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Le Front Farabundo Marti de Libération Nationale au Salvador: 1980- 2009

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par Kacou Elom Jean-Michel ADOBOE
Université de Lomé Togo - Maà®trise en histoire contemporaine 2010
  

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1.2. La pénétration d'idéologie marxiste et leurs adaptations

A l'actif de la création de la guérilla du FMLN, il faut souligner la propagation de doctrines et d'idéologies d'inspiration marxiste, qui alimenteront les formations révolutionnaires au Salvador. L'influence des idéologies d'inspiration marxiste est fondamentale pour analyser la formation des guérillas en Colombie, en Amérique centrale et aussi au Salvador. Car au fait une des caractéristiques de ces guérillas révolutionnaires, c'est que la plupart dans ces régions adoptent une vision marxiste de la société. Elles sont majoritairement constituées par des dissidents du Parti communiste, des étudiants de classes moyennes et, dans certains cas par des paysans et des ouvriers (Puyo et Taracena 2007 : 6).

Les guérillas en Amérique centrale et même en Colombie apparaissent officiellement dans les années 1960 et se définissent comme des formations au service de la masse populaire surtout du peuple opprimé. Ils se présenteront pour la plupart comme des mouvements de libération nationale. Ils auront pour but la lutte contre l'oppression d'un homme, d'un régime ou d'une classe avec, en toile de fond, la résistance à l'impérialisme nord-américain.

Cependant les guérillas latino-américaines plus particulièrement en Amérique centrale ne naissent pas ex-nihilo. Ce sont des organisations sociales qui vont opter pour la mise en place d'une structure politico-militaire influencée par les thèses guévaristes foquistes et le triomphe de la révolution cubaine (Puyo et Taracena 2007 : 7). A travers la guérilla, les formations révolutionnaires pensent mettre en place une stratégie de guerre, un moyen d'atteindre leurs objectifs et à parvenir pour la plupart des cas au pouvoir. Mais pourquoi ces guérillas furent majoritairement fortement influencées par les doctrines d'inspiration marxiste ?

Il faut noter que ce sont les effets du triomphe de la révolution cubaine en 1959 qui sert de détonateur et de modèle à toute l'Amérique latine. Ainsi la révolution cubaine a joué un rôle fondamental dans le choix de l'adoption des doctrines marxistes30(*) dans la mesure où elle constitue la preuve que la révolution peut bien avoir lieu en Amérique latine et être victorieuse. La portée de cette révolution eut un impact sur le devenir futur des mouvements de guérillas car « Cuba devient donc un point de référence historique et politique pour les gauches du continent. Elle devient aussi un lieu de formation politico-militaire pour la plupart des guérilleros d'Amérique centrale » (Puyo et Taracena 2007 : 7).

Selon l'analyse de David Garibay31(*), il faut sans doute noter deux vagues dans le processus d'émergence des guérillas latino-américaines. C'est cet avis que partage aussi Wiarda32(*) notamment dans le cas de la région Amérique centrale.

Une première vague se développe après le succès de la révolution cubaine de 1959, autour des théories de Che Guevara33(*), notamment la théorie des foyers (focos en espagnol) dont l'idée sera de créer des foyers insurrectionnels isolés en milieu rural, qui précipiteraient par leur action armée, leur courage et leur détermination, les conditions de la révolution. Ainsi suivant l'exemple du « Che » les théories du « foquisme » exposées dans son ouvrage (la Guerre de guérilla, 1960) seront mises en oeuvre en Amérique centrale et du Sud. Elles conduiront à des cuisants échecs, faute pour la guérilla d'avoir trouvé un véritable soutien dans le peuple, notamment dans le peuple en Bolivie en 1967 (Gandolfi 1989 : 29).

L'autre vague, la deuxième, qui se développera à partir de la seconde moitié de la décennie 1970, fera le bilan de l'échec des expériences précédentes. Il s'agit d'une remise en cause de la théorie du focos et la mise en place d'une large alliance constituée par l'ensemble des forces révolutionnaires, civiles ou armées, pour lutter contre un régime dictatorial.

C'est dans ce contexte marqué déjà par une atmosphère sociopolitique et économique défavorable, puis par la pénétration des idéologies marxistes que vont se développer les différentes formations révolutionnaires à l'origine du Front Farabundo Martí de libération nationale au Salvador.

* 30 Encore sont-ils la plupart du temps divisés en plusieurs courants, pro-soviétique, pro-chinois, pro-castrite ou autonomes, difficilement enclins à collaborer ou dont les alliances sont éphémères (Gandolfi 1989 : 28).

* 31Garibay D., s.d : « De la naissance de guérillas au Chiapas. Bref aperçu historique de la lutte armée en Amérique latine, disponible sur www.dissidences.net/documents/chronologie_Garibay. pdf, consulté le 26 novembre 2009 à 10h 30 min.

* 32 Howard J. Wiarda, Conflicto y Revolución: la crisis en América Central, Ed Tres tiempos, 1986 cité par (Puyo et Taracena 2007 : 7).

* 33Guevara (Ernesto, dit Che), homme politique cubain (1928-1967). Il développa la guérilla en Amérique latine (Dictionnaire de poche Larousse 2010 : 961).

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