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Identification des fonctions de réaction de la Banque Centrale

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par Roi Carlos ETINZOH EKAMBA
Université de Douala - Diplôme d'études approfondies 2011
  

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CHAPITRE 3 : ROBUSTESSE D'UNE AUTRE REGLE MONETAIRE SIMPLE : LA

REGLE DE MCCALLUM

Il est question ici de tester la possible pertinence de la règle de McCallum pour ce qui est de la BEAC. Cette règle qui est plus ancienne que celle de Taylor, a suscité notre attention car la BEAC qui est l'institution d'application de cette recherche, agit aussi directement sur la quantité de monnaie en circulation dans l'économie à travers la constitution des réserves obligatoires, l'encadrement du crédit,... Ainsi, nous montrons dans une première section la conception théorique de cette règle et dans une seconde section nous l'appliquons à la BEAC et en tirons les leçons y afférentes.

Section 1 : CADRE THEORIQUE ET VERIFICATIONS EMPIRIQUES DE LA REGLE DE McCALLUM POUR D'AUTRES BANQUES CENTRALES

La règle de McCallum, tout comme celle de Taylor, a un instrument et une cible. Cependant, ses instrument et cible sont différents de ceux de Taylor. Ceci dans la mesure la règle de Taylor a pour instrument le taux d'intérêt et pour cibles l'inflation et l'output gap.

Alors que celle de McCallum a pour instrument la base monétaire et pour cible la production. Dans un premier temps, nous présentons théoriquement cette règle. Et dans un second temps, nous présentons quelques résultats de son estimation dans certains pays.

A. Spécification de la règle de McCallum

Il est question dans un premier temps de spécifier l'instrument et la cible de la règle de McCallum. Et dans un second temps, nous nous penchons sur la formulation mathématique de cette règle en vue de la détermination du facteur de réaction de la banque centrale.

1. Instrument et cible pour McCallum

McCallum dans sa règle utilise comme instrument la base monétaire et pour cible la production. Cependant, nous nous appesantissons sur l'instrument croissance monétaire que nous présentons dans son rôle de cible.

Selon Svensson (1999, p.636), une cible de croissance monétaire, vue comme une stratégie pour atteindre la stabilité des prix en stabilisant l'inflation autour d'une cible d'inflation donnée, fait face à un choix entre être soit inefficace et transparente soit être efficace et non transparente. Ainsi, une cible de croissance monétaire pourrait être un moyen optimal de réaliser une cible d'inflation, si la croissance monétaire était le seul prédicteur de l'inflation future. Plus spécialement, pour que celle-ci soit la cible intermédiaire idéale, l'instrument de politique monétaire devrait uniquement affecter le niveau futur des prix via son effet sur la monnaie.

Cependant, la sagesse conventionnelle dominante à propos du mécanisme de transmission de la politique monétaire assignerait seulement un rôle mineur aux agrégats monétaires. La croissance monétaire n'est généralement pas une cible intermédiaire idéale.

Comme l'a noté Svensson (1997), la cible de croissance monétaire est en fait une cible de croissance prévue et peut être établie comme une règle cible. Pour Taylor (1999), une cible de croissance monétaire implique une fonction de réaction particulière pour le taux d'intérêt. Nous notons que très peu d'informations sur l'économie sont utilisées pour la construction de cette fonction de réaction. L'instrument dépend seulement des paramètres de la fonction de demande de monnaie, la cible de croissance monétaire et de l'information prédisant la demande de monnaie.

Une cible de croissance monétaire peut être efficace si elle est conditionnelle à l'information de la période t. un autre argument en faveur des cibles monétaires est que la monnaie réagit avec un retard plus court à l'instrument que l'inflation ; elle est par conséquent plus contrôlable.

Dès lors, cette cible peut envoyer des signaux immédiats au public et au marché sur la position de la politique monétaire et sur les intentions des policymakers à garder l'inflation sous contrôle. Ces avantages de cible d'agrégats monétaires dépendent de la relation forte et reliable entre la variable objectif (inflation ou revenu nominal) et l'agrégat ciblé. S'il y a instabilité de la vitesse de circulation, de sorte que la relation entre l'agrégat monétaire et la variable objectif soit faible, alors la cible d'agrégat monétaire aura des difficultés à engendrer les effets escomptés. Cette faible relation implique que frapper la cible ne produira pas l'effet désiré sur la variable objectif et ainsi l'agrégat monétaire ne fournira pas plus longtemps un signal adéquat à propos de la position de la politique monétaire.

Ainsi, l'agrégat monétaire n'aidera pas à fixer les anticipations d'inflation et à être un bon guide pour imposer la responsabilité de la banque centrale. Ce problème avec les cibles monétaires suggère la raison pour laquelle ceux qui déterminent les cibles monétaires ne tiennent pas de manière rigide le rang de celles-ci mais prennent plutôt en compte des intervalles pour des périodes temporelles plus étendues. Les deux pays qui ont sérieusement suivi une cible monétaire sont l'Allemagne et la Suisse.

Le succès de la politique monétaire de ces deux pays en contrôlant l'inflation par ce biais est la raison pour laquelle une cible monétaire a encore de forts avocats et est une partie de la stratégie de la politique officielle de la Banque Centrale Européenne. Le régime des cibles monétaires de ces deux pays est bien entendu très loin des règles avec cibles monétaires de type Friedman dites mécanistes. Les cibles monétaires adoptées par ces deux pays doivent être vues comme une méthode permettant de communiquer la stratégie de politique monétaire qui se focalise sur des considérations de long terme et sur le contrôle de l'inflation. Les cibles monétaires ont été plus problématiques en Suisse qu'en Allemagne ; ceci étant dû aux difficultés de cibler des agrégats monétaires dans une petite économie ouverte qui connait également des changements substantiels dans la structure institutionnelle de son marché monétaire.

De ces deux exemples nous tirons deux leçons. En premier lieu, un régime de cible peut restreindre l'inflation dans un plus long terme, même lorsque le régime permet des fautes de cibles substantielles. En second lieu, la raison pour laquelle une cible monétaire a été un succès raisonnable dans ces deux pays, malgré des erreurs de ciblage fréquentes, est que les

objectifs de politique monétaire ont été clairement établis. Ces éléments clé de réussite du régime de cible - flexibilité, transparence et responsabilité - sont des éléments aussi importants dans les régimes de cible d'inflation.

Il nous reste donc de présenter comment McCallum a intégré cette cible dans son équation en tant instrument de la règle qu'il propose aux banques centrales.

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