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Une analyse de la filière plants améliorés d'arbres forestiers dans le grand sud du Cameroun

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par Dingues Ghislain Tchounji
Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles (Université de Dschang) - Ingénieur Agronome (Option: Economie et Sociologie) 2012
  

Disponible en mode multipage

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FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES

FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES

DEPARTEMENT DE VULGARISATION AGRICOLE ET SOCIOLOGIE RURALE

DEPARTMENT OF AGRICULTURAL EXTENSION AND RURAL SOCIOLOGY

Une analyse de la filière plants améliorés d'arbres fruitiers dans le Grand-Sud Cameroun

Mémoire de fin d'études présenté en vue de l'obtention du Diplôme d'Ingénieur Agronome

Option : Economie et Sociologie Rurales

Par :

TCHOUNJI DINGUES Ghislain

Matricule : CM04-07ASA0067

Décembre 2012UNIVERSITE DE DSCHANG

THE UNIVERSITY OF DSCHANG

FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES

FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES

DEPARTEMENT DE VULGARISATION AGRICOLE ET SOCIOLOGIE RUR ALE

DEPARTMENT OF AGRICUTURAL EXTENSION AND RURAL SOCIOLOGY

Une analyse de la filière plants améliorés d'arbres fruitiers dans le Grand-Sud Cameroun

Mémoire de fin d'étude présenté en vue de l'obtention du Diplôme d'Ingénieur Agronome

Option : Economie et Sociologie Rurales

Par :

TCHOUNJI DINGUES Ghislain

Matricule : CM04-07ASA0067

Superviseur:

Isaac Roger Tchouamo, Ph. D

Maître de Conférences

Université de Dschang

Encadreur:

Ann Degrande, Ph. D

Socio économiste

ICRAF, Yaoundé

Décembre 2012

FICHE DE CERTIFICATION DE L'ORIGINALITE DU TRAVAIL

Je soussigné, TCHOUNJI DINGUES Ghislain, atteste que le présent mémoire est le fruit de mes propres travaux de recherche effectués au World Agroforestry Centre - West and Central Africa Regional Programme (ICRAF-WCA) sous l'encadrement de Dr Ann DEGRANDE, spécialiste en socio-économie à l'ICRAF-WCA et sous la supervision de Pr TCHOUAMO Isaac Roger, Maître de Conférences à l'université de Dschang.

Ce mémoire est authentique et n'a pas été antérieurement présenté pour l'acquisition de quelque grade universitaire que ce soit.

TCHOUNJI DINGUES GHISLAIN

Date: .....................

Visa du Superviseur : Visa de l'Encadreur :

Date : ..................... Date : .....................

Visa du Chef de Département de la Vulgarisation Agricole et Sociologie Rurale

Date : .....................

DEDICACE

Je dédie ce mémoire:

A mes chers parents, M. et Mme. DINGUES et à mon Oncle M. ANOUME Phillipe, pour leurs amours, encouragements et appuis.

REMERCIEMENTS

Toute ma formation ainsi que cette étude n'aurait pas pu être menée sans la volonté du Seigneur Dieu Tout Puissant et le concours de plusieurs personnes à qui je tiens à exprimer mes sincères reconnaissances et gratitudes. Je pense particulièrement à:

- Mon superviseur, Pr. Roger Isaac TCHOUAMO, pour avoir accepté de superviser ce travail, pour les orientations, les documents et les corrections qui ont été essentiels pour la production de ce mémoire ;

- Mon encadreur, Dr. Ann DEGRANDE, qui a initié cette étude et dont le suivi, les nombreux entretiens, les conseils, les encouragements, les documents et les corrections ont contribué à finaliser et à parfaire ce travail ;

- Dr. Zac TCHOUNDJEU, qui a accepté de nous accueillir pendant toute la durée du stage dans son institution et qui n'a ménagé aucun effort pour notre étude et rendre agréable notre séjour à l'ICRAF;

- M. Frederick Nkeumoe, biostatisticien à l'ICRAF, qui a bien voulu contribuer à l'analyse des données collectés sur le terrain ;

- Mlle. NGAUNKAM Prescilla, assistante de recherche à l'ICRAF, qui à participé à la réalisation de nos cartes ;

- Tous mes enseignants de la Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles, qui ont contribué pendant ces cinq années d'études à construire des bases intellectuelles et scientifiques, qui m'ont permis d'aborder avec confiance et sérénité la recherche en milieu rural ;

- Tout le staff de l'ICRAF-WCA, pour  leurs encouragements et environnement cordial qu'ils m'ont fournis pendant le stage: Ebenezer Asaah, Charlie Mbosso, Alain Tsobeng, Godwill Nimino, Chiatoh Maryben, Julius Atsia, Landry Tankam, Lilianne Kani, Nella KEGUEP, Olu Tibit, Betsi Merlin, Landry Nya, S uh Festus, Jacqueline NKENG;

- Tous les coordonnateurs des Organisations relais de l'ICRAF (CIMR, FOEPSUD, PROWISDEV, RIBA, APADER, PIPAD, GICAL) qui ont bien voulu nous servir de guide lors de nos descentes de terrain ;

- Tous les délégués des pépinières avec qui nous avons travaillés pendant la collecte des données ;

- Tous mes camarades stagiaires à l'ICRAF : Awah Full Faith NGUM, Clotilde Ngampie Wekop, Alain Rostand LIEUNANG, avec qui j'ai partagé mon espace de travail et qui m'ont été d'un appui indiscutable ;

- Mes camarades d'option à la FASA : Alexis DEUDJUI, Christian ELOUNDOU, Aziz Moundom FIFEN, Séraphine Onana NGA, Sabiatou NGANDOM, Duplex NOUMBISSI, Awah Faith NGUM, Franc Martial TAKAMGAM, Brigitte Moussa TAITI, Samel TCHOUPOU, Clotilde Ngampie Wekop, Siméon ZENGANG et Nathanaëlle ZHYEBA ;

- Mon père, M. DINGUES Georges, qui à beaucoup investi pour que j'ai une bonne éduction ;

- Ma mère, Mme NOUTCHA Lissette et à mes frères, Stéphane NOUDJOU, Aristide NANA, Fabrice MENGA, Ingrid NANDA, Herman DIAPA, Blondine TCHOUTCHA, qui m'ont toujours fourni un cadre familiale stable et joviale ;

- Mon oncle M. ANOUME Phillipe, pour tout le support moral et matériel qu'il a toujours accordé pour mon éducation et pour ce mémoire. A travers lui nous remercions la famille ANOUME, spécialement Madame ANOUME Solange pour son hospitalité pendant toute la période de notre stage ;

- Tous mes voisins: Trésor FOGUE, Steave NGALEMO et Carles TCHAKOUNTE, Herman TCHONANG, Epiphanie Moutcheu, William NGOKO, Charlie FOTSING, Herman FEUDJO pour leurs apports financiers et morales tout au long de mes cinq années d'études à Dschang ;

- Mes amis : Duplex NOUMBISSI, Aziz FIFEN, Jules HAMKOUM, Guay FOTSO, Beltus SAMO, Martial DJOUM, TCHOULAHUI Lydie, NGODJOK Julienne, INGUIL Hugues, pour leur soutien moral et matériel ;

- Toute ma grande famille, spécialement à Mme ITOUNGUE Léa, Mme WANDJI Mathilde, Maman ZABE, Joël TCHOUNDJIN, Mme DJOUBO Sylvie, Charly ANOUME BOYOMO, Herman WANDJI DJATENG, Paul DEMEN, Rodrigue NDINGUES, qui ont chacun à sa manière contribué à Mon épanouissement sociale toujours.

Que toute personne, dont le nom ne figure pas ci-dessus mais qui de près ou de loin a contribué à la réalisation de ce travail trouve à travers ces lignes l'expression de ma sincère gratitude.

SOMMAIRE

FICHE DE CERTIFICATION DE L'ORIGINALITE DU TRAVAIL i

DEDICACE..... ii

REMERCIEMENTS iii

SOMMAIRE ............................................................................................ v

LISTES DES FIGURES ix

LISTE DES PHOTOS ix

LISTE DES TABLEAUX xi

LISTE DES ANNEXES xii

LISTE DES ABREVIATIONS xiii

RESUME......... xiv

ABSTRACT...... xv

CHAPITRE 1: INTRODUCTION 1

1.1. Contexte 1

1.2. Problématique 3

1.3. Objectifs 4

1.4. Importance de l'étude 4

1.5. Organisation du mémoire 5

CHAPITRE 2: DEFINITIONS DES CONCEPTS, CADRE THEORIQUE ET REVUE DE LITTERATURE 6

2.1. Définition des concepts 6

2.1.1. Filière 6

2.1.2. Acteurs 7

2.1.3. Arbre agroforestier 7

2.1.4. Les pépinières 8

2.1.4.1. Définition 8

2.1.4.2. Equipement des pépinières 8

2.1.5. Groupe 9

2.1.6. Techniques de propagation des plants agroforestiers 9

2.2. Cadre théorique 11

2.2.1. Approche filière 11

2.2.1.1. Délimitation de la filière 13

2.2.1.2. Typologie des acteurs 13

2.2.1.3. Analyse de l'organisation 14

2.2.2. L'analyse Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats (SWOT) 15

2.3. Revue de la littérature 16

2.3.1. Brève présentation des espèces choisies pour l'étude 16

2.3.1.1. Dacryodes edulis (safoutier) 16

2.3.1.2. Cola sp. (kolatier) 17

2.3.1.3. Mangifera indica (Manguier) 18

2.3.1.4. Persea americana (avocatier) 19

2.3.2. Les systèmes de production et de commercialisation du matériel de plantation des arbres 19

2.3.2.1. Les systèmes de production de plants d'arbres fruitiers 19

2.3.2.2. Stratégies commerciales des producteurs 20

CHAPITRE 3: METHODOLOGIE 22

3.1. Choix des espèces 22

3.2. Choix et présentation de la zone d'étude 22

3.3. Les Sites d'étude 24

3.4. Collecte des données et outils de collecte 26

3.4.1. Les données secondaires 26

3.4.2. Les données primaires 26

3.4.2.1. Population d'étude 26

3.4.2.2. Echantillonnage 26

3.4.2.3. Outils de collecte des données 28

3.5. Analyse des données 30

CHAPITRE 4: RESULTATS : PRESENTATION, ANALYSE ET DISCUSSION 31

4.1. Identification et caractérisation des acteurs de la filière 31

4.1.1. Identification des acteurs 31

4.1.2. Caractéristiques socioéconomiques des acteurs 31

4.1.2.1. Caractéristiques socioéconomiques des groupes 31

4.1.2.2. Caractéristiques socioéconomiques des utilisateurs de plants 34

4.1.2.3. Caractéristiques des fournisseurs 36

4.2. Les relations entre les acteurs et leurs fonctions dans la filière 37

4.2.1. Les relations entre les acteurs 37

4.2.2. La fonction des acteurs dans la filière 40

4.3. Les flux de la filière 42

4.3.1. Flux physiques 42

4.3.2. Flux de connaissances 45

4.4. Contraintes de la filière 45

4.4.1. Contraintes des groupes 45

4.4.2. Contraintes des utilisateurs de plants 49

4.4.2.1. Contraintes d'approvisionnement en plants 49

4.4.2.2. Contraintes d'utilisation des plants améliorés 52

4.4.3. Contraintes des autres acteurs 53

4.5. Opportunités de la filière 55

4.5.1. Forces et acquis développés au sein de la filière 55

4.5.2. Les potentialités physiques 57

4.5.3. Les opportunités économiques 57

CHAPITRE 5: CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 59

5.1. Conclusion 59

5.2. Recommandations 60

5.3. Limites de l'étude 61

5.4. Les perspectives 62

BIBLIOGRAPHIE 63

ANNEXES........ 69

LISTES DES FIGURES

Figure 1 : Sites d'étude 1

Figure 2 : Répartition des pépinières en fonction du nombre d'expérience 33

Figure 3 : Répartition des groupes en fonction du nombre d'employés permanents 33

Figure 4 : Répartition des utilisateurs de plants en fonction de l'âge 34

Figure 5 : Répartition des utilisateurs par niveau d'éducation 35

Figure 6 : Répartition des utilisateurs selon la situation matrimoniale 35

Figure 7 : Les activités principales des utilisateurs de plants. 36

Figure 8 : Les différentes activités secondaires des utilisateurs de plants 36

Figure 9 : Relation entre les acteurs de la filière 39

Figure 10 : Circuit de commercialisation des plants améliorés 41

Figure 11 : Destination des plants 43

Figure 12 : Quantité de plants produits et vendus par an 43

Figure 13 : Quantité de plants produit et vendu par an et par espèce 44

Figure 14 : Problèmes de productions des plants identifiés par les groupes 45

Figure 15 : déterminants des quantités produites 46

Figure 16 : problèmes à l'approvisionnement en plants 49

Figure 17 : Facteurs déterminant les quantités produites 50

Figure 18 : Causes d'insatisfaction des utilisateurs 51

Figure 19 : Les différents types d'offreurs de plants améliorés d'arbres fruitiers 52

Figure 20 : Problèmes liés à l'utilisation des plants 52

Figure 21 : Pourcentage d'utilisateurs par qualité de plants recherchée 57

Figure 22 : Place des arbres fruitiers dans les systèmes de cultures 57

LISTE DES PHOTOS

Photo 1 : Marcottes de Dacryodes edulis dans une pépinière 1

Photo 2 : Marcotte de D. edulis de 3 ans en production dans un jardin 17

Photo 3 : Plants de Cola sp. greffé dans une pépinière 18

Photo 4 : plants de M. indicadans une pépinière 18

Photo 5 : M. indica dans un champ vivrier 18

Photo 6 : P. americana dans une pépinière 19

Photo 7 : Fruits de P. americana dans un verger 19

Photo 8 : Barrière de protection contre les bêtes 53

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Techniques de propagation recommandées par espèce 1

Tableau 2 : Les méthodes d'analyse des filières 12

Tableau 3 : Représentation de l'analyse SWOT. 16

Tableau 4 : Caractéristiques de la zone d'étude 23

Tableau 5 : Groupes retenues par région et par OR 27

Tableau 6 : Méthode de collecte des données par objectif 29

Tableau 7 : Analyse fonctionnelle de la filière plants 42

Tableau 8 : Coûts de transport des plants fruitiers en fonction de l'état de la route et du type de véhicule utilisé 51

Tableau 9 : Centres de ressources opérationnels au Cameroun 56

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1: Questionnaire pour les groupes 1

Annexe 2: Questionnaire pour utilisateurs de plants 76

Annexe 3: Guide d'entretien pour les autres acteurs 79

LISTE DES ABREVIATIONS

ANAFOR

Agence Nationale d'Appui au Développement Forestier

FAO

Food and Agricultural Organization

FASA

Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles

FCFA

Franc des Communautés Financières d'Afrique

FIDA

Fonds International pour le Développement de l'Agriculture

GIC

Groupe d'Initiative Commune

ICRAF

World Agroforestry Centre

IRAD

Institut de Recherche Agricole pour le Développement

MINADER

Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural

ONG

Organisation Non Gouvernementale

OR

Organisation Relai

PFNL

Produit Forestier Non-Ligneux

PNUD

Programme des Nations Unies pour le Développement

SAILD

Service d'Appui aux Initiatives Locales de Développement

SCUC

Southampton Centre for Underutilised Crops

SPSS

Statistical Package for Social Sciences

SWOT

Strengths, Weaknesses, Opportunities and Threats

CHAPITRE 1: RESUME

Dans le but de satisfaire une demande sans cesse croissante en Produits Forestiers Non-Ligneux (PFNL), les producteurs agricoles intègrent de plus en plus les arbres fruitiers dans leurs systèmes de culture. Toutefois, l'une des conditions à la rentabilisation de ces systèmes de culture est l'utilisation des plants améliorés. La disponibilité et l'accès aux plants améliorés est donc cruciale pour ces producteurs. La présente étude décrit la filière plants améliorés et identifie ses contraintes et les opportunités.

L'approche filière a été le cadre théorique utilisé pour mener cette étude. Les données primaires ont été collectées à trois niveaux et à travers des questionnaires et un guide d'entretien. Le premier niveau était un échantillon de 32 groupes de pépiniéristes choisis de manière raisonnée par un échantillonnage stratifié à deux degrés. Le deuxième niveau était un corpus de 24 utilisateurs de plants. Le troisième niveau était un corpus constitué de 13 structures d'encadrement et d'appui et de 5 producteurs fournisseurs de germoplasmes. Dans le cadre de cette étude la filière a été limitée à quatre espèces: Dacryodes edulis (Safoutier), Cola sp (Kolatier), Mangifera indica (Manguier) et Persea americana (Avocatier).

Les résultats montrent que la filière plants d'arbres fruitiers est extrêmement courte et implique des acteurs qui peuvent être directs ou indirects. Les quantités de plants offerts par la filière sont très loin de satisfaire la demande en plants en quantité et en qualité. Des contraintes entravent le bon fonctionnement de cette filière : la rareté des germoplasmes de qualité, l'insuffisance des moyens financiers et matériels, les capacités techniques limitées des acteurs et la faible implication des pouvoirs publics. Cependant en guise d'opportunité, la filière bénéficie de la collaboration de l'ICRAF qui fournit la quasi-totalité des appuis, de l'expérience des pépiniéristes qui ont reçu des formations en techniques de multiplication végétative et d'une demande en plants très croissante.

De ce qui précède, l'étude recommande aux pouvoirs publics d'exercer un contrôle sur la production de plants et de subventionner les différents acteurs de la filière ; aux structures d'encadrement et d'appui d'accroître les appuis surtout dans le domaine de la formation des groupes et les assister dans la création des parcs à bois ; aux groupes de communiquer davantage sur les espèces, les types et les quantités de plants disponibles et aux clients de se faire assister pendant l'achat des plants ou de s'adresser aux structures d'encadrement pour le choix des groupes partenaires.

CHAPITRE 2: ABSTRACT

In order to satisfy the constantly growing demand for Non-Timber Forest Products (NTFPs), farmers incorporate more fruit trees in their farming systems. However, one of the conditions to render profitable these cropping systems is the use of improved planting material. Availability and access to improved planting material is crucial for these farmers. This study describes the value chain of improved planting material and identifies his constraints and opportunities.

The value chain approach is the theoretical framework used to conduct this study. Primary data were collected at three levels and through questionnaires and a checklist. The sampling technique was multi-staged. The first level was a sample of 32 groups of nurserymen chosen rationally by a two degrees stratified sampling. The second level was a corpus of 24 users of seedlings. The third level was a corpus of 13 structures involved in the regulation and support and 5 germplasm suppliers. In this study, the value chain has been limited to four species: Dacryodes edulis (African plum), Cola sp (Kola nut), Mangifera indica (Mango), Persea americana (Avocado).

The results show that the value chain of fruit tree seedlings is extremely short and involves stakeholders who may be direct or indirect actors. Quantities of plants offered by the "value chain" are far from meeting the demand for seedlings in terms of quantity and quality. Some constraints hamper the smooth functioning of this value chain, there is among others: the scarcity of quality germplasm, lack of financial and material resources and the limited technical capacity of the actors. However, the following opportunities exist: the value chain benefits from the collaboration with ICRAF, which provided almost all support; growing experience of nurseries that have received training in vegetative propagation techniques and a growing demand for improved planting material.

The study recommends to the government to exercise control over the production of plants and subsidize the various actors of the value chain. Support structures should increase their support especially in the area of training of groups and assist in the creation of mother blocks, gene banks and seed orchards. Groups should communicate more about species, types and quantities of seedlings available. Clients should be assisted during the purchase of plants or refer to support structures for the choice of groups they would want to work with.

CHAPITRE 3: INTRODUCTION

3.1. Contexte

La crise économique et la dévaluation du Franc CFA en 1994, combinées à la chute des prix des produits de rentes, ont amené les populations camerounaises, à diversifier leurs sources de revenus (FIDA, 2001). C'est ainsi que l'exploitation des Produits Forestiers Non Ligneux (PFNL) s'est accentuée, grâce au fait qu'ils offrent de grandes opportunités aux populations (Geilfus, 1997 ; Neef et Heidhues, 1997).

On constate que la majorité des PFNL est encore exploitée à l'état naturel (Tchoundjeu et al., 2002). La régénération naturelle ne pourra plus à elle seule satisfaire la pression croissante exercée sur les PFNL (Ndoye et al., 1997). Avec un taux moyen annuel de déforestation du Bassin du Congo estimé à 0.16 % (Dueiller et al., 2008), les PFNL diminuent avec le temps et finiront par disparaitre si rien n'est fait. Ainsi, le défrichement des forêts pour l'agriculture, l'urbanisation croissante, ainsi que d'autres formes de développement économique rendent impératif le recours à la domestication de nombreuses ressources forestières à haute valeur (Tchoundjeu et al., 1999). Ceci afin de satisfaire la demande en produits forestiers non ligneux qui est sans cesse croissante et d'assurer une gestion durable des ressources naturelles.

C'est fort de tous ces constats, que le Centre Mondial d'Agroforesterie (ICRAF) - dans son objectif de  participer à l'émergence d'un monde où chaque famille rurale puisse accéder à une variété d'arbres pour se procurer de la nourriture, des médicaments, du fourrage, un abri, des revenus acceptables et de l'énergie (ICRAF, 2003) - a développé depuis plusieurs années des projets de domestication d'arbres agroforestiers. Ainsi, les plantations d'arbres sont de plus en plus nombreuses en Afrique avec un accent particulier sur les arbres plantés par les producteurs dans leurs systèmes de culture (Graudal et al., 2001). Toute fois l'une des conditions à la rentabilité de ces systèmes de cultures, est l'utilisation des plants améliorés. L'une des principales contraintes auxquelles font face les populations dans l'intensification et la diversification de l'utilisation des terres avec les arbres est la difficulté d'accès aux graines et aux plants de qualité (Bohringer et al., 1999 ; Place et Dewees, 1999). La production de plants d'arbres améliorés ayant les caractéristiques morphologiques et physiologiques requises pour assurer leur survie et leur croissance après transplantation constitue une condition essentielle pour la réussite d'un programme de domestication (Kana et al., 2007). A cet effet, une importance doit être mise sur l'accès aux plants améliorés des populations intéressées par l'intégration des arbres fruitiers dans leurs unités de production; ceci à travers la mise à leur disposition des plants de qualité, à des quantités suffisantes et à des prix abordables.

La stratégie qui vise à accroitre de manière substantielle l'offre en plants, a consisté en la création des pépinières centrales chargées d'approvisionner de grandes superficies (Kerkhop, 1989 ; Graudal et al., 2001). Au Cameroun, ces pépinières généralement étaient gérées par des institutions de recherche et/ou structures gouvernementales telles que l'Institut de Recherche Agricole pour le Développement (IRAD), l'Agence Nationale d'Appui au Développement Forestier (ANAFOR), l'ICRAF et approvisionnaient plusieurs régions. Ainsi les plants étaient produits dans ces pépinières et transportés vers plusieurs sites où ils devraient être transplantés. En dépit du fait que ces pépinières centralisées bénéficiaient d'une main d'oeuvre spécialisée car le personnel était bien formé, ce système recelait plusieurs inconvénients.  Le transport des plants vers leurs destinations finales était difficile, onéreux et les plants subissaient un important stress durant le transport. Les plants n'étaient pas toujours adaptés à leurs sites de transplantation, car souvent produits dans des conditions climatiques et édaphiques différents de leurs sites finaux (Tadjo, 2008). L'inconvénient le plus important était que les plants produits et distribués par les pépinières n'étaient pas toujours adaptés aux besoins des populations rurales, l'offre n'étant pas forcement basée sur la demande des producteurs (Bohringer et al., 2002). Souvent, les plants distribués par les pépinières centrales étaient abandonnés. Même lorsqu'ils étaient mis en terre, ils ne recevaient pas toujours les soins nécessaires de la part des paysans (Tadjo, 2008). Le renforcement des capacités des populations locales pour la production des plants d'arbres agroforestiers représenterait donc un moyen efficace pour trouver un compromis entre l'offre des plants et la demande des populations. De ce fait, les méthodologies pour encourager l'entreprenariat rural et augmenter les revenus à travers le développement des pépinières devraient être développées (Tchoundjeu et al., 2004).

3.2. Problématique

Le programme de domestication des arbres fruitiers locaux et des plantes médicinales, a été initié par l'ICRAF au Cameroun depuis 1998. A fin d'évaluer les techniques de multiplication végétative en milieu rural, deux pépinières pilotes ont été installées dans la Région du Centre, précisément à Nkolfeb et Abondo (ICRAF, 2004). Par ailleurs, le processus de domestication implique à la base la création des pépinières, lieux de production des variétés améliorées destinées aux plantations. C'est ainsi que par la suite, quatre autres pépinières pilotes ont vu le jour en 1999 dont deux dans la zone de savane humide (Bandjoun et Belo)  et deux dans la zone de forêt (Ting-Melen et Ngoumou). Ces pépinières ont été créées pour tester et évaluer les techniques de multiplication végétative par les producteurs. Elles sont utilisées de façon subséquente, pour former la communauté environnante sur les techniques de base, de gestion des pépinières et les méthodes de collecte des germoplasmes, ainsi que la multiplication à travers la propagation végétative. Après quelques années d'essai, des pépinières satellitaires ont émergé des sites pilotes et on assiste de nos jours à une augmentation importante du nombre de pépinières. L'ICRAF (2011) estime à plus de 225 le nombre de pépinières spécialisées dans la multiplication végétative des arbres agroforestiers. On assiste donc à la formation d'un système de production et de distribution des plants d'arbres fruitiers à partir de plusieurs pépinières décentralisées.

Par la suite, des études ont été réalisées, d'une part par Nkana (2003) sur les stratégies de distribution et de commercialisation des plants fruitiers locaux produits dans les pépinières rurales. Il estime que la meilleure stratégie de commercialisation des plants fruitiers est une combinaison d'un circuit permettant la vente sur le site de production et d'une fluidité de l'information entre les parties concernées. Tadjo (2008) d'autre part, montre que les pépinières rurales des zones d'intervention de l'ICRAF sont plus efficaces dans la distribution des plants agroforestiers que les pépinières qui ne collaborent pas avec ICRAF.

Mfoumou (2001) montre que la demande en plants fruitiers est très élevée dans la ville de Yaoundé et l'offre des pépinières ne satisfait pas la demande. Dans une perspective d'assurer une disponibilité en plants de qualité, en quantité, à proximité des utilisateurs et à un prix abordable, il apparaît important de s'interroger sur les mécanismes d'amélioration de l'offre en plants d'arbres fruitiers. C'est ainsi que se pose la question de savoir quelles sont les goulots d'étranglement de la filière plants améliorés d'arbres fruitiers? De cette préoccupation centrale résultent les questions suivantes :

- quels sont les acteurs impliqués dans la filière  «plants améliorés d'arbres fruitiers»?

- quels sont les différents types de relations qui existent entre ces acteurs et quelles fonctions jouent-ils dans la filière?

- quelles sont les quantités de plants produits et distribués dans la filière?

- quelles sont les difficultés rencontrées dans la filière et les opportunités de développement?

- quelles sont les mesures pouvant améliorer la filière ?

Ainsi la présente étude se propose d'analyser la filière plants améliorés d'arbres fruitiers dans les zones de forêts et savanes humides, aussi appelées le Grand-Sud du Cameroun.

3.3. Objectifs

Cette étude vise à analyser la filière des plants améliorés d'arbres fruitiers dans le Grand-Sud Cameroun.

Plus spécifiquement, il s'agit:

- d'identifier et de caractériser les acteurs impliqués dans la filière ;

- de déterminer les relations entre les acteurs et leurs fonctions dans la filière ;

- de déterminer les flux de la filière;

- de déterminer les opportunités et les contraintes de la filière.

3.4. Importance de l'étude

La présente étude a un double intérêt en raison de son importance, non seulement sur le plan théorique, mais aussi sur le plan pratique.

Sur le plan théorique la présente étude apportera sa modeste contribution à la littérature relative au fonctionnement des acteurs de la filière d'approvisionnement en plants améliorés. Elle pourra par ricochet ouvrir d'autres axes de recherches. Elle va générer les connaisses sur le système de distribution des plants produits dans les pépinières appuyées par l'ICRAF.

Sur le plan pratique l'étude présente un intérêt certain tant pour les acteurs de la filière que pour les pouvoirs publics. Ses résultats permettront aux:

- utilisateurs ou potentiels utilisateurs de plants améliorés d'avoir une connaissance sur la chaîne de production des plants et la provenance du matériel végétal utilisé ;

- groupes de pépiniéristes  de mieux comprendre le fonctionnement de la filière dans laquelle ils exercent et de prendre conscience des défis qui sont les leurs et de trouver des solutions à leurs difficultés;

- organismes d'encadrement d'ajuster leurs stratégies d'appui en vue de l'amélioration et l'augmentation de l'offre en plants d'arbres fruitiers;

- organismes de recherche d'appréhender les types de problèmes rencontrés dans la filière et leur permettre d'orienter les futurs recherches sur ces problématiques en vue de trouver des solutions qui peuvent rendre la filière plus efficace;

- pouvoirs publics  de créer un environnement institutionnel et politique favorable au développement d'un système de production et de distribution des plants d'arbres fruitiers à travers des groupes ruraux.

3.5. Organisation du mémoire

Le présent mémoire est structuré en cinq chapitres, à savoir :

- le premier chapitre, qui introduit, présente le contexte de l'étude, sa problématique, ses objectifs et son importance;

- le deuxième chapitre, qui définit les concepts, présente le cadre théorique et passe en revue ce que les autres ont fait;

- le troisième chapitre, qui présente la méthodologie utilisée pour collecter et analyser les données;

- le quatrième chapitre, qui présente les résultats obtenus, ainsi que les différentes interprétations et discussions suscitées par ces résultats;

- le dernier chapitre, qui conclut, fait des recommandations aux parties prenantes et présente les limites de l'étude ainsi que les nouveaux axes de recherche.

CHAPITRE 4:   DEFINITIONS DES CONCEPTS, CADRE THEORIQUE ET REVUE DE LITTERATURE

Ce chapitre clarifie les concepts, présente le cadre théorique et passe en revue la littérature sur le sujet.

4.1. Définition des concepts

Il apparaît important dans ce chapitre de procéder à la définition de quelques concepts clés qui aideront à la compréhension du sujet traité. Il s'agit de : filière, acteurs, arbres agroforestiers, pépinières, groupes, techniques de propagations des plants.

4.1.1. Filière

De nombreux auteurs ont apporté des définitions au concept de filière qui apparaît sous plusieurs dénominations. En anglais on parle par exemple de « value chain », « market chain » pour faire référence à la notion de filière. Selon Madi (2009 : 13) la filière est un « mode de découpage et de représentation de l'appareil productif supposé partiellement décomposable et qui suppose de définir les bornes de transformation des produits ». Duteurtre et al. (2000 : 13) définissent la filière comme un « système d'agents qui concourent à produire, transformer, distribuer et consommer un produit ou un type de produit ». La filière est un moyen abstrait de se représenter les différentes étapes suivies par un produit donné du stade de la production au stade de la consommation, en passant par la transformation, le transport, la commercialisation (Dugue et al., 2006). Ces mêmes auteurs la définissent comme l'ensemble des agents économiques qui contribuent directement à la production puis à la transformation et à l'acheminement jusqu'au marché de réalisation d'un même produit. La filière est donc caractérisée premièrement par un produit (plants améliorés d'arbres fruitiers), deuxièmement par une suite d'opérations techniques, d'opérateurs (collecteurs de germoplasme, fournisseurs d'intrants, structure d'appui, pépiniéristes, intermédiaires, clients) et d'échanges du produit (contrats entre ces différents opérateurs permettant d'échanger le produit avec une contrepartie monétaire ou en nature (travail pour les membres)). La filière est enfin caractérisée par un territoire national, parfois régional, correspondant généralement aux zones de production et de commercialisation du produit au sein d'un pays (Dugue et al., 2006).

Dans cette étude, nous allons considérer la filière comme étant une suite d'opérations par laquelle passe le germoplasme, de la collecte (avec toutes les étapes d'identification et de récolte), multiplication en pépinière, canaux de distribution des plants et repiquage en champ.

4.1.2. Acteurs

En économie, les individus ou les groupes d'individus qui interviennent dans la production, l'échange, la transformation ou la consommation de produits sont appelés agents. Certains auteurs parlent aussi d'acteurs économiques (Duteurtre et al., 2000). Plusieurs catégories d'acteurs peuvent intervenir dans une filière et y apporter des contributions aussi différentes les unes des autres. Il peut y avoir des acteurs directs qui sont propriétaires du produit à un moment donné dans la chaîne, ce sont les producteurs et les commerçants ; les acteurs indirects qui interviennent dans le processus de production en tant que prestataires de service ou sources de financement ; les acteurs d'appui qui fournissent les accompagnements techniques aux opérateurs des filières en matière de formation, de conseil, d'information et l'Etat (Dugue et al., 2006).

Pour cette étude, la notion d'acteurs va s'étendre à tous ceux qui interviennent à partir de l'offre en germoplasme (fournisseurs en germoplasme) jusqu'à l'acquisition du plant par l'utilisateur final.

4.1.3. Arbre agroforestier

Un arbre agroforestier est toute espèce végétale arborescente et/ou ligneuse employée dans un système d'utilisation des terres (système agroforestier) pour résoudre un problème de production soit agricole, soit pastoral, soit encore sylvicole bien ciblé. Ce problème peut être :

- l'amélioration de la fertilité du sol (jachère améliorée et arborée) ;

- l'assainissement ou le drainage biologique du sol ;

- le contrôle de l'érosion du sol et des adventices ;

- la production fourragère, fruitière, médicinale, des épices et du bois, (Dondjang, 2006)

Pour l'ICRAF (2005), l'arbre agroforestier réfère à tout arbre utile susceptible de procurer la nourriture, l'abri, les médicaments, du fourrage, des revenus acceptables et l'énergie. Dans le cadre de cette étude, nous nous limiterons à quatre essences fruitières, à savoir Dacryodes edulis (Safoutier), Mangifera indica (Manguier), Persea americana (Avocatier) et Cola sp. (Kolatier).

4.1.4. Les pépinières

4.1.4.1. Définition

La loi n° 2001/014 du 23 Juillet 2001 relative à l'activité semencière au Cameroun dans son article 2, considère comme pépinière une « plantation et champs réservé à la production notamment des plants des arbres fruitiers, des cacaoyers, des palmiers à huile, des caféiers, des arbres ornementaux, des arbres forestiers et des légumes ». Pour le Bureau International du Travail (1990) une pépinière est un terrain où l'on fait pousser de jeunes végétaux en les protégeant et en les entourant de soins particuliers.  Les pépinières sont aussi des lieux où sont élevés les jeunes plants et entretenus jusqu'à un âge permettant leur transplantation et leur repiquage (Dictionnaire Hachette, Edition 2000). Elle produit généralement des plants destinés à l'afforestation et à la création des vergers.

4.1.4.2. Equipement des pépinières

En général l'équipement des pépinières varie en fonction du type de pépinières et de l'objectif de production des pépinières (Dondjang, 2006). Quelque équipement que l'on retrouve dans les pépinières :

- une piste d'accès carrossable en toute saison permettant d'approvisionner la pépinière en intrants et d'évacuer les différents extrants de la pépinière ;

- un point d'eau permanent nécessaire à l'arrosage des plants (puits, fontaine, cours d'eau permanent) ;

- une aire dévolue aux germoirs ;

- un magasin pour stocker le matériel de travail ;

- un bureau pour l'administration et l'archivage ;

- un parc à bois servant de source de matériel végétal ;

- une aire de transplantation des plants ;

- une aire de stockage des plants repiqués ;

- une clôture ;

- une ombrière;

- un hangar pour stocker, le substrat et pour l'acclimatation des plantules repiquées ;

- des châssis de propagation (propagateur d'enracinement) pour le bouturage ;

- des châssis de rééducation (châssis géant) pour la multiplication par marcottage.

4.1.5. Groupe

En général, Les pépiniéristes travaillent en groupe dans une pépinière. ICRAF (2008 : 32) définit un groupe comme étant « un ensemble de personnes qui décident volontairement de mettre leurs idées et moyens en commun afin de chercher des solutions aux problèmes communs, que les membres ne peuvent pas résoudre individuellement ». Le groupe fait référence à un rassemblement d'individus ou de personnes qui ont reçu ou qui se sont trouvés au moins un objectif à poursuivre en commun (Adamczewski, 2006).

Dans le cadre de cette étude, un groupe sera considéré comme un ensemble d'individu (pépiniéristes) qui travaillent au sein d'une même unité de production (pépinière) et qui ont pour but la production de plants.

4.1.6. Techniques de propagation des plants agroforestiers

La multiplication des plants se fait soit par la graine (multiplication sexuée), soit par bouturage, marcottage et greffage (la multiplication asexuée). La multiplication végétative ou asexuée est un ensemble de techniques qui consiste à faire une copie exacte du génome de la plante mère pour la perpétuer dans de nouveaux individus (ICRAF, 2003). Ceci parce que les végétaux, possèdent au départ des cellules méristématiques indifférenciées. Ces cellules peuvent se différencier par la suite pour constituer les divers organes nécessaires pour former une nouvelle plante. Ainsi, un morceau de tige, de racine ou de feuille peut se développer pour former une nouvelle plante contenant exactement les mêmes informations génétiques que la plante initiale. Le choix de l'arbre à multiplier est souvent orienté par les caractères comme la taille de l'arbre, la grosseur et le goût des fruits, l'abondance et la régularité de la production. La multiplication végétative utilise les techniques telles que le bouturage, le marcottage et le greffage.

- Le bouturage

Les boutures sont des morceaux de plantes coupés possédant au moins un noeud. Diverses parties de la branche peuvent servir de bouture : tiges, racines, feuilles. Le bouturage consiste à prélever des boutures sur une plante mère et à induire la formation des racines dans des conditions favorables afin qu'elles deviennent des plants indépendants et identiques en tous points à la souche (Mapongmetsem, 1994).

- Le marcottage

Cette technique de multiplication, analogue au bouturage, présente sur ce l'avantage que les rameaux ne sont détachées de la plante mère qu'après l'apparition de racines. Le marcottage repose sur la capacité des rameaux d'une plante ou d'un arbre mis en contact avec un substrat d'enracinement, d'émettre des racines et de pouvoir être indépendant lorsqu'ils sont séparés du pied mère (Mapongmetsem, 1994 ; Kengue, 2001).

- Le greffage

Le greffage est le procédé par lequel deux pièces de tissus vivant de plantes sont connectées, assurant ainsi leur union au cours de la croissance et du développement comme une seule plante. C'est la technique idéale lorsqu'un seul génotype ne permet pas de réunir tous les caractères recherchés, tels que la résistance aux nématodes du système racinaire ou un rendement élevé des parties aériennes (Mapongmetsem, 1994).

Les techniques de propagations recommandées de chaque espèce étudiées sont présentées dans le tableau 1.

Tableau 1 : Techniques de propagation recommandées par espèce

Espèce

Nom commun

Technique de propagation recommandée

Bouturage

Marcottage

Greffage

Dacryodes edulis

Safoutier

x

x

 

Cola acuminata

Kolatier

x

x

x

Mangifera indica

Manguier

 

x

x

Persea americana

Avocatier

 
 

x

Source : ICRAF (2003)

4.2. Cadre théorique

L'étude s'appuie sur l'approche filière et l'analyse « Strengths Weaknesses Opportunities Threats » (SWOT). L'approche filière sera utilisée pour : identifier et caractériser les acteurs impliqués dans la filière, déterminer les relations entre les acteurs et leurs fonctions dans la filière  et enfin déterminer les flux de la filière. L'analyse SWOT sera utilisée pour déterminer les opportunités et les contraintes de la filière.

4.2.1. Approche filière

L'analyse économique par filière renvoie à une analyse de l'organisation, à la fois sur le plan linéaire et complémentaire, du système économique d'un produit. L'approche filière est relativement récente dans l'étude économique. Elle a commencé à percer dans les domaines agricoles dans les années 70. Le concept d'analyse de filière a longtemps été utilisé en France pour les problèmes d'économie industrielle. Puis il a été transposé dans le domaine agricole et ensuite aux projets d'aide aux pays en développement (Terpend, 1997). L'approche filière est une méthodologie d'analyse de filière qui prend comme point de départ le repérage des contours de la filière, de manière à avoir une vue d'ensemble des flux de biens, des agents économiques impliqués et de leurs relations mutuelles (Bockel et Tallec, 2005). Elle permet d'identifier les acteurs, les produits, les opérations et d'analyser les mécanismes de régulations des relations entre acteurs et les types d'organisations de la filière (Dem et Touré, 2007). L'approche filière est une méthode d'analyse technique et économique des circuits commerciaux. Elle permet de mieux comprendre les stratégies des acteurs, les mécanismes de structuration des prix, d'identifier et de caractériser les contraintes liées au commerce d'un produit, afin de concevoir des actions pour lever ces contraintes (Duteurtre et al., 2000). La filière se rapporte non seulement aux mécanismes d'ajustement des flux des facteurs et des produits, mais également à l'ensemble des agents qui concourent à la formation et au transfert des produits jusqu'au consommateur final (Malassis et Ghersi, 1992).

Duteurtre et al. (2000) reconnaissent quatre phases à l'analyse d'une filière. Ces phases sont résumées dans le tableau 2 :

Tableau 2 :  Les méthodes d'analyse des filières

Phase

Objectifs

Méthode de collecte de l'information

1. Délimitation de la filière

- Identification des acteurs et des fonctions

- Estimation des prix et des quantités

- Construction du graphe de la filière

- Construction d'une carte des flux

- Bibliographie

- Enquêtes préliminaires (entretiens ouverts)

2. Typologie des acteurs

Analyse des stratégies

- Enquêtes systématiques auprès d'un échantillon d'acteurs

3. Analyse comptable

Analyse des revenus et des marges ; répartition de la valeur ajouté et de l'accumulation de capital

-Relevés des prix sur les marchés

-Etudes des comptabilités d'acteurs

4. Analyse de l'organisation

Compréhension des relations entre acteurs et des règles qui régissent ces relations

- Histoire de vie

- Entretiens ouverts auprès des personnes ressources

Source : Duteurtre et al. (2000 : 15)

Une analyse de la filière tient obligatoirement compte de tous ces aspects, mais en fonction des objectifs de l'étude, l'accent peut être mis sur certaines étapes (Madi, 2009).

La présente étude ayant pour but la description et l'analyse du fonctionnement de la filière plants améliorés d'arbres fruitiers, nous proposons de mettre principalement l'accent sur la délimitation de la filière, la typologie des acteurs et l'analyse de l'organisation. L'analyse comptable ne sera pas prise en compte dans cette étude.

4.2.1.1. Délimitation de la filière

Cette phase consiste à définir l'objet d'étude et à en tracer les principaux contours. De façon à préciser les produits retenus dans l'étude, à délimiter la hauteur de la filière, son épaisseur et sa délimitation géographique ou spatiale Duteurtre et al. (2000).

Concernant le produit étudié, déterminer s'il s'agit d'un produit de rente (destiné essentiellement à la commercialisation que ce soit à l'export que sur le marché intérieur, ou d'un produit vivrier c'est à dire consommé dans un village ou plus largement dans le pays. Est-ce un produit brut, semi-transformé ou transformé ? L'objet de l'étude est un ensemble de produit semi-transformé destiné à être utilisé comme matière primaire pour les filières fruits, il s'agit des plants améliorés de Dacryodes edulis, Mangifera indica, Persea americana et Cola sp.

Délimiter la hauteur de la filière revient à déterminer les fonctions qui vont être prises en compte dans l'étude. Pour la présente étude, nous retenons la fourniture de germoplame, la production et la commercialisation des plants améliorés.

L'épaisseur est la prise en compte des activités des opérateurs de la filière dans leur ensemble. Duteurtre et al. (2000) s'appuient sur le fait que les acteurs impliqués dans une filière donnée interviennent aussi dans d'autres filières. L'espace géographique est le Grand-Sud Cameroun.

4.2.1.2. Typologie des acteurs

La typologie permet d'identifier et caractériser les acteurs d'une filière. Elle réfère à l'étude de leurs stratégies au sein de la filière pour atteindre chacun leurs objectifs (Duteurtre et al., 2000). L'identification des agents de la filière est peu dissociable de l'identification des flux et des opérations (Madi, 2009). Terpend (1997), classe les acteurs du processus de commercialisation en trois grandes catégories notamment les opérateurs privés directs, les opérateurs privés indirects et les opérateurs publics. Les opérateurs privés directs sont composés des producteurs, des commerçants, des transporteurs, des transformateurs et des consommateurs ; ils interviennent directement dans la filière. Pour chaque opérateur, il sera nécessaire de détailler précisément leurs activités et leurs stratégies. Duteurtre et al. (2000) identifient six types d'acteurs dans l'analyse de la filière:

- les détaillants qui sont des opérateurs qui vendent directement au consommateur final du produit ;

- les grossistes, qui sont les intermédiaires entre les producteurs et les détaillants. Certains d'entre eux peuvent être spécialisés dans des fonctions de collecte et revente des produits à des grossistes qui les revendent aux détaillants. Il peut exister des cas de superposition des fonctions de grossiste et détaillant, ou même de producteur et grossiste voire détaillant;

- les transporteurs assurent un service de transport. Ils peuvent aussi être impliqués dans des opérations d'achat et de revente ;

- les courtiers sont des intermédiaires qui réalisent des services de tri et de mise en liaison grossiste-producteurs ;

- les producteurs, qui constituent le premier maillon de la chaîne de commercialisation et ;

- les consommateurs sont les utilisateurs finaux du produit.

La typologie nous permettra de catégoriser les acteurs de la filière plants améliorés d'arbres fruitiers.

4.2.1.3. Analyse de l'organisation

D'après Madi (2009) cette étape consiste à déterminer le degré d'intégration verticale : de la matière première au produit fini, à faire un bilan sur les organisations professionnelles au niveau des différents stades de la filière. En plus des acteurs, il faut prendre en compte leurs logiques de fonctionnement et de comportement, leurs modes de coordination ainsi que leurs volontés de valoriser leurs activités.

Dans une filière, il existe trois formes de coordination : la coordination verticale, la coordination horizontale et la coordination dans le temps. Pour cette étude, seules les deux premières formes seront envisagées. Selon Moustier et al. (1999), la coordination verticale désigne la relation qui peut s'établir entre des opérateurs ayant des fonctions différentes (comme un accord entre un producteur et un commerçant pour la vente d'un produit). Il s'agit donc ici de voir si les échanges sont basés sur des contrats ou des relations plutôt privilégiées (aspect plus informel), si les interventions sont négociées (ou pas) pour la fixation des prix. On cherchera à savoir si les relations de confiance sont nécessaires pour que la filière devienne performante. Audette et al. (1995) parle de coordination horizontale lorsque les opérateurs travaillent dans une même activité (par exemple avec la formation d'une organisation de producteurs qui permet une entente pour une vente groupée ou une association de consommateurs). Les formes de coordination horizontale permettent de renforcer la cohésion mutuelle à un même niveau dans un circuit de commercialisation d'un produit (Nya, 2008). Pour Duteutre et al. (2000), dans l'analyse organisationnelle d'une filière, il faut prendre en considérations deux éléments. Les acteurs du jeu et les institutions qui désignent les règles du jeu entre acteurs. La typologie d'une entreprise revient à déterminer sa taille, la technologie utilisée, ses stratégies et ses modalités d'exercice du pouvoir. Pour les associations ou groupements, le statut juridique, les objectifs et le budget sont des éléments à prendre en compte. Les réseaux d'acteurs ont souvent une base ethnique, familiale, linguistique ou religieuse. Les mêmes auteurs relèvent au niveau de la typologie des institutions : la structure des marchés, les contrats oraux ou écrits, pérennes ou éphémères, les relations de pouvoir, les règlementations publiques, les conventions de qualité.

4.2.2. L'analyse Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats (SWOT)

Encore appelée analyse Forces, Faiblesses, Opportunités et Menace (FFOM), l'analyse SWOT combine l'étude des forces et des faiblesses d'une organisation, un territoire, un secteur, avec celle des opportunités et menaces de son environnement (Schmitt, 2005). Agbaka et al. (2007) relèvent que c'est un outil particulièrement adapté dans le cas d'un processus de planification stratégique. Elle permet d'analyser l'environnement interne et externe d'une organisation ou d'une filière, dans le but d'identifier des stratégies de développement pour l'avenir. Les forces et faiblesses ou facteurs internes sont liées à l'environnement interne de la filière tandis que les opportunités et menaces ou facteurs externes sont liées à l'environnement externe. Schmitt (2005) rappelle qu'en plus de permettre l'identification des axes stratégiques à développer, cette analyse peut servir pour vérifier que la stratégie mise en place constitue une réponse satisfaisante à la situation décrite par l'analyse. Elle peut être utilisée en évaluation ex-ante pour définir les axes stratégiques ou en vérifier la pertinence ; et ex post pour vérifier la pertinence et la cohérence de la stratégie ou du programme, a fortiori si cet exercice n'a pas été fait lors de leur élaboration. Le tableau 3 présente une adaptation de la représentation de l'analyse SWOT de Schmitt.

Tableau 3 : Représentation de l'analyse SWOT.

Environnement interne

forces

faiblesses

Environnement externe

opportunité

menaces

 

utile pour atteindre les objectifs

néfaste pour atteindre les objectifs

Source : Adapté de Schmitt, 2005

4.3. Revue de la littérature

4.3.1. Brève présentation des espèces choisies pour l'étude

4.3.1.1. Dacryodes edulis (safoutier)

Dacryodes edulis est un arbre originaire d'Afrique centrale et du Golfe de Guinée. Son aire de répartition naturelle exacte est mal connue parce qu'il est fort cultivé et naturalisé. C'est une espèce de la famille des Burseraceae présente dans presque tous les systèmes agroforestiers de la région et particulièrement dans les agroforêts à base de cacao et de café et les jardins de case (Sonwa et al., 2002). Il s'adapte très facilement et se trouve en forêt pluviale sempervirente, en forêt galerie et dans les marais. Il pousse depuis le niveau de la mer jusqu'à des altitudes de 1000 m, et depuis les régions à forte pluviosité sur les versants du Mont Cameroun jusqu'aux régions à mousson, qui ont pendant quatre fois par an des précipitations mensuelles inférieures à 50 mm (Tabuna et Kayitavu, 2009). La pulpe ramollie du safou est largement consommée par les populations. Cette pulpe du safou contient des éléments nutritifs (acide gras, acides aminés, vitamines et sels minéraux (SCUC, 2006). Son intérêt économique repose sur la vente des fruits dans les marchés ruraux et urbains de la région de l'Afrique centrale. Le safoutier se multiplie naturellement par voie générative et de façon végétative par bouturage et marcottage.

Photo 1 : Marcottes de Dacryodes edulis dans une pépinière

Photo 2 : Marcotte de D. edulis de 3 ans en production dans un jardin

4.3.1.2. Cola sp. (kolatier)

Le genre Cola fait partie de la famille des Sterculiaceae. L'espèce Cola acuminata encore appelée "kola bafia", est spontanée dans les forêts du Centre et du Sud Cameroun et y est en même temps cultivée. Cola anomala, appelé "kola bamiléké", est cultivé dans les régions du Nord-ouest, de l'Ouest et dans le département de la Manyu. Cola nitida, appelé "kola haoussa", est cultivé dans les régions du Sud-ouest, Littoral, Centre et Sud (Nkongmeneck, 1985). Les feuilles, les rameaux, les fleurs, les écorces, les fruits et les follicules sont utilisées pour préparer les toniques médicinales contre la dysenterie, la toux, la diarrhée, le vomissement et les douleurs de poitrine. Les noix de kola sont aussi utilisées comme source d'alcaloïdes dans les préparations pharmaceutiques et contiennent deux alcaloïdes, la caféine et la théobromine, qui sont des bons stimulants pour lutter contre la fatigue, supprimer la soif et la famine, stimuler la faculté intellectuelle (Opeke, 1992). En plus du bois de chauffage, le kolatier fournit des planches pour la menuiserie et des cure-dents. Les graines du kolatier germent facilement et l'espèce se greffe facilement.

Photo 3 : Plants de Cola sp. greffé dans une pépinière

4.3.1.3. Mangifera indica (Manguier)

Le manguier est une Anacardiaceae originaire d'Inde et de Birmanie. C'est une espèce de basse et moyenne altitudes des climats tropicaux qui exige pour sa croissance un environnement ensoleillé, chaud et à l'abri des vents forts ; les sols sablo-limoneux profonds et bien drainés. La mangue est l'un des fruits les plus riches en carotène et vitamine A et C. Grâce à ses propriétés anti oxydantes, la mangue fait partie des fruits recommandés pour lutter efficacement contre le vieillissement cellulaire (FAO, 1982). Ses fibres aident à lutter contre la paresse intestinale, son écorce pour soulager les maux de gorge. Les différentes techniques de greffage ont été testées avec succès sur cette espèce, cependant, la greffe par approche est celle qui est la plus utilisée.

Photo 4 : plants de M. indicadans une pépinière

Photo 5 : M. indica dans un champ vivrier

4.3.1.4. Persea americana (avocatier)

L'avocatier est une Lauraceae d'origine tropicale qui s'adapte parfaitement à des climats subtropicaux à hivers doux. Elle supporte peu le froid. La culture de l'avocatier réussit mieux le long du littoral. L'altitude retarde la maturation des fruits. Les vents forts et desséchants sont à craindre non seulement pour la chute prématurée des fruits, mais aussi pour des dégâts sur feuillage et bois. L'espèce est valorisée pour la pulpe oléagineuse de ses fruits largement consommés et vendus dans presque toute la zone intertropicale et ses nombreux usages en pharmacopée traditionnelle. Les principaux modes de reproduction sont le semis et le greffage.

 
 

Photo 6 : P. americana dans une pépinière

Photo 7 : Fruits de P. americana dans un verger

4.3.2. Les systèmes de production et de commercialisation du matériel de plantation des arbres

4.3.2.1. Les systèmes de production de plants d'arbres fruitiers

On distingue sur le marché camerounais des plants améliorés d'arbres fruitiers, plusieurs types de producteurs : les pépinières institutionnelles et les pépinières privées

Les pépinières institutionnelles : on distingue dans cette catégorie des pépinières gouvernementales et non gouvernementales. S'agissant des pépinières gouvernementales, l'Etat dans le cadre du programme `Fruit' de l'Institut de Recherche Agricole pour le Développement (IRAD), à créé quelques pépinières de production de plants fruitiers dans certaines régions du pays (Yaoundé, Njombé, Foumbot, Kismatari). En raison des difficultés financières, seules les pépinières de Njombé et de Kismatari restent opérationnelles à ce jour. Des ONG, spécialisées dans le développement rural disposaient parfois de leurs propres pépinières ; c'est le cas du Service d'Appui aux Initiatives Locales de Développement (SAILD).

Les pépinières privées : on retrouve dans cette catégorie des pépinières appartenant aux anciens agents de l'IRAD et les pépinières encadrées par les institutions non gouvernementales comme le SAILD ou encore des centres de recherche internationales telle que l'ICRAF. Les pépinières appartenant aux anciens agents de l'IRAD se sont développées suite à la fermeture des pépinières de l'IRAD évoquées plus haut. Ces pépinières exercent leur activité surtout dans les anciennes zones d'implantation de l'IRAD afin de répondre à une demande toujours existante. Elles associent parfois aux espèces fruitières, des plants de palmier à huile ou de bananier plantain. Quant aux pépinières encadrées par les institutions, l'on en distingue plusieurs, surtout en zone rurale. L'ICRAF par exemple, encadre près de 250 pépinières villageoises dans le cadre de son programme de recherche en domestication des arbres fruitiers locaux et plantes médicinales.

A côté des types de producteurs évoqués plus haut, il existe également un autre groupe de pépiniéristes spécialisés dans la vente à la sauvette ou ambulante de plants fruitiers de semis conditionnés dans des pots plastiques et semblables aux plants sélectionnés. On les retrouve le long des grands axes routiers et dans les marchés des villes comme Yaoundé, Bafoussam, Bamenda, Douala,... Ils réussissent parfois à vendre ces plants de semis aux prix de plants sélectionnés à des acheteurs non avertis sur la qualité des plants d'arbres fruitiers. Les études de Mfoumou (2001) ont montré que les pépinières institutionnelles comme celles du SAILD réalisaient parfois 20 000 plants par an, sans doute à cause de la crédibilité et de la notoriété dont ils peuvent jouir dans ce secteur d'activité. Sur le plan technique, en dehors des pépiniéristes encadrés par l'ICRAF qui pratiquent les techniques de marcottage ou de bouturage, les autres offreurs de plants améliorés d'arbres fruitiers n'utilisent que les techniques de greffage pour produire les plants. C'est ce qui explique l'absence chez ces derniers de plants améliorés de safoutiers dont le taux de réussite en greffage est plutôt faible.

4.3.2.2. Stratégies commerciales des producteurs

Les offreurs actuels de plants d'arbres fruitiers proposent sur le marché, une variété d'espèces d'arbres fruitiers, aussi bien exotiques (avocatiers, manguiers, orangers, mandariniers, citronniers...) que locales (safoutiers, kolatiers, mangues sauvages, njansang...).

Les prix de ces plants varient en fonction de la technique utilisée et du stade de développement de la plante. Ainsi, les plants améliorés d'arbres fruitiers greffés varient entre 1000 et 1500FCFA, les plants marcottés se vendent entre 2000 et 3000FCFA ; les plants bouturés entre 1500 et 2000FCFA, et les plants issus de semis se vendent entre 500 et 800FCFA.

En dehors du SAILD qui communiquent à travers les presses spécialisées en agriculture comme « la Voix du Paysan », et parfois les radios locales, la communication sur les arbres fruitiers améliorés est hors média. Cette communication se fait à travers l'exposition des plants sur le point de vente, surtout lorsque le pépiniériste se trouve en bordure d'un axe routier, les comices agro-pastoraux, des petites plaques publicitaires et le « bouche à oreille ». Les ONG qui encadrent les pépiniéristes les assistent parfois dans la commercialisation de leur produit par l'information et la prise de commandes auprès des élites et des potentiels clients.

Rendu au terme de ce chapitre, nous avons clarifié les concepts, posé les bases théoriques et fais la revue de la littérature. Cette étude repose sur la théorie de l'approche filière et l'analyse SWOT. La description de la démarche méthodologique de cette étude est l'objet du chapitre 3.

CHAPITRE 5: METHODOLOGIE

Ce chapitre présente la démarche méthodologique, qui nous servira de fil conducteur pendant cette étude. Il justifie le choix des espèces, des zones et des sites d'étude et les présente. Ensuite, décrit la collecte des données, le processus d'échantillonnage et d'analyse des données.

5.1. Choix des espèces

Les groupes impliqués dans la domestication des arbres ont la particularité de produire une diversité d'espèces aussi bien exotiques que locales. Cependant, de par nos ressources (temps, moyen matériel et financier, etc.) limitées et pour des besoins de comparaison, nous avons concentré notre étude sur quatre espèces, dont deux essences exotiques (le manguier (Mangifera indica) et l'avocatier (Persea americana)) et deux essences locales (le safoutier (Dacryodes edulis) et le kolatier (Cola acuminata)).

Ces espèces ont étés choisies pour les raisons suivantes :

- Elles (Dacryodes edulis et Cola acuminata) rentrent dans le sillage des espèces fruitières et médicinales à domestiquer par l'ICRAF d'après la prioritisation faite en Afrique du Centre et de l'Ouest (Franzel et al., 1996) ;

- Les populations attachent une certaine importance à ces espèces à cause de leur valeur économique, nutritionnelle et médicinale ;

- Les plants améliorés de ces espèces sont fortement demandés et désirés par les clients des pépinières (Tadjo, 2008) ;

5.2. Choix et présentation de la zone d'étude

Dans le cadre de cette étude, le choix de la zone d'étude a été conditionné par le choix des espèces à étudier. La présente étude a été ainsi réalisée dans le grand-sud du Cameroun qui est constitué, des régions du Centre, de l'Ouest, du Nord-ouest, du Sud-ouest, du Littoral, du Sud et de l'Est. C'est dans cette zone que se situent la quasi-totalité des groupes impliquées dans la domestication et encadrées par l'ICRAF, et que les activités de production et d'intégration en champs des espèces choisies sont plus importante.

Cette zone comprend trois des cinq zones agro-écologiques délimitées par l'IRAD en 2005. Il s'agit de la zone humide à pluviométrie monomodale (Sud-ouest et Littoral), la zone humide à pluviométrie bimodale (Centre, Sud et Est) et la zone des hautes terres de l'Ouest (Ouest et Nord-Ouest). Le tableau 4 présente brièvement ces zones.

Tableau 4 : Caractéristiques de la zone d'étude

Caractéristiques

Zone humide à pluviométrie monomodale

Zone humide à pluviométrie bimodale

Zone des hauts plateaux de l'ouest

localisation géographique

4°- 6°30 N 8°30-10° E.

Altitude : plus de 1500m

2°- 4° N

10,5°-16,2° E

Altitude moyenne : 300 à 700 m

5°-7° N

9°50-11° E

Altitude : 800 à plus de 1800 m

relief

Pente volcaniques, Montagne, sédiment le long des côtes

Plateau

Relief de montagne accidenté

climat

Equatorial chaud et humide.

Saisons peu différenciées

Précipitations : 4 000 mm (0 à 1 mois sec)

Température de 25°C

Subéquatorial Congo-guinéen

Quatre saisons Pluviométrie 1500 à 2000 mm sur 10 mois

Température de 23 à 27°C

Tropical montagneux de style subéquatorial

2 saisons (2 à 4 mois secs).

Précipitation : 1500-2600 mm.

Température : 20°C

végétation

Mangrove à palétuviers (rouges et noirs).

Forêt dense sempervirente Foret dense humide semi-décidue à Sterculiaceae et Ulmaceae

Forêts galeries et forêts de raphia dans les bas-fonds. Strate herbacée à Pennisetum purpureum et Imperata cylindricum

sol

Sols ferralitiques sableux à sablo argileux

Sols ferralitiques, rouges et argileux profonds et riches en matière organique.

Sols ferralitiques rouges formés sur basalte

Source : Moudingo (2007)

5.3. Les Sites d'étude

Les sites d'études sont choisis sur la base du nombre de groupes impliqués dans la domestication des arbres. De ce fait et compte tenu de la représentativité agro-écologique, nous retenons la région du Nord-ouest et de l'Ouest pour les Hauts-Terres de l'Ouest, la région du Centre pour la zone de forêt humide à régime pluviométrique bimodal et la région du Sud-ouest pour la zone de forêt humide monomodale. La figure 1 présente les sites d'études dans les régions choisies.

Région du Centre

Région du Sud-ouest

 

Région de l'Ouest et du Nord-ouest (Haut-plateau de l'Ouest)

 

Figure 1 : Sites d'étude

5.4. Collecte des données et outils de collecte

Pour mener à bien cette étude, deux types de données ont été collectés à travers plusieurs sources d'information: les données primaires et les données secondaires.

5.4.1. Les données secondaires

Elles ont été obtenues à partir des sources d'information telles que les bibliothèques de l'ICRAF, de la FASA, les publications de l'ICRAF, les bibliothèques personnelles de notre superviseur et encadreur. Quelques sites de recherches sur Internet ont également servi de sources d'information.

5.4.2. Les données primaires

Elles ont été collectées lors des rencontres avec les différents intervenants de la filière via des entretiens et des questionnaires.

5.4.2.1. Population d'étude

La population objet de cette étude est constituée de l'ensemble des acteurs qui interviennent dans la filière plants améliorées. Les fournisseurs d'intrants (germoplasme et matériel de pépinière), les groupes de pépiniéristes, les utilisateurs de plants, les prestataires de services, les structures d'encadrement et d'appui.

5.4.2.2. Echantillonnage

Dans le cadre de cette étude, l'échantillonnage stratifié à deux degrés a été utilisé pour le choix les groupes de pépinières à enquêter.

Dans un premier temps, il consistait à choisir deux Organisations Relais (OR) dans chaque région du site d'étude. Comme critère de choix nous avons utilisé le nombre de groupes de pépiniéristes par OR. Ce critère nous a permis de retenir les OR suivantes : PROWISDEV et RARC (Nord-ouest) ; PIPAD et GIC PROAGRO/APADER (Ouest) ; CIMAR et FOEPSUD (Sud-ouest) ; GICAL et la zone d'Akonolinga (absence d'organisation relais et l'ICRAF collabore directement avec les groupes de pépiniérites), pour la Région du Centre.

Au deuxième degré nous avons tout d'abord établi une liste des groupes de chaque OR présélectionnée, qui produisent au moins une espèce exotique et une espèce locale parmi les quatre espèces étudiées. Puis, nous avons tiré de manière successive et sans remise 04 groupes de la liste de chaque OR. Ainsi nous avons obtenu 32 groupe, tel que présenté dans le tableau 5.

Tableau 5 :  Groupes retenues par région et par OR

Région

Organisation relai

Groupes

Centre

GICAL

TRESOR

GRAFONE

GICER

JAAL

AKONOLINGA

KOMEFEG

FACK-SI-OBE

SANGOULA

GIC PROMAM « 1 »

Nord-ouest

PROWISDEV

NUKON EBEN

MBEN KOP

NYANECK NURSERY

KUEBIT NURSERY

RARC

·GREEN CARE NURSERY

RARC

NKUM KOP NURSERY

TATUM NURSERY

Ouest

PIPAD

GIC PANGNGURTBON

GIC APOL

JAPIE

GIC DYNAN

GIC PROAGRO(14)

et

APADER(24)

PEPINIERE PILOTE

PRAC

GIC AESON

PAGROPABA

Sud-ouest

CIMAR

RURAL RESOURCE CENTRE

YOUNG FARMERS

JACVCE

SAFE CIG

FOEPSUD

GOOD FRIENDS LIVESTOCK FARMERS

DEVELOPMENT IN CAMEROON

BAFOR CIG

BAFUT SOCIAL FARMERS GROUP

Source : Adapté des rapports du projet FIDA

En plus des 32 groupes de pépiniéristes et les 8 OR, un corpus constitué des autres intervenants de la filière a été construit de manière progressive à partir des informations recueillies auprès des pépiniéristes et des personnes ressources des OR que nous avions déjà enquêtés (méthode boule de neige). L'accent était mis sur la diversité des catégories d'acteurs. Ainsi notre échantillon est constitué de :

- 32 groupes et les 8 OR choisies précédemment ;

- 24 utilisateurs de plants ;

- 4 structures d'appui ou d'encadrement ;

- 5 producteurs agricoles fournisseurs de germoplasme.

5.4.2.3. Outils de collecte des données

Deux types de questionnaires ont étés utilisés :

- le questionnaire adressé aux pépiniéristes contenait aussi bien des questions ouvertes que fermées. Il a été testé à Ngenlikok auprès d'un groupe et modifié par la suite. Il a été administré en anglais aux pépinières du Nord-ouest et du Sud-ouest et en français à ceux du centre et de l'Ouest.

- le questionnaire adressé aux utilisateurs contenait aussi des questions ouvertes et fermées.

Les autres acteurs de la filière ont été enquêtés à travers un guide d'entretien, qui contenait un ensemble de thématiques sur lesquelles chaque acteur devait se prononcer. Le tableau 6 résume les techniques et les outils de collecte de données utilisés dans cette étude.

Tableau 6 : Méthode de collecte des données par objectif

Objectifs spécifiques

Informations recherchées

Outils de collecte

Populations cibles

Identifier et caractériser les acteurs de la filière

-les intervenants dans la filière

- leurs natures

-principales activités réalisés

-niveau d'intervention

-leurs effectifs

-questionnaires

-revue documentaire (publications et rapport de l'ICRAF et mémoire des étudiants, etc.)

Toutes les parties prenantes (fournisseurs, groupe de pépiniéristes, clients, prestataire de service, structures d'encadrement et d'appui)

Déterminer les relations entre les acteurs et leurs fonctions dans la filière

-le rôle des différents acteurs

- nature des relations existants entre les différents acteurs (relation concurrentielles ou de collaboration, appui, pouvoir de contrôle et de négociation ; régulateur)

-l'importance et de l'influence de chaque partie prenante

-revue documentaire

-guide d'entretien

-questionnaire

Toutes les parties prenantes (fournisseurs, groupe de pépiniéristes, clients, prestataire de service, structures d'encadrement et d'appui)

Déterminer les flux de la filière

- les quantités de plants produits et vendu

- les quantités d'intrant (matériel de pépinière et germoplasme) entrant dans la filière

-flux de connaissances

-questionnaire

-revue documentaire

-groupe de pépiniéristes

- structure d'encadrement (ICRAF et OR)

Déterminer les contraintes et les opportunités de la filière

- les facteurs internes positifs (forces) de la filière

- les facteurs internes négatifs (faiblesses) de la filière

-les facteurs externes positifs (opportunités) de la filière

- les facteurs externes négatifs (menaces) de la filière.

-guide d'entretien

-revue documentaire

Toutes les parties prenantes (fournisseurs, groupe de pépiniéristes, clients, prestataire de service, structures d'encadrement et d'appui)

5.5. Analyse des données

Les données collectées dans cette étude sont de deux types : qualitatives et quantitatives. Les données quantitatives ont été regroupées puis insérées dans Excel et transposées dans le logiciel SPSS (Statistical Package for Social Sciences) 12.5 pour analyse. L'analyse des données qualitatives a été effectuée par une technique d'analyse de contenu du discours de l'enquêté(e). En vue de réaliser les objectifs spécifiques de cette étude, la méthode qui a été retenue est celle des analyses thématiques. Les analyses thématiques essaient principalement de mettre en évidence les représentations sociales ou les jugements des enquêtés à partir d'un examen de certains éléments constitutifs du discours.

Dans ce chapitre il était question de décrire la démarche méthodologique utilisée pour réaliser cette étude. Les données primaires ont été collectées dans quatre régions et sur un échantillon de 73 acteurs (les délégués des pépinières, les coordonnateurs d'OR, les personnes ressources des structures d'appui et d'encadrements, les utilisateurs de plants et les producteurs agricoles fournisseurs de germoplasmes). Les données ainsi collecté ont été analyse dans le logiciel SPSS. Les résultats obtenu seront présentés, analysés et discutés au chapitre 4.

CHAPITRE 6:   RESULTATS : PRESENTATION, ANALYSE ET DISCUSSION

Ce chapitre présente les résultats obtenus après analyse des données. Il est organisé en fonctions des objectifs spécifiques à atteindre. Les différentes parties traitent respectivement de l'identification et de la caractérisation des acteurs de la filière, des relations qui existent entre ces derniers et leurs fonctions dans la filière, des flux de la filière et de la détermination des opportunités et des contraintes de la filière.

6.1. Identification et caractérisation des acteurs de la filière

6.1.1. Identification des acteurs

Lors de cette étude trois principales catégories d'acteurs directs de la filière `plants améliorés d'arbres fruitiers' ont été identifié. Il s'agit, des fournisseurs d'intrant, des pépiniéristes (groupes) et des utilisateurs de plants.

- Les fournisseurs d'intrants sont des fournisseurs de matériel végétal de base (germoplasme) et des fournisseurs de matériels de pépinière tels que les sachets, les plastiques, les arrosoirs, les couteaux, le sécateur.

- Les pépiniéristes, qui peuvent être des individus, appartenir a des groupes ou alors a des institutions ;

- Les utilisateurs de plants constituent le dernier maillon de la filière.

Les acteurs indirects sont constitués des structures d'encadrement et d'appuis (financier, matériel, en formation) et des prestataires de services.

6.1.2. Caractéristiques socioéconomiques des acteurs

6.1.2.1. Caractéristiques socioéconomiques des groupes

Pour caractériser les groupes de pépiniéristes, nous avons utilisé les critères tels que le statut du groupe, le nombre d'années d'expérience et le nombre d'employés permanents.

Le statut du groupe nous renseigne sur la forme légale qu'a un groupe de pépiniériste. Le prochain paragraphe présente les différents statuts des groupes de pépiniéristes enquêtés.

- Statut des groupes

Sur les 32 groupes enquêtés, 88 % ont un statut de Groupe d'Initiative Commune (GIC). Six pourcent seulement sont des associations. Et 3 % sont des ONG, tandis que les trois autres pourcents sont des projets. En dépit d'appartenir à un groupe les pépinières sont très dépendantes du délégué du groupe. Quatre vingt cinq pourcent des délégués de groupes affirment que ceci est dû à un manque de dynamisme des membres. Essomba (2005), n'est pas du même avis, il pense que cella est le fruit d'une attitude de confiscation de la pépinière par les leaders. Pour lui, il semble exister clairement une confusion entre pépinière communautaire et activité personnelle. La gestion est centralisée sur eux et ceci crée un effet de compression ou de frustration de la part des autres membres du groupe.

L'habilité des pépiniéristes pourrait augmenter avec le nombre d'années de pratique de l'activité. Il est donc important de s'interroger sur l'expérience des groupes dans la pratique des techniques de multiplications végétatives.

- Nombre d'années d'expérience

La figure 2 répartit les groupes en fonction du nombre d'années d'existence. Elle Indique que, 76 % des groupes existent depuis moins de 6 ans. Elles sont dans la phase expérimentale, qui est la première phase des quatre phases d'évolution des pépinières développé par Kana et al. (2007). C'est la période initiale d'implantation de la pépinière. La préoccupation centrale étant d'initier les membres du groupe aux techniques de multiplication des espèces. Les plants produits en pépinières sont distribués aux membres et le surplus peut être vendu. Le groupe n'a pas une autonomie de gestion car son fonctionnement est quasiment dépendant du centre de recherche et/ou des partenaires techniques locaux Kana et al. (2007). Dix huit pourcent ont plus de 12 ans d'existence et sont dans la phase de développement. A ce stade, les membres du groupe ont acquis une certaine maîtrise des techniques de production et de culture des espèces à domestiquer.

L'objectif est de procéder à une large diffusion du matériel végétal produit. Le groupe devra par conséquent mobiliser des moyens financiers, matériels, et humains pour produire et vendre ses produits Kana et al. (2007).

Figure 2 : Répartition des pépinières en fonction du nombre d'expérience

En générale, les groupes ont un nombre moyen d'années d'existence de 6 ans. Cependant on remarque que cette moyenne est plus élevée à l'Ouest (9#177;3) et au Nord-ouest (7#177;2), que dans les régions du Centre (5#177;2) et du Sud-ouest (4#177;1). Les groupes de l'ouest et du nord-ouest sont plus expérimentées que ceux des régions du Centre et du Sud-ouest.

Le nombre d'employés est un indicateur de la capacité de production du groupe et de la pénibilité du travail.

- Nombre d'employés permanents des groupes

Le nombre d'employés permanents dans les groupes varie de 2 à 25. La Figure 3 repartit les groupes en fonction du nombre d'employés permanant. On observe que, les groupes qui emploient 5 personnes sont plus nombreux et représentent 25 % des groupes enquêtés. En réalité se nombre d'employé permanant, n'indique pas la quantité de main d'oeuvre utilisé dans la pépinière. A ce nombre, s'ajoute les membres des groupes et les prestataires de services qui eux travail de manière périodique.

Figure 3 : Répartition des groupes en fonction du nombre d'employés permanents

6.1.2.2. Caractéristiques socioéconomiques des utilisateurs de plants

Les variables socio-économiques utilisées pour caractériser les utilisateurs de plants améliorés d'arbres fruitiers sont le genre, l'âge, le niveau d'éducation, la situation matrimoniale, l'activité principale et secondaire.

Soixante trois pourcent des 24 utilisateurs de plants améliorés d'arbres fruitiers sont des hommes. Ils utilisent plus de plants améliorés d'arbres fruitiers que les femmes. Ceci est due au fait que de manière générale, dans la zone d'étude les femmes s'intéressent très peu à la culture d'arbres fruitiers. Ce pendant, ce pourcentage (37 %) de femmes est en augmentation par rapport à celui de Mfoumou (2002), qui était de 7 %. Preuve qu'au fil du temps les femmes s'intéressent de plus en plus aux plants améliorés d'arbres fruitiers.

La figure 4 présente les différentes catégories d'âge des utilisateurs de plants améliorés. Aucun utilisateur n'est âgé de moins de 20 ans. Quatre pourcent des utilisateurs ont plus de 65 ans. Près des 2/3 des utilisateurs ont moins de 50 ans. Ce qui conforte l'idée selon laquelle, plus on est jeune, plus on est enclin à adopter les innovations (Rogers, 1983).

Figure 4 : Répartition des utilisateurs de plants en fonction de l'âge

Il découle de la figure 5, que tous les utilisateurs ont été à l'école. Soixante un pourcent des enquêtés ont un niveau scolaire égal ou supérieur au secondaire. On constate que, les producteurs agricoles qui ont planté les plants d'arbres fruitiers produits par les pépinières ont un niveau scolaire assez élevé. Ces résultats confirment ceux de Rogers (1983) qui pense que le niveau d'éducation des populations est un facteur qui favorise l'adoption des innovations.

Figure 5 : Répartition des utilisateurs par niveau d'éducation

Plus de la moitié des utilisateurs de plants sont mariés. Neuf pourcent n'ont jamais été mariés et 12 % sont respectivement divorcés et veufs (figure 6).

Figure 6 : Répartition des utilisateurs selon la situation matrimoniale

La figure 7 révèle que 46 ; 33 et 17 % des utilisateurs des plants ont respectivement pour activité principale l'agriculture, la fonction publique et le petit commerce.

Figure 7 : Les activités principales des utilisateurs de plants.

Pendant que l'agriculture est considérée comme l'activité principale par 46 % des utilisateurs, 54 % ont pour activité secondaire l'agriculture. Ceci s'explique par le fait que la quasi-totalité des utilisateurs de plants qui n'ont pas l'agriculture comme activité principale, la pratiquent comme activité secondaire. La figure 8 montre que 25 % des utilisateurs n'ont pas d'activité secondaire. Ils ne pratiquent que l'agriculture.

Figure 8 : Les différentes activités secondaires des utilisateurs de plants

6.1.2.3. Caractéristiques des fournisseurs

Les fournisseurs sont divisés en deux catégories : les fournisseurs de germoplasme et les fournisseurs de matériel de pépinière. Ces derniers ne sont pas spécifiques à la filière plants d'arbres fruitiers, et ne seront pas totalement pris en compte dans cette étude sauf dans l'analyse des contraintes et opportunités. Car selon Madi (2009 : 49), « seul les agents par lesquels transite réellement le produit doivent être inclus dans la filière »;

.Lors de cette étude nous avons identifié trois principaux fournisseurs de germoplasme : ICRAF, IRAD et producteurs agricoles fournisseurs de germoplasme.

L'ICRAF est une organisation de recherche internationale, qui a pour objectif de  participer à l'émergence d'un monde où chaque famille rurale puisse accéder à une variété d'arbres pour se procurer de la nourriture, des médicaments, du fourrage, un abri, des revenus acceptables et de l'énergie (ICRAF, 2003).

L'IRAD est un établissement public, qui oeuvre dans le domaine de la recherche agricole. Il est chargé au terme du décret N° 2002/230 du 6 septembre 2002, de conduire des activités de recherche visant la promotion du développement agricole pour assurer la sécurité alimentaire et réduire la pauvreté. De ce fait, l'IRAD doit : appuyer le développement des systèmes de production intégrés ; donner des réponses aux besoins relatifs à l'amélioration génétique, aux problèmes de santé animale et de protection des cultures ; améliorer les conditions de mise en marché des produits (stockage, transformation, conservation) ;  proposer des systèmes de gestion durable de l'espace rural (agro-sylvo-pastoral). http://www.erails.net/CM/irad/irad-cameroun/missions-etobjectifs/?lang=fr consulté le16 décembre 2012.

Lors de cette étude nous avons interviewé 5 producteurs agricoles fournisseurs de germoplasme. Ils sont à 80 % des hommes et leurs âges varis de 54 à 72 ans avec une moyenne d'âge 61 ans. Ces producteurs agricoles sont à 40 % des anciens employés de l'IRAD ou des privés qui ont dans le passé intégré dans leurs plantations ou jardins des plants améliorés des espèces exotiques (le manguier et l'avocatier) provenant de l'IRAD. Soixante pourcent sont des producteurs qui ont dans leurs champs des arbres de bonne qualité des espèces locales (safoutier et kolatier).

6.2. Les relations entre les acteurs et leurs fonctions dans la filière

6.2.1. Les relations entre les acteurs

- Coordination horizontale

Au niveau des fournisseurs (germoplasme), en ce qui concerne les espèces exotiques (manguier et avocatier), les deux institutions de recherche (IRAD, ICRAF) dominent dans la production du matériel de base de bonne qualité. Cependant la demande en germoplasme est supérieure à l'offre. Il n'existe pas de compétition entre ces deux institutions, mais plutôt une collaboration (échange des clients et partage de l'information);

Au niveau des producteurs, on observe une concertation entre l'ICRAF et les groupes, car c'est l'ICRAF via ces organisations relais qui promeut ces groupes et les encadre. Il y a donc une collaboration très forte. Et de par l'offre qui est très inférieure à la demande, la concurrence est quasi nulle et lorsqu'elle existe elle est faite beaucoup plus sur la qualité des plants. Il existe une collaboration très étroite entre les groupes. Cette collaboration concerne les formations, le partage de l'information et des clients, la collecte des germoplasme.

Au niveau des utilisateurs, on observe une collaboration au moment de l'achat des plants. Les clients se renseignent auprès des anciens clients sur la qualité des plants et la localisation de la pépinière. Chaque client achète de manière individuelle ces plants. Il n'y a aucune forme de concertation. Au vue d'une demande en plants très supérieure à l'offre, il existe une légère concurrence entre les utilisateurs pour l'acquisition des plants.

- Coordination verticale

Elle concerne les acteurs situés à des niveaux différents dans la filière. Les coordinations verticales existantes entre les différentes catégories d'acteurs identifiés sont représentées sur la figure 9.

Producteurs agricoles, Projets et ONGs

Producteurs Agricoles

Groupe (Pépiniéristes)

ICRAF

IRAD

IRAD

ICRAF/Organisation relais

Fournisseurs d'intrant :

(Germoplasme)

Producteurs:

Utilisateurs :

Figure 9 : Relation entre les acteurs de la filière

De la figure 9, il ressort qu'il existe des coordinations verticales entre les fournisseurs et les producteurs, et entre les producteurs et les consommateurs.

La relation fournisseurs - producteurs est libre. L'offre est de loin inférieur à la demande en termes de quantité, de délai, et de localisation, car le nombre de fournisseurs très réduit crée un grand écart géographique entre l'offre et la demande. De ce fait, les groupes (96 %) collectent le germoplasme de base dans les parcelles des membres.

La relation producteurs-utilisateurs  est consensuelle. Très souvent le contrat, quand il existe, est oral et repose sur la confiance. Il est écrit quand les quantités sont importantes comme c'est le cas avec les projets/ONGs et certaines élites. Les accords portent sur les quantités, le type de plants (marcotté, greffé, etc.), les formes de paiement (cash ou crédit) et le prix. Quant au prix, il existe des prix standards pour les groupes qui appartiennent au réseau coordonné par l'ICRAF ; ces prix varient en fonction du type de plants et de l'espèce. Ainsi, les plants améliorés d'arbres fruitiers greffés varient entre 1000 et 1500f CFA, les plants marcottés se vendent entre 2000 et 3000 FCFA ; les plants bouturés entre 1500 et 2000fcfa, et les plants issus de semis se vendent entre 500 et 800fcfa (Mfoumou, 2005). Cependant, plus de la moitié des groupes enquêtés affirment que les prix sont fixés de gré à gré avec les clients. Les prix fluctuent en fonction des clients et de la demande

6.2.2. La fonction des acteurs dans la filière

Comme signalé précédemment, les acteurs identifiés dans la filière sont de deux catégories : directes et indirectes. Chacun d'eux assure un rôle dans un ou plusieurs stades de la filière, de l'approvisionnement en intrants à la production du plant jusqu'à l'utilisation du plant par le consommateur final.

- Stade I : l'approvisionnement en intrants (germoplasme), il est fait par des fournisseurs (institutions de recherche/ONGs et les producteurs agricoles) qui ont pour rôles d'assurer l'offre en matériel végétal de qualité nécessaire à la production des plants améliorés. Cela se fait soit par la création d'un parc à bois ou par l'exploitation des arbres supérieurs qui existent déjà dans les plantations.

- Stade II : la production des plants améliorés, est faite par des pépiniéristes qui jouent un triple rôle. Tout d'abord, ils doivent identifier les besoins des utilisateurs en termes de qualités, de quantités et d'espèces. Ils sont appelés à se doter d'un matériel végétal de qualité. Ils doivent assurer une disponibilité en plants de qualité en quantités suffisantes et accessibles aux utilisateurs. La technologie utilisée ici est la propagation végétative (greffage, marcottage et bouturage) et quelque fois par semis. C'est aussi à ce stade qu'on note la présence des prestataires de service, qui sont pour la plupart des techniciens des institutions telles que l'IRAD. Ils offrent leurs expertises aux pépinières surtout pour le greffage. Il y a des enfants et quelque fois des femmes à qui les pépinières font souvent appel pour le remplissage des sachets et/ou pour l'arrosage des plants en saison sèche. Les structures d'encadrement et d'appui interviennent aussi à ce stade. Leurs interventions sont principalement basées sur la formation (renforcement des capacités techniques des producteurs), les apports en matériel de production (outils de pépinières et germoplasme) et quelque fois en apport financiers.

- Stade III : la commercialisation est le fait des pépiniéristes qui assurent eux-mêmes la quasi-totalité des ventes. Car, comme le présente la figure 10, le circuit de commercialisation des plants produits ici est un circuit direct. Du fait de la très forte demande les producteurs attendent les clients à la pépinière. Notons que les structures telles que les services déconcentrés du MINADER, l'ICRAF et les Organisations Relais font très souvent de la promotion pour les groupes. Ils les recommandant auprès des potentiels clients et constituent une garantie morale pour les acheteurs en ce qui concerne la qualité des plants.

Producteur

Consommateur

Figure 10 : Circuit de commercialisation des plants améliorés

Source : Degrande et al. (2002)

- Stade IV : l'intégration en champs des plants est l'oeuvre des utilisateurs de plants. Ils vont jusqu'aux pépinières pour s'approvisionner en plants et assurent le transport de ces plants de la pépinière aux sites de transplantation et de la transplantation proprement dit.

Le tableau 7 résume l'analyse fonctionnelle de la filière plants améliorés d'arbres agroforestiers.

Tableau 7 : Analyse fonctionnelle de la filière plants

Stade de la filière

Fonction

Agent

Produit

Approvisionnement en intrant

Production du germoplasme

-Institutions de recherche/ONG

-Producteurs agricoles

germoplasme

Production

Multiplication végétative

Pépiniéristes

Plants

Formation et renforcement des capacités de production

structures d'encadrement et d'appui

-Greffage

-Remplissage des sachets

- Arrosage des plants en pépinière

- prestataires de services

Commercialisation

Marketing et vente

Pépiniéristes

Plants

Marketing

Structures d'encadrement

Intégration en champs

Transport et transplantation

Les utilisateurs

Plants en champs

6.3. Les flux de la filière

6.3.1. Flux physiques

Il a été très difficile, voire impossible d'estimer les quantités de matières qui entrent dans la filière à cause de l'absence d'information. L'estimation des flux physiques s'est donc limitée aux quantités de plants. Il ressort de la figure 11 que l'utilisation des plants par les membres des groupes est la principale destination des plants, suivie par la vente.

Figure 11 : Destination des plants

Les quantités produites et vendues des plants d'avocatier, manguier, safoutier et kolatier pour les années 2009, 2010 et 2011, sont présentées de manière globale à la figure 12. Il en ressort que les quantités produites sont supérieures à celle vendues. Ceci parce que la production est premièrement destinée à l'usage des membres de la pépinière et c'est le surplus qui est vendu (figure 11). Ces quantités (produites et vendues) évoluent au fil des années de façon presque similaire.

Figure 12 : Quantité de plants produits et vendus par an

On observe des disparités entre les espèces. L'évolution des quantités produites et vendues par espèce et au fil du temps est représentée par la figure 13.

Figure 13 : Quantité de plants produit et vendu par an et par espèce

Pour le safoutier et le manguier, on observe une baisse de la production entre 2009 et 2010 et une hausse entre 2010 et 2011. La baisse est due à la réduction des besoins des membres en plants en 2010, suite aux grandes quantités intégrés en 2009. La hausse est due à l'arrivé de nouveaux membres dans les groupes et le souci de rentabilisé l'activité.

Pour l'avocatier : les quantités produites et vendus évoluent similairement. Elles s'accroissent avec le temps. La demande des membres en plants d'avocatiers est constante et augmente avec le temps. Dés qu'il y a un excédent il est vendu.

Pour le kolatier on observe en 2009 et 2010 une très grande production. Cette production est absorbée par les membres, d'où des faibles ventes. La demande des membres diminue en 2011 d'où une baisse de la production.

6.3.2. Flux de connaissances

Quatre vingt huit pourcent des délégués de pépinières affirment que le groupe a reçu des formations qui portaient sur : les techniques de multiplication végétative, la construction des propagateurs, la gestion de la pépinière, gestion des fonds. Les centres de ressources ruraux promus par l'ICRAF assurent une formation en permanence des groupes.

6.4. Contraintes de la filière

A chaque niveau de la filière on rencontre des difficultés qui tendent à entraver le bon fonctionnement de la filière.

6.4.1. Contraintes des groupes

Tout au long de leurs activités, les producteurs de plants (pépiniéristes) font face à de nombreuses difficultés, telles que présentées dans la figure 14.

Figure 14 :  Problèmes de productions des plants identifiés par les groupes

- Rareté des germoplasmes de qualité

Il apparait donc que la rareté des germoplasmes (matériel de base utilisé pour la multiplication : graines, greffons, boutures) est la contrainte la plus ressentie par les groupes. Lorsqu'ils sont disponibles, il faut aussi s'interroger sur la qualité du germoplasme utilisé. La qualité du plant obtenu dépend de la qualité du matériel utilisé. La rareté du matériel de base est due au fait que les fournisseurs de germoplasme de qualité sont peu nombreux et ne sont pas capables de satisfaire la demande des groupes. Ils sont donc contraints à utiliser un matériel végétal de moindre qualité et parfois du « tout-venant ». Vingt un pourcent des groupes achètent les fruits (avocat, safou, kola et manguier) qui présentent de bonnes caractéristiques pour en extrait les graines. Ce résultat est similaire à celui de Kana (2010) qui trouvent que 20 % des pépiniéristes achètent dans les marchés locaux des fruits de certaines espèces comme D. edulis, P. americana, M. indica présentant de bonnes caractéristiques pour en extraire les graines.

- Insuffisance des moyens financiers et manque d'équipement approprié

Les groupes opèrent dans un contexte de pauvreté et ont du mal à mobiliser les ressources financiers nécessaires au bon fonctionnement de leurs activités. Il en découle un manque de matériel de pépinière approprié, tel que les greffoirs, les sachets, les gaines de marcottage, les arrosoirs, les pulvérisateurs. Ce qui conditionne les quantités de plants produits. Car comme l'affirment 95 % des délégués de groupes enquêtés c'est la capacité de production qui est le premier déterminant des quantités produites (figure 15). .

Figure 15 : déterminants des quantités produites

- Non-maîtrise des techniques de multiplication

Quatre vingt huit pourcent des délégués de groupes affirment que leurs groupes ont reçu des formations sur les techniques de multiplication végétative. Cependant, 84 % affirment que tout le groupe n'a pas une parfaite maîtrise de ces techniques. Seuls quelques membres du groupe (très souvent les délégués) prennent part aux formations et viennent en retour former les autres membres, parfois sans avoir eux-mêmes bien maîtrisé les enseignements. C'est pourquoi 17 % des groupes font appel à des prestataires de services spécialisés dans ces techniques. Ceci est récurrent en ce qui concerne le greffage.

- Manque d'espace approprié pour la pépinière

Les groupes n'ont pas accès à suffisamment d'espace, nécessaire pour l'établissement ou l'expansion de leur pépinière afin d'accroitre les quantités et parfois le nombre d'espèces produites. Quelques fois, les terrains dont ils disposent ne sont pas très appropriés à l'activité parce qu'ils sont accidentés, peu accessibles, ou éloignés d'une source permanente d'eau, ce qui a tendance à accroitre le besoin en main d'oeuvre.

- Très fort besoin en main d'oeuvre

La multiplication des plants est un travail de dur labeur et de ce fait, nécessite une importante main d'oeuvre. En outre, certaines tâches, telles que la pose des marcottes ou encore le remplissage des sachets de terre, nécessitent une main d'oeuvre supplémentaire. Pour combler cette difficulté, les pépinières font souvent appel à une main d'oeuvre temporelle et exclusivement jeune.

- Rareté de l'eau

L'eau est indispensable à la production des plants en pépinière. Cependant, dû à la rareté de la terre, les groupes sont souvent très éloignés des sources permanentes d'eau (cours d'eau, marécage). Ils s'approvisionnent en eau grâce au forage du village, ou se dotent d'un puits d'eau prés de la pépinière. Cependant l'acquisition d'un puits n'est pas toujours à la bourse des groupes.

Photo 9 : forage Photo 10 : puits

- Dégâts causés par les bêtes

Très souvent les pépinières sont à proximité des habitations, là où on fait aussi l'élevage. Les animaux domestiques (poules, chèvres) causent donc très souvent des dégâts sur les plants.

- Manque de marché pour les plants

Près de 31% des groupes se plaignent d'un manque de marché, malgré une demande supérieure à l'offre sur le plan global. L'on constate que, pendant que dans certaines zones on observe des carences en plants, dans d'autres il y a abondance. Cela est dû à une mauvaise circulation de l'information. Les utilisateurs de plants améliorés ne sont pas uniformément répartis entre les zones de production et il y a très peu de moyens de communication permettant aux clients d'aller à la rencontre des pépinières qui se trouvent parfois dans des zones enclavées.

- Les pestes et maladies

Très souvent les jeunes plants font l'objet de pestes et maladies. Environ 34% des pépiniéristes affirment ne pas traiter les plants en pépinière, pour faute de moyens financiers pour l'achat des pesticides.

6.4.2. Contraintes des utilisateurs de plants

Au niveau des utilisateurs de plants améliorés nous avons identifié deux principales catégories de contraintes : d'approvisionnement et d'utilisation des plants

6.4.2.1. Contraintes d'approvisionnement en plants

Lors de l'approvisionnement en plants les utilisateurs rencontrent de nombreux problèmes : la rareté des plants, les prix élevés, le coût onéreux de transports et la mauvaise qualité des plants. La figure 16 présente ces problèmes par ordre décroissant et il ressort que la difficulté la plus ressentie par les utilisateurs est la rareté des plants. Ceci est dû au fait que la production est principalement orientée vers les membres et les prix proposés par les potentiels acheteurs ne sont pas très incitatifs pour les pépiniéristes qui par conséquent n'acquièrent pas plus de moyens de production. Kana (2006 : 59) fait le même constat. Selon lui lorsque les coûts de plants fruitiers se situent entre 1000 et 2500, 68 % des potentiels acheteurs proposent des prix inférieur ou égal à 1 000 FCFA. De par leur nature fragile et lourde le transport des plants parait difficile et peut coûter jusqu'à 200 francs le plant. Cependant les plants vendus sont parfois de mauvaise qualité et ne permettent pas aux producteurs agricoles d'obtenir les résultats escomptés.

Figure 16 : problèmes à l'approvisionnement en plants

- Rareté des plants

De manière générale, les quantités de plants sollicitées par les utilisateurs (demande) sont très supérieures aux quantités mises en vente par les groupes (offre). Ceci se traduit par une indisponibilité des plants sur le marché. Cette inadéquation de la demande et de l'offre peut être due : d'une part au fait que la production des pépinières n'est pas axée sur le marché, mais plutôt sur les besoins des membres et est limité par les capacités de production comme le montre la figure 17. D'autre part à une insuffisance de l'information car, pendant qu'on observe des manques en plants dans certaines localités, ailleurs on observe des abondances de plants des mêmes espèces.

Figure 17 : Facteurs déterminant les quantités produites

- Coûts des plants

Près de 80 % des utilisateurs de plants trouvent que les prix des plants sont élevés au point de limiter les quantités de plants achetés, même lorsqu'ils sont disponibles. Les prix de ces plants varient en fonction de la technique utilisée et du stade de développement du plant. Ainsi, les plants améliorés d'arbres fruitiers greffés varient entre 1000 et 1500f CFA, les plants marcottés se vendent entre 2000 et 3000 FCFA ; les plants bouturés entre 1500 et 2000fcfa, et les plants issus de semis se vendent entre 500 et 800 FCFA (Kana, 2006).

- Transport très onéreux

Lorsque les plants sont disponibles et accessibles, leur transport des sites de production (pépinière) au site final de plantation pose un problème. Les plants sont lourds et fragiles. Il n'existe pas des transporteurs spécialisés pour le transport de ces plants. Le transport se fait à la tête, par le porte-tout et les motos. Quand les quantités sont importantes, les plants sont transportés par les petites voitures, pick-up et les camions. Nkana (2003) trouve qu'il faut des quantités minimales de 25 plants, 50 plants et 400 plants respectivement pour la petite voiture, la Pick-up et le camion benne Pour rendre avantageux l'utilisation de ces véhicules. Le mauvais état des routes et le type de véhicule utilisé influence les coûts de transport des plants. Le tableau 8 présente les variations des coûts de transport des plants fruitiers en fonction de l'état de la route et du type de véhicule utilisé

Tableau 8 : Coûts de transport des plants fruitiers en fonction de l'état de la route et du type de véhicule utilisé

Type de véhicule

Coût de transport par plant (F CFA)

Bon état de la route

Mauvais état de la route

Petite voiture (0,5 tonnes)

100

200

Pick-up (1-1,6 tonnes)

60

100

Camion benne (7 tonnes)

25

35

Source : Nkana (2003)

- Mauvaise qualité des plants

Soixante dix-neuf pourcent des clients (utilisateurs de plants améliorés) sont satisfaits de la qualité des plants utilisés. Il n'en demeure pas moins que certains (21 %) trouvent que les plants sont de mauvaise qualité. Ils estiment que le résultat obtenu n'est pas celui escompté lors de l'achat du plant. Les causes d'insatisfaction sont présentées dans la figure 18.

Figure 18 : Causes d'insatisfaction des utilisateurs

L'insatisfaction peut être imputable au mode d'acquisition des plants. Car, 96 % des utilisateurs de plants se procurent les plants par achat ou don, contre 17 % qui produisent eux-mêmes leurs plants. Les clients n'ont pas des critères pour apprécier la qualité des plants. Ils sont à la merci des pépiniéristes sans foi ni loi qui sont prêts à vendre des plants issus de semis en laissant croire qu'ils sont des plants marcottés ou greffés. Il existe ainsi un climat de méfiance entre les clients et les pépinières. Les pépinières individuelles offrent moins d'assurance que les pépinières institutionnelles et collectives. Ceci pourrait expliquer pourquoi les utilisateurs préfèrent s'approvisionner auprès des pépinières collectives et institutionnelles, comme le montre la figure 19.

Figure 19 :  Les différents types d'offreurs de plants améliorés d'arbres fruitiers

6.4.2.2. Contraintes d'utilisation des plants améliorés

Une fois les plants acquis, leur utilisation ne se fait pas sans difficultés. La figure 20 présente les difficultés rencontrées lors de l'utilisation des plants améliorés. On note entre autres,  la difficulté : d'entretien des arbres (88 %), d'accès à la terre (75 %), le changement climatique (29 %) et les maladies (13 %).

Figure 20 : Problèmes liés à l'utilisation des plants

Toutes ces difficultés peuvent décourager les producteurs agricoles à utiliser les plants améliorés au profit d'un matériel « tout venant ». Ceci aura comme effet la réduction du marché potentiel des plants améliorés. A ces difficultés s'ajoutent les pertes engendrées par les animaux, qui causent d'importants dégâts sur les plants en champs. Les producteurs sont parfois contraints à protéger les plants en champs par des petites barrières, telle qu'illustre la photo 8.

Photo 8 : Barrière de protection contre les bêtes

6.4.3. Contraintes des autres acteurs

Les acteurs indirects (structures d'encadrement ou d'appui) font faces à de nombreux problèmes qui sont de nature à entraver leurs interventions dans la filière.

- les structures d'encadrement :

Le problème majeur des structures d'encadrement est l'insuffisance du personnel, car un encadrement régulier à la base crée un besoin en personnel. Yeptiep (2010) constate que les organisations relais disposent d'au plus 12 personnels qualifiés. Elles parcourent en moyenne une distance de 234 km, pour un nombre moyen de groupes encadrés de 22 par organisation relais. Selon ce même auteur, cette situation pourrait influencer négativement l'encadrement des groupes. Les agents d'encadrement sont très souvent limités en ce qui concerne les techniques agroforestières. Tel est le cas du personnel déconcentré du MINADER, qui est très peu habile en agroforesterie. L'encadré met en exergue les déclarations d'un agent du MINADER, qui s'exprimait sur les difficultés rencontrées dans l'encadrement des agriculteurs.

« En matière de technique agroforestière, je ne connaissais presque rien, à part ce que j'ai appris dans un cours théorique suivi pendant mon parcours académique. Le peu que je maitrise aujourd'hui en terme de multiplication végétative des arbres agroforestiers me vient d'un paysan, qui a été formé dans un centre de ressource de l'ICRAF qui offre des formations en techniques de multiplication».

Ces déclarations confortent les résultats de Yeptiep (2010 : 55) qui affirme que «  les services déconcentrés du MINADER et du MINFOF demandent l'expertise à 87 et 25 % des organisations relais respectivement ».

Cinquante quatre pourcent des groupes de pépiniéristes bénéficiaires des encadrements ne sont pas capables de payer ces services rendus. Ce résultat est similaire à celui de Meffo (2011) qui trouve que, 52 % des groupes encadrés déclarent leur incapacité à payer les services qui leur sont rendus par les centres de ressources.

- Les structures d'appui

Elles font face à une insuffisance de moyens technique et financière, car les besoins en appui sont supérieurs aux capacités d'appui. Les OR qui ont en charge l'encadrement et la formations des groupes de pépinières dépendent des appuis divers que leur apportent des institutions telles que l'ICRAF. Meffo (2011) observe que les groupes encadrés par une OR déclarent que cette OR manque d'appui matériel (37,50 %), maque de personnel (87,50 %), manque d'appui financier (37,50 %) et une indisponibilité en cas de problème dans le groupe (12,50 %). Le nombre limité des structures d'appui accroit ces de manque. Quatre vingt dix sept pourcent des groupes qui reçoivent les appuis affirment recevoir des appuis uniquement de l'ICRAF et de ces partenaires. Au vu des besoins en appui et des moyens financiers limités, l'ICRAF à elle seul ne pourra pas satisfaire la totalité des besoins.

6.5. Opportunités de la filière

En dépit des problèmes identifiés, il faut déterminer les aspects positifs, c'est-à-dire ce qui fonctionne bien dans la filière, car c'est sur ces aspects que s'appuieront les propositions d'amélioration. Lors de cette étude, trois groupes de facteurs positifs ont été identifiés: les forces et les acquis qui se sont développés au sein de la filière, les potentialités physiques sur lesquelles on peut miser et les opportunités économiques.

6.5.1. Forces et acquis développés au sein de la filière

Quatre vingt huit pourcent des délégués de groupes enquêtés affirment avoir reçu une formation. Ces formations portaient sur les  techniques  de multiplication végétative, de construction des propagateurs et de châssis, de gestion de la pépinière (groupe) et de sélection des graines et de marketing. En plus, 66 % de ceux-ci continuent à recevoir des formations dans un ou plusieurs de ces domaines. On retrouve parmi les groupes, quelques-uns (3 %) qui pratiquent les techniques de multiplication végétative depuis près de 24 ans et jouissent donc d'une expertise indiscutable en production des plants. Soixante dix-neuf pourcent des clients sont satisfaits de la qualité des plants achetés. Ce résultat n'est pas similaire à celui de Degrande et al. (2006), qui trouvent que 27 % seulement d'anciens clients des pépinières étaient satisfaits de la qualité des plants achetés. La qualité des plants s'est donc accrue, ce qui laisse penser que les capacités techniques des groupes ont été renforcées. Cinquante cinq pourcent des clients utilisent les plants améliorés depuis plus de deux ans. On peut donc conclure que les producteurs agricoles sont en pleine phase d'adoption et qu'ils se sont accommodés à l'utilisation des plants améliorés. Dans le but de renforcer la formation et l'encadrement des groupes, l'ICRAF à développé l'approche centre de ressources rural. Un centre de ressource en agroforesterie devrait disposer de plusieurs composantes : une pépinière, des champs de démonstration, des salles de formation, et des infrastructures de logement et de restauration (ICRAF, 2008). Meffo (2011) compte 18 organisations relai et 15 centres de ressources au Cameroun. Le tableau 9 présente les différents centres de ressources opérationnels au Cameroun, leur localité et leur date de création.

Tableau 9 : Centres de ressources opérationnels au Cameroun

Nom

Date de création

Localité

CIEFAD

2004

Bangangté (Ouest)

CIMAR

2008

Njombé (Littoral)

GICAL

2002

Lekié-Assi (Centre)

SAGED

2002

Ma'an (Sud)

FONJAK

1996

Nemeyong (Sud)

CVC

2009

Nkenglikok (Centre)

AAFEBEN

2011

Yokadouma (Est)

FEPROVCAO

2010

Afanloum (Centre)

PIPAD

2002

Dschang (Ouest)

FOEPSUD

2005

Batoke (Sud-Ouest)

RARC

2004

Kumbo (Nord-Ouest)

PROAGRO

2005

Bayangam (Ouest)

PROWISDEV

2008

Batibo (Nord-Ouest)

SIBADEF

2008

Bamenda (Nord-Ouest)

AJPCEDES

2008

Foumban (Ouest)

Source : Meffo (2011 : 22)

Un tel dispositif assurera en permanence la formation et l'encadrement technique des groupes, ce qui contribuera à améliorer la qualité des plants produits et permettra de satisfaire les clients. Les clients pourront ainsi bénéficier des multiples avantages dus à l'utilisation des plants de qualité, tels que la maturité précoce, qui d'après la figure 21 est le second caractère recherché par les clients après les rendements élevés.

Figure 21 : Pourcentage d'utilisateurs par qualité de plants recherchée

6.5.2. Les potentialités physiques

L'existence des êtres supérieurs des espèces étudiées dans la plupart des sites, peut garantir un approvisionnement en germoplasme de qualité. La disponibilité des bas-fonds est un atout pour la création de nouvelles pépinières. La conquête de nouvelles terres pour la production agricole, la lutte contre les pestes, peuvent favoriser une augmentation de la demande en plants. Pour le cas de kola par exemple il existe plusieurs variétés qui sont adaptés aux différentes zones agro-écologiques du pays.

6.5.3. Les opportunités économiques

De plus en plus, les populations s'intéressent aux arbres agroforestiers en général et aux fruitiers en particulier. La figure 22 repartie les utilisateurs de plants en fonction de la place des arbres dans les systèmes de culture. Vingt un pourcent des utilisateurs de plants estiment que les arbres fruitiers occupent une place primordiale dans les systèmes de culture.

Figure 22 : Place des arbres fruitiers dans les systèmes de cultures

La clientèle des groupes est composée à 82 % des élites. Les populations rurales restent encore sceptiques et demeurent un marché à conquérir pour les groupes.

Rendu au terme de ce chapitre, il est à relever que La filière `plants améliorés d`arbres fruitiers' est extrêmement courte et implique très peu d'acteurs. Elle est en réalité une sous-filière (filière d'amont) aux filières fruitières (avocat, mangue, safou et kola). Elle est actuellement très peu développée et repose exclusivement sur des structures d'appui, telles que l'ICRAF, qui assure l'approvisionnement en intrants (germoplasme et matériel de pépinière), les formations et supporte certains coûts de la plupart des acteurs de la filière. Le chapitre suivant présente les conclusions, les recommandations et les limites de l'étude ainsi que les perspectives.

CHAPITRE 7: CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

CHAPITRE 8: Conclusion

Cette étude avait pour objectif d'analyser la filière « plants améliorés d'arbres fruitiers » dans le Grand Sud-Cameroun. Afin de réaliser cet objectif général nous nous sommes fixés des objectifs spécifiques.

Le premier objectif spécifique était d'identifier et de caractériser les acteurs impliqués dans la filière. Les résultats montrent que  la filière `plants améliorés d'arbres fruitiers' implique des acteurs qui peuvent être directs ou indirects. Les acteurs directs sont les fournisseurs d'intrants (matériel de pépinière, germoplasme), les groupes qui sont à 88 % des GICs, les utilisateurs qui sont à 63 % des hommes et dont 46 % ont pour activité principale l'agriculture, pendant que 33 % de ces utilisateurs sont des fonctionnaires.

Le deuxième objectif spécifique était de déterminer les relations entre les acteurs et leurs fonctions dans la filière. Les résultats révèlent qu'il existe des relations entre les acteurs. Ce sont des relations contractuelles, de collaboration, d'encadreur à encadré, de formateur à apprenant, d'agent d'appui à subventionné: Chacun de ces acteurs assure un rôle dans un ou plusieurs stades de la filière, de l'approvisionnement en intrants à la production du plant jusqu'à la consommation finale du plant.

Le troisième objectif spécifique était de déterminer les flux de la filière. Les résultats montrent que  les flux entrant sont constitués des flux physiques (intrant de production), flux monétaires (revenus de la vente des plants et les appuis financiers) et les flux de connaissance (formations diverses). Les flux sortants sont exclusivement constitués de plants produits. Les quantités produites sont principalement destinées à l'utilisation des membres des groupes et l'excédant est vendu. D'où un écart entre les quantités vendues et produites.

Le dernier objectif spécifique était de déterminer les opportunités et les contraintes de la filière. Les résultats montrent que les acteurs sont confrontés à des difficultés qui fragilisent la filière. Cent pourcent des groupes estiment que les germoplasmes de qualité sont très rares. Quatre vingt-dix-sept pourcent n'ont pas suffisamment de moyens financiers et d'équipement approprié, tandis que 84 % ne maîtrisent pas les techniques de multiplication végétative. Vingt un pourcent des clients ne sont pas satisfaits des plants achetés, tandis que 96 % n'accèdent pas aux quantités de plants désirées et 80 % les trouvent très couteux. Quatre vingt huit pourcent des clients limitent les quantités achetées à cause de la pénibilité de l'entretien en champ. Les structures d'appui souffrent d'une insuffisance de moyens (financier, humain, matériel) et de la mauvaise attitude de certains groupes qui ont tendance à tout attendre d'elles. Les structures d'encadrement font face à une insuffisance du personnel et à une insuffisance des capacités techniques. Ces acteurs sont confrontés à un état défectueux des voies de communication. La filière présente tout de même de nombreuses opportunités. Quatre vingt pourcent des groupes ont reçu de l'ICRAF des formations à la création de leurs pépinières et 66 % continuent à recevoir ces formations. Trois pourcent des groupes ont une expérience de 24 ans. Les partenaires locaux (OR et centre ressource) de l'ICRAF assurent la formation et l'encadrement des groupes. Vingt-et-un pourcent des clients enquêtés considèrent la culture des plants améliorés comme prioritaires dans leurs systèmes de culture.

8.1. Recommandations

Dans le souci d'améliorer la filière `plants améliorés d'arbres fruitiers' et d'accroitre l'offre en plants, L'étude recommande que :

les groupes devraient :

- Créer des parcs à bois, afin d'assurer la disponibilité et de la qualité des germoplasmes;

- développer des stratégies d'autofinancement afin d'être un peu plus autonomes à l'égard des partenaires ;

- communiquer davantage sur les espèces, les types et les quantités de plants disponibles dans leurs pépinières ;

- effectuer des services après vente auprès des clients pour s'assurer que les plants sont bien transplantés (expliquer les méthodes de transplantation aux clients), afin de limiter les problèmes liés aux pertes post transplantations.

ICRAF devrait :

- renforcer les capacités techniques et organisationnelles des groupes ;

- apporter plus d'appuis technique et logistique aux organisations relais;

- sensibiliser les populations sur les pratiques de domestication, afin qu'ils soient plus coopératifs lors de la collecte des germoplasmes sur leurs arbres ;

- promouvoir la création des parcs à bois au niveau des groupes, afin d'assurer la disponibilité, la qualité des germoplasmes ;

- développer un système d'information, pour faciliter la communication entre les groupes et les potentiels clients.

les utilisateurs de plants devraient :

- s'assurer de la qualité des plants avant toute opération d'achat ;

- maitriser les fiches techniques de production à base de matériel amélioré.

les pouvoirs publics devraient :

- exercer un contrôle de qualité sur les plants produits, par un système d'agrément pour les pépiniéristes;

- former les agents du MINADER aux techniques agroforestières ;

- subventionner les acteurs de la filière ;

- développer les voies d'accès aux zones de productions des plants, afin de facilité leurs transports.

8.2. Limites de l'étude

Nous voulons à travers ce paragraphe présenter les éventuels limites de cette étude.

La principale limite de l'étude est que les données obtenues faisaient appel à la mémoire des enquêtés. Cette étude se base sur les déclarations des enquêtés, pourtant ces derniers ne tiennent pas une comptabilité stricte. Ce qui expliquerait la trop grande variabilité observée dans les réponses, car les informations obtenues peuvent avoir été surestimées ou sous-estimées.

Les clients des groupes résidaient parfois dans des villes éloignées de celles de la pépinière. La rencontre avec les utilisateurs de plant à été difficile et coûteuse.

Cependant, ces limites n'ont pas hypothéqué les résultats de l'étude.

8.3. Les perspectives

Au vue de tout ce qui précède, de nouvelles études pourront s'articuler autour des axes suivants :

- commercialisation des plants améliorés ;

- une analyse comptable des pépinières ;

- étude de la dynamique des groupes producteurs de plants agroforestiers;

- stratégies de renforcement des capacités des pépiniéristes ;

- Stratégie d'autofinancement des groupes de pépiniéristes ;

- une étude des méthodes de vulgarisation agroforestiére au Cameroun.

CHAPITRE 9: BIBLIOGRAPHIE

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Opeke, L. K. 1992 . «Tropical tree crops». Spectrum Books Ltd. Ibadan.

Schmitt, O. 2005. Application de l'analyse SWOT pour la mise en place d'une gestion des flux de déchets dangereux dans des entreprises pilotes au Maroc. Sarre. Université des sciences appliquées.

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Sonwa, D. J., Okafor, J .C., Mpungi, B. P., Weise, S. F., Tchatat, M., Adesina. A. A., Nkongmenek, A. B., Ndoye, O. et Endamana, D. 2002. Dacryoses edulis, a neglected Non timber forest species for the Agroforestry systems of West and Central Africa. Forest, trees and livelihoods, 12: 41-55

Tadjo, F. P. 2008. Evaluation de l'efficacité des pépinières rurales des zones d'intervention de l'ICRAF dans la distribution des plants d'arbres agroforestiers : cas des pépinières de l'Ouest et du Nord-Ouest Cameroun. Mémoire présenté en vue de l'obtention du diplôme d'ingénieur des Eaux, Forêts et Chasses. FASA, Université de Dschang. 84p.

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Tchoundjeu, Z., Duguma, B., Tiencheu, M-L. et Ngo-Mpeck, M. L. 1999. La domestication des arbres indigènes agroforestiers : la stratégie du CIRAF dans les régions tropicales humides d'Afrique centrale et d'Afrique de l'Ouest. In : recherches actuelles et perspectives pour la conservation et le développement. Sunderland, T.C.H., Clark, L.E. et Vantomme. FAO. Rome. 161-170p.

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CHAPITRE 10: ANNEXES

Annexe 1: Questionnaire pour les groupes

Préambule

Monsieur/Madame, ce questionnaire est réalisé dans un but purement académique en vue d'une analyse de la filière plants améliorés d'arbres fruitiers dans le grand-Sud Cameroun. De ce fait toute les informations découlant de cet exercice seront confidentielles et ne seront utilisées que dans le cadre de cette étude.

Date ______/______/______/ No__________

I. Informations générales

1. Nom du village --------------------------------------- Arrondissement de ------------------------

2. Nom de l'Organisation Relai ----------------------------------------------------------------------

3. Nom du groupe ---------------------------------------------------------------------------------

4. Année de création : ----------------------------------------------------------------------------------

5. Nature du groupe : ? GIC ? Associations ? Institution ? Autres -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

II. Historique et description de l'activité

6. Depuis combien de temps êtes-vous engagé(e) dans cette activité ? --------------------------

7. Par qui la pépinière a été mise en place ?----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

8. Quel était le but de la mise en place de la pépinière ?---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

9. Ce but a-t-il changé avec le temps ? Si oui, pourquoi ? -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

10. Quel est le nouvel objectif ? -----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

III. fonctionnement de la filière

11. Quel est le nombre de personnels permanents de la pépinière ? -----------------------------

12. Aviez-vous bénéficié d'un appui lors de la mise en place de la pépinière ? ? Oui ? non

13. Si oui, quel est la nature de cet appui (si non aller a la question 17) ? ? Financier ? matériel végétal ? matériel de pépinière ? assistance technique/formation ? autre

14. Qui vous apporte cet appui ?----------------------------------------------------------------------

15. Continuez-vous à recevoir cet appui ? ? Oui ? non

16. Si non, pourquoi ?-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

17. Recevez-vous de nouveau appui ? ? Oui ?non

18. Si oui, de quel nature (si non aller a la question 20) ?------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

19. Qui vous apporte cet appui ?-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

20. quelles formations liées a votre activité avez-vous reçu pépinière, quand et par qui ?

Thème de la formation

Date

Formateurs

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

21. Appliquez-vous ces connaissances? ? Oui ? non

22. Sinon, pourquoi ?------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

23. Parmi les quatre espèces suivantes, lesquelles sont produites dans votre pépinière ?

? Avocatier ? manguier ? safoutier ? kolatier

24. Et pour quelles raisons sont-elles produites/ ou non?

Espèces

Raisons

Avocatier

 

manguier

 

safoutier

 

kolatier

 

25. Quelles autres espèces sont aussi produites dans la pépinière ?-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

26. D'où provient le matériel végétal utilisé pour la production des plants ?

Origine : 1=propres arbres ; 2=voisins ; 3=autres paysans hors du village ; 4=institution de recherche ; 5=ONGs ; 6=marché

Espèces

Type matériel

Origine

Si arbres en champ, de combien d'arbres

collectez-vous?

A quelles distances se trouvent ces arbres ?

avocatier

Graines

 
 
 

Greffons

 
 
 

Marcottes

 
 
 

manguier

Graines

 
 
 

Greffons

 
 
 

Marcottes

 
 
 

safoutier

Graines

 
 
 

Marcottes

 
 
 

Boutures

 
 
 

kolatier

Graines

 
 
 

Greffons

 
 
 

Marcottes

 
 
 

27. Qui vous fournit les autres intrants de production et où sont-ils basés?

Intrants de production

Fournisseurs

Lieux d'approvisionnements

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

28. Quelle est la destination des plants produits ? ? utilisation par les membres de la pépinière ? vente ? dons/distribution gratuite aux non-membres

29. quels sont vos clients ? ? planteurs du village ? planteurs hors du village ? élites extérieur ? élites intérieur ? institutions publiques (mairies, écoles, hôpitaux) ? Projets

30. Est-ce que les clients varient selon les espèces ? ? Oui ? non

31. Si oui, quels sont les clients principaux et d'où viennent-ils pour les espèces suivantes?

ESPECE

CATEGORIE DE CLIENTS

DONNER QUELQUES NOMS + COORDONNEES

Avocatier

 
 

Manguier

 
 

Safoutier

 
 

Kolatier

 
 

32. Connaissez-vous d'autres pépinières produisant des plants fruitiers? ? Oui ? non

33. Si oui combien de pépinières----------------------------------------------------------------------

34. où sont-elles situées? -------------------------------------------------------------------------------

35. Quelles espèces produisent-elles parmi les 04 suivantes? ? Avocatier ? manguier ? safoutier ? kolatier

36. Quelle est leur capacité de production (combien de plants par an)? -------------------------

37. Quels types de relations avez-vous? ? Concurrentielles ?collaboration ? autres

38. Avez-vous des relations avec les structures d'encadrement ? ? Oui ? non

39. Si oui, quel type d'apport avez-vous reçu d'eux ? ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

40. quels sont vos autres partenaires dans la filière? ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

41. quels types de relations avez-vous avec ceux-ci ?? Amicale ? collaboration ? conflictuelle

42. quels rôle doit jouer l'Etat dans cette filière ? -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

IV. détermination des flux de la filière

43. Combien de plants avez-vous produits et vendus par espèce et par an?

Espèces étudiées

Quantité produite

Quantité vendue

2009

2010

2011

2009

2010

2011

Avocatier

 
 
 
 
 
 

Manguier

 
 
 
 
 
 

Safoutier

 
 
 
 
 
 

Kolatier

 
 
 
 
 
 

44. Combien de plants avez-vous produits en total en? 2009/----------------------------------- ; 2010/----------------------------------------------- ; 2011/---------------------------------------------

45. Quels revenus avez-vous obtenus de la pépinière en? 2009/----------------------------; 2010/----------------------------------------------- ; 2011/----------------------------------------------

46. Quelles sont les éléments qui déterminent votre offre de plants (quantités produites) ?---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

V. contraintes et opportunités

47. Quels sont les problèmes majeurs que vous rencontrez dans votre activité ?---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

48. Quelles solutions proposez-vous pour résoudre ces problèmes ?------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------49. De votre point de vue, l'activité de production des plants améliorés d'arbres fruitiers Va-t-elle ? resté la même ? grandir ?   ? diminuer/périr ?

50. Quels sont les indicateurs/signes qui vous font croire que la filière se développera ?-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

51. Quelles sont les perspectives/opportunités pour le développement de votre activité de pépinière ? --------------------------------------------------------------------

Annexe 2: Questionnaire pour utilisateurs de plants

Ce questionnaire a été conçu à l'intention des utilisateurs de plants améliorés/clients des pépinières du Sud-Cameroun. Il est mis en oeuvre dans le cadre d'une analyse de la filière plants améliorés d'arbres fruitiers. Les informations obtenues sont confidentielles et serviront uniquement à nos travaux de recherche.

Fiche n°........... Date............................... arrondissement....................................

Section 1 : identification de l'enquêté

Rubrique

Modalité

Réponse

1

Nom et prénom

 
 

2

Sexe

1. Masculin 2.Féminin

 

3

Age

1.] 20 ; 35] 3. ] 35 ; 50]

4.] 50 ; 65] 5. > 65

 

4

Niveau d'éducation

1. jamais aller à l'école (e)

2. Primaire 3.Secondaire

4. Universitaire

 

5

Situation matrimoniale

1. Célibataire 2.Marié 3.Divorcé 4. Autre (préciser)

 

6

Activités secondaire

1. Agriculture 2.Elevage 3.Fonctionnaire 4.Commerce 5.Autre (préciser)

 

7

Activité secondaire

1. Agriculture 2.Elevage 3.Fonctionnaire 4.Commerce 5.Autre (préciser)

 

Section 2. Histoire et description de l'activité

8

Depuis combien de temps utilisé vous les plants améliorés?

1). Moins de 2 ans 2). 2-5 ans

3). 6-9 ans 4).10- ans et plus

 

9

Quelles sont les raisons ayant motivé l'utilisation de ces plants?

1. Maturité précoce 2.Assurance variétale 3. Rendement élèves 4. Autres (préciser)

 

10

Sur quelle superficie intégrer vous ces plants

1. moins de 1ha 2. ] 1 ; 5ha [

3.] 5 ; 10ha [ 4. plus de 10ha

 

11

Quelles sont les autres cultures pratiquées (les 3 principales) ?

 
 

12

La culture des arbres fruitiers est-elle prioritaire ?

1. Oui 2. Non

 

13

Si non quelle place occupe

t-elle ?

1. deuxième 2.troisième

3. quatrième

 

15

Comment obtenez-vous les plants utilisées ?

1. Production personnel

2. Achat 3. Don

 

16

Si achat où les achetez vous ?

Si don qui vous les donnes ?

1. institutions de recherche/ONG

2. pépinières agréés

3. pépinières rurales

4. chez les tiers 5. autres (préciser)

 

17

Etes-vous satisfaites des plants utilisés

1. Oui 2.Non

 

18

Sinon pourquoi?

1. taux de réussite après transplantation faible

2. rendement faible

3. gout des fruits non désiré

4. petite taille des fruits

 

19

Quelles quantités de plants désirez-vous pour chacune des espèces suivantes ?

1. safou 2. Kolatiers

3. manguier 4. avocatier

 

Section 3. Difficultés rencontrées

20

Approvisionnement en plants améliorés

1. Plants trop chère Plants rares

2. Plants de mauvaises qualités

3. Transport couteux

4. Autres (préciser)

 

21

Utilisation des plants améliorés

1. Mauvais climat

2. Perte postes récoltes

3. Maladies pré et postes récoltes

4. Accès difficile au foncier

5. Autres (préciser)

 

22

assistance technique

1. Oui 2.Non

 

23

Proposition de solution aux différents problèmes rencontrés

 
 

Annexe 3: Guide d'entretien pour les autres acteurs

Se présenter, préciser le thème, évoquer l'intérêt de l'entretien et rappeler la confidentialité (rédaction académique). Demander l'avis de l'enquêté (e) quant à l'enregistrement de l'entretien.

1. INFORMATIONS GENERALES

- Date, localisation, nom de(s) (l') enquêté(s), organisation, responsabilités dans l'organisation, type d'acteur dans la filière

2. LES ACTEURS, LES RELATIONS ENTRE LES ACTEURS ET LEURS FONCTIONS DANS LA FILIERE

- Qu'attendez-vous par « filière plants améliorés d'arbres fruitiers »?

- Depuis quand intervenez-vous dans la filière ? Quel est votre rôle dans la filière ? Est-ce que ce rôle a évolué avec le temps ? Selon vous, quelles sont vos forces ? Quelles sont vos faiblesses ?

- Estimez-vous, en tant qu'acteur de la filière, que vous jouiez un rôle important ?

- Quels sont les autres acteurs? Quel est leur rôle ? Avez-vous une idée du nombre d'acteurs à chaque niveau ?

- Quels types de relations entretenez-vous avec eux ?

- Comment estimez-vous l'importance et l'influence des autres parties prenantes ?

- Pensez-vous que l'Etat a un rôle à jouer dans cette filière ?

3. DETERMINATION DES CONTRAINTES ET DES OPPORTUNITES DE LA FILIERE

- rôle de la filière dans le développement de l'agriculture et/ou la croissance économique au Cameroun

- Si vous devez évaluer la performance de cette filière pour la production et la distribution des plants améliorés des arbres fruitiers, quels critères utiliserez-vous ?

- Estimez-vous qu'actuellement la performance de cette filière est satisfaisante dans votre zone d'intervention et ailleurs ?

- Quelles sont les contraintes principales au bon fonctionnement de la filière en général ? Est-ce que, en tant qu'acteur de la filière, vous avez des difficultés particulières qui entravent la réussite de vos activités ou qui vous empêchent de jouer pleinement votre rôle dans la filière ?

- De votre point de vue, la filière a-t-elle de l'avenir ? Va-t-elle grandir ? Va-t-elle périr ? Si oui, quels sont les indicateurs/signes qui vous font croire que la filière se développera/périra ? Quelles sont les perspectives/opportunités pour le développement de la filière ?

- Si la filière se développe davantage, estimez-vous que votre rôle restera important ? Y-aura-t-il des changements dans vos activités/responsabilités ? Est-ce que les rôles/activités des autres acteurs devront aussi changer? Y-aura-t-il de nouveaux acteurs ? Si oui, lesquels, quels seraient leurs rôles ?

- Y-a-t-il des menaces qui pèsent sur la survie de la filière? Comment cela affectera-t-il les ressources investies dans la filière ? Quels acteurs seront le plus affectés et pourquoi?

- Quelles sont les conditions nécessaires pour assurer un bon fonctionnement et développement de la filière ?

4. CLOTURE DE L'ENTRETIEN

- Qu'est-ce qui vous a le plus marqué ces derniers temps au niveau d'approvisionnement en plants améliorés d'arbres fruitiers, et plus particulièrement pour le manguier, l'avocatier, le safoutier et le kolatier dans votre zone et ailleurs?

- y a t-il autre chose que vous auriez souhaité dire ?

Remercier pour la contribution à la réalisation du travail, relever la pertinence des informations et l'éclairage fourni, et rassurer de la confidentialité des informations donnée






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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo