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Processus de décentralisation en Côte d'Ivoire: quelles stratégies de planification des activités des Conseils Généraux pour un développement local participatif réussi? Cas du Conseil Général Boundiali en Côte d'Ivoire

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par Brahima TRAORE
Centre d'études financières économiques et bancaires Agence française de développement - Master analyse économique et développement international spécialité maitrise d'ouvrage publique et privé 2010
  

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LISTE DES SIGLES ET ABBREVIATIONS

ANADER  : Agence Nationale d'Appui au Développement Rural

BNETD : Bureau National d'Etude Techniques et de Développement

CFP : Centre de Formation Professionnelle

CIE : Compagnie Ivoirienne de l'Electricité

CSU : Centre de Santé Urbain

CNO : Centre Nord Ouest

DGDAT : Direction Générale de la Décentralisation et de l'Aménagement du Territoire

DGDDL : Direction Générale de la Décentralisation et du Développement Local

DGP : Diagnostic Global Participatif

FRAR : Fonds Régionaux d'Aménagement Rural

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PACOM : Projet d'Appui à la Conduite d'Opérations Municipales

PAPC : Programme d'Assistance Post-Conflit

PDM : Projet de Développement Municipal

PNRRC : Programme National  de Réinsertion et de Réhabilitation Communautaire

PPI : Programmation Pluriannuelle d'Investissement

PPTE : Pays Pauvres Très Endettés

PSCN : Programme du Service Civique National

PSD : Plan Stratégique de Développement

PRODEMIR : Projet de Développement Economique en Milieu Rural

RGPH : Recensement Général de la Population et de l'Habitat

SOPIE : Société d'Opération et de Production Ivoirienne d'Electricité

SODECI : Société de Distribution d'Eau de Côte d'Ivoire

TIC : Technologie de l'Information et de la Communication

ZOPP / PPO : Ziel Orientierte Projekt Planning / Planification des Projets par Objectif

SYNTHÈSE

La Côte-d'Ivoire a opté depuis son accession à l'indépendance pour une politique de décentralisation progressive et prudente. Après une phase d'expérimentation (1960-1980), le démarrage effectif a lieu en 1980 avec la mise en place des communes pour aboutir en 1995 à 198 communes sur le territoire.

L'année 2002 marque un tournant décisif dans le processus de décentralisation avec la création de 56 départements et deux districts. La première élection des conseils généraux et de districts a lieu le 09 juillet 2002. Plusieurs lois importantes ont été votées à l'assemblée nationale notamment :

- la loi n° 2001-476 du 09 aout 2001 d'orientation sur la politique générale de l'administration du territoire ;

- la loi n° 2001-477 du 09 aout 2001 relative à l'organisation du département ;

- loi n° 2002 - 04 du 03 janvier 2002 portant statut du personnel des collectivités territoriales ;

- la loi n° 2003-208 du 07 juillet 2003 portant transfert et répartition des compétences de l'état aux collectivités territoriales ;

- loi n° 2003-489 du 26 décembre 2003 portant régime fiscal, financier et domanial des collectivités territoriales.

Le bilan de la communalisation du pays est positif sur plusieurs aspects. D'abord, concernant l'urbanisation, elle a permis la modernisation rapide de plusieurs localités du pays qui ont pu s'équiper en infrastructures de base (collèges municipaux, hôtel de ville, jardins municipaux, marchés modernes, services de collectes d'ordures, etc.).

Concernant le volet création d'emplois, plus de 10 000 agents municipaux ont été recrutés à travers tout le pays.

Au plan politique, nous avons constaté l'émergence d'une classe dirigeante s'essayant à l'exercice du pouvoir local à la tête de ces communes.

Le constat est le même pour les conseils généraux depuis le début de leur fonctionnement en 2003.

Malgré ces acquis, plusieurs problèmes minent le processus de décentralisation en Côte-d'Ivoire. Il s'agit en autre de l'émiettement territorial, la primauté de l'objectif politique au détriment du développement, des réticences liées au transfert des compétences et aux mesures d'accompagnement, de l'absence d'une fonction publique territoriale et de l'absence de formation des élus locaux et des cadres.

Plusieurs réflexions ont été menées notamment au cours des états généraux de la décentralisation tenus du 15 au 18 janvier 2007 pour recommander des mesures pour relancer le processus. Il a été notamment recommandé:

Ø l'information et la participation des citoyens ;

Ø la formation des élus locaux ;

Ø la réalisation effective du transfert des compétences et les mesures d'accompagnement ;

Ø institutionnalisation du statut des agents des collectivités ;

Ø la promotion de la coopération entre les collectivités et l'encouragement au partenariat extérieur.

La décentralisation constitue aujourd'hui un processus irréversible dans l'organisation administrative de l'État. Elle exige des populations une participation citoyenne à la gestion des affaires locales pour leur épanouissement. C'est donc un outil efficace et pertinent de développement parce qu'elle favorise une meilleure implication des populations dans la définition des stratégies de développement.

A cet effet, plusieurs conseils généraux rencontrent d'énormes difficultés dans la planification à long terme de leurs activités impliquant les populations à la base.

Afin d'aider les collectivités territoriales en matière de planification locale, le ministère du plan et du développement a élaboré et mis à leur disposition un « guide de la planification locale » C'est le document de référence pour toutes les structures techniques qui appuient les conseils généraux dans l'élaboration des plans stratégiques de développement.

La planification du développement locale selon ce guide se déroule en sept étapes que nous pouvons résumer en quatre phases essentielles :

Ø La préparation du processus de planification se déroule selon quatre principaux points:

- Mise en place du dispositif institutionnel de planification ;

- Adoption du programme de planification par l'organe délibérant ;

- Information et sensibilisation des populations ;

- Collecte de données.

Ø La phase de planification et de programmation se déroule en en quatre étapes:

- Le Diagnostic Participatif ;

- La Planification ;

- La mobilisation des ressources ;

- La programmation ;

Ø La phase de mise en oeuvre du plan comprend la phase de la réalisation des projets et celle de la gestion des réalisations.

Ø Le suivi-évaluation

Le département de Boundiali et son conseil général, à l'instar des autres collectivités territoriales décentralisées, a depuis son installation le 06 septembre 2002, mené ses activités dans cet environnement de crise sociopolitique en essayant de satisfaire au maximum les attentes de ses populations dans divers secteurs d'activité.

Mais en vue de mieux planifier ses activités, le conseil général de Boundiali, avec l'appui de l'Agence National d'Appui au Développement Rural (ANADER), a élaboré de juillet 2007 à juin 2008 son plan stratégique de développement (PSD) 2009-2018.

Ce plan s'est avéré peu exploitable par manque d'estimation véritable des coûts des projets et une programmation annuelle manifestement trop ambitieuse au vue du manque des ressources financières. A cela il faut ajouter le fait que le document ne proposait aucune stratégie concrète de mobilisation des ressources.

Le conseil général de Boundiali accorde cependant une importance capitale à la mise en oeuvre de ce PSD malgré ses insuffisances car il a suscité un véritable engouement au sein de la population locale qui pour la première fois était consultée et a pu exprimer ses besoins.

Nous avons, au cours de cette étude, apporté notre contribution à l'opérationnalisation et à la mise en oeuvre de ce plan.

Après avoir présenté le processus d'élaboration de ce plan et ses principaux résultats, nous avons d'abord utilisé la méthode de la matrice d'Eisenhower pour répertorier 28 idées de projets urgents et importants sur les 114 identifiés.

Nous avons ensuite procédé à l'élaboration des fiches projets pour ces idées de projets. Nous avons aboutit à 21 projets pour le département. Une programmation pluriannuelle d'investissement (PPI) pour ces projets a été proposée sur les huit années restantes (2011 à 2018) pour la mise en oeuvre du plan.

Le coût prévisionnel pour ces 21 projets est d'environ 10 milliards FCFA (15,3 millions d'Euros) soit une moyenne de financement annuel de 1,25 milliards de FCFA sur 8 ans. Ce montant est trois fois plus élevé que le budget d'investissement actuel (290 millions de FCFA) du conseil général constitué du transfert de l'Etat.

Les marges de manoeuvre du conseil général de Boundiali en matière de mobilisation de ressources financières sont très limitées. En effet, bien que la loi définisse neuf types de ressources pour le département, il reste encore plusieurs décrets d'application à signer à ce jour pour mettre en oeuvre cette loi. Ce manque de textes complémentaires empêche par exemple le département d'emprunter à l'extérieur du pays sans la caution de l'Etat. En plus, la situation du département Boundiali dans la zone nord pays à peine sortit d'une crise militaro-civile, rend difficile tout prélèvement de taxes et impôts sur la population et les opérateurs économiques.

Cependant quelques pistes de réflexions ont été proposées au conseil général de Boundiali afin de lui permettre de mobiliser quelques ressources supplémentaires.

Face à ces difficultés, la mobilisation de toutes les ressources nécessaires pour la réalisation des 21 projets s'avère très improbable. Nous avons donc proposé une réduction du nombre de projets prioritaires en éliminant surtout les plus coûteux afin que la PPI soit supportable par le budget du conseil général.

Par ailleurs, au cours de notre étude, nous avons analysé les pratiques actuelles de planification des activités au niveau des conseils généraux en Côte-d'Ivoire. Nous avons par la suite fait plusieurs recommandations à l'Etat afin d'améliorer l'élaboration et la mise en oeuvre des plans stratégiques de développement et des programmes triennaux pour ces collectivités.

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"Tu supportes des injustices; Consoles-toi, le vrai malheur est d'en faire"   Démocrite