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Capital humain et croissance agricole au Bénin

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par Kpénou Pierre HODONOU
Université d'Abomey- Calavi Bénin - Ingénieur statisticien économiste 2009
  

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I- PROBLEMATIQUE ET OBJECTIFS DE L'ETUDE

1.1. PROBLEMATIQUE

L'agriculture constitue une composante essentielle de l'économie béninoise, de par sa contribution à la création de richesse, aux recettes d'exportation, à l'emploi et à la satisfaction des besoins alimentaires de la population. Alors, elle est l'objet de multiples sollicitations, se traduisant par le développement de nombreuses stratégies tant au niveau régional, sous régional que national. les stratégies les plus visibles ont été observées au niveau soit des organisations intergouvernementales comme le Cadre Stratégique de Sécurité Alimentaire adopté en 2000, soit des institutions en charge de la coopération et de l'intégration régionale à travers la politique agricole de l'UEMOA adoptée en 2001 ou la politique agricole de la CEDEAO adoptée en 2005, ou encore au niveau plus général au début des années 2000 où l'amorçage d'une plus forte coordination des politiques et stratégies de développement agricole, en lien avec l'émergence du volet agricole du NEPAD et de la CEDEAO est une réalité.

Conçu pour servir de cadre d'intervention aux politiques et stratégies de développement de l'agriculture dans l'ensemble des pays du continent, le Programme Détaillé de Développement de l'Agriculture Africaine (PDDAA) est crédité d'une réelle volonté de mise en oeuvre par les chefs d'Etat africains qui ont pris l'engagement, à Maputo en 2003, de consacrer 10% des budgets de fonctionnement de leur pays respectifs au financement du secteur agricole. Parmi les quatre domaines d'intervention majeurs ou piliers du PDDAA pour accélérer la croissance agricole, une place de choix est faite au facteur capital humain à travers le pilier n°4 qui envisage : d' «améliorer la recherche agricole, la diffusion et l'adoption des technologies>>. Les autres piliers non moins importants seront d'une grande efficacité et d'efficience si le capital humain n'est pas occulté pour chaque volet.

La politique agricole de la CEDEAO adopté en Janvier 2005 à Accra s'est vu assigné l'objectif central de : « Contribuer de manière durable à la satisfaction des besoins alimentaires, au développement économique et social et à la réduction de la pauvreté dans les Etats membres >>, prenant en compte la structure du secteur (diversité des systèmes productifs et forte atomicité des exploitations au demeurant de petite taille). La politique agricole s'inscrit dans la perspective d'une agriculture moderne et durable fondée sur l'efficacité et l'efficience des exploitations familiales et la promotion des entreprises agricoles

grâce à l'implication du secteur privé productif et compétitif sur le marché intracommunautaire et sur les marchés internationaux. Elle doit permettre d'assurer la sécurité alimentaire et de procurer des revenus décents à ses actifs. Trois axes majeurs d'intervention lui ont été assignés: (i) l'accroissement de la productivité et de la compétitivité de l'agriculture; (ii) la mise en oeuvre d'un régime commercial intracommunautaire; (iii) l'adaptation du régime commercial extérieur. Le souci de converger ces différents accords avec les politiques nationaux de chacun des pays a conduit à la formulation des programmes d'investissement agricole tant au niveau national (PNIA), que régional (PRIA). Ces deux programmes se veulent le creuset d'une synergie entre les trois niveaux de politiques agricoles (continental, régional et national). Dans cette perspective, la mise en oeuvre des PRIA et PNIA est structurée autour de six axes majeurs dont : Le renforcement institutionnel, comprenant : (i) l'intégration de l'approche genre ;(ii) l'appui à l'amélioration des capacités de formulation des politiques et stratégies agricoles et rurales; (iii) le financement durable de l'Agriculture; (iv) la communication; (v) le renforcement des capacités de pilotage et de coordination; (vi) le renforcement des capacités de suivi et évaluation constituant l'axe n°6 est faisable s'il existe une ressource humaine qualifiée. A partir d'une analyse approfondie du rythme de croissance de l'économie, des tendances majeures du secteur agricole en particulier, les PNIA et PRIA ont pour ambition de définir les options et stratégies de développement indispensables à l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement. De façon concrète, il s'agit de définir les options de développement agricole qui permettent de réduire de moitié l'incidence de la pauvreté au niveau national et régional. Les PNIA et les PRIA visent à fournir une traduction chiffrée des différentes options de développement agricole que les pays ou la région devront mettre en oeuvre pour obtenir un taux de croissance annuel du secteur agricole d'au moins 6% pour envisager une réduction de moitié de la pauvreté à l'horizon 2015. Dans le cadre des PNIA, les États de la région devront s'engager à consacrer au moins 10% de leur budget national au financement d'actions destinées à améliorer la productivité et la compétitivité du secteur agricole.

Au niveau national, la concrétisation des actions contenues dans les accords internationaux se manifestent à travers les Orientations Stratégiques de Développement (OSD), élaborées pour la période de 2006-2011. Les différents DRSP devenus SCRP dans leur élaboration ont accordés une grande importance à l'agriculture prise comme un secteur prioritaire de l'Etat. Pour donner corps à ces orientations stratégiques et priorités du gouvernement, le pays s'est doté en

2008 d'un Plan Stratégique de Relance du Secteur Agricole (PSRSA) de 2008 à 2015 qui a pour objectif global l'amélioration des performances de l'agriculture béninoise pour la rendre capable d'assurer la souveraineté alimentaire de la population de contribuer à la croissance soutenue de l'économie et à l'atteinte des OMD. Ces orientations ont leur source dans la Lettre de Déclaration de Politique de Développement rural (LDPDR) en 1991 qui plaçait en premier loge la modernisation de l'agriculture comme source de croissance durable, de création d'emplois et de revenus pour les populations rurales.

Il est donc claire que les autorités au plus haut niveau ont compris que pour que l'agriculture connaisse une croissance plus rapide et plus réactive à de meilleures incitations au niveau des prix, il est nécessaire d'investir dans les biens publics de base comme les infrastructures de marché, la recherche, les institutions et les services d'appui. Au Bénin comme dans la plupart des pays d'Afrique sub-saharienne, ces investissements publics sont très faibles. Les investissements dans ces biens publics de base souffrent d'inefficacité et de répartition inéquitable des subventions. Il urge donc de mettre en place des procédures budgétaires améliorées et de les adapter à des stratégies agricoles bien conçues. Il est aussi nécessaire de mieux informer l'opinion publique et d'assurer la transparence en ce qui concerne l'attribution des fonds et ses effets afin de pouvoir s'assurer un soutien politique aux réformes budgétaires.

L'histoire nous renseigne que la croissance agricole a préludé aux révolutions industrielles qu'a connues le monde tempéré, depuis l'Angleterre au milieu du XVIIIème siècle jusqu'au Japon à la fin du XIXème siècle. Plus récemment, en Chine, en Inde et au Viêtnam, une croissance agricole rapide a précédé le développement de l'industrie. L'accroissement de la productivité agricole qui a entraîné un surplus agricole (en partie taxé pour financer le développement industriel) et permis une baisse des prix de l'alimentation a été à la base des succès de la transformation structurelle. Le paradoxe dans cette transformation est qu'une croissance agricole plus forte était nécessaire pour stimuler la croissance économique en général, ce qui a ensuite causé le déclin de la part du secteur agricole dans le produit intérieur brut (PIB).

Dans le monde globalisé d'aujourd'hui, que faut-il faire pour que la croissance agricole perdure jusqu'au seuil où sa part dans le PIB connaîtra son déclin, signe d'une croissance globale soutenue. Quelles sont les mesures essentielles pour accélérer la croissance agricole et lui permettre de remplir son rôle historique ?

Le but de l'analyse néo-classique de la croissance n'étant pas d'expliquer les sources de la croissance, puisque celles-ci sont considérées comme exogènes, mais de montrer sous quelle condition l'économie pouvait converger vers son sentier de croissance régulier, nous utilisons dans ce mémoire la nouvelle théorie de la croissance économique.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe