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Dette extérieure, croissance économique et réduction de la pauvreté au Cameroun

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par Youssoufa Nasser
Université de N'gaoundéré Cameroun - Maà®trise  2010
  

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II- L'analyse empirique de la relation entre la croissance et la réduction de la pauvreté

L'analyse empirique de Dollar et Kraay (2000) de la relation entre le revenu des pauvres et la croissance économique est généralement de 1 à 1. Autrement dit, il s'agit du taux de variation de pauvreté lorsque la croissance augmente de 1% ou de 10% l'élasticité du revenu des pauvres par rapport à l'évolution du PIB par tête montre que lorsque le PIB par tête augmente de 10%, le revenu des pauvres augmente aussi de la même proportion c'est-à-dire de 10%.

De même, Dollar et Kraay (2000) étudient la relation entre la croissance du revenu des pauvres et la croissance économique durant des périodes de crise économique. L'idée de base est que les crises sont généralement mauvaises pour les pauvres. Ils divisent l'échantillon entre des périodes de crise et des périodes d'expansion. La relation estimée entre le revenu des pauvres et le revenu moyen est de 1.08 pour les périodes de crise et 1.09 pour les périodes de croissance normale.

Contrairement aux idées reçues, Dollar et Kraay (2000) montrent que les pauvres ne sont pas plus touchés que le reste de la population lors des récessions économiques et il n'y a pas l'évidence que les crises affectent le revenu des pauvres d'une manière disproportionnée. De même, ils montrent que l'effet de la croissance sur le revenu des pauvres est le même dans les pays pauvres que dans les pays riches et que la croissance déclenchée par des politiques est aussi bénéfique aux pauvres qu'à l'économie en général.

On peut conclure que la croissance économique constitue une puissante force de réduction permanente de la pauvreté. Kraay (2006) décompose18(*) les changements de la pauvreté en trois sources potentielles de la croissance pro-pauvre :

Pourcentage d'évolution de la pauvreté= Croissance en moyenne × Sensibilité de la pauvreté à la croissance + Evolution des revenus relatifs

Les deux premières sources représentent la part de l'évolution de la pauvreté suite au changement proportionnel du revenu, la distribution du revenu relatif étant inchangée. La dernière source représente la part de l'évolution de la pauvreté suite à une modification du revenu relatif. Il dégage une pente égale à 0.97 qui constitue la part de la variation des changements de la pauvreté à la composante croissance. Cette pente montre que la variation de l'évolution de la pauvreté est due à la seule composante croissance de modification de la pauvreté et non pas à des changements du revenu relatif c'est-à-dire que la pauvreté n'a pas diminué suite à une diminution de l'inégalité des revenus.

Deininger et Squire (1996) avaient examiné l'effet de la croissance économique sur la pauvreté en utilisant le revenu des deux premiers quintiles pauvres de la population, ils avaient remarqué que la croissance économique était fortement corrélée avec les variations du revenu des deux premiers quintiles pauvres de la population de sorte que l'évolution du revenu respectif au premier quintile suivait l'évolution de la croissance dans 85% des 95 cas.

Roemer et Guerty (1997) estiment que l'élasticité du revenu des 40% les plus pauvres par rapport à la croissance du PIB est de 1 et celle des 20% les plus pauvres est de 0.92. De même, ils observent que sur 39 intervalles considérés dont la croissance du PIB a été supérieure à 2% le revenu des pauvres a uniquement baissé dans 6 cas.

En se basant sur les consommations moyennes issues d'enquêtes auprès des ménages, Ravallion et Chen (1996)19(*), montrent que l'élasticité de l'incidence de la pauvreté à la consommation moyenne varie entre -0.53 et -3.12 pour différents seuils de pauvreté. Cela signifie que pour un accroissement d'un point de 8 pourcentages de la consommation moyenne, la proportion de la population vivante dans la pauvreté diminuera entre 0.53 et 3.12 points de pourcentage.

Adams (2003) fait une contribution importante à la littérature en réalisant une étude en coupe transversale pour évaluer la relation entre la mesure de pauvreté et le revenu moyen. Il a régressé le taux de pauvreté contre le taux de croissance du revenu moyen. Les résultats empiriques montrent également qu'une augmentation de la croissance du revenu moyen peut être associée avec une réduction de la pauvreté. Comme le revenu moyen augmente, la pauvreté apparaît diminuer.

Dans une étude menée sur la Chine, Meng, Gregory et Wang (2005) ont examiné la relation qui existe entre la croissance du revenu moyen et la proportion de la population en dessous du seuil de pauvreté en utilisant les données de Panel à effet fixe sur 29 provinces. Ils ont trouvé une relation négative entre le logarithme du revenu moyen et le logarithme du taux de pauvreté. Les résultats de régression montrent qu'une augmentation de 10 points de pourcentage du revenu permet la réduction de la pauvreté de 26.1%.

De l'analyse qui se dégage ci -dessus l'on peut confirmer l'hypothèse selon laquelle :

Une forte croissance économique favorise la réduction de la pauvreté

En somme, la majorité d'études semble s'appuyer largement sur la thèse de l'existence d'une relation positive entre la croissance économique et la réduction de la pauvreté.

D'autres études ignorent que la croissance à elle seule ne suffit pas à combattre la pauvreté. La présence des inégalités présente une contrainte pour réduire la pauvreté. Elles considèrent qu'une inégalité élevée est souvent associée avec une réduction moins rapide de la pauvreté et qu'une inégalité faible contribue à une réduction aussi importante de la pauvreté.

Néanmoins, la réduction de la pauvreté constitue le principal objectif de développement. Puisque les inégalités semblent constituées un maillon déterminant de la lutte contre la pauvreté, la mise en place de politiques de réduction des inégalités semblent nécessaires. De telles politiques, ont généralement pour effet de renforcer la baisse de la pauvreté sur le long terme. On peut conclure qu'une réduction rapide de la pauvreté monétaire passe essentielle- ment par une croissance économique forte et une réduction importante des inégalités au lendemain de l'IPPTE en général et au Cameroun en particulier.

* 18 _ Kraay (2006) décompose les variations de la pauvreté en utilisant la méthode de Datt et Ravallion (1992)

* 19 _ Ravallion et Chen (1996), dans « what Can New Survey Data Tell us about recent changes in distribution and poverty .»

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