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Sociologie de Baraka: (Liberté IV Nord ) étude des conditions socio-économiques et environnementales (Sénégal )

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par Benoà®t TINE
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Licence de sociologie 2004
  

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I-cadre theorique et methodologique

1-cadre theorique

L'épistémologie nous apprend qu'il faut se méfier des apparences, car elles sont trompeuses ; Mais ces apparences ne sont jamais inessentielles ; elles donnent toujours d'avoir une réalité plus substantielle.

« L'histoire de toute société jusqu'à nos jours , c'est l'histoire de la lutte des classes. » disait Marx

Sans aucun doute , l'expression «lutte des classes » refoulée par l'idéologie libérale contemporaine , renvoie directement hier comme aujourd'hui , aux situations précaires .

Nous avons voulu approcher les multiples facettes de la précarité en levant , en forgeant même l'obstacle épistémologique du découpage institutionnel des compétences, car la précarité est bien multidimensionnelle .

C'est à la fois un phénomène socio-historique et un phénomène éminemment subjectif , qui touche à l'identité de précaires , aux représentations qu'ils se font d'eux même ou que leur renvoie leur environnement .

Sa manifestation la plus visible est économique. La précarité renvoie d'abord , dans un contexte marqué par le chômage de masse et par les multiples formes de sous - emploi et des discontinuités de l'emploi et des revenus .

Mais la précarité traverse toutes les sphères de la vie sociale et renvoie aussi à l'instabilité et à la fragilité des conditions de vie , de santé , logement , éducation ,vie familiale .

Pour penser la précarité propre aux sociétés contemporaines « 3 axes de réflexion réellement interdisciplinaire sont souvent proposés aux chercheurs.

Le premier axe prenant acte de la dimension historique de la précarité , se propose d'approfondir la connaissance des forces et de la dynamique de la précarité. Dans quelles mesures les emplois précaires d'aujourd'hui sont-t-ils la résurgence de forces anciennes de précarité ou de domination ? Quelles sont les réelles forces ? Comment s'articulent - elles aux transformations de la relation salariale? Quelles sont les solutions ?

Le second axe est fondé sur une hypothèse centrale: les transformations actuelles ne sont pas spontanées et ne résultent pas d'une mystérieuse main invisible

Le dernier axe de réflexion est centré sur les modes de vie et la protection sociale des précaires.

Si la précarité a bien une existence spécifique dans le champ économique (la disqualification , la discontinuité de l'activité , la faiblesse des revenus , le ring du chômage...), elle se réalise aussi dans les interactions conjugales et familiales particulières.

Bien entendu de telles généralisations sont d'autant plus sûres qu'on peut les confronter à d'autres approches . Mais cette confrontation sera d'autant plus féconde que l'approche anthropologique , loin d'être l'apanage des seuls anthropologues , devient le fait d'équipes pluridisciplinaires, soucieuses de rendre compte du caractère multidimensionnel d'une réalité sociale multi-déterminée, d'articuler constamment les points de vue micro et macro-sociologiques.

Ainsi en démographie , on attribue souvent la pauvreté et le sous developpementt à une trop forte croissance de la population.

Mortalité élevée et pauvreté sont aussi associés d'une façon simpliste .

Pour expliquer la première , on invoque les conditions climatiques , le manque de ressources naturelles ou encore certains attitudes culturels .

Quant à la migration , elle est le plus souvent perçue et analysée comme résultat d'un choix purement individuel . Certes , des facteurs sont avancés pour expliquer ces «choix », tels l'absence de ressources dans les zones rurales d'émigration ou encore la pression démographique , mais peu d'importance est accordée dans l'analyse aux contraintes économiques qui sous tendent ces déplacements souvent massifs , et aux déséquilibres qui en résultent . On passe aussi sous silence les retombées économiques dont bénéficient les utilisateurs de la force de travail migrante dans les zones d'immigration .

On mentionne rarement qu'elles agissent l'une sur l'autre pour constituer un ensemble intégré de stratégies collectives de survie dont la dynamique est complexe.

La réalité démographique paraît plus complexe que ce simple alignement de taux , et tellement plus difficile à cerner.

Intrinsèquement liée aux rapports sociaux dans lesquels elle s'inscrit, elle évolue avec eux et devient l'objet de lutte pour la survie de différents groupes ou classes .

Pour la majorité des populations pauvres, le premier enjeu est la survie physique jusqu'au lendemain , échapper aux crises de mortalité , avoir eu suffisamment d'enfants et de gens en âge de travailler de façon à assurer la survie du ménage , une survie qui dépend largement de l'émigration et de l'aide matérielle .

O.Lewis a montré que la pauvreté est un genre de vie particulier qui tend à se perpétuer chez ceux qui y participent ainsi chez leurs descendants . Selon lui, il existe dans une culture ou plus exactement une sous -culture de pauvreté qui présente les quatre points suivants :

Les familles vivant dans cette sous-culture sont peu intégrées aux principaux instituts de la société (système éducatif , syndicats , partis politiques...).

Les individus relevant de la culture de pauvreté sont le plus souvent des provinciaux issus de communautés rurales . Pour autant , cela ne conduit pas à l'existence de réseaux sociaux structurés . O. Lewis insiste sur la faiblesse de l'organisation sociale dans les quartiers spontanés misérables.

La mère occupe une position hégémonique mais la violence est fréquente entre époux , entre enfants et des parents envers les enfants .

Au niveau individuel , la culture de pauvreté engendre un sentiment d'impuissance, de résignation face à une condition social qui apparaît comme immuable .

Les sociétés industrielles sont caractérisées par une forme de lien social fondé sur la division du travail . Le travail salarié stable est générateur d'une conscience collective intégrative. Dans cette approche , toute carence d'intégration par le travail risque d'entraîner une diminution de la conscience collective accompagnée d'un accroissement des consciences individuelles trop important .On parvient alors à un état d'anomie de la société caractérisé par un affaiblissement du lien social .

L'exclusion professionnelle implique par conséquent une exclusion sociale entraînant une résurgence de certaines pratiques déviantes ( délinquance , toxicomanie , SDF...)

Le processus d'exclusion social ne doit pas être considéré de manière univoque . Les populations concernées tentent d'apporter des réponses à cette carence d'intégration en constituant de nouvelles formes de lien social . Par exemple selon A Jazouli , « dans les quartiers populaires plus qu'ailleurs , les jeunes ont besoins de se retrouver entre eux par affinités musicales , sportives ou vestimentaires , ils constituent des groupes qui se font et se défont au gré des embrouilles . Ces bandes ainsi concentrées peuvent dévier , elles peuvent même donner lieu à des conduites délictuelles et criminelles , mais elles ne sont pas exclusivement portées vers cette orientation . Elles sont le plus souvent des lieux de retrouvailles , de fête , d'amitiés , de chaleur humaine , dans un univers froid , bétonné , exclu à la marge .»

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry