la carte ci-dessous. Elle montre les différentes étapes de cette guerre, prouvant ainsi l'implication étrangère dans ce conflit.

Séoul capitale de la Corée du Sud fut reprise en janvier 1951. Mais après la révocation du Général Mac Arthur, Commandant des forces US par Truman le 10 avril 1951, les fronts se stabilisèrent autour du 38è parallèle puisque cette révocation eut un impact international. L'atmosphère internationale fut détendue. Les communistes y trouvèrent la volonté du locataire de la maison blanche de ne pas élargir le conflit en Corée. Ce qui probablement ouvrit le chemin aux négociations pour l'armistice qui fut signée deux ans plus tard.

Jacob Malik représentant soviétique aux Nations-Unies émit la possibilité d'une coexistence pacifique des deux systèmes, socialisme et capitalisme. Ce fut une des premières fois où un leader soviétique confirma qu'il s'agissait bien d'une confrontation Idéologique que revêtait la guerre de Corée. Dans un discours radiodiffusé, il adressa une initiation à négocier en ces termes: «Les peuples soviétiques croient [...] qu'il conviendrait d'entamer des pourparlers entre les belligérants, en vue d'un cessez-le-feu et d'un armistice prévoyant le retrait réciproque des troupes de part et d'autre du 38è parallèle. Une telle mesure peutelle être prise? Je le crois, à condition qu'il existe un désir sincère de mettre fin aux sanglants combats en Corée» (Duroselle 2004 : 146-147).

1-Les Autorités chinoises annoncèrent que si les Nations-Unies franchissaient le 38è parallèle, l'armée chinoise entrerait en action. Révélation de l'ambassadeur de l'Inde en Chine. Source : Lacour-Gayet (1979).

2-Dans nos précédentes pages nous rappelions que les deux leaders avaient à coeur la réunification de la péninsule mais pour imposer son Idéologie. Ainsi Syngman Rhee souhaita que les forces onusiennes l'aident à conquérir le Nord mais certaines composantes de l'alliance n'approuvèrent point cette idée à savoir la Grande Bretagne et l'Inde. Source : (Senarclens 1990).

3-Elle est une région très industrialisée de la Chine. Les chinois entrèrent donc en Guerre pour la protégée. Ces volontaires évoluèrent sous les ordres du général Peng De Huai. Ils furent très nombreux: 700000. Bernard Droz (1992) nous rappelle que malgré l'armement rudimentaire dont-ils détinrent, leur endurance au froid eut raison des forces américaines.

Carte n° 6: Les Différentes Phases de la Guerre de Corée

Source: www.wikipédia.org.

Cette carte montre les différentes phases de la guerre. On peut y juger le degré de l'implication extérieure à travers les différents retournements de la situation sur le front.

Les Américains, quoique très méfiants, prouvèrent leur adhésion à Cet invite à des conversations. Elles débutèrent le 10 juillet 1951 à Kaesong puis à Pan Mun Jon sur les ordres du Général Ridgway1au nom des Nations-Unies. Ces négociations traînèrent en durée et achoppèrent sur plusieurs points de désaccords2 pendant que les combats continuèrent au ralenti. De nouvelles discussions furent ouvertes et finalement, après de longues péripéties, des échanges de prisonniers eurent lieu.

Des changements intervenus dans les relations internationales contribuèrent favorablement à l'évolution des négociations. En effet, le 5 mars 1953 Staline mourut. Au cours de la campagne présidentielle aux USA, Eisenhower, futur locataire du bureau ovale de la maison blanche fit de l'armistice sa priorité (Droz 1992 : 126). Ainsi le 26 avril 1953 les pourparlers pour l'armistice reprirent à Pan Mun Jon et malgré la résistance de Syngman Rhee, le 27 juillet, l'armistice fut signé.

