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Le rôle de l'inspecteur du travail dans le fonctionnement de l'entreprise au Burkina Faso

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par Hamado KABORE
Ecole nationale d'administration et de magistrature Burkina Faso - inspecteur du travail 2013
  

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Section II : les conflits collectifs

Le conflit collectif est un différend qui naît en cours d'exécution d'un contrat de travail et qui oppose un ou des employeurs à un groupe organisé ou non de travailleurs pour la défense d'un intérêt collectif.

L'article 369 du code du travail stipule que : « Tout différend collectif doit être immédiatement notifié par les parties :

1. à l'inspecteur du travail, lorsque le conflit est limité au ressort territorial d'une inspection du travail ;

2. au directeur du travail, lorsque le conflit s'étend sur les ressorts territoriaux de plusieurs inspections du travail. »

Paragraphe I : la conciliation

Lorsqu'ils sont saisis d'un différend collectif de travail, l'inspecteur du travail ou le directeur du travail convoque les parties et procède sans délai à la tentative de conciliation.

Si l'une des parties ne comparait pas, le conciliateur la convoque à nouveau dans un délai qui ne peut excéder sept jours sans préjudice de sa condamnation à une amende prononcée par la juridiction compétente sur procès-verbal dressé par l'inspecteur ou le directeur du travail.

Pour mieux se préparer à la conciliation l'inspecteur ou le directeur du travail doit disposer de dossiers, d'archives et de la documentation sur l'entreprise concernée par le conflit.

Les informations à recueillir et les documents à regrouper doivent concerner :

- les employeurs, les syndicats d'employeurs et de travailleurs ;

- les textes législatifs, conventionnels et règlementaires ;

- les procès-verbaux de règlement de conflits qui ont eu lieu dans le passé entre

les parties, les accords signés et les sentences arbitrales ;

- les dossiers de l'affaire faisant l'objet de conciliation. Les données, les

problèmes en cause, les personnalités intervenant dans la conciliation et tout autre élément pouvant aider à la résolution du conflit.

L'inspecteur ou le directeur du travail procèdera au choix du lieu de la réunion qui doit être un lieu neutre (l'inspection du travail, ministère....)

Il procèdera également au choix de la personne devant assurer le secrétariat. Elle devra rédiger le compte rendu ou rapport et le procès-verbal de la conciliation de la manière la plus fiable possible.

Il classera les points soulevés en trois groupes :

- les points de droit ;

- les points pouvant être considérés comme relevant de l'équité ;

- et les autres points.

L'inspecteur ouvrira les discussions d'abord sur les points de droit, les examinera point par point et exigera des parties fautives l'application des textes violés ou non

appliqués.

S'agissant des points relevant de l'équité, l'inspecteur usera de ses qualités de persuasion, de négociateur et de son expérience pour obtenir des concessions de part et d'autre.

Pour ce qui concerne les autres points, l'inspecteur grâce à son habileté, son expérience et son influence doit pouvoir amener les uns et les autres au réalisme et à renoncer à certaines de leurs réclamations.

La conciliation peut se faire en une ou plusieurs séances. Si elle doit durer plusieurs séances, le conciliateur ne doit pas hésiter à le faire. Cela permettra sans doute aux esprits de se calmer et également des concertations au sein des parties.

L'inspecteur en profitera pour faire le compte rendu ou le résumé à ses supérieurs hiérarchiques et obtenir d'eux des conseils et des instructions pour la suite.

La durée et le nombre de séances dépendent énormément de la complexité, de l'urgence du règlement du conflit ainsi que de l'attitude des parties.

Dans un délai de quinze (15) jours à compter de la date de sa saisine, l'inspecteur ou le directeur du travail doit dresser un procès-verbal donnant les résultats de sa conciliation à savoir :

1. L'accord des parties

Dans ce cas un procès-verbal constatant l'accord est établi. Il est signé de l'inspecteur ou du directeur du travail, contresigné par les deux parties en conflit et met fin au différend. L'accord de conciliation est immédiatement exécutoire. Le procès-verbal d'accord total est déposé le jour même de sa signature au greffe du tribunal du travail du lieu du différend par l'inspecteur ou le directeur du travail qui doit veiller à l'exécution des accords par les parties.

Chaque partie est ampliataire du procès-verbal et à partir de la date de réception de son exemplaire est dans l'obligation d'exécuter les accords lui incombant (article 37033du code du travail).

2. L'accord partiel des parties

Dans le cas d'accord partiel dans un conflit collectif, les points d'accord font l'objet de la même procédure d'exécution que celle de l'accord total. Les points de désaccord sont transmis à l'arbitrage.

3. Le désaccord des parties

L'article 371 du code du travail dispose que « En l'absence d'accord, le conciliateur rédige un rapport sur l'état du différend et l'adresse accompagné des documents et renseignements recueillis par ses soins au ministre chargé du travail. Une copie du rapport est remise sans délai à chacune des parties avec mention de la date à laquelle ce document a été envoyé au ministre chargé du travail ».

L'inspecteur ou le directeur du travail informe les parties des autres procédures légales qui suivent celle de la conciliation. La plupart des conflits collectifs qui sont parvenus à la direction régionale du travail et de sécurité sociale du centre en 2012 ont trouvé des solutions amiables. (Voir le tableau ci-dessous).

33 L'article 370 du code du travail dispose que : «.... L'accord de conciliation est immédiatement exécutoire. Il est déposé au greffe du tribunal du travail du lieu du différend et une ampliation est adressée aux parties ».

Tableau des conflits collectifs de 2012 enregistrés par la direction régionale du travail et de sécurité sociale du centre

Structures

Motifs

Travailleurs Concernés

Observations

1

Brigade

Burkinabè de
Sécurité(BBS)

Délégués du personnel,

CNSS, prime d'ancienneté, horaire de travail

Ensemble du

personnel

PVC

2

BIGS GLOBAL

 

Ensemble du

personnel

PVC

3

WATER AID

Restructuration

Ensemble du

personnel

PVC

4

BURKINA MAGANESE

Restructuration

102

personnes

Dossier transféré à la DGT

Source : Direction régionale du travail et de sécurité sociale du centre

PVC : Procès-verbal de conciliation

DGT : Direction générale du travail

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe