WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse socio-économique de la production des plantes à  racine et tubercule en Province Cankuzo: cas de la commune Gisagara au Burundi

( Télécharger le fichier original )
par Jaffar RUSHIGAJE
Université du Burundi - institut supérieur d'agriculture - Ingénieur industriel en agriculture 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

IV.2.2. Evaluation du cycle cultural des différentes variétés de R&T rencontrées dans la zone d'étude

Le cycle cultural d'une variété est compté depuis la germination jusqu'au stade de production de la graine pour les plantes à reproduction sexuée, au stade de production de racines ou tubercules propres à la consommation et à la conservation pour les plantes à reproduction végétative y compris les R&T. Or, la plupart des exploitants n'attendent pas cette période de pleine maturité de R&T pour effectuer la récolte. En période de manque de nourriture, ils se rabattent à la récolte échelonnée ce qui complique de préciser exactement le moment propice de la récolte, donc la fin du cycle cultural selon les propos recueillis auprès de quelques exploitants. D'autres surestiment la durée du cycle cultural car ils la prolongent dans l'optique de conservation sur pieds. Au cours de notre étude, nous avons tenté de connaître le cycle cultural pour les R&T rencontré et les résultats nous ont donné de renseignements sur le minimum, la moyenne et le maximum.

Tableau 30 : Cycle cultural de différentes variétés de R&T

Durée du cycle

Manioc

Patate douce

Pomme de terre

colocase

Igname

Minimum

8

3

3

5

6

Maximum

36

6

6

12

12

Moyenne

22

4.5

3.5

9.6

10.8

En observant ce tableau, nous remarquons qu'il y a un grand écart entre le cycle cultural minimum et le cycle cultural maximum pour tous R&T. La moyenne est aussi très élevée par rapport au cycle minimum. Elle est calculée en prenant la somme des durées de cycle sur le nombre de répondants. Ces écarts sont justifiés par la récolte échelonnée qui commence très tôt après la tubérisation et par le souci de prolonger la durée de conservation dans le champ car il y a absence des infrastructures de stockage pour les R&T récoltés. Mais le cycle moyen semble se situer à l'optimum pour toutes les variétés de R&T. Cela montre que les exploitants commencent à respecter les normes de la vulgarisation.

Enfin, la méconnaissance de la durée du cycle cultural expose les exploitants aux pertes de récolte : en poids (racines ou tubercules immatures), aux attaques par divers parasites de blessure en cas de récolte sur pied (bactéries et champignons), aux attaques de charançons en cas de récolte tardive (Cylas pour la patate douce).

IV.2.3. Evaluation de l'intérêt des associations culturales à R&T

Les associations culturales sont le résultat de la pression démographique. Le caractère d'héritage qui fait que les fils se partagent les petites étendues de leurs parents fait que ces dernières deviennent exiguës. La population cherche alors de diversifier la production sur des espaces réduits. L'autre raison serait la pratique de cette méthode par l'ignorance. Les tableaux suivants nous donne l'intérêt de l'association culturale, la proportion des exploitants qui pratiquent l'association culturale, le nombre de cultures en associations.

Tableau 31: Intérêt des associations culturales

Raison

Effectif des cas

% des exploitations concernées

manque de terre

 

49

54

meilleurs résultats

 

9

10

tradition

15

17

utilisation efficace de m.o

 

11

12

minimisation de risque

 

10

11

maximisation de produits

 

4

4

gain d'espace

8

9

aucun

6

7

Trois grandes finalités poussent les exploitants à s'intéresser aux associations culturales. Il s'agit notamment du manque de terre (54 %), de la tradition (17 %), de l'utilisation efficace de main d'oeuvre (12 %).

En effet, en associant plusieurs cultures sur une même parcelle (plus de 97.8 %), les agriculteurs diminuent le risque de voir la parcelle produire peu ou ne rien produire du tout (11 %) comme ça peut être pour le cas de la monoculture (décimée par une maladie par exemple). En associant 2 ou 3 cultures, il y a plus de chance qu'une culture survive à cette éventualité. Par contre, près de 16 % d'entre eux associent les cultures pour gagner de l'espace et sans aucune explication de cela.

Tableau  32: Répartition des exploitations selon qu'elles comportent les cultures associées et le nombre de cultures en association

Type de culture

Monoculture

2 cultures

3 cultures

4 cultures

Total

%

Associé

0

34

44

10

88

97.8

Jamais associé

2

0

0

0

2

2.2

Total

2

34

44

10

90

100

%

2.2

37.8

48.9

11.1

100

-

De ce tableau, nous constatons que pour 90 exploitations enquêtées, 97.8 % pratiquent l'association culturale tandis que 2.2 % pratiquent la monoculture. L'association culturale la plus courante est celle à 3 cultures avec 48.9 %, celle la plus faible est à 4 cultures avec 11.1 %. Cela est dû aux diverses raisons évoquées dans le tableau 31. 

Dans les différentes associations pratiquées, nous avons cherché celles qui comportent les R&T et les résultats sont consignés dans le tableau 33.

Tableau 33: Associations comportant les R&T dans les exploitations enquêtées

Type d'association

Effectif des cas

%

avec R&T

62

68,9

sans R&T

28

31,1

Total

90

100

A travers ce tableau, nous remarquons que les associations avec les R&T sont plus présentes .68.9 % des exploitants affirment associer les R&T avec les autres cultures tandis que 31.1 % des associations ne comportent pas de R&T. Ceci est lié à la souplesse des R&T de supporter l'association et des conditions médiocres de sol tout en permettant d'accroître (ou de maintenir) le rendement global (toutes les cultures confondues) de la parcelle

Parmi ces R&T, Nous avons également cherché à savoir culture la plus utilisée en association. Les résultats à ce sujet se trouvent dans le tableau 34.

Tableau 34: Proportion de Racine et Tubercule dans les associations rencontrées.

Culture

Effectif des cas

%

Manioc

49

79,0

Patate douce

10

16,1

Pomme de terre

1

1,6

Colocase

9

14,5

Igname

1

1,6

Dans les 62 cas d'associations avec les R&T rencontrés, le manioc, lui seul représente 79 % des cas, suivi de la patate douce 16.1 % et de la colocase 14.5 % . Ceci étant, parce que le manioc est très cultivé dans plusieurs exploitations et les gens aiment planter quelques pieds, dispersés dans les champs. Encore, comme il est pluriannuel, il est normal de le rencontrer dans les champs en association avec les autres plantes saisonnières ou annuelles. Pour les autres cultures, bien qu'elles dérivent de l'ancienne culture sur les champs, nous les avons considérées comme des cultures associées en fonction de leur densité de culture.

Pour la patate douce, il est très difficile d'extraire tous les débris dans un champ ayant porté cette culture. Les restes peuvent alors repousser et constituer une seconde culture et donner une production. Or, la majorité des exploitations, après leur ouverture, portent la patate douce en tête de rotation. L'habitude des agricultures de ne pas détruire les repousses de l'ancienne culture fait que cette dernière soit toujours présente dans le champ.

Pour ce qui est de la colocase, nous l'avons trouvée dans les champs de case où elle est cultivée sous les bananiers. La pomme de terre aime la monoculture et elle est rarement associée avec les autres plantes dans notre zone d'étude. En plus, nous l'avons rencontrée dans peu d'exploitations de même que l'igname.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote