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Analyse critique de la réinsertion socio-économique des femmes victimes des violences sexuelles en provinces de l'Est de la RDC

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par Joseph KYAKIMWA MULERE
Institut supérieur de commerce de Goma RDC - Diplome d'études approfondies en gestion financière et planification des projets 2010
  

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3.2. Aspect éthique et réponses des intervenants

Les résultats de l'enquête montrent que le détournement des biens destinés aux bénéficiaires est un facteur qui freine la croissance du capital social des victimes : cela les empêche à appartenir à des groupes des femmes organisés et les freine à venir chercher de l'assistance. Quelques femmes ont témoigné que dans la communauté il y a d'autres femmes qui étaient violées mais qui ne peuvent jamais chercher à appartenir dans des groupes des femmes parce qu'elles accusent les chefs des groupes des détournements. Cet aspect les a amené à faire allusion aux tontines : malgré la présence des caisses d'épargnes dans quelques milieux, les femmes ne peuvent pas épargner dans des coopératives car elles ont mauvais souvenir des tontines14(*).

Ce qui bloque les femmes à chercher de l'assistance à caractère économique c'est le fait que les intervenants assistent les femmes non victimes des violences sexuelles avec les biens destinés aux femmes violées. Elles se lamentent et disent que pendant l'identification elles sont consultées, interviewées, mais pendant la distribution des vivres elles sont oubliées : la majorité ce sont les membres des familles des intervenants, leurs amis et connaissances qui viennent bénéficier ce qui est destiné à elles. Le respect de la confidentialité n'est pas également observé : les distributions se font en publique avec parfois ceux qui le font le font avec dédain et mépris. Ceci a créé un manque de confiance des victimes envers les intervenants. Il arrive même que les intervenants, pendant l'identification des bénéficiaires des projets, doutent de l'histoire des victimes quoique vraie. Cette attitude les culpabilise d'avantage et les empêchent de rechercher de l'assistance quoique disponible. Souvent l'objet de l'identification n'est pas clairement défini et expliqué aux victimes. Pour ce qui concerne les activités génératrices des revenus : ces activités sont imposées aux victimes, elles ne correspondent pas souvent à leurs besoins. Les victimes des violences sexuelles bénéficiaires des projets de réinsertion socio économique constatent que l'aspect éthique n'est pas observé par les intervenants.

Elles ont proposé que l'assistance prévue pour les victimes des violences sexuelles bénéficie aux seules victimes des violences sexuelles, que les intervenants aient des compétences pour détecter les vraies victimes et ne pas douter des leurs histoires. Elles pensent que ceux-là qui identifient les victimes doivent veiller sur la confidentialité et qu'ils doivent également expliquer aux bénéficiaires l'objectif visé par leurs actions pendant l'identification. Elles ont proposé que les bénéficiaires des projets soient associées sur le choix du type d'activité génératrice des revenus et non pas être imposées.

Du côté des intervenants l'aspect éthique avait été également évoqué : tous les acteurs interrogés  reconnaissent le non observance de l'éthique du début à la fin des projets. Les ONG interviennent sans associer les bénéficiaires dans les processus de conception des projets. D'ailleurs, la plus part des projets sont conçus soit en Europe soit à Kinshasa par les gens qui ne maitrisent pas le contexte (culturel, géographique, économique, social...) des aires d'intervention.

Souvent les intervenants se présentent comme des « connaisseurs » car ils ne s'intéressent pas à savoir se que pensent les victimes, à connaitre leurs représentations pour modifier leurs conditions de vie. Les autres intervenants viennent uniquement s'enrichir : ils donnent des miettes aux bénéficiaires et se partagent des gros morceaux. C'est le cas de par exemple de plusieurs ONG qui utilisent les expatriés : il arrive que même s'il y a des compétences locales pour telle position, les ONG recourent auprès des expatriés, qui apprennent d'ailleurs des staffs nationaux et qui consomment plus de la moitié du budget par leurs salaires, logement, voyage, per diem .... A part cela « les opérations  retour » qui sont venues une monnaie courante, une nouvelle culture dans nos milieux, un mal qui ronge notre société et qui rend la vie des victimes des violences sexuelles pire qu'à l'état l'initial. Les intervenants ont constaté que parmi eux, la majorité, après avoir financé les activités, rentrent encore auprès des partenaires de mises en oeuvre pour demander une partie de ce financement et les obligent à créer des pièces justificatives. C'est ainsi que ce système s'enchaîne jusqu'à ce que ce qui arrive aux bénéficiaires ne sera que miette. Cette nouvelle culture s'est enracinée dans la mentalité des expatriés comme celle des nationaux ; c'est un virus qui ronge tout le monde, les intervenants de leur part mais aussi les bénéficiaires de l'autre côté. A part ça les « opérations retours » les intervenants ont constaté également que l'assistance profite la majorité des non victimes et que les victimes qui sont souvent identifiées ne sont pas nécessairement celles qui profitent.

Eu égard les aspects évoqué ci-haut, les résultats de notre étude ont montré que pour la plus part des projets de réinsertion socio-économique, les objectifs des projets ne sont pas clairement définis, il n'existe pas des contrats de partenariat ni des contrat de service entre les ONG et leurs partenaires de mise en oeuvre. Presque dans toutes les ONG il n'y existe pas des mécanismes d'évaluer la performance des agents affectés aux projets. Quoi que pour la plus part, ils ont un bon cadre de travail adapté pour concevoir, imprimer et classer des documents, les lacunes persistent dans l'inexistence des manuels de procédures des ressources humaines, des ressources matérielles et financières. Il n'y a pas dans toutes les ONG de référentiel pour permettre d'évaluation des résultats, de processus et de l'impact du projet.

La majorité des ONG ne possèdent pas des canevas de rapport narratif ni de rapport financier. La plus part des intervenants dans la réinsertion socio-économique font d'abstraction aux autres Assistance dont les victimes ont besoin pour qu'elles se sentent réellement réinsérées socialement : il s'agit de l'assistance médicale, psychosociale et juridique. Le non mise en considération ces aspects peut freiner également la réinsertion économique des bénéficiaires. Les résultats de l'enquête ont montré que les systèmes de référence vers ces structures ne sont pas établis par la majorité des intervenants. Le système de coordination entre différents intervenants n'est pas appliqué par la majorité des ONG et qui n'ont même pas de cartographie des intervenants de la province et ne participent pas aux réunions de coordinations des acteurs des différents volets. Certaines ONG ont un système des réunions régulières des parties prenantes mais pour les autres cela n'existe pas dans leur système.

* 14 Au Sud Kivu, à un certain moment, il existait des tontines qui avaient détourné de l'argent de pas de gens et qui les avaient rendu misérables, alors les gens ont continué à garder mauvais souvenir

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