WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La gestion des risques dans le cadre des assurances- vie. Cas de la compagnie TRUST Assurances de Personnes (Alger )

( Télécharger le fichier original )
par Kais REKOUCHE
Ecole nationale supérieure de statistique et d'économie appliquée - Ingénieur en statistique option finance et actuariat 2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Section 2 Gestion actif-passif

La gestion actif-passif existe ailleurs que dans l'assurance. Les institutions financières sont confrontées, à divers degrés, aux risques de fluctuation des marchés. Particulièrement les banques ont créé depuis longue date des départements de gestion actif-passif.

La similarité entre l'activité bancaire et l'activité d'assureur a la particularité de l'inversion du cycle de production. En raison de cette similarité, les outils de contrôle des risques utilisés par les banques peuvent souvent être adaptés aux assurances.

La profession bancaire disposant d'une certaine préexistence dans l'analyse des risques de bilan, les assureurs se sont souvent inspirés de ses méthodes.

La problématique des investisseurs institutionnels que sont les sociétés d'assurance, diffère pourtant de celle des banquiers sur plusieurs points importants :

> Le passif des assureurs vie est principalement composé d'engagements contractuels. Ces engagements conduisent à ce que le passif moyen ou long terme d'un assureur évolue plus lentement que celui d'un banquier qui peut modifier, quasiment de manière instantanée, la structure de son passif en recourant à des instruments financiers à terme.

> Le passif des assureurs vie est particulièrement homogène et long. L'homogénéité du passif est un handicap, car elle conduit à une concentration de certains risques.

Par ailleurs, les règles comptables et fiscales de l'assurance freinent la gestion active des valeurs mobilières, particulièrement des obligations détenues en direct, qui représentent la majorité des placements des assureurs vie. Les outils de la gestion actif-passif en assurance vie sont donc spécifiques de cette activité et diffèrent des outils bancaires, même s'ils en sont souvent inspirés. Il est possible de les classer, approximativement, en trois générations de sophistication croissante, tout en gardant à l'esprit les points suivants :

> une génération n'en remplace pas une autre, mais vient compléter la palette opérationnelle des analystes actif-passif

> certains modèles opérationnels ont des caractéristiques mixtes entre deux ou trois générations

31

Chapitre II : Réassurance & Gestion actif-passif

> certains modèles sont intégrés dans des outils actuariels classiques, dont ils constituent des modules complémentaires

> au sein d'une même génération d'outils, le stade de développement, l'intégration des différents types d'actifs et de passifs et le caractère opérationnel peuvent être très inégaux d'un modèle à un autre.

Les outils de 1re génération, sont directement inspirés des premiers outils bancaires de contrôle des risques de taux et de liquidité. Ils ont pour base la projection et la comparaison des flux financiers à l'actif et au passif. Ces projections sont généralement effectuées sur une base statique, c'est-à-dire à partir des stocks d'actifs et de passifs arrêtés à une date donnée, sans tenir compte de la production et des investissements ultérieurs.

Les outils de 2e génération, sont des modèles de simulation de bilan. Ces modèles permettent la projection des résultats financiers et comptables, et de l'évolution du bilan, en fonction d'un jeu d'hypothèses détaillées fixées par l'utilisateur. Ces jeux d'hypothèses, dénommés scénarii, portent tant sur l'environnement économique et financier que sur la production et le comportement des clients.

Les modèles actifs passifs déterministes peuvent être plus ou moins complets et détaillés. Dans leur plus grande généralité, ils permettent, de projeter l'ensemble du bilan dans une approche dynamique, c'est-à-dire en tenant compte de la production future, de simuler l'interaction active passive et les provisions mathématiques, et de tester différentes politiques financières.

L'usage principal des modèles déterministes est la projection des résultats dans une optique budgétaire, mais aussi le stress testing, ou test de résistance du bilan à des conditions financières adverses. A signaler que le stress testing est un sujet d'actualité dans la zone euro, eu égard aux crises d'endettement de certains pays (la Grèce, l'Espagne...).

Par rapport aux outils de première génération, la recherche ne porte plus sur l'indicateur unique du risque de taux, mais sur un éventail beaucoup plus vaste de risques d'actif-passif.

Les outils de 3e génération, sont les modèles stochastiques. Ils utilisent des techniques de simulation semblables à celles des modèles déterministes, mais ou les scénarios économiques et financiers ne sont plus directement déterminés par l'utilisateur. Le modèle génère lui-même un grand nombre de scénarios aléatoires, et calcule les résultats sur l'ensemble des scénarios. Le principe de base de ces tirages, dite méthode de Monte-Carlo, est de considérer les scénarios tirés aléatoirement comme équiprobables.

On peut calculer ensuite, pas à pas, des résultats moyens espérés, des intervalles de confiance et mesurer la dispersion des résultats. Différents indicateurs de risque, tels que la probabilité que le résultat d'exploitation soit inférieur à un certain seuil, peuvent être obtenus. Il existe également pour ces modèles, de nombreux degrés de développement,

32

Chapitre II : Réassurance & Gestion actif-passif

notamment en matière de description des scénarios financiers. Les méthodes de tirage aléatoire peuvent être très variées, des plus simples aux plus sophistiquées.

Les méthodes d'optimisation ne peuvent être utilisées avec profit que si les scénarios financiers stochastiques utilisés sont raisonnablement représentatifs des risques moyen et long terme.

1 Outil de 1re génération (l'analyse des flux de trésorerie)

Les outils de 1re génération se fondent exclusivement sur la projection et la comparaison des flux de trésorerie (cash-flows) générés par les actifs financiers d'une part, et par les engagements d'assurance d'autre part. La comparaison directe de ces flux sous forme de séries annuelles ou mensuelles, fait apparaître des excédents ou des insuffisances de trésorerie dites impasses de trésorerie. Dans l'activité bancaire traditionnelle c'est-à-dire le crédit, ces excédents doivent être placés et ces insuffisances doivent être comblées en recourant au marché interbancaire ou à d'autres marchés. Dans les deux cas, le résultat d'exploitation se révèle étroitement dépendant de l'évolution des taux.

Dans le secteur de l'assurance, la situation est un peu plus complexe, mais on peut assimiler le coût des engagements (les taux servis à la clientèle) au coût des ressources bancaires, et symétriquement, assimiler les revenus du portefeuille financier au taux de rendement des emplois bancaires.

Au-delà de la comparaison des cash-flows issus de l'actif et du passif, il est possible de calculer séparément la valeur actuelle de chacune des séries et de comparer ces valeurs par la méthode de la valeur actuelle nette.

En particulier l'examen de la sensibilité de ces deux valeurs par rapport à l'évolution des taux permet de tirer des conclusions sur les risques de taux encourus par l'assureur. Les outils de 1re génération présentent cependant des limites du fait qu'ils ne traitent que du risque lié aux variations des taux d'intérêt.

1.1 Projection des flux de trésorerie

On distingue deux approches pour le calcul des flux de trésorerie : a) L'approche statique

Elle consiste à effectuer les projections de cash-flows à partir des stocks d'actifs et de passifs arrêtés à une certaine date, sans prendre en compte aucune opération créant ultérieurement de nouveaux passifs.

b) L'approche dynamique

Elle consiste à projeter la totalité des cash-flows issus des actifs et passifs présents à la date de l'étude, ou constitués ultérieurement en fonction d'hypothèses sur l'activité future de la société.

33

Chapitre II : Réassurance & Gestion actif-passif

Les outils de 1re génération se limitent généralement à l'analyse statique, en effet celle-ci est beaucoup plus simple, précisément parce qu'elle dispense d'effectuer des hypothèses sur l'activité future. Il est d'ailleurs possible de limiter la recherche de l'adéquation actif-passif aux seuls stocks existants, à condition toutefois de veiller à maintenir cette adéquation pour les futurs contrats.

c) Projection des flux de l'actif

Concrètement, la projection des cash-flows de l'actif consiste à additionner par période, pour l'ensemble du portefeuille financier, les éléments de revenus futurs (intérêts, loyers, dividendes, coupons) et les éléments d'amortissement des obligations (remboursements au terme). Seuls comptent les cash-flows, c'est-à-dire les revenus ou remboursements échus et encaissés.

d) Projection des flux du passif

Pour garantir leurs engagements envers les assurés, les compagnies d'assurances doivent gérer leurs passifs à l'intérieur d'un cadre prudentiel strict. La réglementation impose en effet toute une série de provisions dont les mécanismes de constitution s'avèrent particulièrement complexes, d'où la nécessité d'établir des projections. Ces dernières reposent sur deux piliers, essentielle à savoir :

> le taux minimum garanti

> la durée du contrat

> le coefficient de participation aux bénéfices financiers > le comportement du client (rachat anticipé, prorogation)

Les caractéristiques du contrat, sont en principe connues de l'assureur, par contre le comportement du client l'est moins. L'élaboration de ces statistiques demeure néanmoins indispensable à toutes les phases ultérieures à l'analyse du passive, ainsi qu'au calcul des différentes provisions. Les données statistiques sont essentiellement constituées par :

> la table mortalité qui reflète la mortalité observée de la population des assurés > la cadence des règlements.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci