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Entrepreneuriat et développement

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par Ababacar Sadikh BEYE
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Certificat d'aptitude à  l'enseignement secondaire technique professionnel 2012
  

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A. Développer la culture d'entreprise dans le système éducatif.

Dans la loi d'orientation sur l'Éducation Nationale n° 91-22 du 16 février 1991, en ces dispositions générales, notre pays fait le choix d'une école qui doit « préparer les conditions d'un développement intégral, assumées par la nation toute entière : elle a pour but de former des hommes et des femmes capables de travailler efficacement à la construction du pays ; elle porte l'intérêt particulier aux problèmes économiques, sociaux et culturels rencontrées par le Sénégal dans son effort de développement et elle garde un souci constant de mettre les formations qu'elle dispense en relation avec ces problèmes et leurs solutions ». C'est dire que les orientations et les principes généraux qui portent la culture entrepreneuriale sont bien compris de l'État, il ne reste qu'à les appliquer.

Tel que préciser dans l'état des lieux, il existe presque en chaque établissement un cours sur l'entrepreneuriat, et notre pays, tout récemment a manifesté sa volonté d'harmoniser cette pléthore de curricula à travers l'adoption du module du BIT, GERME (Gérer mieux son entreprise), par le Ministère de l'enseignement technique et de la formation professionnelle. Bonne initiative certes, mais toujours sentant les parfums d'une improvisation à vocation optionnelle, ne faisant pas l'objet d'une application sans appel de la part du système.

A cet égard, les mesures que nous voulons proposer vont au-delà et s'inspirent de ce qui se fait dans d'autres cieux.

Déterminant essentiel des préférences en matière de carrière, la culture contribue à façonner les attitudes vis-à-vis de la prise de risques et de la récompense. Comme le montrent de récents travaux de la Commission européenne, le comportement des entrepreneurs peut varier considérablement d'un pays à l'autre, et l'on sait que les caractéristiques culturelles influent sur l'activité entreprenariale. Les pouvoirs publics ont un rôle à jouer, par le biais du système éducatif, pour favoriser l'esprit d'entreprise et le comportement des entrepreneurs.

Il est désormais admis que, pour encourager l'esprit d'entreprise, il importe de prendre en compte la dimension culturelle et que l'enseignement et la formation constituent des moyens importants d'encourager l'entrepreneuriat au sein des sociétés. Dans les pays européens, il est de plus en plus admis que l'esprit d'entreprise constitue une compétence essentielle à encourager et à développer par le biais de l'enseignement et de la formation et par l'apprentissage tout au long de la vie. Le projet BEST de la Commission européenne, qui consiste à s'efforcer de recenser dans toute l'Europe les meilleures initiatives visant à promouvoir l'enseignement de la gestion d'entreprise à tous les niveaux des systèmes éducatifs illustre cet intérêt.

Aux Pays-Bas, la création d'une commission spéciale sur « l'entrepreneuriat et l'enseignement » (du primaire à l'enseignement universitaire) vise à promouvoir des projets pilotes et à recenser de bons exemples faciles à copier par d'autres institutions éducatives.

Bien qu'aux États-Unis, la tradition de créer des entreprises soit plus ancienne que dans les pays européens ou asiatiques, et que la formation à l'entrepreneuriat y soit plus largement répandue, il a fallu trente ans pour que l'entrepreneuriat acquière ses lettres de noblesse aux yeux de la communauté universitaire. Il y a quinze ans, seule une poignée d'établissements dispensaient des cours dans ces domaines alors qu'aujourd'hui, plus de mille cinq cent (1500) collèges et universités proposent une forme ou une autre de formation à l'entrepreneuriat - tendance qui s'est amorcée au début des années 1990 et continue à se renforcer.

L'intérêt pour la formation à l'entrepreneuriat s'est désormais propagé dans des
disciplines non commerciales, chez les étudiants en ingénierie, sciences de la vie et arts

libéraux. L'enseignement et la formation à l'entrepreneuriat peuvent avoir exercé un double effet : premièrement, avoir un impact considérable sur les performances des entrepreneurs en les aidant à augmenter les chances de survie de leur entreprise et, dans une moindre mesure, à en augmenter la rentabilité.

Depuis la fin des années 70, les Etats-Unis et le Royaume-Uni assurent divers types de formation à l'entrepreneuriat dans les écoles primaires et secondaires. Or, malgré cette longue tradition de formation à l'entrepreneuriat, aucun modèle unique ne peut servir de référentiel, et l'on ne sait pas encore avec certitude quelle est la meilleure façon d'inculquer l'esprit d'entreprise. Les jeunes doivent-ils apprendre comment créer leur propre entreprise, ou doit-on leur enseigner l'aptitude au changement, ou encore d'autres caractéristiques propres aux entrepreneurs ?

Le Canada, le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont opté pour la première voie. On sensibilise les enfants à la possibilité de faire carrière comme travailleur indépendant et aux retombées positives de l'activité entrepreneuriale. En ce qui concerne les expériences canadiennes: dans les quatre provinces de l'Atlantique, par exemple, tous les étudiants sont formés à l'entrepreneuriat. Tous ces programmes ont été évalués puis améliorés (Lundström et Stevenson, 2002). Ils privilégient un enseignement fondé sur « l'apprentissage par l'action », qui permet aux étudiants de développer des idées, d'élaborer des projets d'entreprise et de diriger leurs propres mini-entreprises. Aux EtatsUnis, le Kauffman Center for Entrepreneurship peut être cité comme une source de matériels pédagogiques soulignant le rôle important des entrepreneurs dans l'économie américaine, ainsi que d'outils pratiques pour concevoir un projet d'entreprise.

Pour favoriser un système éducatif orienté vers plus de culture d'entreprise, l'attention accordée par les pouvoirs publics à l'enseignement et à la formation à l'entrepreneuriat pourrait être axée sur les aspects suivants :

· intégration cohérente et systématique des matières portant sur l'entrepreneuriat dans l'ensemble des systèmes éducatifs formels afin d'enseigner les compétences entrepreneuriales et de promouvoir une société d'entrepreneurs ;

· promotion de diverses formes de partenariats publics et privés, allant des contrats de stage à des financements privés, pour instaurer une collaboration entre les

établissements publics d'enseignement et de recherche d'une part, et le secteur privé, en particulier les PME, d'autre part ;

· mise à niveau des enseignants en activité chargé des cours en entrepreneuriat et amener les entrepreneurs ayant réussi à partager leurs expériences ;

· augmentation du financement public pour la formation des enseignants et l'élaboration de programmes d'études et de programmes axés sur l'entrepreneuriat;

· amélioration de la coordination entre les différents organes gouvernementaux associés à la promotion de l'entrepreneuriat ;

· mise au point d'indicateurs et évaluation de programmes.

En définitive les pays en développement doivent promouvoir une société et une culture entrepreneuriale, en particulier par l'éducation et la formation. Intégrer l'entrepreneuriat à tous les niveaux du système formel d'enseignement et garantir l'accès de la population adulte aux informations en l'occurrence les femmes du secteur informel, aux compétences et aux connaissances spécialisées relatives à l'entrepreneuriat par le truchement de programmes d'apprentissage tout au long de la vie. Promouvoir la diffusion de programmes de formation en stimulant la prestation de services de ce type par le marché privé et en proposant des ateliers pratiques bien ciblés.

B. Faciliter l'accès au financement.

L'accès au financement a été identifié par les dirigeants d'entreprises au Sénégal comme la contrainte majeure de l'environnement des affaires. Le secteur bancaire sénégalais, qui occupe la deuxième place au sein de l'Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), après celui de la Côte d'ivoire, avec vingt banques en 2009 et plus de 25 % des actifs du système financier de l'Union, n'arrive toujours pas à répondre aux nombreuses sollicitations, surtout des petites et moyennes entreprises (PME).

Ces dernières ont en effet un accès très limité au crédit. En 2008, note le rapport national sur la compétitivité de l'économie sénégalaise (Rncs), les grandes entreprises ont bénéficié de 88,1 % des prêts, alors que la part des entreprises de taille moyenne n'a été que de 6,7 % sur un taux de financement de l'économie qui peine à dépasser 24 %. Pis, une récente étude de la Banque mondiale fait état de rejet de 80 % des dossiers de demande de crédit des PME dû notamment à l'absence d'états financiers formalisés et certifiés par un commissaire aux comptes des demandeurs qui permettrait d'assurer sur la solvabilité du client. Et, le taux élevé de défauts de remboursement noté risque de corser la chose pour les futurs demandeurs qui ont vraiment besoin de ces ressources financières pour démarrer ou s'agrandir, innover ou améliorer leur production. Le rapport explique ainsi la difficulté à laquelle sont confrontées les petites et micro-entreprises pour accéder au crédit par les niveaux de garanties exigés et par les taux d'intérêts élevés.

Entre 2004 et 2008, le taux d'intérêt moyen sur les prêts a été de 12,15 %, relève le rapport. Qui souligne que ce taux est plus élevé au Sénégal qu'en Côte d'ivoire, Tunisie, Afrique du Sud et la plupart des pays de la CEDEAO. En 2009, les écarts de taux d'intérêt, c'est-à-dire la différence entre les taux d'intérêt sur les prêts et les taux d'intérêt sur les dépôts, étaient de 11,0 %. Soit près de quatre fois plus élevés qu'en Tunisie et Afrique du Sud. « Un tel écart élevé de taux d'intérêt est un indicateur de fonctionnement inefficient du secteur bancaire qui se reflète également dans les niveaux élevés de défauts de remboursement. Ce qui, en retour, pourrait s'expliquer par le manque d'accès à des informations fiables sur les emprunteurs », souligne le rapport. Non sans faire remarquer que les dépôts dans les institutions de micro-finance ont augmenté de 27,5 % en 2007 et de 14,8 % en 2008. Ces institutions ont détenu, selon la même source, 64 % de tous les

comptes de dépôt en 2008. Malgré cela, elles ne fournissent que 8,9 % des crédits octroyés alors que les banques en fournissent 91,1 %.

Les services, le transport et à la communication captent 32 % des prêts, pourtant, selon le Rncs, réalisé avec l'appui de L'USAID, le système financier du Sénégal s'est beaucoup amélioré durant la dernière décennie avec une masse monétaire qui est passée de 22,5 % du PIB en 2000 à 33,4 % en 2008. De plus, à la fin décembre 2009, l'offre de monnaie a augmenté de 10,9 % par rapport à l'année précédente. Cela est principalement dû à une augmentation de 13,6 % des dépôts bancaires et à une augmentation de 4,3 % dans la circulation de la monnaie. Néanmoins, la monétisation de l'économie demeure relativement faible comparée à celle de la Tunisie, de la Corée du Sud, de l'Afrique du Sud, de la Malaisie et de la plupart des pays de L'OCDE à revenu élevé. En revanche, l'économie du Sénégal est plus monétisée que celle de la Côte d'Ivoire, du Costa Rica, de la plupart des pays de la CEDEAO et de la majorité des pays d'Afrique subsaharienne à revenu moyen inférieur. Le crédit intérieur a augmenté de 55 % entre 2005 et 2009, passant de près de 1 032 milliards de francs Cfa à 1 604 milliards. Cependant, poursuit le texte, en pourcentage du PIB, le crédit intérieur octroyé au secteur privé demeure relativement faible. Quand au crédit net au gouvernement, il représente un faible pourcentage du crédit intérieur net bien qu'étant en hausse sur la période 2006- 2009. Il est passé de 28 milliards de francs Cfa en 2006 à près de 112 milliards en 2009 et est estimé à 217 milliards en 2010. Sur le dispatching du crédit au secteur privé, le Rncs 2011 relève qu'une grande partie est allouée aux services. « Entre 2005 et 2009, en moyenne chaque année, près de 32 % des prêts étaient octroyés aux services, au transport et à la communication, 27 % aux industries et 19 % au commerce de gros et de détail », lit-on dans le document. En outre, la part des prêts aux services, aux transports et à la communication a augmenté régulièrement pour atteindre un pic septennal de 41 % en 2009.

Même si les banques restent les premières sources de financement au Sénégal, le rapport indique que la Bourse régionale de valeurs mobilières (BRVM), commune aux pays membres de l'UEMOA, offre de nouvelles opportunités d'attraction de capitaux étrangers qui permettent aux investisseurs privés de diversifier leurs sources de financement. Mais,

le Sénégal ne profite pas assez des financements du marché des valeurs et du capital risque. En effet, signale le Rncs, dans le Rapport sur la compétitivité mondiale (Rcm) 2010-2011, le Sénégal est classé 80ème dans le financement par le marché des actions et une seule entreprise, la Sonatel, est cotée à la BRVM. Cependant, le rang du Sénégal s'est amélioré de 33 places dans la disponibilité de capital risque dans ce même Rcm. En outre, en 2008, le gouvernement du Sénégal a pu lever 285 millions de dollars US sur le marché financier17.

Pour relancer le financement des activités entrepreneuriales, des recommandations ont été faites au secteur bancaire, les Institutions Financières de Micro finance (IMF) en particulier :

· Elles doivent s'assurer que les clients sont protégés ;

· elles doivent être formées pour faire un choix judicieux dans leurs affaires ;

· il faut introduire les programmes d'éducation financière dans les écoles, tous les acteurs (l'Etat, les clients, les IMF) doivent s'impliquer, ...;

· Signer des protocoles d'accord entre secteur bancaire et jeunes étudiants voulant se lancer en affaires. (une sorte de parrainage) ex : signature d'un protocole entre le Ministère de l'Entrepreneuriat Féminin et de la Micro finance et le Ministère de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle pour financer des projets.

17 Source : Seyni DIOP - Walfadrji

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein