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Identification des fonctions de réaction des Banques Centrales

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par Roi Carlos ETINZOH EKAMBA
Université de Douala Cameroun - Diplôme d'étude approfondie 2011
  

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CHAPITRE 2 : INSUFFISANCE DE LA REGLE DE TAYLOR A TRADUIRE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BEAC

La règle de Taylor a fait l'objet de plusieurs études et analyses de politiques monétaires. Elle est aujourd'hui présentée comme la meilleure règle monétaire disponible dans la littérature économique. En raison de sa simplicité et de son caractère systématique, elle a pu retenir l'attention de plusieurs chercheurs. Cependant, son application à différentes économies a suscité beaucoup de critiques. Ces critiques font partie des nombreuses raisons qui nous ont poussées à tester la robustesse de cette règle pour la BEAC. Ceci étant, nous nous intéressons dans une première section à la règle de Taylor elle-même. Sa formulation théorique ainsi que quelques résultats de son estimation pour différentes banques centrales. Et dans une seconde section, nous appliquons cette règle au cas de la BEAC afin de conclure sur sa capacité à reproduire le comportement de la BEAC en matière de politique monétaire.

Section 1 : LA REGLE DE TAYLOR : CADRE THEORIQUE ET RESULTAT

EMPIRIQUE

Taylor (1993) s'est proposé de formuler une règle pour la FED. Il considère comme instrument le taux d'intérêt et prend en compte dans sa règle simultanément le niveau d'inflation et l'output gap12. Ainsi, Orphanides (2007) définit les règles de Taylor comme suit: « Taylor rules are simple monetary policy rules that prescribe how a central bank should adjust its interest rate policy instrument in a systematic manner in response to developments in inflation and macroeconomic activity. ». Nous présentons donc successivement le cadre théorique de cette règle (A) et quelques résultats empiriques de l'estimation de cette règle au niveau des autres banques centrales (B).

A. Cadre théorique de la règle de Taylor

La règle de Taylor a pour instrument le taux d'intérêt et pour cibles l'inflation et l'output gap. Seule la cible d'inflation retiendra notre attention ici dans la mesure où c'est elle qui justifie l'utilisation du taux d'intérêt comme instrument. Aussi, nous présenterons les valeurs des coefficients suite aux différentes estimations.

1. Cible de la règle de Taylor

Ball (1997) définit la cible d'inflation comme la politique minimisant la variation de l'inflation autour de son niveau moyen. Ceci implique que la politique suppose égale à zéro la déviation ou l'écart de l'inflation anticipée sur deux périodes. Une cible d'inflation stricte est une politique efficiente par définition ; elle minimise la somme pondérée des variations de l'output et de l'inflation. D'après Mishkin (1999), les cibles d'inflation impliquent plusieurs éléments :

12 Ecart de production dont nous donnons plus amples détails dans la spécification de la fonction de Taylor. Il s'agit simplement de l'écart entre la production réelle et la production potentielle.

22

> L'annonce publique de cibles numériques à moyen terme pour l'inflation ;

> Un engagement institutionnel pour la stabilité des prix comme l'objectif

primaire de long terme et pour l'achèvement de cet objectif d'inflation ;

> Une stratégie inclusive d'information, avec un rôle réduit pour les cibles

intermédiaires comme la croissance monétaire ;

> Une transparence accrue de la stratégie de politique monétaire à travers la communication avec le public et les marchés ;

> Une responsabilité accrue de la banque centrale pour atteindre ses propres objectifs d'inflation.

Les cibles d'inflation présentent plusieurs avantages dont :

> En contraste avec les cibles de taux de change, mais comme les cibles monétaires, les cibles d'inflation permettent à la politique monétaire de se focaliser sur des considérations domestiques et de répondre aux chocs sur l'économie domestique ;

> Elle permet aux autorités monétaires d'utiliser toute l'information disponible, et pas seulement une variable, pour déterminer les meilleures positions de la politique monétaire ;

> Elles sont aussi rapidement comprises par le public et sont hautement transparentes ;

> Elle a le potentiel de réduire les pressions politiques sur la banque centrale et par conséquent réduire la vraisemblance d'avoir une politique conduite de manière inconstante dans le temps

Nonobstant ces multiples avantages l'adoption des cibles d'inflation a connu plusieurs critiques parmi lesquelles nous avons :

> L'imparfaite contrôlabilité de l'inflation par les autorités monétaires ;

> Impossibilité d'atteinte d'une cible ponctuelle en matière d'inflation à cause

des chocs d'origine non monétaire, des délais de transmission des mesures de

politique monétaire et des erreurs inévitables de prévisions de banque centrale ; > Interpréter une cible d'inflation comme une règle est incorrecte et s'oppose à

une confusion créée par le débat règle contre discrétion. Une cible d'inflation

actuellement pratiquée est loin d'être une règle rigide.

Après cette présentation de la cible d'inflation, nous pouvons donc dire que les cibles d'inflation valent la peine d'être fixée mais seulement après un certain succès de désinflation (exemple du Chili, septembre 1990). Ainsi, le Conseil des Gouverneurs de la Banque Centrale Européenne (communiqué de presse BCE, 1998) définit la stabilité des prix comme une progression sur un an de l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) inférieure à 2% dans la zone euro, J. C. Bricongne et J. M. Fournier (2008). Ce qui n'est pas le cas de la Federal Reserve (FED) qui elle réagit plutôt au niveau du chômage et du dysfonctionnement des marchés financiers (exemple de la crise des subprimes 2007).

Notons aussi que la stabilité des prix bien qu'étant le principal objectif de la BCE n'est pas le seul. Raison pour laquelle afin d'atteindre son objectif de stabilité des prix, la BCE s'est fixée selon Bricongne et Fournier (2008) une stratégie à « deux paliers » :

> Un premier pilier assignant un rôle de premier plan à la monnaie (signalé par l'annonce de la valeur de référence pour la croissance de l'agrégat monétaire large M3) ;

> Un second pilier consistant en une analyse fondée sur une large gamme d'autres indicateurs économiques et financiers.

Nous constatons donc que les cibles d'inflation sont celles qui permettent une bonne conduite de la politique monétaire. En d'autres termes c'est la pire cible en dehors des autres.

La stabilité des prix n'est pas le seul objectif des banques centrales aujourd'hui car elles prennent aussi en compte le niveau d'output gap. Ces différents éléments nous amènent à formuler la règle de Taylor dont nous présentons ci-dessous la spécification mathématique.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius