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Contribution à  l'étude sociologique de la pratique démocratique dans le contexte malgache

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par Alain Ranindrianoro
Université d'Antananarivo - Maitrise sociologie 2012
  

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VI.1.2. Un Etat démocratique improductif

L'Etat est un mal nécessaire dans le contexte malgache. En effet, après le désengagement de l'Etat du secteur productif, le rôle de l'Etat est limité à offrir des services de bases comme l'éducation, la santé, la construction de l'infrastructure publique. Pourtant l'Etat n'arrive pas à remplir ses fonctions de bases. L'accès de la population à ces droits est difficile du fait qu'il n'y pas de moyen pour s'investir. A titre illustratif, il est un droit de l'enfant d'aller à l'école toutefois l'accès à ce droit est problème parce que les parents n'ont pas de travail de payer la scolarisation de leurs enfants. Ce circuit se reproduit à chaque fois qu'on prend un cas que ce soit dans la santé, ou dans d'autre domaine du service public. A cela s'ajoute la corruption qui

gangrène le service public ou tout est payé sans norme. Les faiblesses structurelles de l'appareil étatique conduisent une immoralité de ceux qui occupent des postes de responsabilités.

L'Etat au lieu d'être le protecteur est une source d'exclusion sociale. Les hommes au pouvoir n'ont d'autre but que de s'enrichir et de gérer un système défaillant. Les hommes politiques se comportent comme un gestionnaire qui ne fait qu'encaisser des revenus et de maximiser les profits. L'existence politique se résume en une question comment se maintenir au pouvoir et le plus longtemps possible à tout prix.

La conséquence devient cruciale à cause de la dépendance du pays à l'étranger. La politique est financée par les étrangers et les programmes pour espérer sortir de la pauvreté sont des programmes formatés à l'étranger qui ne répondent pas aux besoins de la population. L'Etat est réduit en une machine distributeur des bons vouloirs des étrangers, un Etat d'urgence.

Au niveau de l'application de la loi, la loi est confectionnée sur fond de rationalité européenne alors que les malgaches sont habitués à résoudre des différends par l'attachement aux valeurs coutumières à savoir le « fihavanana », le principe de la moralité collective autour du dina. Le problème devient difficile avec l'analphabétisme de la population. La loi est rédigée en français entravant ainsi la compréhension des règles qui régissent la société. En outre, l'absence des institutions qui informent les citoyens concernant les lois ne fait qu'accentuer l'incivisme.

VI.1.3. de la mauvaise gouvernance

Malgré les reformes déployées, la gouvernance reste un grand défi pour les malgaches. La plupart des reformes de la gouvernance ont été en définitive renforcé le pouvoir central. Le système de gouvernance à Madagascar se caractérise par se caractérise par le clientélisme. Le changement de l'exécutif que ce soit au terme de l'élection, à l'issue d'un mouvement social ou au moyen de coup d'Etat, n'entraîne pas un effondrement de l'Etat. Il se traduit simplement par une rupture avec la situation existante et par la création d'une situation nouvelle. L'analyse permet de constater que si les présidents ont fait des reformes, ils les ont fait à leur profit et ses prébendes et non au profit d'une bonne gouvernance. Les institutions, y compris, celles chargées d'exercer un contrôle sur l'exécutif, agissent en fonction de l'orientation des leaders politiques au lieu de suivre une orientation institutionnelle. Le système administratif est voué à l'échec car au nom de la politique tout est permis, les détournements de fonds publics, la corruption qui gangrène l'administration où tout est monnayé sans norme, l'enrichissement illicite. L'état de gouvernance se résume en une personnification du pouvoir autour d'un individu au détriment de l'image de l'Etat, corruption généralisée, et combine politicienne visant avant tout les arrangements du pouvoir. Les

politiciens se contentent de s'attribuer les postes les mieux payés dans le plus grand amateurisme politique puis tentent de se maintenir au pouvoir à perpétuer. Ils produisent le même schéma de gouvernance dont ils profitent. On assiste au pillage des ressources du pays, à la négation des problèmes de fond du pays, à la mise en scène politique, une machine administrative corrompue.

Par ailleurs, l'injonction de la bonne gouvernance dans le pays se situe dans la ligne évolutive du développement. Elle n'est qu'un prétexte d'identification d'éléments permettant d'expliquer l'échec du programme d'ajustement structurel. L'analyse des bailleurs est pointée dans le diagnostic des facteurs et dysfonctionnements internes (pas de transparence, corruption, etc.). L'action gouvernementale est pilotée par des programmes sociaux, politiques, et économiques financés par les bailleurs de fonds. A l'appui de ce propos, on peut dire par exemple le DSRP, le projet ambitieux du MAP visant l'éradication de la pauvreté en 2015. Là encore nous sommes loin du développement, la pauvreté règne en maître.

Si la gouvernance du pays est dominée par un homme et de ses équipes, il faut reconnaître aussi que le militaire joue des rôles prépondérants dans le champ politique malgache. Comme nous l'avons souligné précédemment, la première expérience des militaires au pouvoir a eu lieu en 1972. A partir de cette année, la militarisation de la vie nationale a commencé à affecter la vie nationale et à contaminer progressivement les plus hautes fonctions gouvernementales. Les militaires ont occupé et continuent à occuper toutes sortes de postes ministériels variés à savoir l'élevage, l'environnement, lesquels ne semblent pas relever de leur compétence. Comme dans toutes les armées du monde, les militaires malgaches sont soumis à un code d'éthique et qu'ils ont un statut spécial leur imposant des obligations spécifiques ainsi que des devoirs particulières, d'obéissance hiérarchique et de service stricte. Constitutionnellement, le président de la république est le chef suprême de l'armée, en effet, chaque chef d'Etat a abusé de ce prorogatif pour multiplier les nominations et les promotions d'officiers généraux. La nomination à un poste politique ou gouvernementale devient un moyen de remonter le grade tout en oubliant que la fonction de ministre est par définition éminemment politique. Ce dysfonctionnement de la nomination à des postes gouvernementales ne fait qu'engendrer une instabilité du champ politique malgache.

Dans le même esprit, on reconnaît que la raison d'être de l'armée est de défendre le territoire national de toute intervention ou menace étrangère, il incombe aux force de l'ordre de maintenir la paix publique dans le cadre de l'exercice par les citoyens de leur droit constitutionnel en protégeant la sécurité et l'intégrité physique de la population y compris

celle des manifestants. Pourtant, on assiste à l'inverse de la théorie dans la pratique, l'armée est devenue des forces répressives et protectrices du pouvoir en place.

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