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Stratégie de croissance des unités territoriales du Cameroun, production décentralisée d'électricité

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par Alain Innocent LEKA
Institut panafricain pour le développement en Afrique Centrale - Diplôme d'études supérieures spécialisées en planification, programmation et gestion du développement  2012
  

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2.2.2.3. Calculs économiques d' investissements énergétiques

a) Coût des systèmes photovoltaïques

Le calcul du coût d'un système photovoltaïque requiert la connaissance des éléments suivants:

> la durée de vie,

> l'investissement initial,

> les coûts de maintenance annuels relatifs au système photovoltaïque,

> les coûts de remplacements des différents sous systèmes,

> les profits réalisés.

L'investissement initial permet à l'utilisateur de savoir quel est le prix qu'il va devoir payer lors de

l'installation de son système. Aussi, d'autres informations très importantes constituent des critères de choix,

à savoir :

Le coût du système photovoltaïque sur sa durée de vie,

Le coût de l'énergie consommée par l'usager sur toute sa durée.

Le coût du kWh consommé dépendra des profits engendrés mais également de l'énergie photovoltaïque

consommée par l'utilisation.

a-1) Coût sur la durée de vie du système

Le coût sur la durée de vie du système est fonction de l'investissement initial, du coût annuel d'entretien et

de maintenance et du coût de remplacement éventuel de certains sous-systèmes.

Fa

1 (1 ) n
? ? a

C ? profits

DA kWh Consommation annuelle

(2.42)

a-2) Coût actualisé du système et coût du kWh consommé

Le calcul du coût de l'énergie prend en compte celui sur la durée de vie, ainsi que les profits réalisés sur toute la durée active du système.

vie

Coût ?

(2.43)

Avec pour

?

(2.44)

a

Cactu : Coût actualisé; Fa : Facteur d'actualisation; a : Taux d'actualisation; n : Durée de vie active du système. Le coût actualisé du kilowattheure par rapport à la consommation est le suivant :

(2.45)

b) Choix des investissements

L'investissement mobilise très souvent d'importants moyens financiers. Cette situation implique qu'un investissement ne peut se réaliser sans une étude préalable entraînant des hypothèses et des choix [3, 6].

b-1) Les conditions du choix

Le processus décisionnel en matière d'investissement comporte deux phases impératives :

+ Evaluation du coût de l'investissement lui-même,

+ Evaluation de l'exploitation sur la durée de vie du système.

La première phase consiste à évaluer le montant de l'investissement du système, mais également le besoin en

fond de roulement d'exploitation. La deuxième phase consiste à simuler dans le temps, l'exploitation de

l'investissement réalisé (chiffre d'affaire, charges,....).

b-2) Les méthodes financières du choix

Il existe plusieurs méthodes financières permettant le choix. Parmi elles, deux les plus couramment utilisées: + Méthode de la valeur actuelle nette ou VAN,

82

? Méthode du taux de rentabilité interne ou TRIE.

La Valeur Actuelle Nette repose sur la comparaison entre le capital investi et la valeur actuelle des cash-

flows dégagés par le projet. La détermination de la VAN d'un investissement appelle les étapes suivantes:

? Fixer le capital investi (I),

? Faire la somme des cash - flows actualisés nets

(2.46)

Avec Rj = recettes

Fixer le taux d'actualisation (a)

où j = 1, n (2.47)
Le Taux de Rentabilité Interne est le taux d'actualisation qui annule le bénéfice net actualisé.

? ?

(2.48)

B : Bénéfice actualisé, I0 : Investissement initial à l'exercice (0), Dj : Dépenses

Si (2.49)

J 0

1 R

= ? r =

R r J 0

R : Recettes nettes

Comme a = r (r étant le taux interne de rentabilité)

(2.50)

n

 

Si (2.51)

Si a < r, le bénéfice est positif, ce qui donne un investissement rentable

Si a > r, le bénéfice est négatif, ce qui donne un investissement non rentable.

Après une étude économique permettant de motiver l'investissement, il importe de procéder à la gestion sur le terrain du projet. La conduite de projet est une démarche visant à structurer, assurer et optimiser le bon déroulement d'un projet. Gérer et animer un projet c'est d'abord savoir en négocier l'objectif mais aussi mettre en oeuvre les compétences et outils de l'analyse fonctionnelle, de planification (WBS, PERT, Gantt), gérer le budget disponible, maîtriser des risques, animer et motiver une équipe-projet tout cela en conciliant les intérêts du maitre d'ouvrage et des parties prenantes. Les livrables doivent être clairement définis pour un résultat conforme à des normes de qualité, pour le moindre coût et dans le meilleur délai possible.

La Fondation Énergies pour le Monde a mené des enquêtes détaillées auprès de la population pour connaître les besoins et moyens des futurs abonnés. Les ménages utilisent des équipements rustiques pour assurer leur confort énergétique : bougies et lampes à pétrole pour s'éclairer, piles pour alimenter une radio ou des torches électriques. Les durées journalières d'éclairage sont en moyenne de 5 h, en général tôt le matin et entre 18 et 22 h le soir.

Le montant moyen des dépenses énergétiques substituables par l'électricité est de 9 . Les ménages ont donc la capacité de payer un service électrique.

La tarification doit répondre à un double impératif : être accessible à la population et assurer la pérennité du projet. Elle est segmentée en trois types d'abonnés :

? secteur domestique, avec 4 niveaux de services. Une tarification au forfait mensuel est préconisée, allant de 2 € à 9,2 € en fonction du service choisi ;

83

? secteur social (centres de santé, écoles, bâtiments administratifs, éclairage public) ;

? secteur économique (micro-entrepreneurs, artisanat).

« La solution photovoltaïque individuelle retenue pour le programme favorise le paiement de l'électricité au forfait, puisque pour chaque niveau de service, la consommation est limitée et connue. Ce système facilite de plus la gestion pour l'exploitant. »

? La rentabilité pour l'exploitant

Dans les projets d'accès à l'électricité en milieu rural, il est habituel de mener une analyse économique sur une durée de 20 ans. Ce choix est lié notamment à la durée de vie des équipements de production (20 à 30 ans). L'analyse économique prend aussi en compte un taux d'actualisation réel de 5 %, les coûts et recettes ainsi que les amortissements et impôts sur le bénéfice.

À partir de l'estimation des coûts et des revenus, il est possible d'analyser les cash-flows générés sur 20 ans et la rentabilité de l'opération. Seule la rentabilité économique est calculée, c'est-à-dire qu'il n'est pas tenu compte du montage financier (emprunts, fonds propres) permettant de financer la part d'investissement non subventionné.

Dans ce secteur nouveau et considéré comme risqué, un retour sur investissement significatif est un élément important pour convaincre des acteurs privés de s'engager.

L'hypothèse retenue, après consultation d'opérateurs privés déjà en activité, est donc de viser un taux de rentabilité interne (TRI) de 10 % sur 20 ans pour l'exploitant et de 6,5 % pour l'ensemble des investissements privés.

? Critères d'évaluation

Comme critère de base d'évaluation, nous avons utilisé une méthode d`analyse qui est basé sur le calcul du TEC. Ce critère est bien connu et appliqué généralement par les économistes spécialistes des énergies renouvelables. Il permet de procéder de façon fiable et rapide aux analyses économiques (non financières) préalables des projets d'investissement industriels, particulièrement dans le domaine de l'énergie. TEC veut dire Taux d`Enrichissement en Capital et il est un index du profit par unité de capital investi.

La définition générale du TEC est comme suit :

TEC

Valeur Actuelle Nette sur 20ans

_ _ _ _

(2.52)

Investissement

Les hypothèses économiques suivantes sont intégrées dans l'analyse :

? Durée d`observation de 30 ans : cette période couvre les temps de vie de toutes les composantes, en particulier des principales composantes comme les panneaux photovoltaïques, et sert à comparer les niveaux de rentabilité attendues entre les concessionnaires des Programmes Prioritaires d'Electrification Rurale (15 ans).

? Cash-flow non-constant : nous avons assigné uniquement dans les périodes réelles de renouvellement les coûts des composants qui sont nécessaires. Par exemple, les batteries sont renouvelées tous les huit ans et les onduleurs et régulateurs tous les dix ans.

? Influence de l'inflation de 2% sur le relèvement annuel des coûts des composantes et tarifs de paiement.

? Taux d`actualisation nominal de 10%, qui permet d'estimer la valeur actuelle du capital à acquérir ou dépenser dans le futur, et l'analyse de sensibilité des résultats pour les taux entre 2% et 15%. 10% est normalement pris comme le taux d'intérêt moyen réel pour le financement des fonds propres et emprunts.

? Augmentation annuelle du coût du combustible de 4%: les statistiques historiques de l'IEA montrent que le prix du pétrole a augmenté de manière extrême dans les 4 dernières années de 17 USD/bbl (2002) à 45 USD/bbl (2005). Pour maintenir un scénario réel, qui soutient que les combustibles fossiles seront plus rares et pour tant son prix deviendra plus cher, nous avons utilisé un 4% en

84

augmentation des prix de combustibles (voir la graphique suivant, 18USD/bbl en 1995 vers 25USD/bbl en 2003).

Entre les calculs d'annuités et le déroulement de cash flow dans cette étude, il résulte plus intelligent d'analyser les projets selon le cash flow. Le cash flow montre les avantages suivants : il permet d'intégrer l'augmentation du prix de combustibles séparément de l'inflation et il facilite la visualisation de la démarche du projet sur les temps du projet. De cette manière, le cash-flow aide les investisseurs à planifier les périodes où les dépenses attendues. Par exemple quand le financement additionnel est requis pour le renouvellement des composants spéciaux.

En suite, la définition des critères économiques qui ont été utilisées dans différents partis de cette étude.

? La Valeur Actuelle Nette (VAN) : cette valeur est un critère classique de faisabilité économique. Dans notre approche d'évaluation la VAN sert à calculer le TEC. La VAN d'un projet est la somme des cash-flows annuels actualisés, de l'année zéro à l'année n. Le cash-flow concerne les comptes de flux monétaires, qui se calculent avec la différence entre les recettes et les dépenses de chaque année. L'investissement (I) se réalise durant la période zéro. L'équation utilisée est :

TEC

(2.53)

ou bien

(2.54)

Le Taux d'Enrichissement en Capital (TEC) : il est un outil de choix des projets les plus rentables. Ce critère traduit l'efficacité des fonds investis, en termes de génération de VAN, puisque il ne considère pas seulement la valeur nette de capital générée, mais aussi les avantages des projets qui requièrent moins d'investissement. A partir de la valeur du TEC, il est possible de calculer simplement le TRI (taux de rentabilité interne), le TRA (temps de retour actualisé) et le TRB (temps de retour brut) des projets ainsi que les niveaux de subventions éventuels pour que le projet atteigne un niveau de rentabilité économique donné.

 

VAN

I

(2.55)

Ainsi, un projet est rentable si son TEC est supérieur à zéro. Le TEC optimal d'un projet d'énergies renouvelables sans combustibles (ou sans coûts variables) doit être égal à au moins 0,3 ou 0,4. Cette valeur vient de la liaison entre le TEC et « la marge sur le prix de revient » : un TEC de 0,3 correspond à un 20% de marge entre le prix de vente et le prix de revient, qui est considéré comme le minimum nécessaire pour une stratégie industrielle et commerciale pérenne. Pour les investisseurs le TRI, est un critère de rentabilité plus connu. Pour cette raison, il est aussi important comprendre sa relation avec le TEC. Le TRI est tiré de la condition VAN = zéro, qui est la valeur du taux d'actualisation rendant nulle la rentabilité d'un projet. Pour qu'un projet soit rentable, son TRI doit être supérieur au taux d'actualisation. Par exemple, pour un TRI de 11%, qui est considéré actuellement par beaucoup des investisseurs privés comme la rentabilité minimale d'un projet, on peut voir que le TEC est de 0,35, ce qui correspond à une marge sur le prix de revient de 25%.[5]

Si le TEC est négatif ou est au dessous du niveau attendu, les subventions (Si) à l'investissement initial nécessaires pour obtenir la valeur de tel TEC attendu sont calculés comme suit (voir démonstration mathématique dans les annexes) :

TEC ? TEC

attendu actuel

Si ?

1 ? TEC attendu

(2.56)

Il est important remarquer que les projets avec un TEC actuel inférieur à -1 ne peuvent jamais être rendus rentables par des subventions à l'investissement initial, même à 100%. Dans ce cas, les subventions doivent être complétées par des subventions à l'exploitation [5].

? Le Coût Global Actualisé (CGA) : ce critère sert à la comparaison du coût des alternatives décentralisées et du coût de raccorder un village au réseau. Le CGA d'un bien ou d'un service est par définition le ratio entre la somme des dépenses actualisées relatives au projet, de l'année zéro à l'année n, et la somme des productions actualisées, elles aussi de l'année 1 à l'année n [5].

Les dépenses comprennent l'investissement (I), l'exploitation (Cexploitation), la maintenance (Cmaintenance) et le remplacement (CR) périodique des gros composants.

?

Pr

n

=1

oduction _ électrique[ kWh]

(1+ taux _ réel )

n

0 ans 20

CGA3

(2.57)

0

n

=

20

?

Depense FCFA

[ ]

(1+ taux _ réel )

n

(2.58)

? Coût de l'électrification des foyers ruraux

Selon le cabinet d'étude Sun Light Power Maroc une étude réalisée par le Ministère de l'énergie et des Mines et ses partenaires, les foyers ruraux non connectés au réseau utilisent : du gaz, du pétrole lampant, des bougies pour assurer leur besoin d'éclairage, des piles sèches pour alimenter les radiocassettes et des batteries de voiture rechargée au village le plus proche, généralement situé à une distance entre 2 à 15 km pour alimenter les téléviseurs. Ce cas qui fait référence aux foyers ruraux au Maroc n'est pas si différent de ceux de l'Afrique sub-saharienne à l'occurrence les pays de l'Afrique centrale particulièrement le Cameroun. L'importance relative de ces précédentes sources d'énergies diffère d'une région à l'autre. Des sources d'énergie comprises entre deux à trois mises en parallèles sont utilisées selon les combinaisons et généralement déterminées par le prix et la disponibilité dans la région pour alimenter les foyers ruraux.

La dépense de consommation énergétique des foyers ruraux est estimée à 85€/an/foyer, soit 7€/mois/foyer sans prendre en compte l'investissement en matériel d'usage. En prenant en compte l'amortissement du matériel, le budget annuel total sera de 120€/an/foyer.

En prenant l'hypothèse que l'Etat Camerounais subventionne les systèmes d'électrification par PV, PCH au sein d'une Direction des énergies renouvelable pas encore existante, ou bien des opérateurs privés actifs très impliqués dans le secteur offrent leur service et se voient soutenus par l'Etat. La dépense annuelle pour l'acquisition d'un kit PV standard de 50Wc ,4 lampes sur le marché en payant comptant ou en location serait de 180€/an/foyer par exemple. Si on note (a) taux d'actualisation,(D) les dépenses mensuelles en consommables énergétiques et (T) la durée de vie de l'équipement exprimée en nombre de mois, l'investissement maximal (I) est donnée par la formule :

( )

1 + a - 1 a . 1 a

( )

I=D

.

(2.59)

85

T

+

T

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote