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Relations de crédit et coà»t de l'endettement: le cas des PME camerounaises

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par Jules TCHAMABE
Université de Yaoundé II - Diplôme d'études approfondies en sciences de gestion 2012
  

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Section II: La multibancarisation, une orientation financière aux effets controversés

Cette section se propose d'analyser les facteurs de l'adoption d'un portefeuille de dettes diversifié par les entreprises(I) ainsi que ses effets sur les conditions de financement de ces dernières (II).

I-) Les déterminants théoriques de la multibancarisation

La multilatéralisation de la dette bien que justifié en majeur partie, dans la littérature, par des arguments exogènes à l'entreprise (1.1) est un choix stratégique pouvant relever de caractéristiques cette dernière (1.2).

1.1-) Les facteurs exogènes de multibancarisation

La structure du système bancaire (1.1.2) et la et le désir de protection contre la capture informationnelle (1.1.1) sont les deux principaux facteurs exogènes incitant l'entreprise à diversifier ses créanciers financiers.

Mémoire DEA Sciences de Gestion Relations de crédit et coût de l'endettement : le cas des PME camerounaises

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1.1.1-) Diversifier ses créanciers pour se prémunir contre la capture informationnelle

Le rationnement de crédit est un déterminant de la multilatéralisation dans la mesure où il constitue une couverture contre la possibilité de voir la banque principale rationner l'entreprise. La banque principale66 (BP désormais) est celle avec laquelle l'entreprise noue des relations durables, qui représente une part importante dans son endettement global et est supposée disposer d'informations privilégiées par rapport aux autres créanciers qui sont éventuellement impliqués dans l'actionnariat de l'entreprise (Refait 2003). L'avantage informationnel dont dispose une telle banque, comme le montre Sharpe (1990), peut déboucher sur une capture informationnelle se traduisant par des conditions de crédit défavorables à l'entreprise emprunteuse. Pour faire face à l'extraction d'une rente informationnelle par la banque, l'entreprise peut décider ex ante d'établir plusieurs relations de crédit. Cette stratégie est cependant associée à des coûts de transaction élevés. Pour Von Thadden (1994) deux relations bancaires sont suffisantes pour remédier à la capture informationnelle. Mais entretenir plusieurs relations de crédit permettrait à l'entreprise d'arbitrer sur les conditions de financement proposer par chacun des partenaires et dont de choisir celles qui lui convient le mieux (Rajan, 1992).

1.1.2-) Structure du système bancaire comme facteur incitatif au choix de plusieurs interlocuteurs financiers

La structure du système bancaire comme déterminant indirect de la multibancarisation est présentée dans la littérature de manière ambigüe bien que l'ensemble des orientations converge vers l'hypothèse d'un rationnement de crédit. Dans leurs travaux, Beck et al. (2006), montrent les obstacles du financement majeurs sont l'apanage des pays avec des systèmes bancaires concentrés. La tendance peut concurrentielle entre banques dans un tel contexte, serait à l'origine de l'augmentation des taux d'intérêt et du manque d'accès aux emprunts à long terme. Cette augmentation serait également amplifiée, selon les auteurs, par les

66 Le concept de banque principale (mainbank) est d'origine japonaise. Elle est définie dans ce contexte, compte tenu des contraintes de la réglementation bancaire en matière de prise de participation dans les entreprises, comme la banque principal créancier et actionnaire majoritaire de la firme partenaire. Son statut est similaire à ce qui est appelé dans le système Allemand la « banque-maison » (Hausbank) : banque partenaire de la firme tout au long de son cycle de vie ; elle intervient en tant que créancier, actionnaire, conseiller et offre à ses clients une gamme de services très variés (crédit, escompte, opération sur titre, garantie, virement...) (Nekhili, 1997). Ce concept de banque principale est appréhendé dans la littérature française en incitant beaucoup plus sur l'avantage informationnelle que cette banque est supposée disposer par rapport aux autres créanciers de l'entreprise et sur son éventuelle implication dans l'actionnariat de cette dernière (Refait, 2003).

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restrictions sur les activités de banque, l'intervention du gouvernement dans le secteur de la banque et un actionnariat bancaire majoritairement Étatique.

Contrairement aux arguments ci-dessus présentées par Beck et al. (2006) pour expliquer le rationnement, Ongena et Smith (2000a), dans une étude comparée entre plusieurs pays, montrent que dans les pays où il y a faible protection des droits du créancier, où le système bancaire est moins concentré, et dans ceux où le marché financier (marché des obligations) est très actif, les entreprises établissent généralement des relations bancaires multiples. Parallèlement, les relations bancaires exclusives sont plus observables dans les pays où la protection des droits des créanciers est rigoureuse et le système judiciaire efficace. Petersen et Rajan (1994) trouve que lorsque le secteur bancaire est très compétitif, cela incite les entreprises à changer régulièrement de banques, voir à établir des relations multiples dans le but de bénéficier de conditions de crédits plus favorables. Besanko et Thakor, (1993) montrent cependant que toute compétition accrue dans le secteur bancaire implique une réduction des rentes de monopole favorable aux entreprises, mais encourage la prise de risques et accroit le risque de défaillance des banques qui sont favorables au rationnement. Parlant de défaillance, Detragiache et al. (2000) dans leur model, attribuent à la multilatéralisation une assurance contre le risque d'illiquidité des banques. Celle-ci permet à une entreprise d'éviter de devoir liquider précocement un projet d'investissement à valeur actuelle nette positive du fait que sa (ses) banque(s) est (sont) incapable(s) de le financer en totalité.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand