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Capital humain et croissance agricole au Bénin

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par Kpénou Pierre HODONOU
Université d'Abomey- Calavi Bénin - Ingénieur statisticien économiste 2009
  

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RESUME

Le gouvernement béninois accorde une place importante à l'agriculture dans sa stratégie d'accélération de la croissance et de réduction de la pauvreté. Ainsi il participe à de nombreux cadres de réflexion et est signataire de nombreux accords aussi bien au niveau sous régional, régional que continental. Le point focal de toutes ces actions est l'atteinte des OMD d'ici l'an 2015. Sachant que l'agriculture est au centre de tous les scénarios visant à faire émerger l'économie des pays au sud du Sahara, quelles sont les voies qui s'ouvrent au gouvernement pour qu'il assure à l'agriculture les rôles qui lui sont assignés ? Cette interrogation a orienté notre étude vers les nouvelles théories de la croissance où le capital et le travail ne sont plus perçus comme les seuls facteurs de production.

Après avoir exploré la littérature de la croissance endogène, nous avons retenu le modèle de Solow augmenté pour analyser l'impact du capital humain sur la croissance agricole au Bénin à l'ère du renouveau démocratique.

Il ressort des estimations effectuées qu'à court terme comme à long terme, le capital humain a un effet positif et significatif sur la croissance du secteur primaire qui occupe une place importante dans l'économie béninoise. L'élasticité du capital humain (0,84), est le plus important des effets du travail agricole effectif (0,13) et du capital physique (0,03).

L'analyse de la contribution des facteurs de production (capital physique, capital humain et travail) à la croissance de l'agriculture a montré que le capital humain y contribue largement à hauteur de 75,8%, plus que le capital physique qui y contribue pour 2,5% et la main d'oeuvre qui a une part de 3,2%. Le progrès technique avec 18,5% en joue un rôle non moins important. La causalité entre la croissance des facteurs est une boucle rétroactive entre capital humain, valeur ajoutée et main d'oeuvre qualifié du secteur primaire.

Les simulations du modèle ont montré que malgré l'influence très importante du capital humain, il ne peut pas assumer à l'agriculture une croissance suffisante sans la présence du progrès technique. Ainsi des efforts allant du simple au double sont nécessaires à l'amélioration du progrès technique agricole et au capital humain pour espérer atteindre les 6,7% de taux de croissance reconnu nécessaire par l'IFPRI pour une croissance durable pouvant réaliser l'objectif n°1 des OMD.

INTRODUCTION

L'agriculture est reconnue comme étant un instrument puissant pour entraîner la croissance, surmonter la pauvreté et renforcer la sécurité alimentaire. Il faut que sa productivité augmente pour que d'autres secteurs de l'économie puissent en bénéficier pour connaître leur expansion. En contribuant, à la fois à la réduction de la pauvreté et au démarrage de la croissance, en assurant d'une part la productivité des cultures de base et l'avantage comparatif aux pays exportateurs, l'agriculture sera, pendant encore de nombreuses années, au centre de la stratégie de croissance de la plupart des économies à vocation agricole comme le BENIN. Il est donc important de rechercher les voies et moyens pour stabiliser sa production.

De ce fait, l'agriculture est l'objet de multiples sollicitations, se traduisant par le développement de nombreuses stratégies tant au niveau national que régional. Les stratégies les plus visibles ont été observées au niveau, soit des organisations intergouvernementales comme le CILSS, soit des institutions en charge de la coopération et de l'intégration régionales (UEMOA, CEDEAO). Une plus forte coordination des politiques et stratégies de développement agricole, en lien avec l'émergence du volet agricole du NEPAD et de l'ECOWAP est observée récemment dans les années 2000.

Au BENIN, le secteur agricole contribue pour près de 39% à la formation du PIB (avec un taux de croissance annuel moyen supérieur aux autres secteurs), 90 % des recettes d'exportation,15 % des recettes de l'Etat, 70 % des emplois (DPP/MAEP).Elle mérite donc une attention particulière quant aux politiques sectorielles à mener pour lui assurer le rôle de moteur de l'économie béninoise qui lui est dévolu.

En vue de diagnostiquer les faiblesses qui freinent l'accélération de la croissance de l'agriculture, secteur essentiel du décollage de l'économie en générale, nous faisons l'état des lieux du secteur avant de poser la problématique qui nous amènera à la vérification des hypothèses.

> Etat des lieux

Nous faisons ici l'analyse descriptive de quelques ratios économiques liés à l'agriculture pour se rendre à l'évidence des problèmes de ce secteur

Tableau 1: Part de la population active agricole dans l'économie

 

Population
active totale

Population
active
agricole

Population
active
occupée
agricole

Part de la
population
active
agricole

Moyenne

2652400.

1411750.

1243296.

0.545000

Médiane

2590000.

1409500.

1247226.

0.500000

Maximum

3652000.

1653000.

1350409.

0.600000

Minimum

1751000.

1106000.

1091652.

0.500000

Std. Dev.

566936.7

156851.5

71532.36

0.051042

Skewness

0.191371

-0.198749

-0.353687

0.201008

Kurtosis

1.935486

2.124309

2.332759

1.040404

Jarque-Bera

1.066401

0.770700

0.787991

3.334694

Probabilité

0.586724

0.680212

0.674357

0.188747

Observations

20

20

20

20

Source : Calculs de l'auteur sur EVIEWS à base des données collectées

La population active totale et la population active agricole sont des données issues de la base de FAOSTAT. La population active occupée dans l'agriculture est issue des RGPH2 et RGPH3 et de nos propres projections sur une hypothèse de croissance intercensitaire linéaire. Ainsi l'agriculture occupe plus de 50% des actifs. Elle est donc le moteur de l'économie béninoise.

Tableau 2: Part du budget agricole dans le budget total de l'Etat

 

Budget total
de l'Etat

Croissance
du budget
total

Budget
agricole

Croissance
budget
agricole

Part du
budget
agricole
dans le
budget total

Moyenne

505337.6

0.127500

34300.50

0.110833

0.070833

Médiane

427600.0

0.110000

28182.50

0.080000

0.070000

Maximum

1033007.

0.320000

72986.00

0.400000

0.100000

Minimum

246700.0

-0.050000

22800.00

-0.060000

0.050000

Std. Dev.

233902.0

0.116317

14657.26

0.141836

0.013790

Skewness

1.013365

0.203657

1.778787

0.746726

0.715689

Kurtosis

3.177332

2.005430

5.125966

2.530348

3.004476

Jarque-Bera

2.069541

0.577537

8.588030

1.225486

1.024431

Probabiité

0.355308

0.749186

0.013650

0.541862

0.599167

Observations

12

12

12

12

12

Source : Calculs de l'auteur sur EVIEWS à base des données collectées

Les données traitées dans ce tableau sont issues de la Direction de la Prospective et de la Programmation du Ministère de l'Agriculture de l'Elevage et de la Pêche et sont en millions de francs CFA. Le budget agricole a connu une croissance moyenne de 11% entre la période de 1996 et 2008. Sa part dans le budget total de l'Etat en moyenne est de 7% sur la même période. Cette part est donc insuffisante pour assurer une croissance durable au secteur agricole qui est le moteur de l'économie et le moyen le plus efficace pour accélérer la

réduction de la pauvreté. Afin d'inverser cette tendance, il a dernièrement étépréconisé, (en 2003 et 2006) dans le cadre du nouveau programme économique

pour le développement de l'Afrique, de porter à 10% la part du budget agricole dans les budgets des États africains. On constate qu'il reste un effort moyen de plus de 3% au Benin pour atteindre les objectifs fixés par les accords internationaux, pour une croissance régionale harmonieuse et durable permettant d'atteindre les OMD d'ici l'an 2015.

Tableau 3 : Evolution des investissements agricoles

 

Investisse
ment
agricole
financé
par
l'Etat

Croissance
investisse
ment
agricoles
financé
par l'Etat

Investiss
ement
agricole
Extérieu
r

Croissance
investissem
ent
agricole
Extérieur

Investisse
ment
agricole
total

Croissance
investissem
ent
agricole
total

MOYENNE

4393.500

-0.110833

9095.417

-0.191667

13488.83

0.140833

MEDIANE

3737.000

-0.060000

9878.500

0.140000

13147.50

0.115000

Maximum

8719.000

0.210000

14677.00

0.670000

23396.00

0.800000

Minimum

1000.000

-0.650000

3599.000

-2.470000

5673.000

-0.590000

Std. Dev.

3125.606

0.252243

4108.923

0.884645

4964.028

0.418536

Skewness

0.216017

-0.704535

-0.124161

-1.586559

0.435833

0.122024

Kurtosis

1.326858

2.849660

1.490151

4.676995

2.846597

2.309088

Jarque-Bera

1.493029

1.004039

1.170653

6.440492

0.391667

0.268460

Probabilité

0.474016

0.605307

0.556924

0.039945

0.822149

0.874389

Observations

12

12

12

12

12

12

Source : Calculs de l'auteur sur EVIEWS à base des données issues de la DPP/MAEP

Les données traitées dans ce tableau sont issues de la Direction de la Prospective et de la Programmation du ministère de l'agriculture de l'élevage et de la pêche et sont en millions de francs CFA. Le rôle des investissements dans l'accélération de la croissance est reconnu et admis par tous les économistes. Dans le secteur agricole béninois la croissance de cet indicateur est de 14% sur la période de 1996 à 2008. Il faut noter qu'en 2007 la période a connu son record de 80% mais qui s'est vite estompé l'année suivante. L'extérieur a en moyenne contribué plus aux investissements agricoles que l'Etat (en moyenne 9196 millions pour l'extérieur contre environ 4148 millions pour l'Etat). L'intervention de l'extérieur dans le financement de l'agriculture est en dents de scie si bien qu'en somme la croissance des actions extérieures dans l'investissement agricole est négative. Ceci signifie qu'en début de période, les investisseurs étrangers se sont beaucoup plus intéressés au secteur qu'en fin de période. Ce secteur est donc à la recherche permanente de sa stabilité.

Tableau 4 : Contribution du PIB agricole à la croissance réelle

 

Taux de
croissance
nationale

PIB agricole
à prix
constant

Croissance
du PIB
agricole

Contributio

n du PIB
agricole à la
croissance

Part du PIB
agricole
dans le PIB
national

Moyenne

4.305263

312252.6

4.610526

1.742105

33.72632

Médiane

4.300000

314700.0

5.200000

2.000000

33.80000

Maximum

6.200000

430600.0

10.10000

3.700000

36.60000

Minimum

2.000000

199000.0

-0.800000

-0.300000

31.40000

Std. Dev.

1.204378

75565.43

2.579814

0.956449

1.569799

Skewness

-0.133409

-0.013985

-0.101987

-0.254246

0.304199

Kurtosis

2.094616

1.735522

3.004762

2.944857

1.771023

Jarque-Bera

0.705306

1.266418

0.032956

0.207104

1.488755

Probabilité

0.702821

0.530885

0.983657

0.901629

0.475030

Observations

19

19

19

19

19

Source : calculs de l'auteur sur Eviews à base des données des comptes nationaux (INSAE)

Sur la période de 1990 à 2009, la part du PIB agricole dans le PIB national a oscillé entre 31,4% et 36,6% pour une valeur moyenne de 33,7%. Ces valeurs sont caractéristiques de l'état de transition de l'économie béninoise. La part du PIB agricole dans le PIB global est encore élevée et est supérieure à la part du PIB du secteur industriel. Ceci explique bien la moyenne de la croissance réelle du pays qui est de 4,3%. Un effort de plus de 5,7% reste à faire pour atteindre la croissance à deux chiffres tant désirée par les autorités politico-administratives. Il est donc urgent de revoir les politiques économiques appliquées à l'agriculture afin qu'elle décolle et qu'elle entraine la croissance au niveau global.

Tableau 5: Productivité, intensité capitalistique, et coefficient de capital du secteur agricole

 

Intensité
capitalistiq
ue

Croissance
intensité
capitalistiq
ue

Productivi
té agricole

Croissance
de la
productivité
agricole

Coefficient
de capital
agricole

Croissance
du
coefficient
de capital
agricole

Moyenne

17672.37

0.022105

649085.5

0.031579

0.072105

-0.011053

Médiane

15882.00

-0.010000

643101.0

0.030000

0.070000

-0.040000

Maximum

29584.00

0.380000

853596.0

0.050000

0.090000

0.320000

Minimum

15135.00

-0.230000

476430.0

0.000000

0.050000

-0.240000

Std. Dev.

4344.778

0.128521

125064.3

0.015005

0.013976

0.123823

Skewness

1.885045

1.501720

0.108708

-0.477661

-0.007993

1.436617

Kurtosis

5.104033

6.092665

1.702831

2.276482

1.705206

5.494027

J-Bera

14.75708

14.71330

1.369518

1.136926

1.327424

11.45989

Probabilité

0.000625

0.000638

0.504212

0.566395

0.514936

0.003247

Observ.

19

19

19

19

19

19

Source : Calculs de l'auteur sur EVIEWS à base des données collectées

> L'intensité capitalistique est le rapport L / oü est le stock de capital

physique et L la quantité de main d'oeuvre ayant servir à la production. Selon HICKS, si cet indicateur ne varie pas dans le temps, alors la technologie utilisée pour la production est neutre. Au Bénin, dans le secteur agricole, l'intensité capitalistique a connu une croissance moyenne de 2,2% entre 1990 et 2009 et a connu une distribution anormale caractérisant sa non-stabilité dans le temps.

> Le coefficient de capital est le rapport / oü désigne la production et

le stock de capital ayant servi à la production. Selon HARROD, si cet indicateur ne varie pas dans le temps, alors la technologie utilisée est neutre. Au Bénin, dans le secteur agricole, le coefficient de capital a connu une croissance moyenne négative de 1% entre 1990 et 2009.

> La productivité du travail agricole est le rapport L / oü V est la production et

L la main d'oeuvre ayant servi à la production. Selon Solow, si cet indicateur ne varie pas, alors la technologie utilisée pour la production est neutre. Au Bénin, dans le secteur agricole, la main d'oeuvre a connu une croissance moyenne de 3%.

Ces trois ratios sont très prisés dans l'analyse néoclassique de la croissance. Lorsque la fonction de production est de type COBB-DOUGLAS, les trois types de neutralité du progrès technique définis précédemment sont équivalents. De l'examen de ces ratios, il convient de constater que les variables traditionnelles de l'analyse néoclassique de la croissance semblent éprouvées quelques faiblesses pour assurer une croissance durable à l'agriculture Béninoise vu le rôle prépondérant qui est le sien dans la croissance réelle. C'est pour cette raison que nous avons faire appel à la nouvelle théorie de la croissance qui analyse la croissance en incluant d'autres éléments tel que les dépenses publiques et le capital humain. Dans ce qui suit le capital humain sera priorisé autour d'un certain nombre de questions restées en suspens.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote