WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le Front Farabundo Marti de Libération Nationale au Salvador: 1980- 2009

( Télécharger le fichier original )
par Kacou Elom Jean-Michel ADOBOE
Université de Lomé Togo - Maà®trise en histoire contemporaine 2010
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

1.2. Le recours à la négociation et à d'autres moyens

Il semble de plus en plus évident que la guerre révolutionnaire ou la lutte armée prolongée ne permet forcement pas de trouver une issue à la crise que traverse le Salvador, crise qui prend d'ailleurs de plus en plus la forme d'un génocide de la part de la junte au pouvoir.

Néanmoins il faut noter que la lutte armée même si elle n'est pas parvenue à la victoire décisive, elle a aussi contribué à considérer le mouvement révolutionnaire dans sa lutte pour la justice sociale et à imposer au gouvernement salvadorien de discuter avec lui : d'où les tentatives de négociations qui furent menées à plusieurs reprises par des instances extérieures au conflit notamment gouvernements d'Amérique latine, Internationale Socialiste, le Vatican etc. Les négociations, si elles réussissent, permettent aux mouvements révolutionnaires d'obtenir satisfaction du moins à une partie de ses revendications. Et si elle fait économie des moyens violents, ses résultats ne peuvent être que limités.

En effet, depuis les accords d'Esquipulas tentant de mettre fin au conflit centraméricain maintes rencontres eurent lieu entre des représentants du gouvernement salvadorien et du FMLN-FDR. Elles ont abouti à des cessez-le-feu provisoires et éphémères. Les discussions sur le règlement de fond piétinent au contraire, chacun des protagonistes cherchant à imposer à l'autre son propre point de vue. Un gouvernement supporte d'ailleurs généralement assez mal les exigences des rebelles, et même la négociation sur un pied d'égalité avec eux (Gandolfi 1989 : 82). C'est ce qu'exprime le général Humberto Ortega en juin 1988 à l'occasion des pourparlers entre les Sandinistes et la Résistance nicaraguayenne : « ils se comportent comme si nous discutions de gouvernement à gouvernement, alors qu'ils représentent des forces irrégulières et illégales » (Gandolfi 1989 : 82).

C'est dans ce contexte défavorable que vont évoluer les tentatives de négociation au Salvador. Ce fut notamment la première rencontre qui a lieu à La Palma, dans le nord du Chalatenango, le 15 octobre 1984. A cette rencontre, les émissaires du FMLN-FDR rappellent que la violence des escadrons de la mort, le gel des reformes et le non-respect des droits de l'homme limitent toute possibilité de participation de la gauche à la vie politique.

Le 30 novembre a lieu la deuxième rencontre à Ayagualo (La Libertad) (Garibay 2003 : 325). A cette rencontre la guérilla présente un contre-projet (délimitation de cessez-le-feu sur la base de territoires séparés, fusion des armées, formation d'un gouvernement d'unité national) précédent la convocation de nouvelles élections. Le refus du président Duarte entraîne un arrêt des conversations et discussions.

Une dernière rencontre entre l'administration démocrate chrétienne et la guérilla les 4 et 5 octobre 1987 à la Nonciature de San Salvador, dans le cadre de la mise en oeuvre des accords d'Esquipulas II59(*) (Garibay 2003 : 326). Ces nombreuses rencontres organisées entre le gouvernement et le FMLN-FDR ont toujours butté sur les mêmes problèmes, les mêmes méfiances.

Mis à part les négociations d'autres moyens à l'instar de la subversion sont utilisés par certains mouvements révolutionnaires. Ainsi se développe une guerre dite subversive. La subversion est une méthode de prise de pouvoir, ou plutôt de désagrégation du pouvoir, par la diffusion et la valorisation de l'action violente (guérilla ou terrorisme) par le moyen de la propagande et de l'organisation des populations (Gandolfi 1989 : 72). Elle combat le pouvoir pour lui ôter sa légitimité ; elle incite les esprits à se dresser contre lui ; et par là même à l'isoler, le paralyser, le gangrener et le condamner. Elle peut en outre se développer sous plusieurs formes et de nos jours utilise les techniques modernes de communication : chaque organisation à sa radio, sa presse qui la fait connaître, ainsi que les faiblesses de l'adversaire. C'est parfois distribution des tracts, diffusion de mots d'ordre de bouche à oreille cristallisant les mécontentements et suscitant les ralliements, préparant l'insurrection finale et la victoire du mouvement de libération nationale.

Il faut noter qu'une simple guerre populaire prolongée n'aurait pu en venir à bout, la combinaison des deux « guerres » pourrait renforcer les capacités du mouvement révolutionnaire à faire fléchir le pouvoir en place.

A propos des négociations, le fait que chacun reste sur des positions difficilement conciliables entre elles, le FMLN vise désormais le long terme, c'est-à-dire la « guerre populaire prolongée », qui prépare l'insurrection populaire par le mécontentement que crée l'échec des négociations, la destruction de l'infrastructure économique et génératrice de chômage et de pauvreté. Les espoirs de négociation entamés sous la présidence de Napoléon José Duarte et poursuivis par le Jésuite Ignacio Ellacuria furent des échecs.

En effet l'opposition de l'armée qui refusait cette éventualité et l'assassinat du père jésuite en 1989, allaient jouer un rôle dans la radicalisation du climat de violence. Il se solda par deux offensives majeures de la part des guérilleros en vue de la victoire finale.

* 59 Le texte de cet accord dit d' « Esquipulas II » (Guatemala) (1986-1987) reconnaît les gouvernements, quels que soient leur alignement international, comme légitimes, et donc les insurrections, quelles soient leurs orientations idéologiques, comme illégitimes, propose un véritable programme pour la paix, incluant entre autres, dialogues nationaux, amnistie, élections démocratiques, réconciliation nationale et vérification régionale (Garibay 2003 : 326).

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius