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Le pilotage maritime dans l'Union Européenne: statuts, organisations et responsabilités civiles des pilotes en 2010

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par Pierre CASTETZ
Université du Havre faculté des affaires internationales - Master 2 droit de la mer et des activités portuaires 2009
  

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B) Une activité reconnue d'intérêt général en Europe

En France, comme l'a écrit Jacques Truau18, « les obligations exorbitantes du droit commun, la nature même de la commission qu'il reçoit des pouvoirs publics et la tutelle permanente que l'État exerce sur son activité, ont conduit le Conseil d'État à conférer au pilote la qualité d'agent de service public ».

Par ailleurs, les pilotes ont une obligation, incluse par une directive européenne dans le contrôle des navires par l'état du port. Il faut souligner l'importance de cette obligation dans l'articulation des réglementations nationales de pilotage. Internationalement, tous les états n'exercent pas avec la même rigueur, loin sans faut, les contrôles de sécurité sur les navires battant leur pavillon. Signé à Paris le 26/01/1982, l'accord du Mémorandum de Paris, « mémorandum d'entente sur le contrôle des navires par l'état du port », entré en vigueur le 01 juillet 1982, est venu renforcer internationalement la volonté des états à coopérer, s'accordant à contrôler au moins 25% des navires qui font escale dans leur port. Le Mémorandum of Understanding reprend cette obligation, et la transpose sur le pilote, qui, à l'instar d'un inspecteur de la sécurité maritime, doit signaler toute anomalie dont il prendrait connaissance, constituant un danger à la navigation ou à l'environnement marin. Réalité du monde moderne, nombreux sont les armateurs qui utilisent des sociétés de gestion d'équipage, sous payant régulièrement ceux-ci, et qui limitent les coûts de formation, et de maintenance de leurs navires, au bénéfice du profit maximum, et créant des flottes de qualités douteuses.

Cette obligation sera reprise plus tard par la directive Européenne 93/75/CEE du Conseil, du 13 septembre 1993, le pilote ayant l'obligation de signaler tout défauts ou anomalies susceptibles de nuire à la sécurité à la navigation :

« Article 8: Les pilotes intervenant pour l'accostage, l'appareillage ou la manoeuvre d'un navire informent sans tarder l'autorité compétente chaque fois qu'ils ont connaissance de défauts susceptibles de nuire à la sécurité de la navigation du navire».

Enfin, et surtout cette notion est reprise en droit européen par la directive 95/21/CEE du Conseil, du 19 juin 1995 concernant l'application aux navires faisant escale dans les ports de la Communauté ou dans les eaux relevant de la juridiction des États membres, des normes internationales relatives à la sécurité Maritime, à la prévention de la pollution et aux conditions de vie et de travail à bord des navires :

18 Jacques Truau, Le pilotage maritime IMTM, Annales 1989, p. 93.

Article 13 Rapports établis par les pilotes et les autorités portuaires

« 1. Les pilotes des États membres chargés du lamanage des navires dans un port ou engagés sur des navires faisant route vers un port situé dans un État membre informent immédiatement les autorités compétentes de l'État du port ou de l'État côtier, selon le cas, des anomalies éventuelles qu'ils constatent dans l'exercice normal de leurs fonctions et qui risquent de compromettre la sécurité de la navigation ou de constituer une menace pour le milieu marin ».

Au sein de l'Union Européenne, il est prévu que les pilotes maritimes, qui sont les seuls intervenants portuaires à monter à bord du navire « en route », rendent compte à l'État du port d'escale si les navires présentent un risque pour l'environnement ou par la sécurité. Si tel est le cas, des fiches de non conformités peuvent être émises par les pilotes, et peuvent avoir à termes des lourdes conséquences pour les armateurs, dont le navire peut être interdit d'appareillage, ou contraint à effectuer les réparations obligatoires, conduisant inévitablement les pilotes à travailler dans l'intérêt de tous, sans aucun acharnement concurrentiel. Sa mission d'intérêt général ne pourrait exister sans une objectivité absolue des pilotes dans le contrôle des navires (contrôles qui seront transmis au Centre de Sécurité des Navires des pays d'Europe, et alimenteront des bases de données).

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld