WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse comparative du choc du capitalisme sur les économies des usa, de la France, du japon, de l'Australie et de la RDC de 1990 à  2008

( Télécharger le fichier original )
par Hervé KASANGANA KAPU
Université libre de Kinshasa - Licence 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

I.8. LA MONDIALISATION FINANCIERE DU CAPITALISME

Le système financier peut être comparé au cerveau de l'économie. Il repartit des capitaux rares entre des utilisations rivales en s'efforçant de les orienter là où ils seront le plus efficaces, autrement dit là où ils rapportent le plus(39(*)). La mondialisation est comprise comme l'intégration plus étroite des pays de la planète qui diminue les coûts de transport et de communication et la suppression des barrières douanières.

Le capitalisme actuel est financier et son développement en dehors des Etats-Unis a conduit à une internationalisation des marchés financiers. Désormais, les sociétés et les banques américaines peuvent émettre sur les marchés financiers internationaux, ou les épargnants américains achètent des titres étrangers pour diversifier leur portefeuille, de même que, depuis longtemps, des entreprises européennes émettaient des titres aux Etats-Unis, ou que des européens y plaçaient des capitaux.

Le développement de ces flux de capitaux et de titres a conduit à parler de mondialisation financière ou de la globalisation financière ou « Financial Globalization »(40(*)) en anglais.

L'internationalisation des marchés financiers s'accentue fortement depuis une vingtaine d'années. Avant les années 1980, les marchés financiers jouaient un rôle assez secondaire dans les systèmes financiers européens et japonais, de sorte que les marchés financiers américains représentaient l'essentiel des marchés mondiaux.

Dans les années 80, les marchés financiers internationaux ne concernaient que les titres émis par les entreprises américaines en dehors des Etats-Unis, principalement en Europe occidentale.

Cette domination américaine a fortement diminué récemment du fait de l'accroissement du montant de l'épargne dans des pays comme le Japon, et de la déréglementation des marchés financiers européens, qui a permis leur développement. Au milieu des années 1980, la Bourse de Tokyo a même brièvement ravi la place de première Bourse mondiale à New-York.

Les marchés financiers internationaux reposent sur les activités de deux compartiments dont les fonctions sont différentes et complémentaires : il s'agit du marché primaire et marché secondaire :

- Le marché primaire est celui sur lequel les nouvelles émissions de titres étrangers, actions ou obligations sont proposées par les sociétés ou les Etats émetteurs à des acheteurs appelés souscripteurs.

- Le marché secondaire est, quant à lui, un marché financier sur lequel s'échange des titres étrangers précédemment émis (et donc de seconde main).

Ainsi, la mondialisation financière est partie prenante de cette nouvelle géographie des échanges et de la production, il convient de ne pas perdre de vue qu'elle possède une capacité d'autonomie certaine. Comme nous le soulignons, l'interconnexion des pays par la finance mondialisée a atteint un degré beaucoup plus élevé que l'intégration par les marchés des biens et services(41(*)).

La mondialisation est une réalité de nos économies contemporaines. Si elle apparait à bien des égards comme un processus irréversible, il n'en demeure pas moins qu'elle fait l'objet de discussions et de critiques. STIGLITZ en voit aussi les avantages lorsqu'il écrit : « je suis persuadé que les citoyens informés seront susceptibles d'exercer un certain contrôle pour limiter les abus des intérêts particuliers, financiers et industriels, qui ont tant dominé la mondialisation, et que les simples citoyens des pays industriels avancés et ceux du monde en développement ont un intérêt commun à faire marcher la mondialisation »(42(*))

Michel AGLIETTA s'interroge sur les tensions de la mondialisation, pourquoi la mondialisation est-elle ressentie comme une menace? Quels risques font courir les déséquilibres financiers des Etats-Unis? L'Europe peut elle faire face à la concurrence mondiale sans renier le progrès social?

Pour y répondre, il dit que nous devons comprendre les transformations gigantesques du capitalisme depuis la crise asiatique à la fin du siècle dernier.

D'une part, l'économie est passée d'un régime inflationniste à un régime déflationniste. D'autre part, la valeur actionnariale s'est substituée à la valeur ajoutée dans la régulation des économies occidentales. Sous l'effet de ces changements, la disparité des politiques économiques a polarisé les déséquilibres financiers sur les Etats-Unis.

Pour faire face au désordre du capitalisme, Il plaide pour un nouvel ordre économique international multipolaire fondé sur la concertation. La globalisation pénètre donc profondément les mécanismes économiques internes des économies nationales. En conséquence, elle interagit étroitement avec les institutions qui participent à la régulation économique de ces pays.

Dans la phase actuelle de la globalisation, la contradiction entre le choc provoqué par la concurrence généralisée des économies émergentes et les politiques disparates résultant des modèles sociaux associés aux différents types de capitalisme se caractérisent par l'accumulation de déséquilibres financiers(43(*)).

La mondialisation remodèle entièrement le capitalisme contemporain. C'est la transformation de la croissance dans les pays émergents, asiatiques au premier chef, qui fait de ces pays des créanciers des Etats-Unis. Le capitalisme contemporain trouve la demande qui permet de réaliser les exigences de la valeur actionnariale dans le crédit aux ménages qui alimente les déséquilibres financiers globaux qui s'accumulent selon une dérive qui n'a pas de contre tendance. Le lien entre le crédit et la valeur actionnariale est étroit. En poussant à la hausse le prix des actifs patrimoniaux, le crédit déconnecte la consommation du revenu disponible, il fait le lien entre la valeur actionnariale qui est devenue la finalité des entreprises et l'accumulation patrimoniale qui est celle des ménages. La valeur actionnariale soumet l'accumulation du capital à des exigences de rendement financier qui induisent des comportements déséquibrants pour les entreprises et pour l'économie globale. La valeur actionnariale impose ainsi sa logique à toute l'économie. En inversant les pouvoirs dans la gouvernance des entreprises, elle inverse aussi la répartition des risques. Au lieu que le profit soit la part fluctuante du revenu dans le cycle économique, ce sont les revenus des actionnaires qui sont protégés. Le risque est rejeté sur les salariés par la déconnexion des salaires et de la production, par le chômage et la précarité(44(*)).

Elie COHEN dit qu'il y a une énigme du capitalisme contemporain, comment expliquer que le plus grand krach boursier que nous ayons connu depuis 1929, l'éclatement de la bulle internet, n'ait eu aucun des effets habituels sur l'économie générale?(45(*))

Pourquoi les faillites frauduleuses d'ENRON et de WORDCOM n'ont-elles pas freiné la diffusion à l'échelle planétaire du capitalisme financier à l'américaine?

De toutes les atteintes au capitalisme, la plus insidieuse et la plus durable selon COHEN, est celle qui touche au coeur de la confiance.

L'approche de Raghuram RAJAN, théoricien d'une finance progressiste et libératrice ne voit dans les crises actuelles que des moments d'adaptation. L'invention d'une nouvelle industrie du risque, les vertus de la finance de marché, les crises avérées des systèmes financiers fortement intermédiés plaident en faveur de l'innovation financière même si, dans les brèches d'une régulation perfectible, se glissent des pratiques frauduleuses. Cette démarche trouve un écho chez des économistes comme Anton BRENDER, qui font du couple banque centrale-marchés financiers le moteur de la régulation et donc de la croissance soutenue(46(*)).

* 39 (_) J.E. STIGILTZ, La grande désillusion, Paris, Fayard, 2002, p.155.

* 40 (_) E. MUKUNDI N., Notes de cours des Institutions et marchés financiers internationaux, Kinshasa, Unikin, 2009, p.64.

* 41 (_) J.P. ALLEGRET et P. LE MERRER, L'économie de la mondialisation : opportunités et fractures,

Bruxelles, Deboeck, 2007, p.10.

* 42 (_) idem, p.7.

* 43 (_) M. AGLIETTA et L. BERREBBI, Désordres dans le capitalisme mondial, Paris, Odile, 2007, p.17.

* 44 (_) M. AGLIETTA et L. BERREBBI, op.cit, Paris, Odile, 2007p.63.

* 45 (_) E. COHEN, Le Nouvel âge du capitalisme, Paris, Fayard, 2005, p.7.

* 46 (_) R. RAJAN cité par E. COHEN, op.cit, pp.11-13.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo