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Politique monétaire et bulles spéculatives

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par Nesrine Ressaissi
Faculté des sciences économiques et de gestion de Tunis - Mastère 2010
  

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Introduction :

L'aspect le plus poussé de la mondialisation est la mondialisation des marchés financiers. L'exemple actuel de la crise du marché immobilier américain, la crise des subprimes, qui a eu des répercussions sur la plupart des marchés financiers provoquant une diminution de la consommation des ménages, montre à quel point les marchés sont reliés ce qui provoque la généralisation d'une crise. L'histoire des marchés financiers montre de nombreux exemples de bulles spéculatives et de krachs financiers, dont la plus importante est celle de 1929 qui a marqué le début de la grande dépression. Les crises financières sont caractérisées par des phénomènes de spéculation et le développement de bulles spéculatives qui finissent par éclater.

Il est indispensable, si nous souhaitons comprendre le phénomène des bulles spéculatives, de s'intéresser à la théorie d'efficience des marchés financiers avant même de traiter la théorie des bulles spéculatives. De ce fait, la première section traitera les théories de l'efficience des marchés financiers dans une première partie, et la théorie des bulles spéculatives dans une deuxième partie.

La deuxième section de ce chapitre présente les différentes mutations qui ont affectée la politique monétaire après avoir décrit son nouvel environnement d'exercice, à savoir, la montée de la globalisation et de l'innovation financière.

Section 1 : la théorie de l'efficience des marchés financiers et les bulles spéculatives

La théorie des bulles spéculatives est souvent liée à la notion de l'efficience des marchés financiers. Que peut être la relation entre l'efficience des marchés financiers et les bulles spéculatives ? La réponse à cette question fait l'objet de la première partie de cette section, alors que dans une première partie, nous allons préciser la notion des bulles spéculatives en décrivant leur mécanisme. La troisième partie traitera la relation entre les bulles spéculatives et particulièrement les bulles immobilières et les crises bancaires.

I- Théorie de l'efficience des marchés financiers :

La théorie des marchés financiers est née au début des années 1960 des travaux des pionniers de la finance moderne.

C'est à E.Fama qu'on attribue la théorie de l'efficience suite à l'apparition de ses fameux articles (« journal of business » en 19659(*) et « journal of finance » en 197010(*)) sur lesquels on se baserait afin de définir la notion de l'efficience des marchés financiers.

1/ Définition de l'efficience des marchés financiers :

La théorie des marchés financiers est une théorie issue de la notion de marchés purs et parfaits, un marché financier fonctionne d'une manière parfaite c'est-à-dire que l'ensemble des informations disponibles est pris à tout moment pour former le prix des actifs. Telle était la définition que Fama a donnée en 1965 pour un marché efficient.

En 1978, Jensen11(*) a proposé une autre définition et selon laquelle, « un marché est efficient si les prix des actifs cotés intègrent les informations les concernant de telle manière qu'un investisseur ne peut, en achetant ou en vendant cet actif, en tirer un profit supérieur aux coûts de transaction engendrés par cette action. ». Et à la lumière des travaux de Fama12(*) et Jensen13(*), Tobin14(*) définit un marché efficient comme étant un marché dont la valeur intrinsèque d'un titre se rapproche du prix réel. Ces différentes définitions ont abouti au fil du temps à trois dimensions d'efficience à savoir, l'efficience fonctionnelle, le comportement rationnel des acteurs sur le marché et l'efficience informationnelle.

a) l'efficience fonctionnelle :

La première dimension de l'efficience des marchés financiers concerne les fonctions proprement économiques de l'industrie financière. En effet, les marchés financiers prennent une place de plus en plus dominante dans le système financier. Leur utilité provient du fait qu'ils facilitent la mutualisation des risques et leur transfert, comme ils permettent de mobiliser l'épargne vers les emplois les plus productifs, et ceci grâce à un système de production et de diffusion de l'information qui répond aux besoins des offreurs et les demandeurs des actifs financiers. L'efficience est dite opérationnelle si les intermédiaires recherchent toutes les possibilités de convergence entre les offreurs et les demandeurs des actifs financiers. Cette mise en relation doit être effectuée à moindre coût et avec une rémunération versée aux intermédiaires.

b) le comportement rationnel des acteurs sur le marché :

La deuxième dimension d'efficience du marché financier repose tout d'abord sur la rationalité du comportement des investisseurs, selon laquelle, un marché d'actifs financiers est efficient si le prix des actifs reflète les espérances de revenus futurs auxquels ils donnent droit, conformément aux principes d'évaluation.

On dit que les marchés financiers sont efficients dans la mesure où les prix des actifs cotés sont uniquement le reflet des anticipations qu'ont les investisseurs de leurs revenus futurs. En effet, les investisseurs sont supposés non seulement connaître les vrais modèles de détermination des prix mais aussi capables de faire les meilleures estimations des valeurs intrinsèques des actions. De plus, leur rationalité financière les conduit à chercher à maximiser leurs gains en bourse. Ils ont donc intérêt à anticiper correctement la valeur fondamentale de l'action. D'ou la nécessité d'avoir un stock d'information suffisamment important pour analyser rationnellement les tendances des cours pour atteindre la situation optimale souhaitée.

c) L'efficience informationnelle

Le concept d'efficience des marchés financiers couvre plusieurs définitions mais le pilier de la finance moderne repose sur la dimension informationnelle. La première définition formelle de l'efficience informationnelle des marchés financiers est celle proposé par Fama15(*) où l'atomicité des agents fait en sorte qu'aucun d'entre eux ne puisse seul influer sur le prix du marché et où le prix du marché agrège l'ensemble des comportements des individus reflète ainsi, à chaque instant, toute l'information pertinente et disponible. Au cours de la même année, Samuelson a donné un apport substantiel qui consiste à montrer que les prix de marché ne se contentent pas de fluctuer autour de leur valeur fondamentale.

En 2005, Christian Walter propose une troisième manière de comprendre l'efficience informationnelle des marchés :

« Si les cours reflètent bien l'information disponible sur le marché, alors toute politique de gestion d'actifs reposant sur un traitement de cette information ne pourrait produire de performance supérieure à celle d'un indice de marché contenant par définition l'information retraitée par les gérants ».16(*)

D'après ces trois définitions, la notion d'efficience suppose un marché idéal, c'est à dire un marché boursier sur lequel le prix des actifs permet de prendre les bonnes décisions d'allocation des ressources car le prix des titres reflète à un moment donné, en moyenne, correctement toutes les informations disponibles, que ce soit sur des événements passés ou futurs. Ainsi, on peut dire que sur un tel marché toute prévision dégage un profit nul (d'après Jensen17(*)).

En 1970, Fama a défini trois formes de l'efficience des marchés financiers à partir du type d'information considéré à savoir, la forme faible, la forme semi-forte et la forme forte de l'efficience des marchés financiers.

· La forme faible :

Dans un marché efficient de forme faible, les cours des titres reflètent tout ce qu'on pourrait déduire de leur historique. L'observation des cours et des volumes de transactions passées ne serait d'aucune utilité pour obtenir des taux de rentabilité supérieurs à un niveau de risque plus élevé. L'analyse technique est alors non significative. Donc, il n'est pas possible de tirer profit des informations passées pour prévoir l'évolution future du prix, parce que tous les agents disposent du même stock des informations.

· La forme semi-forte :

Dans un marché de forme semi-forte, les cours boursiers réagissent instantanément à l'annonce d'information dès que celles-ci deviennent publiques. Ces informations peuvent être des informations macroéconomiques et financières, affectant l'ensemble des valeurs ou celles propres à une entreprise, par exemple annonce de chiffres d'affaires, de bénéfices, dividendes...., Un investisseur sera meilleur que les autres s'il dispose des informations privées non détenues par le publique. Donc, dans un tel marché, seul les détenteurs des informations privées qui peuvent réaliser un gain sur ce marché, car en se basant uniquement sur l'information publique, détenue par tout le monde, les agents vont réaliser des profits égaux.

· La forme forte :

Enfin, un marché sera efficient de forme forte si toutes les informations privées sont reflétées dans les cours. Ainsi, il n'est pas possible de tirer profit même des informations privées concernant un actif financier pour prévoir l'évolution future de son prix, car elles sont déjà intégrées dans les prix. Sous cette forme, la rationalité des investisseurs affirme que l'analyse de l'information disponible n'enrichit personne. Donc, un marché fortement efficient rend tous les spéculateurs égaux en matière d'information privée et d'anticipation.

* 9 Fama E.F, [1965], "The behavior of stock market prices ", Journal of Business January, p 34-105.

* 10 Fama Eugene, « Efficient Capital Markets : A Review of Theory and Empirical Work », Journal of Finance, vol. 25, 1970, 383-417.

* 11 Jensen, Michael C., 1978. "Some anomalous evidence regarding market efficiency," Journal of Financial Economics, Elsevier, vol. 6(2-3), pages 95-101

* 12 ibid

* 13 ibid

* 14 Tobin, J. (1984), «On the Efficiency of the Financial System», iloyds Bank Review, (juillet).

* 15 ibid

* 16 Walter Christian (2005), « L'efficacité informationnelle des marchés ; Le noyau de l'évaluation par le marché » Les cahiers JPMorganc Numéro 5 - octobre 2005

* 17 ibid

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille