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L'application du "jus ad bellum" et du "jus in bello" dans les conflits internes africains : etude du cas lybien


par FREDDY AMANI CHISHIBANJI
Université de Bukavu - Licence en droit 2011
Dans la categorie: Droit et Sciences Politiques > Relations Internationales
   

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II. PROBLEMATIQUE

Les conflits armés en Afrique restent une réalité actuelle. Bien qu'étant essentiellement des conflits internes plutôt que des conflits inter Etatiques, ceux-ci sont à l'origine de moult atrocités et souffrances infligées a la personne humaine.

Pour éviter le recours à tout moment à la force dans le règlement de conflits, et diminuer les maux que peuvent causer les conflits armés, l'humanité s'est dotée d'une ceinture juridique conséquente5 ; en l'occurrence la Charte des Nations Unies du 26 Juin 1946, la convention de la Haye de 1907, et les quatre conventions de Genève du 12 Août 1949 ainsi que leurs protocoles additionnels du 8 Juin 1977 suivis de certaines règles d'origine coutumière.

Lorsque ces règles ont été conçues, les Etats ne s'imaginaient pas que les conflits internes pourraient un jour avoir l'ampleur qu'ils ont actuellement. De nos jours, compte tenu de l'intensité, de la complexité et de la recrudescence de ces genres des conflits sur la scène internationale, et plus particulièrement en Afrique, comme les conflits somalien, sierra léonais, libérien, soudanais, malien, centrafricain, ivoirien, congolais et libyen ; ces règles sont intervenues dans l'optique de réglementer et de limiter les passions incontrôlées des parties aux conflits.

Cette situation suscite un questionnement quant a l'efficacité de l'application du Droit de faire la guerre et du Droit International Humanitaire dans les conflits internes en Afrique et plus précisément dans le récent conflit libyen.

Au tour de ce questionnement gravitent d'autres interrogations : la guerre déclenchée par le conseil national de transition (CNT) contre le régime de MOUAMMAR KADHAFI, était-elle légale ? ; L'intervention militaire de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) du coté du CNT dans le but de faire partir le guide libyen du pouvoir était-elle aussi légale ? Et enfin dans la conduite des hostilités, toutes les règles du Droit International Humanitaire étaient-elles respectées par toutes les parties qui ont participé auxdites hostilités, en l'occurrence l'armée loyale a MOUAMMAR KADHAFI, le CNT et l'OTAN ?

5 H. THIERRY, Droit et Relations Internationales, Montchrestien, Paris, 1984, p. 431

Telles sont les grandes lignes qui soutendent la recherche que nous nous proposons de mener.

III. HYPOTHESES DE TRAVAIL

L'hypothèse est comme le signale Madeleine GRAWITZ, une réponse provisoire a la question principale soulevée dans la problématique et qui sera confirmée ou infirmée dans le travail6.

Les propos susmentionnés prouvent a suffisance que l'hypothèse est l'ensemble des réponses anticipées, formulées au début d'une recherche se rapportant aux problèmes posés dans la problématique et susceptibles d'être confirmées, infirmées ou même nuancées par les résultats sur lesquels aura débouché le travail.

Ainsi, des problèmes exposés dans le précédent point, jaillissent en conséquence de nombreuses idées et ce, a titre d'hypothèses.

En réouvrant le dossier sur le respect du Droit de faire la guerre et du Droit International Humanitaire dans la conduite des hostilités en Libye, cette démarche veut démontrer ce qui suit :

- la guerre déclenchée par le conseil national de transition (CNT) contre le régime de

MOUAMMAR KADHAFI, était légale car l'art 2§4 de la Charte, donne a chaque peuple

le droit a son autodétermination, lequel droit n'exclut pas l'usage de la force ;

- L'intervention militaire de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) au coté du Conseil National de la transition (CNT) dans le but de faire partir le guide libyen du pouvoir était aussi légale, car sa base juridique est la résolution 1973 qui autorisait l'intervention militaire de l'OTAN en Libye ;

- Et en fin, dans la conduite des hostilités en Libye, toutes les parties qui ont participé

auxdites hostilités, en l'occurrence l'armée loyale a MOUAMMAR KADHAFI, le CNT et l'OTAN, n'ont pas toutes respecté scrupuleusement les règles du Droit International Humanitaire, car elles ont respecté certaines d'elles et violé d'autres. En d'autres termes, dans tous les camps (armée loyaliste, CNT et la coalition), les violations au Droit International Humanitaire ont été enregistrées.

6 M. GRAWITZ, Méthodes de recherche en sciences sociales, Dalloz, Paris, 1993, p. 345

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