Du reste, le conflit s'acheva avec cet armistice et le statu quo antérieur y régna: ni vainqueur, ni vaincu. Cet armistice confirma la partition totale de la Péninsule et ceci au grand dam des Leader Kim Il-sung et Syngman Rhee qui voulurent obtenir la réunification

1- Il remplaça Mac Arthur après son limogeage et prit le commandement des forces US (Droz 1992). 2-Les États-Unis s'opposèrent aux propositions faites par les communistes dès le 10 juillet 1951 à savoir:

-Cessez-le-feu immédiat avec interruption des bombardements du blocus et des actions de reconnaissance.

-Le 38è parallèle serait considéré comme une vigne de démarcation militaire et une zone démilitarisée de 10 km de part et d'autre serait constituée.

-Toutes les troupes étrangères devraient être retirées dans le plus court délai (Duroselle 2004).

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forcée et imposer leur domination. Les deux Corée prirent pour toujours des directions différentes.

La défaite du Japon au cours de la Seconde Guerre mondiale suivie de sa capitulation suscita une lueur d'espoir aux coréens qui furent favorables à une indépendance totale de leur Péninsule puisqu'ils se rappelèrent des affres la période coloniale. Ils déchantèrent très tôt car ayant menés une action en symbolise contre l'armée nipponne, l'URSS et les USA décidèrent une cogestion de la Corée pour une longue période en vue de désarmer les troupes japonaises et de réaliser l'unification de la Péninsule. Mais chaque Camp, par la suite, va oeuvrer pour l'enracinement de son idéologie et la Guerre Froide va véritablement cristalliser la situation.

Le plan Marshall et la politique d'endiguement du communisme conduisirent à la proclamation en Corée de deux Républiques, ceci devant l'impuissance de la commission de l'ONU qui fut chargé de la réunification. Comme Edwin Pauley1 le redouta si bien, dès le retrait des troupes soviéto-américaines une épreuve décisive se produisit.

Soutenu par les dirigeants communistes2, Kim Il-sung et ses troupes franchirent le 38ème parallèle le 25 juin 1950.

La promptitude de la réaction américaine sous le couvert des Nations-Unies prouva à suffisance qu'il s'agit d'un affrontement de Superpuissances et que la Corée ne servit que de champ de bataille. La négociation d'armistice qui eut lieu l'expliqua encore mieux, car il fallut le changement de leader aussi bien soviétique (Staline) et américain (Truman) pour voir évoluer les négociations.

L'armistice qui fut signée le 27 juillet 1953 ne dégagea ni vaincu ni vainqueur dans cette Guerre et conserva donc le statu quo antérieur. Les deux Corée devaient évoluer désormais sous l'influence de leur idéologie respective. Le 38è parallèle transformé en une zone démilitarisée demeure jusqu'à nos jours une des frontières les plus infranchissable au monde et l'un des endroits les plus instables de la planète. Il sépara deux mondes idéologiquement opposés mais condamnés à vivre ensemble et à entretenir des relations.

1- Représentant personnel de Truman. Il se rendit en 1946 en Corée du Nord et constata que les Russes n'avaient pas la moindre intention de se retirer d'un pays où ils traitaient sans ménagement toutes les formations politiques qui tentèrent de faire une distinction entre le loyalisme à Moscou et le patriotisme coréen. Il estimait que le terrain était plus favorable au communisme que pratiquement n'importe où ailleurs dans le monde et c'est en Corée qu'aurait lieu l'épreuve décisive, qui déterminerait si un système démocratique est capable ou non de relever le défi d'une féodalité vaincue. Mais il ne se doutait pas de la forme que revêtirait cette épreuve (Fontaine 1965 : 463).

2-Confer nos pages précédentes. Nous rappelions que Kim Il-sung après plusieurs tentatives eu l'accord de Staline de même que celui de Mao Zédong un mois pus tard.

La Nation coréenne, l'une des plus anciennes du monde, héritière d'une des plus grandes civilisations de l'Extrême-Orient, a une longue histoire marquée par une lutte permanente pour préserver sa souveraineté contre l'impérialisme des puissances voisines et internationales en raison de la situation géopolitique privilégié de son pays en Asie Pacifique. Elle connaîtra au début du 20ème siècle, grâce à l'impérialisme mondial, l'une des phases les plus tragiques de son histoire, lorsque le Japon, après une série d'interventions successives, l'annexera purement le 22 août 1910. La terrible domination coloniale dura environ quatre décennies pendant lesquelles la résistance du peuple coréenne ne faiblit point, malgré une effroyable répression politique sociale et culturelle. La lutte d'indépendance du peuple coréen prit la forme armée dans les années 1930 et joua un rôle décisif dans la libération du pays, en convergence avec le combat des forces alliés notamment celle américano-soviétique conte l'axe fasciste dont le Japon. Les jours suivant la libération du 15 août 1945, le peuple coréen prétendit recouvrer son indépendance et sa souveraineté, comme s'y furent engagées les Alliés lors de la conférence du Caire en novembre 1943.

Cette légitime aspiration de toute la Nation coréenne ne fut malheureusement pas réalisée dans le contexte de l'affrontement des superpuissances qui suivit la défaite de l'Axe. Les Etats-Unis, profitant de la présence au Sud des troupes qu'ils déployèrent pour la libération, selon les accords militaires passés entre les Alliés pour désarmer les troupes japonaises dominées, y s'installèrent comme en pays vaincu. Ils éliminèrent toutes les instances populaires pluralistes coréennes et méprisèrent les Sud-coréens1. Parallèlement au Nord, l'armée soviétique encouragea la mise en place des structures étatiques populaires coréennes, favorisant ainsi le communisme. L'occupation soviétique du Nord de la Péninsule Amena en septembre 1948, la mise en place d'un régime de type Démocratie populaire, tandis qu'au Sud, l'influence américaine favorisa l'émergence d'une République autoritaire anticommuniste sous la houlette de Syngman Rhee.

Dès lors s'installa en Corée une logique de Guerre froide et la ligne de démarcation provisoire au niveau du 38è parallèle devint une frontière intangible séparant deux Univers idéologiques antagonistes. Les actions de la commission de l'ONU dans ces circonstances n'aboutirent pas puisque les deux zones furent fortement influencées. Et quand les troupes d'occupation furent retirées, les conditions furent réunies pour que la Corée devienne le point

1-Dans son rapport présenté au rassemblement de la célébration du 30è anniversaire de la fondation du parti du travail de Corée le 09 octobre 1975, Kim Il-sung adressa ses chaleureuses félicitations aux personnalités démocrates et toute la population de Corée du Sud qui, en débit de la pire répression fasciste exercée par l'impérialisme américain et sa valetaille, luttent résolument pour leur droit à l'existence et leurs libertés démocratiques, pour la réunification de la Patrie (Kim, 1977:5).

chaud de la Guerre froide. En effet, soutenu par les leaders communistes, Kim Il-sung, dirigeant nord-coréen lança l'attaque contre sa voisine du Sud le 25 juin 1950. Puis survint la riposte immédiate des USA. L'intervention chinoise sous la bannière des volontaires fut un tournant dans cette guerre et prouva encore l'opposition idéologique et l'influence étrangère dans la Péninsule. Lorsqu'en 1953 en mois de juillet, intervient la signature de l'armistice, il n'y eut ni vaincu ni vainqueur. L'on retourna au statu quo antérieur. La réunification n'intervient pas et le 38è parallèle se transforma en une Zone Démilitarisée long de 280 Km et large de 4 Km. Il y règne une paix armée.

Les coréens de part et d'autre de cette zone évoluèrent sous l'influence des Superpuissances sans jamais parvenir à la réunification tant souhaitée. Ils développèrent en revanche des relations qui connurent diverses phase qu'il nous plait de développer dans la partie à venir.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery