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Le regard porté sur les femmes par le franciscain Jean Benedicti à  travers son manuel de confession "la somme des pechez et le remede d'icevx" (1595, réédition )

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par Lucie HUMEAU
Lyon  - Master 1 2013
  

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Sommaire

INTRODUCTION 9

CADRES GÉNÉRAUX : PENSER L'HISTOIRE DES FEMMES AU XVIE

SIÈCLE. 13

La place de la femme dans la société du XVIe. 13

Les manuels de confession : un genre en pleine expansion. 30

Vie et oeuvre du franciscain Jean Benedicti. 49

La somme des pechez et le remede d'icevx, un regard particulier sur la condition

des femmes au XVIe siècle. 60

FEMMES ET SOCIÉTÉ DANS LE MANUEL DE CONFESSION DU PÈRE JEAN

BENEDICTI. 75

La jeune fille et la vierge : un modèle de sainteté que peu atteindront. 75

La femme et l'homme. 90

Droits et devoirs de la femme mariée 90

La femme adultère et son partenaire. 109

La concubine : pécheresse à divers degrés 116

La veuve : une femme toujours prête à pécher. 120

La femme et l'enfant. 127

Porter un enfant et le mettre au monde. 128

Le bébé en nourrice. 138

Éduquer son enfant. 144

La femme en société. 150

La coquette. 150

Danse et tentation : la femme vecteur du péché. 159

Péchés de bouche : bavarde et menteuse. 167

La prostituée et ses hommes. 173

La femme hors de l'Église : sorcière et huguenote. 183

La religieuse, une femme dans l'Église. 194

CONCLUSION 207

SOURCES 211

BIBLIOGRAPHIE 213

ANNEXES 219

GLOSSAIRE 221

TABLE DES ILLUSTRATIONS 225

TABLE DES MATIÈRES 227

Humeau Lucie | Master 1 CEI | mémoire de maîtrise | juin 2013 - 7 -

Introduction

Au XVIe siècle, les remous provoqués par la réforme protestante puis par la réforme catholique introduisent un nouvel élan religieux en France. Le clergé décide, voire est contraint, d'agir auprès des populations pour insuffler les valeurs catholiques réaffirmées. Pour ce faire, il est nécessaire que les religieux soient eux-mêmes formés à la direction de conscience. La formation du clergé est approfondie et l'ouverture de séminaires après le concile de Trente permet en partie de mieux contrôler les connaissances des prêtres. Les canons du concile de Trente revalorisent la place de ces derniers dans le quotidien des croyants en leur attribuant un véritable rôle dans la vie et le salut des âmes catholiques. Les prêtres doivent dès lors pouvoir assumer leur tâche en ayant une véritable culture afin d'aider chaque croyant à régir sa vie comme il se doit.

Le bagage culturel proposé par l'Église passe par la possession, imposée par certains évêques aux prêtres de leur diocèse, d'une bibliothèque minimale composée entre autres d'un manuel de confession. Ces livres ont pour but d'accompagner le prêtre dans sa tâche en étudiant les uns après les autres divers cas de conscience et en explicitant la peine encourue ou la pénitence à faire pour racheter chaque péché détaillé. Ces livres sont écrits par des ecclésiastiques, à destination d'ecclésiastiques même si leur public a pu être parfois plus large. Leur lecture révèle un puissant désir normatif. Chaque acte de la vie quotidienne est analysé pour déceler le péché sous-jacent. Chaque parole doit être contrôlée afin de s'assurer une place au Paradis. Ces manuels révèlent les normes comportementales attendues par l'Église catholique qui s'est à nouveau penchée sur les textes fondamentaux pour en extraire leur essence. Il est visible, dans ce type d'écrits, que le XVIe siècle fut une période de reprise en main des populations par le clergé dans le but d'atteindre une société acquise aux idéaux catholiques.

La multiplication des manuels de confession ne pourrait se faire sans une attention plus grande portée à l'exercice de la confession en elle-même. Cette dernière devient un incontournable de la pratique catholique. Tous les croyants sont contraints à se confesser une fois par an auprès du prêtre de leur paroisse. La confession doit permettre au prêtre de s'assurer de la correspondance entre les comportements du croyant et les normes édictées par l'Église. Ce long travail d'écoute, réimposé avec force par le concile de Trente, a été difficile à exécuter, tant du fait de la réticence des populations à confesser leurs péchés au prêtre, que du fait de la pénibilité même de la tâche pour ce dernier. Néanmoins, cette pratique fut suivie plus attentivement et permis ainsi de contrôler plus efficacement les croyances et les actes des paroissiens.

Humeau Lucie | Master 1 CEI | mémoire de maîtrise | juin 2013 - 9 -

Si le XVIe siècle est un temps de reconquête religieuse, il est aussi une période où la place de la femme dans la société est à nouveau définie. Mise sous une tutelle plus grande par la législation des juristes, son rôle en tant que vecteur du péché est mis en lumière avec plus de force par l'Église catholique. De nouveaux discours tentent de dénoncer son action maléfique et de mettre en garde les hommes contre ses appâts. Le fait que les gens d'Église aient été invités à tenir leur voeu de chasteté a pu jouer dans la violence de certains discours misogynes. La femme du XVIe siècle, qui occupe déjà une place mineure dans la société française, est encore repoussée par une grande majorité des clercs à des rôles subordonnés, dans l'espace domestique de préférence. Les manuels de confession sont un observatoire de choix pour examiner le discours et les attentes des prêtres à l'égard des femmes.

Dans l'objectif d'étudier un regard particulier sur la femme au XVIe siècle, nous avons choisi de nous pencher sur un manuel de confession unique mais assez riche pour aborder toutes les figures féminines de l'époque. Le manuel de confession du franciscain Jean Benedicti est un livre imposant par sa taille et la variété des sujets qu'il aborde. Il a été écrit par un homme de grand savoir, qui a voyagé et a occupé un rang important au sein de son ordre. Ce texte est riche des comparaisons qu'il fait avec d'autres cultures mais aussi parce que son auteur prouve une connaissance aiguë en matière juridique, politique et médicale. Les nombreuses références marginales qui accompagnent le texte permettent au lecteur de se référer aux ouvrages sur lesquels s'est appuyé le franciscain. Jean Benedicti offre dans son oeuvre une explication argumentée des attentes de l'Église envers les femmes. La somme des pechez et le remede d'icevx..., son manuel de confession à destination des ecclésiastiques, dépasse ce simple cadre et offre une vision subjective qui tend à l'objectivité sur la condition des femmes au XVIe siècle.

Si Jean Benedicti est déjà un auteur éminent par son seul parcours, son oeuvre a été reconnue par ses contemporains comme étant un chef-d'oeuvre. En effet, sa Somme des pechez... a été rééditée de multiples fois et utilisée par la Sorbonne comme un manuel de référence. Offrant un plan très détaillé, Jean Benedicti énonce dans la plus grande rigueur l'ensemble des péchés pour lesquels pénitence doit être faite s'il n'est pas trop tard. Les nombreuses subdivisions de l'ouvrage ne laissent aucune place au doute : chaque fait et geste, chaque parole, chaque manière d'être est passé au crible des textes fondamentaux de l'Église catholique mais aussi de l'ensemble des livres que connaît le franciscain afin de déceler le péché partout où il pourrait être. Ce faisant, le religieux

Humeau Lucie | Master 1 CEI | maîtrise de mémoire | juin 2013 - 10 -

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard