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Export: comment expliquer les résultats Français, faut-il envier l'Allemagne?

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par William Genis
Skema business school - Master 2 2012
  

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C) RESULTATS INTRA UNION EUROPEENNE

Le commerce intra Union Européenne est responsable pour beaucoup dans les résultats généraux de la France et de l'Allemagne. L'Allemagne réalise 60% de son bénéfice en Europe, et la France 87% de son déficit. Les deux pays ne ciblent toutes fois pas les mêmes partenaires commerciaux : l'Allemagne est plutôt moins diversifiée et s'adresse aux pays les plus développés de l'OCDE, la France, elle, a des partenaires beaucoup plus diversifiés.

Comme on l'a vu précédemment, les deux pays perdent leur puissance relative dans le commerce mondial. Mais étant donné les proportions de leur commerce au sein de l'Europe, il ne faut pas plus conclure d'une entrée réussie dans la mondialisation par l'Allemagne et manquée par la France mais plutôt se centrer sur les données du marché Européen qui traduisent beaucoup plus l'adaptabilité, ou non, de ces deux pays. Quoi qu'il en soit, l'Allemagne progresse en Europe quand la France perd du terrain :

Comme le montre le solde des balances courantes de la France et de l'Allemagne, le déficit frangais en Union Européenne est chronique depuis 2000 et n'est plus compensé tout ou partie par les gains générés par le commerce avec les pays hors UE depuis 2008, année durant laquelle cette tranche du commerce a également tourné au déficit. En revanche, l'Allemagne voit ses résultats commerciaux intra et extra européens s'améliorer sur une longue période et atteindre des bénéfices records sur les cinq dernières années.

D) RESULTATS BILATERAUX

A cette échelle d'analyse, l'écart est criant entre les deux pays. La France est le pays avec lequel l'Allemagne réalise le plus de bénéfices et a l'inverse, l'Allemagne est pour la France le second pays après la Chine avec lequel elle enregistre les plus importants déficits.

Les exportations allemandes vers la France progressent régulièrement et a hauteur de l'évolution du PIB frangais. Au final donc le taux de pénétration des produits allemands en France stagne, malgré une augmentation en valeur de 34% entre 2000 et 2007. En revanche une fois de plus, les statistiques frangaises sont assez ternes : les exportations vers l'Allemagne n'ont augmenté que de 2% (en valeur) entre l'année 2004 et l'année 2007, ce qui est une progression inférieure a la croissance de la consommation en Allemagne : cette dernière augmente de 1,6% en volume par an. En clair, les produits frangais diminuent en pénétration sur le marché Allemand (volume et valeur) alors que les produits Allemands augmentent en volume sur le marché frangais.

Les chiffres généraux sont donc largement en faveur de l'Allemagne. Au détail des regroupements industriels « Biens d'investissements », « Biens de consommations durables » « Biens de consommation non durables » « Biens intermédiaires », les résultats sont plus hétérogènes mais restent globalement négatifs pour la France. En effet, sur ces quatre familles de biens, seules deux sont positives ou nulles : « Biens d'investissements » et les « Biens de consommation non durables ».

Les échanges France/Allemagne vus de la France ~

Les échanges par regroupements industriels

3) Le rôle des PME dans l'économie nationale

Les PME en France représentent 70% des emplois et 100%(*) de la création d'emploi. En Allemagne, 1,8 Millions d'emplois ont été créés en 2010, exclusivement par des PME, alors que le secteur public et les grosses entreprises ont plutôt réduit leurs effectifs. Etant donné l'importance de leur poids, commun, dans l'économie, il est fondamental de consacrer une partie sur leurs résultats.

(*) La création des emplois en France est 100% imputables aux PME même si leur modèle de croissance en France, et dans une moindre mesure en Europe, est d'être intégrées in fine a des grands groupes. Les grands groupes, en leur nom propre, détruisent des emplois, les PME en crééent. Le rattachement des PME aux grands groupes est une condition de plus en plus fondamentale a leur développement, en 1999, 35% des effectifs de PME étaient rattachés a un grand groupe, en 2004 60%.

Avant de commencer l'analyse et la comparaison du tissus des PME en France et en Allemagne, il faut préciser que la définition de ces entreprises n'est pas la même dans ces deux pays.

En France : La catégorie des petites et moyennes entreprises (PME) est constituée des entreprises qui occupent moins de 250 personnes, et qui ont un chiffre d'affaires annuel inférieur a 50 millions d'euros ou un total de bilan n'excédant pas 43 millions d'euros.

En Allemagne : La catégorie des petites et moyennes entreprises (PME) est constituée des entreprises de 500 employés au plus et un chiffre d'affaires annuel de 50 millions d'euros maximum. Elles totalisent 40 % du Produit Intérieur Brut (PIB) et emploient 70 % de la population.

Il est commun de dire que le tissu des PME en France est moins important en volume qu'en Allemagne. Cependant, leur poids moins important dans l'économie nationale ne résulte pas de leur quantité plus faible, mais de leur développement moins important. Il existe plus de PME en France qu'en Allemagne (en 2007, 261 000

contre 202 000) mais elles sont plus petites : 14 employes et un Chiffre d'Affaires de 3,8Mo d'€ en France pour 35 employes et un Chiffre d'Affaires moyen de €9,3Mo en Allemagne.

 
 

France

 
 

Allemagne

 

1999

 

2007

 

1999

 

2007

Nombre d'entreprises

252

476

260

928

236

282

202

377

CA moyen (millions d'Euros)

2,9

 

3,8

 

5,9

 

9,3

 

Nombre de salaries moyen

15

 

14

 

32

 

35

 

Nombre de salariés dans les entreprises en 2007

70,0% 60,0% 50,0% 40,0% 30,0% 20,0%

10,0%

0,0%

90,0%

80,0%

84,1%

60,5%

1,3%

France Allemagne

5,1% 7,8% 2,8% 8,4%

0,8%

7,2%

2,1%

1 à 9 10 à 19 20 à 49 50 à 249 Plus de 250

Concernant leur part dans les exportations frangaises, malgre leur poids en volume dans l'economie frangaise, elle reste relativement faible. En nombre d'entreprises, TPE et PME ensemble representent 89% des entreprises exportatrices, mais seulement 39% en Chiffre d'Affaires (en excluant les entreprises etrangeres).

22

De plus, le développement international des PME est freiné par leur taille et leur capacité a innover. Généralement, elles n'exportent que vers un ou deux pays, voisin de la France et dans 30% des cas, elles ne conservent pas leur marché plus d'un an. Les PME frangaises, contrairement aux PME allemandes, ne s'établissent pas sur un marché mais fonctionnent beaucoup par contrat « one shot ».

FINANCEMENT, EXPORTATIONS ET CROISSANCE

L'une des variables qui explique le faible développement général des PME en France est l'accès au financement. Historiquement et culturellement les créateurs d'entreprise en France ont recours a l'apport personnel et a l'emprunt bancaire. Cette attitude vient de plusieurs facteurs. Tout d'abord un blocage psychologique face au marché des capitaux, et une forte volonté de secret et d'indépendance quant a l'activité de son entreprise. La Dynamique de croissance rapide est donc mise plutôt au second plan lors d'une création d'entreprise. Ensuite, une grande habitude d'intervention de l'état est également a l'origine de cette fermeture au marché des capitaux, OSEO par exemple reste l'un des organismes principaux au financement des PME. Enfin la culture du risque en général, mais financier en particulier même pour un fort rendement n'est pas aussi développé qu'aux Etats-Unis par exemple.

Le problème des PME frangaises n'est donc pas la survie, qui est supérieure a la moyenne de l'OCDE, mais le développement. Et l'un des leviers de développement mis en avant régulièrement est l'export et le gain de nouveaux marchés. Jean Francois Copé incite les PME frangaises a imiter les PME allemandes sur trois leviers : l'innovation, l'investissement, et l'export.

4) La place de l'industrie

Aujourd'hui, l'activité industrielle correspond a 26% du PIB en Allemagne, contre 13% en France, deux fois mois en valeur relative.

L'Allemagne est structurellement plus tournée vers l'industrie (stabilisation), la France vers les services (déclin relatif de l'industrie), mais les services restent prédominants pour les deux pays.

La part des services dans le PIB frangais est supérieure de presque 10% (9,2%) a celle des services en Allemagne. Parallèlement, en termes de valeur ajoutée, la part de l'industrie Allemande dans le PIB est deux fois plus importante qu'en France et atteint plus de 25,5% contre 13,6% pour la France. Attention cependant, le déclin de l'industrie frangaise n'est que relatif : la production industrielle frangaise augmente toujours (+3% entre 2005 et 2008). Il en est de même en Allemagne (+ 17% sur la même période). Ainsi, dire que << La France se vide de son sang industriel » est trompeur. Seulement les emplois industriels diminuent, pas l'activité.

Il est également important de souligner que le contexte économique mondial oblige a ne pas restreindre l'analyse a l'échelle du pays. Si l'industrie en France est souvent montrée du doigt, l'industrie frangaise dans le monde montre un tout autre visage. En 2006, 60% du Chiffre d'Affaires du CAC40 non financier est réalisé a l'étranger, contre 35% pour le DAX30 (indice financier allemand) non financier.

Il faut souligner l'importance de l'industrie dans les exportations frangaises, puisque les grands groupes industriels représentent un gain de plus de 7Mds d'€uro pour l'aéronautique et la chimie, 5Mds d'€uro pour l'industrie alimentaire, 4 Mds d'€uro pour l'industrie pharmaceutique, ou encore 2 Mds d'€uro pour les produits agricoles ou sylvicoles Parallèlement, la France est en net déficit pour les industries énergétiques, du bois, du matériel électronique, du textile ou encore de la métallurgie, ou de l'automobile.

Pour l'Allemagne, comme dans l'ensemble des pays industrialisés, le poids de la
production industrielle dans la valeur ajoutée brute a également baissé. En 1970,
l'industrie y pesait 36,5 %, contre 48,3 % pour les services. En 2007, ce ratio est

passé a 23,9 % de la valeur brute, et 69 % pour les services. Cependant, une analyse statistique de l'évolution récente de la valeur ajoutée des différents secteurs de l'économie allemande entre 1991 et 2006 laisse apparaitre une image contrastée. Les secteurs qui perdent le plus de poids dans l'économie sont l'extraction de produits miniers et la construction. Les dernières mines de charbon ferment leurs portes les unes apres les autres sous la pression de prix mondiaux beaucoup plus bas que les prix allemands (les fermetures sont remises en question avec la sortie du nucléaire), fortement subventionnés. La construction a enfin fini par corriger les exces des années 1990 -- ce secteur a atteint son point culminant en 1995 avec un index a 115,89 -- stoppant sa chute en 2006-2007, avec un index passant de 77,79 a 79,37. En regardant l'évolution entre 2000 et 2006, on constate que l'industrie consolide ses positions face a un secteur des services qui croft maintenant plus lentement. Si cette tendance se confirmait, la these de la désindustrialisation, conséquence inéluctable de la mondialisation, devrait être repensée. Ainsi les Conseillers du commerce extérieur de la France écrivent dans un rapport de 2008 : « AprEs une période d'intense exploration des pays d'Europe centrale et orientale, on assiste a de moindres délocalisations de l'industrie allemande, malgré des salaires beaucoup plus élevés. G

L'industrie frangaise est largement handicapée par la faiblesse de ses taux de marge, qui est l'un des marqueurs de la perte de compétitivité et qui pèse dans son exportation. Ce problème de taux de marge vient de plusieurs facteurs qui seront étudiés en partie 2 comme l'adaptation a la division internationale du travail, la qualité réelle et pergue des produits ou les politiques de prix.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille