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L'analyse des ratios et son impact dans la gestion d'une entreprise publique (cas de la REGIDESO )

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par Tholy Oscar BADIALA
Institut supérieur de commerce d'Ilebo RDC - Licence en comptabilité 2011
  

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I.2.6. Méthode d'évaluation par actualisation des flux de trésorerie

La principale méthode repose sur l'analyse fondamentale (à distinguer d'autres méthodes d'analyse financière), autrement dit l'étude :

ü des comptes de l'entreprise ;

ü de ses capacités techniques et commerciales de sa gestion ;

ü de son environnement économique ;

Pour ce qui est de l'analyse des comptes à fin d'évaluation, elle comporte deux principaux volets qui se complètent :

1°) La méthode statique ou patrimoniale

A partir de l'analyse des actifs et des dettes au bilan, pour déterminer par différence la situation nette réelle.

2°) La méthode dynamique ou économique

Laquelle méthode :

ü analyse l'évolution sur plusieurs années du compte de résultat ;

ü puis établit, en fonction de prévisions économiques et stratégiques, des scénarios probabilisés (espérance mathématique) de résultats futurs (bénéfices, capacité d'autofinancement) ;

ü applique à ces prévisions un taux de rendement espéré, en général le taux risqué observé couramment sur les marchés financiers,

N CFn

Ó + Valeur terminale

n=1 (1 + i)n

Où,

o CFn : est le cash flow prévu l'année n, ou l'ETE ;

o i : est le taux d'actualisation (généralement le taux dit « non risqué » de l'emprunt sans risque, e.g. obligataire d'un Etat solvable, auquel on ajoute une prime de risque propre aux entreprises privées) ;

o N : est le nombre d'années sur lesquelles on a établi des prévisions ;

o Valeur terminale : c'est la valeur à laquelle on prévoit que la société sera évaluée à l'année N (c'est généralement ce terme difficile à évaluer, qui a la plus forte valeur dans la somme ; c'est pourquoi cette méthode ne donne qu'un résultat indicatif).

Les méthodes dynamiques permettent de déterminer la valeur de l'entreprise. En soustrayant le montant des dettes nettes figurant au bilan, (ou en ajoutant la trésorerie nette si la société est en trésorerie positive), on obtient la valeur du capital.18(*)

La difficulté majeure est la détermination du taux d'actualisation. Celui-ci évolue et, il dépend de la prime de risque et du taux sans risque. Ces paramètres changent en fonction de l'endettement de la société (la dette est remboursée en premier), de la taille de la société (les grosses supportent mieux les aléas), du secteur, et la liquidité (les sociétés non cotées sont moins facilement vendables).

Il n'y a pas vraiment de formule donnant un taux stable et invariable, ce qui explique l'existence d'un marché des valeurs. En pratique, le taux d'actualisation évolue actuellement autour de 4% pour le taux sans risque, autour de 7% pour un marché non coté, de 15% pour les plus risqués des sociétés cotées et jusqu'à plus de 25% pour les sociétés dépendantes d'une problématique de type capital risque.19(*)

Notons que la méthode d'actualisation s'applique soit aux cash flows libres opérationnels (actualisés par le coût moyen pondéré du capital, y compris la dette), soit aux dividendes (actualisés par le coût moyen pondéré des fonds propres).

Tel que nous l'avions dit plus haut, l'analyse financière consiste à étudier une entreprise sur le plan financier en s'appuyant sur des documents comptables et sur des informations économiques et financières relatives à l'entreprise ou à son marché. Une fois effectuée, elle permet de porter un jugement d'ensemble sur la santé financière de la société, la gestion et la rentabilité, et ses perspectives de développement.

Pour réaliser l'analyse financière d'une entreprise, il faut procéder avec méthode en étudiant les points suivants :20(*)

1. L'environnement de l'entreprise

Il est important de connaître l'historique de l'entreprise, ses créateurs, l'évolution du capital social, de savoir si le secteur d'activité est dynamique, ... Les comptes présentent d'ailleurs des spécificités selon leur secteur d'activité :

ü une entreprise industrielle dispose d'actifs immobilisés conséquents (usines, ateliers, équipements), des stocks de matières premières et de produits finis, d'un endettement à long terme élevé ;

ü une entreprise de conseils a peu d'immobilisations, pas de stocks et peu de dettes aux fournisseurs ;

ü une négoce dispose de stocks de marchandises et éventuellement de bureaux et de bâtiments de stockages à l'actif, ses dettes fournisseurs sont importantes.

Etudier la concurrence (est-elle nombreuse, les prix sont-ils orientés à la baisse ?), les fournisseurs (sont-ils fiables, sont-ils exclusifs ?), les banques (une ou plusieurs, quels sont les prêts en cours, les crédits ?) et la clientèle (particuliers ou entreprises, quelle répartition, quels délais de paiement ?).

2. Les documents comptables utiles

Deux documents sont essentiels : le bilan et le compte de résultats. L'analyse doit porter sur les comptes des deux ou trois derniers exercices. Il ne s'agit pas d'étudier tous les chiffres et tous les comptes, cela serait fastidieux. Regrouper plusieurs comptes en les additionnant (par exemple, les capitaux propres regroupent le capital social et les réserves, l'actif immobilisé totalise les immobilisations corporelles et financières).

