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Analyse comparative du choc du capitalisme sur les économies des usa, de la France, du japon, de l'Australie et de la RDC de 1990 à  2008

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par Hervé KASANGANA KAPU
Université libre de Kinshasa - Licence 2008
  

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I.2. LES RACINES RELIGIEUSES DU CAPITALISME

Max WEBER observe que ses compatriotes de confession protestante sont surreprésentés à la tête des entreprises et dans le milieu des affaires, tandis que les catholiques y sont à l'inverse moins nombreux et manifestent un intérêt plus faible pour les professions de l'industrie et du commerce. Il entreprend dès lors de rechercher les raisons de ces attitudes différenciées vis-à-vis du monde de l'entreprise dans les « particularités mentales » forgées par le milieu familial et par la pratique religieuse. (22(*))

Dans un premier temps, Max Weber élabore une définition du capitalisme moderne sous la forme d'un idéal-type, c'est-à-dire en dégageant ses traits les plus significatifs : une recherche systématique, rationnelle et déculpabilisée du profit ; une grande sobriété face aux plaisirs de la vie ; un souci constant d'épargne. Concernant le protestantisme, Surtout, il met en évidence le rôle central du dogme calviniste de la prédestination. Pour atténuer la rigueur d'une théologie affirmant que chaque homme est irrévocablement élu ou réprouvé par Dieu au moment de sa naissance, les pasteurs sont conduits à valoriser le travail comme dérivatif aux tourments des fidèles et comme moyen d'« accroître sur terre la gloire de Dieu ». Pour MAX WEBER, cette forme d'éthique rejoint les principes du capitalisme moderne.

Par contre, Le sociologue WERNER SOMBART, pour sa part, a attaqué la thèse de Weber en faisant du judaïsme -- et non pas du protestantisme -- le rôle moteur du développement du capitalisme. Quant à la notion d'« esprit » du capitalisme, elle reste aux yeux de beaucoup insuffisamment définie : s'agit-il d'un comportement social, d'une disposition mentale ? Il faut toutefois nuancer ces critiques en soulignant que jamais Max Weber ne fait de l'élément religieux une condition sine qua non du fonctionnement du capitalisme moderne, pas plus qu'il n'attribue au capitalisme une seule origine. Face à la proposition marxiste d'une causalité exclusivement matérialiste, il préfère lui donner des causes multiples comme la religion, et plus encore l'éthique.

I.3. DEFINITION DU CAPITALISME

Dans son ouvrage intitulé « Economie pure du capitalisme », ANTONELLI ne considère que la définition donnée par F. PERROUX du système capitaliste qui privilégie un facteur structurel. Selon F. PERROUX, «  le capitalisme se caractérise par l'entreprise »(23(*)).

De ce qui précède, nous pouvons présenter le capitalisme comme un système tout autant économique que politique et social dans lequel des agents économiques (les entrepreneurs), détenteurs des moyens de production permettent que cette production soit échangée sur un marché, où les transactions sont de nature monétaire.(24(*))

La définition courante donnée ci-dessus (qui présente le capitalisme comme un tout) suggère que le capitalisme s'identifie à l'organisation du mode de production. Serait capitaliste un système dans lequel la figure de l'entrepreneur est à l'origine de la production. Quelle est la nature de cet entrepreneur ? Est-ce nécessairement une personne privée, comme le suggèrent les nombreuses définitions qui ont tenté de caractériser la nature du capitalisme ? Quelle place réserver alors aux économies dans lesquelles l'État se comporte comme un entrepreneur ? En fait, au-delà de son identité, et de son activité qui consiste à produire des biens et des services, c'est la finalité de son action qui semble constituer la marque de l'entrepreneur capitaliste. L'échange marchand associé au gain monétaire qui en est le résultat expliquerait la logique de production de ce système.

Le terme « capitalisme » est aujourd'hui associé à un système d'organisation des sociétés qui dépasse la simple description des structures et des logiques qui déterminent la production. Ce terme revêt une signification politique et sociale forte qui excède la seule sphère économique. Cette généralisation, qui paraît abusive aux yeux de certains, associe le capitalisme aux conditions politiques qui ont permis son développement. Capitalisme et libéralisme constitueraient les deux versants d'une seule et même réalité. L'histoire montre, cependant, que l'utilisation courante du mot « capitalisme » dans le sens de libéralisme est récente, et donc qu'il faut interpréter à rebours la notion de capitalisme. Il apparaît que ce n'est pas tant le capitalisme qui a une histoire, mais bien l'histoire qui explique le sens de la notion.

Aujourd'hui la définition la plus couramment attachée à la notion de capitalisme fait explicitement référence à l'identité des détenteurs des moyens de production. Elle oppose -- et permet ainsi de distinguer -- le système dans lequel les moyens de production sont la propriété d'agents économiques privés, avec des systèmes dans lesquels ces mêmes moyens appartiennent à une collectivité d'essence étatique.

Il ne s'est défini en tant que tel qu'après la formulation par KARL MARX de sa théorie du capital. Dans sa critique du capitalisme, MARX décrit les conditions de production du système qui, selon lui, contiennent les éléments qui engendreront sa destruction. MARX décrit l'évolution historique qui suivra cette disparition et qui aboutira à la substitution du capitalisme par un système dans lequel la propriété des moyens de production ne sera plus individuelle, mais collective. C'est en réaction à la théorie marxiste que les économistes libéraux souligneront les qualités qui forment l'identité de l'entrepreneur capitaliste. Celles-ci servant d'ailleurs moins à identifier cet entrepreneur qu'à opposer initiative privée et contrôle étatique.

Toutefois, il ne faut pas se méprendre sur la portée de cette distinction : elle ne consiste pas à opposer personne privée et personne publique. L'entrepreneur capitaliste est nécessairement une personne privée, dont la qualité première réside dans son statut de propriétaire.(25(*)) Cette caractéristique dérive essentiellement d'une définition négative de l'entrepreneur. Les économies modernes des nations capitalistes contemporaines, y compris celles qui se réclament du libéralisme le plus orthodoxe, laissent à l'État un large champ d'intervention dans la sphère économique. L'État organise certains marchés, agit comme un entrepreneur privé en devenant l'actionnaire de certaines entreprises, et possède lui-même un appareil de production. Cela suffit-il à affirmer que les économies française, allemande ou américaine de la fin du 20e siècle ne constituent pas des économies capitalistes ? La distinction évoquée plus haut invite, au contraire, à distinguer État capitaliste et capitalisme d'État. Alors que le premier désigne l'intervention de la puissance publique, convertie aux règles de fonctionnement du marché, dans les affaires économiques, le second désigne un système dans lequel l'État fixe les règles du jeu économique. L'entrepreneur capitaliste, personne privée, ne constitue donc pas un modèle exclusif de toute intervention de l'État dans l'organisation du système de production. Cela signifie qu'au-delà de son identité, c'est son activité et la finalité de celle-ci qui le caractérise. Si la théorie économique accorde une telle prééminence à la personne de l'entrepreneur, cela tient à son rôle lié à la détention et à l'accroissement du capital. La finalité du capitalisme consiste à produire des biens et des services en vue de les échanger contre d'autres marchandises. Pour que l'échange puisse exister, cela suppose, à l'origine, une formation du capital. Pour qu'un bien puisse s'échanger sur un marché et rencontrer une demande solvable, il est nécessaire que l'offre préexiste à la demande. Sans offre préalable, pas de demande possible : la rencontre de ces deux éléments qui forme l'échange est alors privée d'effets car privée d'objet. La primauté de l'offre consacre donc le rôle de celui qui en a l'initiative. La formation du capital ne se créée cependant pas ex nihilo : elle est le résultat d'un comportement d'épargne, entendu ici comme une renonciation à consommer. Par-delà sa formation, c'est l'échange qui permet le renouvellement et l'accroissement du capital. L'échange permet d'acquérir d'autres biens, leur accumulation suscitant la création de richesses supplémentaires. Il en résulte que c'est la formation et l'accroissement du capital qui sont à l'origine de la croissance. Si l'échange permet au capitalisme de prospérer, il apparaît que c'est la motivation de l'entrepreneur qui caractérise le capitalisme : l'accumulation du capital n'est possible que dans la mesure où l'échange engendre un gain qui permet cet enrichissement. Ce gain, que l'on appelle le profit, définit l'essence du système capitaliste.

* 22 (_) M. WEBER, « Ethique protestante et l'esprit du capitalisme », 1905, in Encarta 2008

* 23 (22) ANTONELLI in E. BOLALUETE, Notes de cours d'Analyses des systèmes et structures économiques, Kinshasa, UNIKIN, 2009.

* 24 (_) Encarta 2008, «  Présentation du capitalisme »

* 25 (_) Encarta 2008, «  Capitalisme: aux sources du système, l'entrepreneur »

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld