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Relations de crédit et coà»t de l'endettement: le cas des PME camerounaises

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par Jules TCHAMABE
Université de Yaoundé II - Diplôme d'études approfondies en sciences de gestion 2012
  

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2.1.1-) Les variables expliquées ou endogènes

Les conditions de crédit sont appréhendées par une double dimension dans la littérature. L'une fait référence à la quantité de crédit obtenue et l'autre à la qualité du crédit (taux d'intérêt et/ou garantie) (Petersen et Rajan, 1994). C'est cette dernière dimension qui est au centre de cette recherche. En basant sur les analyses de COBAC (2010) qui constate que les « les banques ont inventé sous diverses dénominations de nouveaux frais fixes qui pèsent sur le coût du service bancaire » (p. 6), nous avons choisi le rapport frais financiers / (Dettes financières + Concours bancaires courants) comme représentant le coût moyen de

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l'endettement des entreprises. Cette mesure est empruntée à Cieply et Paranque (1997) et Bonfim et al. (2010). Les données de cette variable concernent l'année 2009 (t).

2.1.2-) Les variables explicatives ou exogènes

Les variables utilisées comme proxies du financement relationnel inhérent à la monobancarité sont relatives à l'année 2008 (t-1) et sont représentées par :

> X1 : Durée de la relation bancaire. L'intensité de la relation qu'entretient la PME avec la banque ne peut être mesurée directement. La littérature empirique utilise donc généralement la durée (exprimée ici en nombre d'années) de la relation avec la banque comme première proxy de cette intensité (Petersen et Rajan, 1994 ; Ongena et Smith, 1997 ; Cole, 1998,...). Selon Berger et Udell (1994,), cette durée est synonyme de production d'informations soft sur l'emprunteur par un prêteur particulier (sa banque) reflétant de fait le monitoring exercé à l'opposé de l'âge de l'entreprise qui représente plutôt les informations hard source de réputation. L'effet attendu de cette variable sur les conditions de crédit est favorable à l'emprunteur.

> X2 : Étendue de la relation bancaire. En accord avec les arguments de la « théorie de compte chèque » de Hodgman (1963) et Fama (1985), la relation de clientèle est fondamentalement caractérisée par le fait que la banque offre à son client plusieurs services financiers et non pas seulement du crédit. Ce second proxy matérialise la fréquence des contacts et donc des interactions entre l'entreprise et sa banque. Elle est le reflet de l'acquisition d'informations subjectives dans le temps et en continue, grâce à de multiples transactions portant sur divers services (Cole, 1998). Un lien négatif entre cette variable et le coût de l'endettement est par conséquent anticipé.

> X3 : Appartenance à même réseau de relationnel : c'est un indicateur de proximité et de l'orientation relationnelle de l'entreprise dans ses échanges avec la banque. C'est une variable binaire prenant la valeur 1 lorsque l'entreprise admet appartenir à un même réseau relationnel que sa banque 0 dans le cas contraire. Précisons à toute fin utile que les questions Q.15 et Q.19 fournissent des informations relatives à cette variable (voir annexe n° 2). La participation de la banque au capital permet ainsi d'apprécier l'efficacité du monitoring de l'emprunteur mais également d'évaluer l'engagement et la confiance pouvant émerger de leur relation. La nature qualitative de cette variable

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impose, pour des besoins de régression, de procéder en un codage « cornered effet »47. X3 est ainsi recodée en X3.1 lorsque X3 prend la valeur 1 et X3.2 pour X3 = 0. Seule la variable X3.1 sera intégrée dans l'équation de régression.

A ces variables, s'ajoutent en rapport avec les différentes justifications théoriques des conditions de crédit les variables de contrôle suivantes :

> X6 : Âge de l'entreprise mesurée en nombre d'année écoulée depuis sa création, elle est un indicateur de la réputation acquise (grâce à un certain historique) par la firme. Pour Diamond (1991), un âge élevé de la société implique, aux yeux de ses partenaires, une démonstration de sa capacité à survivre dans un environnement concurrentiel et incertain. Indicateur de la qualité de l'entreprise, le signe attendu de cette variable est négative pour le coût de l'endettement.

> X7 : Taille de l'entreprise : elle est mesurée par le logarithme de l'effectif du personnel sur l'année de prélèvement de l'échantillon. Elle est représentative du degré d'opacité informationnelle inhérente à l'entreprise (Berger et Udell, 2002). Les entreprises de petite taille sont réputées plus opaques que celles de grande taille. Une liaison inverse avec le coût de l'endettement est par conséquent anticipée.

> X8 : Performance de l'entreprise est approchée par le ratio résultat net / Total actif). Celle-ci joue un rôle important dans l'appréciation de l'entreprise par les créanciers et également dans les choix financiers des dirigeants. Il est, de ce fait important de comprendre l'impact de cette variable sur le coût de la dette.

> X9 : Solvabilité de l'entreprise, représentative du risque financier de l'entreprise, est mesurée par le ratio (dettes financières + CBC) / Total actif.

> X10 : Liquidité de l'entreprise : elle est mesurée par le ratio de (Actif circulant + Trésorerie actif) / (Passif circulant + Trésorerie passif) représentatif du risque financier de l'entreprise. Plus le ratio est faible, plus la PME contient de risque de défaut de remboursement des dettes de brève échéance. car l'endettement excessif entraîne des frais financiers importants ce qui nuit à la santé de l'entreprise. Les PME dont le risque de liquidité est faible sont plus exposées au risque de rationnement du crédit.

47 Cette technique consiste à transformer une variable qualitative X à k modalités en une variable numérique. À chaque modalité k de X, on associe une variable indicatrice Zk tel que : Zi, k = 1 si Xi = k et = 0 sinon. La régression à effectuée ne prendra en considération que (k-1) indicatrices ; la dernière servant de référence afin d'éviter les problèmes de dépendance entre les vecteurs colonnes de la matrice X (Rakotomalala, 2011).

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> X11 : Garantie potentielle de l'entreprise. Mesurée par le rapport immobilisations corporels/Total actif, elle représente à la fois les garanties que peut offrir l'entreprise à ses créanciers et le risque associé à son activité. Cette mesure est similaire à celle utilisée par Nekhili (1999) pour évaluer ce qu'il appelle Actifs fixes. Une valeur faible de cette variable est le reflet d'un investissement considérable en actifs intangibles qui sont, par nature, des actifs risqués (Tioumagneng, 2009). Aussi, les coûts d'agence de la dette augmentent avec la propension de l'entreprise à substituer ses projets, ce qui constitue un risque d'aléa de moralité. Shikimi (2005) considèrent que la rigidité des actifs est une proxy inverse du risque de substitution des actifs. Ce ratio élevé indique une rigidité du capital, donc moins de risque d'aléa de moralité (substitution des actifs) et plus de dettes (Stiglitz et Weiss 1981). La tangibilité des actifs augmente ainsi la valeur des garanties et réduit le coût d'agence de la dette. Nous anticipons par conséquent un lien négatif entre cette variable et le coût du crédit.

Les variables ainsi définies nous permettent de mettre en évidence le cadre opératoire de l'étude.

2.2-) Le cadre opératoire relatif à l'hypothèse 1

2.2.1.) Présentation du cadre opératoire

Les proxies de la relation monobancaire identifiés précédemment permettent de résumer le modèle opératoire par la figure suivante :

Figure 2. 1: Schéma général du cadre opératoire retenue pour l'hypothèse 1

VARIABLES RELATIONNELLES

- Durée de la relation bancaire t-1

- Étendue de la relation bancaire t-1 - Appartenance à un même réseau relationnel t-1

VARIABLES DE CONTRÔLE

Influence

Coût de
l'endettement t

- Taille de l'entreprise t-1

- Âge de l'entreprise t-1

- Performance de l'entreprise t-1

- Solvabilité de l'entreprise t-1

- Liquidité de l'entreprise t-1

- Garanties potentielle de l'entreprise t-1

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Variables explicatives : x t-1

Source : De l'auteur

Variable expliquée : y t

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2.2.2.) Modèles et équations

Le traitement des données est fait à l'aide du logiciel SPSS 17.0 (Statistical package for the Social Sciences version 17.0). Le modèle linéaire général est le modèle choisit pour l'analyse des données de l'étude. Ce modèle choisit non seulement en référence aux travaux effectués dans ce domaine par plusieurs auteurs48, mais aussi en ce basant sur la matrice du choix du type de régression telle que décrite par Rakotomalala (2011) ci-dessous.

Tableau 2. 4 : Matrice du choix du type de régression

VARIABLES EXOGÈNES (X1, X2, ..., Xp)

VARIABLE
ENDOGÈNE
(Y)

Quantitatives (Qt)

Qualitatives (Ql)

Mélange (Qt et Ql)

Quantitative

· Régression multiples

· Analyse de la variance

· Modèle linéaire général

Qualitative

· Régression logistique

· Segmentation

· Analyse factorielle discriminante

· Analyse discriminante Bayesienne

· Régression logistique

· Segmentation

· Analyse factorielle discriminante

· Régression logistique

· Segmentation

· Analyse factorielle
discriminante

 

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Source : adapté des analyses de Rakotomalala (2011)

Le caractère numérique continue de la variable endogène nous conduit donc, en suivant la logique de ce tableau, au choix du modèle linéaire général. Théoriquement, la régression multiple renvoie à un modèle ou une variable dépendante (Yi) est interprétée selon une relation linéaire en fonction de plusieurs indépendantes X1, X2, ..., Xp et d'un terme d'erreur åi. Sous forme d'équations matricielles, le modèle de cette étude prend la forme suivante :

Y t = X t-1.â + å

- Y t représente le vecteur de coût de la dette au temps t (2009) ;

- X t-1 est le matrice constituée des variables exogènes au temps t-1 (2008) ; - â est le vecteur des coefficients associés aux variables ;

- å est le vecteur des termes d'erreur du modèle.

 

L'application des moindres carrées ordinaires consiste à trouver les coefficients estimés qui minimisent la somme des carrées des erreurs. Pour ce faire, en plus de la relation supposée linéaire entre endogène et exogènes, la régression multiple repose sur deux grandes catégories d'hypothèses : les hypothèses structurelles sont liées globalement à l'absence de relation entre les exogènes (absence de colinéarité) et à la supériorité du nombre d'observations sur le nombre de variables (terme constant inclus) ; les hypothèses stochastiques concernent quant à elles une absence de liaison entre les exogènes et l'erreur de

48 Comme auteurs ayant utilisé le même modèle, on peut citer : Petersen et Rajan (1994), Berger et Udell (1995), Blacwell et Winters (1998) et Degryse et Ongena (2005), Ziane (2003).

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spécification, une moyenne nulle des termes d'erreur, une variance constante pour chaque terme d'erreur et une absence de corrélation entre les différents termes d'erreur.

Pour s'assurer du respect de ces hypothèses, plusieurs instruments d'analyse sont employés dont les principaux utilisés dans cette recherche sont les suivants :

> l'étude de la colinéarité (bilatérale) est effectuée à l'aide des tests sur les coefficients de corrélation linéaire simple dit de Bravais-Pearson. De manière empirique, le coefficient de Bravais-Pearson (rxy) entre deux variables X et Y, dont le lien est supposé linéaire, est obtenu en rapportant la covariance de ces deux variables au produit de leurs écart-types. La statistique du test est la suivante : tc = (n-2)1/2. rxy /(1- r2xy)1/2 . Elle suit une loi de Student à (n-2) degrés de liberté. L'hypothèse nulle de corrélation est rejetée pour un seuil choisi á si Itc> t(á/2, n-2) ;

> la porté limitée de ces tests (bilatéraux) dans le cas d'une régression multiple requière que soient effectués des tests de détection de multi-colinéarité des exogènes. Ces tests ont pour finalité de trouver le mix optimal d'exogènes, c'est-a-dire les variables explicatives qui sont les plus corrélées à l'endogène tout en étant moins corrélées entre-elles. Le logiciel SPSS 17.0 permet de mettre en oeuvre deux principaux tests à ce sujet, celui de présomption de multi-colinéarité (ou test de Klein) et celui relatif au facteur d'inflation de la variance (Vif j) ou au coefficient de tolérance (T j) :

· le test de Klein repose sur le principe suivant : Nous calculons normalement la régression linéaire multiple sur y= a0+ a1x1 +a2x2 + .... +apxp +å, nous recueillons le coefficient de détermination R2. Nous calculons les corrélations croisées entre les variables exogènes xj et xt : rjt (j=1,2,..., p ; et t=1,2,..., p avec i ? j). Il y a présomption de colinéarité s'il existe au moins un couple de variables (xj,xt) tel que R2 < r2jt ou encore R2 r2jt.

· les deux mesures (Tolérance et Vif) sont bâties à partir de régressions artificielles (sans prétention d'interprétation) où une variable explicative du modèle étudié est « régressée » sur les autres variables explicatives du modèle. Il faudra effectuer la régression d'une exogène xj avec les (p-1) autres exogènes, puis analyser le coefficient de détermination R2j associé à chaque variable j. On défini le coefficient Vif j = 1/Tj (avec Tj le coefficient de tolérance : Tj = 1 - R2j). Plus R2 j est élevé, plus Tj est faible, plus Vif j est élevé et plus l'exogène Xj souffre de colinéarité. On décide qu'il y a un problème de multi-colinéarité lorsque qu'au moins un des Vif j ? 4 (ou encore T j = 0,25 soit R2 j ? 0,75) (Rakotomalala, 2011).

Une fois tous ces tests effectués et les coefficients des variables estimés, reste à juger de leur significativité et de la validité des hypothèses stochastiques du modèle.

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> Concernant la significativité, deux principaux tests sont utilisés : le test de significativité globale et le test de significativité individuelle. Ces tests sont mis en oeuvre de la manière suivante :

· la significativité globale ou encore de capacité prédictive du modèle est testée à l'aide de la statistique de Fisher ou F* = (n-p-1).R2/ p.(1-R2) suit une Fisher à p et (n-p-1) degrés de liberté. Le modèle est globalement explicatif si F*>F(p, n-p-1).

· la significativité individuelle des coefficients est analysée à l'aide de la statistique de

^

Student : t *

âi

= âi/ ^ suit une Student à (n-p-1) degrés de liberté (avec

ó â i

óâi l'écart-type

 

estimé de âi). Le coefficient de régression est significativement différent de 0 si

t * âi > t

a/2 n p 1 .

- -

> La validité des hypothèses stochastiques :

· l'analyse graphique des résidus à travers le diagramme Q-Q plot (quantile-quantile plot) ainsi que l'histogramme est complétée par le test de Shapiro-Wilk pour s'assurer que les erreurs suivent une distribution normale.

· le graphique entre les résidus normalisés et les valeurs prévues normalisées de la variable dépendante permettent de déceler certaines transgressions importantes des hypothèses relatives aux termes d'erreur. Si les résidus normalisés se distribuent de manière relativement uniforme autour de zéro et sans une trop grande dispersion au-delà des repères 2 et -2, on considérera généralement que l'hypothèse de la variance constante des termes d'erreurs est respectée (Stafford et Bodson, 2006). Cette analyse graphique est complétée par le test de Gleisjer. Ce test permet non seulement de déceler une éventuelle hétéroscédasticité, mais aussi d'identifier la forme que revêt cette hétéroscédasticité. Il consiste synthétiquement à régresser linéairement la valeur absolue des résidus obtenues d'un modèle avec chaque variables exogènes et à étudier la significativité des coefficients. Une significativité d'un des coefficients calculés est une preuve d'une hétéroscédasticité dont l'auteur (Gleisjer) propose des mesures correctives. Étant donné que ce test nécessite une mise en oeuvre manuelle dans le logiciel SPSS 17.0, il ne sera fait allusion dans ce travail qu'en cas de résultat positif.

C'est sur cette méthodologie ainsi présentée que sera bâti l'ensemble des résultats qui figurent à la section suivante.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci