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Relations de crédit et coà»t de l'endettement: le cas des PME camerounaises

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par Jules TCHAMABE
Université de Yaoundé II - Diplôme d'études approfondies en sciences de gestion 2012
  

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2.1.1-) La BEAC, organe de gestion de la politique monétaire

La BEAC (Banque des États de l'Afrique Centrale) est un établissement public multinational qui exerce le privilège de l'émission des billets et monnaie métallique ayant cours légal et pouvoir libératoire dans les six États qui en sont membres et actionnaires60. Née des accords de Brazzaville signé les 22 et 23 Novembre 1972, la BEAC, qui remplace de fait l'ancienne Banque Centrale des États de l'Afrique Équatoriale et du Cameroun (BCEAEC), est actuellement régie par la Convention instituant l'UMAC61, convention de coopération monétaire passée entre la France et les États de la CEMAC telle que définie à l'article premier des statuts de la BEAC d'avril 1998. Au-delà de la définition et la conduite de la politique monétaire applicable dans les six états membres de la zone, ses autres principales attributions consistent notamment à : émettre les billets de banque et les monnaies métalliques ayant cours légal et pouvoir libératoire dans l'union; conduire les opérations de change; détenir et gérer les réserves officielles de change des pays membres; promouvoir le bon fonctionnement du système des paiements dans l'union. Afin de mieux assurer ces fonctions, la BEAC est assistée aussi bien au plan national que sous-régional par des organes de contrôle de l'activité bancaire dont les plus en vue sont : COBAC (organe commun de supervision des établissements de crédit créé le 16 octobre 1990), le Conseil national de crédit (qui a pour principale attribution d'émettre des avis sur l'orientation de la politique de crédit ainsi que sur la création et la fermeture des banques par l'intermédiaire d'une commission de contrôle qu'il désigne en son sein, mais aussi de faire assurer le contrôle de l'activité bancaire), l'Association professionnelle des établissements de crédit du Cameroun (APECCAM, qui est un syndicat unique auquel doivent adhérer obligatoirement tous les membres de la profession bancaire).

2.1.2-) Les banques créatrices de monnaie, interlocuteur principal des entreprises en quête de financement

Les banques universelles sont, au terme de l'article 9 du règlement cité ci-dessus, des établissements de crédit habilités d'une façon générale à recevoir tout fond du public. Elles peuvent effectuer toutes les opérations de banque et toutes les opérations connexes ainsi que les opérations non bancaires autorisées par la réglementation. Ces opérations comprennent : la réception des fonds du public ; l'octroi des crédits ; la délivrance des garanties en faveur

60 Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad

61 Union Monétaire de l'Afrique Centrale.

d'autres établissements de crédit ; la mise à la disposition de la clientèle et la gestion des moyens de paiements. C'est cette gamme de services financiers variés que sont capables d'offrir les banques universelles qui fait d'elles des partenaires privilégiés des entreprises (Avom et Eyeffa, 2007 ; Maque, 2007). Le réseau bancaire camerounais est actuellement animé par 12 banques commerciales62. COBAC (2008) relève que les banques de la zone CEMAC sont de plus en plus disposées à octroyer du crédit à l'économie. Il ressort de son rapport que « contrairement à la situation qui prévalait l'année écoulée, les crédits nets représentent dorénavant la première composante de l'actif des banques de la CEMAC. Ils constituent 45,1 % du total de l'actif de l'ensemble des banques contre 37,3 % en 2007 » (p. 28). Les crédits octroyés par ces banques vont généralement en direction des entreprises. Selon COBAC (2010), de la période du 1er Janvier au 20 Avril 2010, les banques camerounaises ont accordé en moyenne 76,8 % de leurs crédits aux entreprises (dont 51,8 % aux grandes entreprises et 25,0 % aux PME) et 23,2 % aux particuliers. Sur les crédits octroyés, les crédits à court terme représentent 53 % des crédits octroyés contre 47 % pour les crédits à moyen terme.

2.1.3-) Les banques spécialisées, instrument de développement économique et social à la solde de l'État

Les autres institutions financières bancaires ne jouissent pas en principe du privilège de créer de la monnaie scripturale. Généralement, elles n'acceptent pas les dépôts à vue transférables par chèques, mais collectent des dépôts autres que des dépôts à vue comme les dépôts à terme d'une durée maximale de deux ans (Okah-Atenga, 2005). Ce sont des établissements de crédit auxquels l'État a confié une mission permanente d'intérêt public. Elles sont toutes sous la tutelle des pouvoirs publics, même si elles sont quelquefois possédées par des actionnaires privés. Ces institutions peuvent être éligibles ou non au refinancement de la banque. Celles qui sont non éligibles au refinancement sont représentées par les Caisses d'épargne, les caisses d'épargne postale et les banques mutualiste. Celles qui sont éligibles au refinancement sont représentées par les institutions bancaires d'habitat social et les banques de développement. Ces dernières, ont pour objectif principal de faciliter l'accès au crédit sollicité par les PME en leur apportant leur concours techniques et financiers pour la

62 Il s'agit de: Afriland First Bank (First Bank), Banque Internationale du Cameroun pour l'Épargne et le Crédit (Bicec), Citibank N.A. Cameroon (Citibank), Commercial Bank of Cameroon (CBC), CA SCB Cameroun (CLC), Ecobank Cameroun (Ecobank), National Financial Credit Bank (NFC Bank), Société Générale de Banques au Cameroun (SGBC), Standard Chartered Bank Cameroon (SCBC), Union Bank of Cameroon Plc (UBC Plc), Union Bank for Africa (UBA), Banque Atlantique du Cameroun (BAC ; Cette dernière à racheter en 2008 les activités d'Amity Bank Plc).

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réalisation des projets de promotion du développement économique et social dans les secteurs jugés prioritaires (agriculture, artisanat, consommation...) (Okah-Atenga, 2005).

Les expériences passées qu'a connu le Cameroun en terme de banques spécialisées n'ont pas toujours été couronnées de succès. La banque camerounaise de développement (BCD) chargée du financement des projets du développement à été liquidé en 1989. Le Fonds National de Développement Rural (FONADER) crée en 1978 en remplacement de la BCD et spécialisé dans le financement de l'agriculture est dissout en 1991. Sur un plan international, la Banque de Développement des États de l'Afrique Centrale (BDEAC) crée en 1975, la Banque Africaine de développement (BAD), l'Agence Française de Développement (AFD), Fonds Européen de développement (FED.) assurent un rôle analogue que celui de la BCD.

2.2-) Les institutions financières non bancaires

Les établissements financiers (2.2.1) et les établissements de microfinance (2.2.2) sont les deux principales institutions financières à caractère non bancaire intervenant dans le financement des PME au Cameroun.

2.2.1-) Les établissements financiers, promoteurs de l'acquisition des équipements productifs par les PME

Ils sont constitués des institutions financières non bancaires privées à caractère individuel, publique et parapublique, et des établissements financiers à caractère mutualiste (coopérative d'épargne et de crédit) (Okah-Atenga, 2005). Ils ne reçoivent pas en principe des dépôts du public, mais participent au financement de l'économie en octroyant des crédits sur des fonds propres ou des fonds empruntés, ou en effectuant des opérations ayant des incidences sur le secteur monétaire. Peuvent être distingués :

> les établissements de promotion des investissements qui financent

les immobilisations des entreprises, amortissables sur une longue période. Cas de PRO-PME financement SA spécialisé dans le financement des PME/PMI notamment des projets de modernisation, diversification et accroissement des activités de tous les secteurs, à travers des crédits de trésorerie, d'équipement, d'investissement immobilier et le crédit-bail ; mais aussi de la Société nationale des investissements (SNI) dont objet essentiel la prise de participation au capital des sociétés (capital-risqueur).

> les établissements d'aide aux PME comme le FOGAPE. Crée en 1984, il est depuis les années 2000 sous administration provisoire. Cet établissement a cessé, au début des

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années 2000, toute activité de crédit et ne procède plus qu'au recouvrement des créances qui peuvent encore l'être (COBAC, 2008)

> les établissements de promotion du leasing (Africa leasing company)63.

> les établissements de recouvrement de créances qui se chargent des opérations de recouvrement de créances moyennant perception des commissions (Société camerounaise de recouvrement des créances SRC) ;

> les établissements de promotion de la consommation qui consentent les facilités aux ménages pour leurs besoins courants et surtout pour l'acquisition de biens semi-durables : Société camerounaise d'équipement (SCE) ; Société générale d'équipement et de crédit (SOGEC) ; Société camerounaise de crédit automobile (SOCCA, devenue en 2006 ALIOS Finance Cameroun) ;

> les établissements de promotion du factoring qui rachètent les créances en vue de procéder à leur recouvrement (Société financière africaine SFA SA) ;

> les établissements de promotion de l'habitat à l'instar du Crédit Foncier du Cameroun (CFC) qui octroi des prêts immobiliers destinés à : l'achat de terrain, la construction, l'acquisition, la finition ou l'amélioration du logement, la promotion immobilière public et privée.

2.2.2-) Les établissements de microfinance orientés vers le financement du cycle d'exploitation et des investissements de court terme

Parties des pratiques tontinières informelles, la microfinance à démarrer sous sa forme formelle au Cameroun avec la création des premières coopératives d'épargne et de crédit (COOPEC) dès 1963 sous l'impulsion de missionnaires hollandais (Creusot, 2006). Le développement de ce nouvel outil de financement de l'économie va être favorisé par la crise bancaire des années 1980 qui a entrainé la liquidation de plusieurs banques, la fermeture de la presque totalité des guichets de banques dans les zones rurales et les petites villes et le licenciement de nombreux cadres. Ces derniers vont se reconvertir en créant de nombreuses coopératives d'épargne et de crédit fonctionnant ou essayant de fonctionner comme des quasis banques (Avom et Eyeffa, 2007). C'est ainsi que vont apparaitre plusieurs établissements de microfinance qui exerceront de manière indépendante ou en réseau64. La contribution de plus en plus croissante de cette catégorie d'intermédiaire au financement de l'économie et leur expansion anarchique vont pousser les autorités à une réglementation des activités des EMF (COBAC, 2007). Les premiers signes de la fragilité du secteur qui commencent en 1997 avec

63 Notons à ce sujet que le crédit-bail est également offert par plusieurs autres institutions comme ALIOS Finance Cameroun, la BICEC, la SGBC et la PRO-PME Financement. Ces établissements, qui font partir de la CAMLEASE (Cameroon Leasing Association) créée en fin 2008 pour promouvoir le développement du crédit-bail, sont les principaux offreurs de ce type de contrat au Cameroun en fin 2009 (Beye et al., 2010).

64 Le réseau est un ensemble d'établissement agrées animés par un même objectif et qui ont volontairement décidé de se regrouper afin d'adopter une organisation et des règles de fonctionnement communes.

la faillite successive de plusieurs coopératives d'épargne et de crédit ont favorisé des réflexions sur les possibilités de réglementation de ce secteur. Cette réflexion aboutit en avril 2002 à l'adoption par le Conseil des ministres de la CEMAC du règlement 01 / 02 / CEMAC / UMAC / C0BAC relatif aux conditions d'exercice et de contrôle de l'activité de microfinance en zone CEMAC. Ce règlement qui comprend 11 titres et 71 articles est accompagné de 21 normes prudentielles édictées par la COBAC en vue d'assurer la sauvegarde des dépôts des épargnants et la prévention de la faillite des établissements agréés. Il ressort de l'article premier de ce règlement que la microfinance comme étant une activité exercée par des entités agréées n'ayant pas le statut de banque ou d'établissement financier et qui pratiquent, à titre habituel, des opérations de crédit et ou de collecte de l'épargne et offrent des services financiers spécifiques au profit des populations évoluant pour l'essentiel en marge du circuit bancaire traditionnel. L'article 5 identifie trois catégories d'IMF : la 1ère catégorie constituée d'IMF qui ne traitent qu'avec leurs membres (ce sont les coopératives, les associations, etc.), la 2ème qui regroupe les IMF qui offrent des services financiers à des tiers (elles doivent avoir le statut de société anonyme), et la 3ème composée d'IMF qui n'offrent que du crédit et n'est pas autorisée à mobiliser l'épargne. Il ressort du Rapport COBAC (2008, p. 58) que le secteur de la microfinance est animé au Cameroun, à la date du 30/09/2008, par 481 EMF dont 441 de première catégorie (parmi lesquels 179 indépendants et 262 évoluant en réseaux65), 38 EMF de deuxième catégorie et 02 EMF de troisième catégorie.

Les services financiers fournit à la clientèle comprennent essentiellement les opérations de transferts et le change manuel mais aussi et surtout l'épargne, le crédit. Concernant ce dernier service, la dimension court-termiste de la microfinance contraint les EMF à octroyer généralement des crédits de trésorerie aux PME et à financer les investissements de court terme. Ces interlocuteurs financiers des PME seraient plus disposer ou seraient plus aptes à financer les besoins en fonds de roulement que les équipements productifs. L'enquête réalisée par le Ministère de l'Économie et des Finances en 2005 en collaboration avec la COBAC montrent que les crédits octroyés par les EMF se font en raison de 20 % aux PME et PMI, plus de 35 % au secteur agricole, 34 % au petit commerce et à l'artisanat (Avom et Eyeffa, 2007). Ces crédits sont néanmoins octroyés à des conditions assez contraignantes pour les clients. COBAC (2006) relève que les taux débiteurs et

65 L'enquête mener par le Ministère des finance entre 2004 et 2005 montrent que les principaux réseaux dont dispose le Cameroun sont : le réseau CAMCCUL (Cameroon Coopérative Credit Union League), le réseau des MC2 (Mutuelles Communautaire de Croissance), le réseau des CVECA (Caisses villageoises d'épargne et de crédit Autogérées). Ces réseaux concentrent à eux seuls plus de 62 % de l'épargne collectées par les EMF, et regroupaient un peu plus de 80 % de la clientèle des EMF (Creusot, 2006).

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créditeurs applicables à la clientèle des EMF de la CEMAC étant libres, en moyenne, la place camerounaise a le niveau moyen le plus élevé pour ce qui concerne les taux débiteurs ( 38,8 % l'an), suivie de celles du Congo (35,6 % l'an) et du Gabon (33 % l'an). Les taux débiteurs moyens les plus bas se retrouvent au Tchad et en Centrafrique (24 % l'an).

Au regard des développements jusque la effectués dans cette section, Les PME disposent non seulement de plusieurs modes de financement substituables (crédit bancaire traditionnel, crédit-bail, capital risque et microfinance) mais aussi de plusieurs sources de financement ou partenaires financiers accessibles à des dégrée divers (banques, établissements financiers et établissements de microfinance...). Parmi ces interlocuteurs financiers, les banques sont celles habilités à effectuer la totalité des services financiers identifiés. Vue les contraintes financières dont sont victime les PME et de la tendance de celles-ci à solliciter simultanément plusieurs interlocuteurs (Biboum et Bekolo, 2008) alors même que les banques sont capables de fournir tous ces services, se pose les questions de savoir qu'est ce qui peut motiver un tel choix ? Quelles peuvent en être les conséquences pour les entreprises se prêtant à se régime de financement ?

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams