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Le Front Farabundo Marti de Libération Nationale au Salvador: 1980- 2009

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par Kacou Elom Jean-Michel ADOBOE
Université de Lomé Togo - Maà®trise en histoire contemporaine 2010
  

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2. Les actions armées de la guérilla du FMLN

Parmi les actions du FMLN, il faut noter des actions armées dont certaines sont assimilables au terrorisme (le cas d'un guérillero du FMLN qui ouvre le feu sur des personnes assises à une terrasse à San Salvador le 19 juin 1985)60(*). Ces actions armées ont parfois débouchées sur de véritables luttes sanglantes entre guérilleros et forces armées gouvernementales soutenues par des puissances étrangères à l'instar des Etats-Unis. Les guérilleros, organisés et placés sous un haut commandement, munis de leur signe distinctif (port d'un uniforme, d'un foulard, d'un brassard etc.) se lancèrent dans la guerre de guérilla, qui visait elle à contrôler le territoire et s'accaparer le pouvoir de l'Etat. De ce fait, les guérilleros se réfugient habituellement dans un havre frontalier ou en un lieu géographique difficilement accessible (maquis, montagnes, jungle) où ils sont bien reçus par les populations locales. À partir de cette base d'opération, ils étendent peu à peu leur emprise sur le territoire en grignotant l'adversaire et en ralliant les populations civiles à leur programme d'action61(*).

En témoigne les bastions de la guérilla dans les quelques régions du pays (cf. photo n°3). C'est le cas des FPL dans le département du Chalatenango, le nord de San Salvador et de Cabañas, de l'ERP dans le département du Morazán, de la RN implantée dans le centre du pays (Usulután, Guazapa) et à l'Est (San Miguel) (Rouquié 1991 : 91, 93, 94.).

C'est dans le souci de venir à bout du pouvoir et de mettre en place son programme social et politique, que les guérilleros du FMLN vont se lancer dans la lutte armée qui sera perçue comme ultime solution à la crise politique que traverse le Salvador. Dans ce sillage parmi les attaques du FMLN, il faut sans doute souligner deux attaques ou offensives de force majeure : celle de 1981 et l'autre de 1989.

2.1. L'offensive de 1981

De nombreuses raisons ont militées et poussées le FMLN pour une véritable offensive armée contre l'armée et le pouvoir en place. Nous avons déjà souligné certains. La crise politique et sociale que traverse le pays, l'exemple de la victoire des révolutionnaires du FSLN en 1979 grâce à leur offensive sur Managua, la capitale du Nicaragua et l'assassinat de six dirigeants du FDR en novembre 1980, confortent le choix des armes pour la révolution dans chacune des organisations révolutionnaires. C'est dans ce sillage que le FMLN essayera de préparer son offensive armée qualifiée de « finale » en vue de la victoire. Celle-ci a lieu le 10 janvier 1981 et se solda par un échec sur le plan militaire. Plusieurs raisons ont été avancées pour justifier cet échec.

D'abord même le déclenchement de cette offensive ne fera pas l'unanimité au sein du FMLN qui était souvent en proie à des divisions internes, ensuite cette offensive était mal préparée par ces organisations révolutionnaires qui n'étaient pas encore habituées à travailler ensemble surtout dans une logique de lutte armée et enfin le soutien inconditionnel des États-unis à l'armée, au pouvoir en place, a aussi beaucoup jouer dans la défaite du FMLN. C'est sans doute ce dont témoigne Lemoine (1988 : 170): « Faible équipement en armes lourdes, difficultés de ravitaillement, non-participation des populations urbaines, en particulier à San Salvador, aide militaire massive et immédiate des États-unis où Ronald Reagan vient d'être intronisé, l'insurrection échoue. ».

Si l'administration Carter, au nom du respect des droits de l'homme, avait forcé l'armée à s'allier avec le PDC et à promulguer une reforme agraire, l'administration Reagan se montra avant tout soucieuse d'empêcher au Salvador toute réitération de l'expérience nicaraguayenne. Il fallait empêcher le FMLN et vaincre et faire du Salvador un modèle de démocratisation (Dabène 2006 : 174).

Ainsi donc le soutien des États-unis entraînant la contre-offensive de l'armée salvadorienne et leur fait de s'opposer, de surveiller et d'empêcher toute possibilité de ravitaillement de la guérilla par ses alliés notamment Cuba ou le Nicaragua sandiniste, entraîneront le repliement des guérilleros dans leurs sanctuaires. Le FMLN se retire dans le nord-est du pays, et parvient, malgré son échec initial, et après six mois de réorganisation, à s'implanter durablement dans les départements du Cabañas, Chalatenango, Morazán et San Vicente62(*) (Garibay 2003 : 261).

Photo n°3 : (photo : AFP) Les guérilleros du FMLN dans leur camp d'entraînement en avril 1982, à Guacamaya dans le département du Morazán, au nord-est du Salvador

Source : Gayral M. (2009) : « Législatives : l'ex guérilla de gauche favorite » in www.rfi.fr, consulté le

1er juin 2010 à 14h 02 min.

A travers la photographie ci-dessus l'on peut observer des guérilleros du FMLN en train de danser dans un de leur camp d'entraînement. Cela montre que les camps des guérilleros ne sont pas non seulement des camps exclusivement consacrés à l'entraînement militaire, mais aussi des camps où une partie du temps est consacrée à la distraction, à la récréation et dans ce cas à la danse.

Ce retrait du FMLN dans ces zones susmentionnées était justifié dans la mesure où c'était le moment de faire le bilan de l'offensive dernière, de se réorganiser en vue d'en préparer et de lancer une autre de grande envergure.

* 60 Voir Grenier Y., (s.d) : « Guérilla et terrorisme en Amérique latine » disponible sur http://id.erudit.org, consulté le 25 décembre 2009 à 19h 12 min.

* 61 Information tirée de Régimbald P. (2004) : « Qu'est-ce qui distingue la guérilla du terrorisme ? » in www. Cvm.qc.ca/encephi/syllabus/Hist..., consulté le 1er mars 2010 à 13h 27 min.

* 62 Le choix de ces zones ne s'explique pas uniquement par le fait que l'organisation et la conscientisation des paysans y étaient plus importantes, mais aussi pour des raisons stratégiques (présence moins permanente de l'armée et des organisations paramilitaires, zones de montagnes et de forêts etc.) tout comme le fait remarquer Kincaid (Douglas), « Des paysans aux rebelles : communautés et classes dans le Salvador rural », p. 154-155, cité par Garibay (2003 : 261).

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