2.1. Le bilan

La présentation comptable du bilan comporte une série de comptes ; ce qui ne rend pas facile et claire l'analyse de la structure financière de l'entreprise. C'est pourquoi la nécessité de l'établissement d'un bilan financier par l'analyste financier.

Le bilan ainsi élaboré, regroupe les différents comptes en grandes masses bilantaires ; ce qui permettra à ce dernier de bien appréhender la structure financière de l'entreprise à étudier.21(*)

Ainsi nous distinguons le bilan condensé et le bilan synthétique.

2.1.1. Le bilan condensé

Cette représentation comprend sept masses du bilan dont quatre à l'actif et trois au passif. A l'actif nous avons les valeurs : immobilisées, d'exploitation, réalisables et disponibles. Au passif par contre, nous avons les fonds propres, les dettes à long et moyen terme ainsi que les dettes à court terme.

2.1.2. Le bilan synthétique

Cette représentation du bilan regroupe les postes du bilan en quatre masses bilantaires dont deux à l'actif et deux autres au passif.

Ainsi, à l'actif on retrouve les actifs immobilisés et les actifs circulants ; tandis qu'au passif nous avons les capitaux permanents et les dettes à court terme.

2.2. Le compte de résultat

Pour chaque ligne du compte de résultat, comparer le montant de l'exercice à celui de l'exercice précédent et rechercher l'explication des variations importantes ou de leur stabilité d'une année sur l'autre. Examiner ainsi : les ventes de marchandises, la production vendue, les variations de stocks, les salaires et charges fiscales, les charges et produits financiers et le résultat net après impôt.

Pour affiner l'analyse du compte de résultat, il est recommandé d'utiliser des indicateurs pertinents, les soldes intermédiaires de gestion (SIG), qui correspondent à un retraitement du compte de résultat. Ils permettent une analyse fonctionnelle de la formation du résultat de l'entreprise. Le calcul de SIG s'effectue en cascade de l'amont (on part du chiffre d'affaires) vers l'aval (on débouche sur le résultat) et dégage neuf (9) soldes pertinents que ne dégage pas le compte de résultat.

La centrale de bilans propose certains retraitements aux SIG, ceci afin de les rendre comparables entre différentes entreprises. Voici la signification des SIG à utiliser :22(*)

1) La marge commerciale ou brute : est particulièrement étudiée dans les entreprises commerciales ou de négoce ;

2) La production : sert à analyser la productivité de l'entreprise en comparant son montant à l'actif immobilisé ou à l'effectif ;

3) La valeur ajoutée : richesse créée par l'entreprise, montre ce que l'entreprise a réellement ajouté à l'économie grâce à son savoir-faire ;

4) L'excédent brut d'exploitation (EBE) : indique la rentabilité d'exploitation ;

5) Le résultat d'exploitation : intègre la politique d'amortissement et la politique de provisions de l'entreprise ;

6) Le résultat financier : est la différence entre les produits financiers et les charges financières ;

7) Le résultat exceptionnel : est enregistré par exemple lors d'une cession d'actif immobilisé (vente d'un bâtiment) ;

8) Le résultat net : correspond à la dernière ligne du compte de résultat ; il est calculé après impôt et participations des salariés ;

9) La capacité d'autofinancement (CAF) : constitue une ressource interne de l'entreprise dégagée grâce à son activité. Il s'agit d'une sorte d'épargne pour le développement de l'entreprise.

Notons que hormis ces deux documents essentiels, à savoir : le bilan et le compte de résultats, on peut trouver d'autres qui peuvent être éléments de l'analyse financière d'une entreprise tel est le cas du tableau de financement.

2.3. Le tableau de financement

Appelé aussi « tableau emplois et ressources », permet d'affiner l'analyse financière en prenant en compte plusieurs bilans successifs. En effet, la comparaison des différents postes du bilan dans le temps, va faire ressortir l'évolution du financement de l'entreprise : quelles nouvelles ressources financières ont été mises à la disposition de l'entreprise, et quelles utilisations en ont été faites ?

D'une manière générale, le tableau de financement offre un grand nombre d'informations très utiles sur la rentabilité de l'exploitation, le niveau d'endettement et les stratégies mises en oeuvre.

3. Les ratios

Comme ce point fait l'objet même de notre étude, nous avons souhaité le traiter dans le chapitre suivant de notre Mémoire. Si nous l'avons inséré à ce premier chapitre, c'est juste pour raison de pouvoir démontrer les différents points qui emboîtent le pas de la marche de l'analyste financier d'une entreprise. En effet, ce point nous amène à présent à aborder notre deuxième chapitre qui passera en revu les généralités sur les ratios.

* 18 www.wikipédia.org, Op. Cit., p. 4

* 19 Idem, p. 5.

* 20 www.oboulo.com, analyse financière, consulté le 03/11/2011.

* 21 F. NZUNDU K., Cours d'analyse des états financiers, G3 SCF, ISC - Ilebo, 2005-2006, inédit.

* 22 www.oboulo.com, Op. cit.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard