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Problématique de la fondation épistémologique des sciences de la culture chez Ernst Cassirer

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par Marcellin Tibérius KALOMBO MBUYAMBA
Université catholique du Congo - Master  2011
  

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II.2.3. Le langage dans les sciences de la culture

Au moment où le langage dans les sciences de la nature est d'ordre objectif dans la mesure où une réalité étudiée dans les sciences de la nature passe par plusieurs systèmes, le langage dans les sciences de la culture ne nous provient que de nos réalités ordinaires et de l'agir quotidien de l'homme. En cela, nous ne pouvons pas perdre de vue que les sciences de la culture ne peuvent pas se passer de l'homme. C'est ce dernier qui est en fait l'objet d'étude. Si le langage des sciences de la nature est élaboré à partir « des réflexions sur les concepts scientifiques à la lumière de la méthode expérimentale, le langage des sciences de la culture est conçu à partir de l'expérience ordinaire de l'homme, il s'agit en effet des textes des institutions sociales, les événements historiques, modèles de pensée, sensations et perception ».128(*)

Eu égard à ce qui précède, le langage des sciences de la culture nous place devant un dilemme on ne peut très aigu : les recherches dans les sciences de la culture doivent se baser sur les réalités ordinaires et quotidiennes de l'action de l'homme. Or, ces productions humaines ont un allant de soi vers ce qui est simple et ordinaire ; alors dans ce sens, toute élaboration conceptuelle et langagière sur ces sciences, devrait ou doit normalement se baser sur le modèle ordinaire en suivant la perspective de ces sciences. Or, le langage ordinaire ne nous autorise pas à conceptualiser une réalité scientifiquement prouvable et universellement acceptable. En plus, si nous utilisons directement le langage scientifique aux faits humains qui sont d'ordre ordinaire, nous mettons hors-circuit les sciences de la culture129(*).

A la lumière de ce qui précède, les sciences de la culture à travers son langage nous place devant un problème crucial dans lequel beaucoup de recherches à ce point de vue restent vagues, des commentaires imprécis. Face à cette problématique, Ernst Cassirer propose la logique conceptuelle des sciences de la culture. Selon lui, chaque science a sa façon particulière de se conceptualiser. Ainsi, comme « la culture nous crée sans cesse, en un flux ininterrompu, de nouveaux symboles du langage130(*) les langages dans les sciences de la culture doivent posséder un caractère logique malgré leur pluralité d'objets auxquels, ils sont liés l'un à l'autre par un chainon mental »131(*).

D'ailleurs, nous ne pouvons pas oublier que Cassirer s'est insurgé contre le monisme des sciences de la nature avec le seul langage physicaliste et où il propose la pluralité des actions de l'homme à travers les sciences de la culture dans lesquelles, il établit la légitimité épistémologique des procédés logiques spécifiques des sciences de la culture132(*). Au demeurant, face à cette situation ambigüe du langage dans les sciences de la culture, le professeur Akenda résout le problème d'une part par l'examen de notre agir et par l'interprétation historique de cet agir humain133(*). Dans le premier cas, il s'agit d'une multiplicité d'événements de notre action humaine qui se traduit par une description unitaire134(*) et dans le second, l'acceptation des éléments historiques, nous fait comprendre qu'il s'agit des descriptions appropriées à la structure de notre action.

Pour tout dire, la réponse la plus éclairée à cette problématique du langage de la science, sera plus approfondie dans le point qui va suivre, celui où, nous allons analyser la logique des concepts de chaque science en vue de comprendre la différence spécifique qui caractérise les sciences de la nature et les sciences de la culture. Avant qu'on y arrive, disons que toute science s'exprime à travers son langage propre. Ainsi, les sciences de la nature ont leur langage spécifique qui les différencie du langage des sciences de la culture. Le langage dans les sciences de la nature étudie également le critère de rationalité de la science à travers les procédés méthodologiques comme l'expérimentation. Le langage des sciences de la culture, nous est familier parce qu'il s'agit des productions de l'homme à travers son action et normalement, ce langage devrait être aussi ordinaire.

Cependant, la conceptualisation scientifique n'autorise pas un langage ordinaire qu'il faut attribuer à une science, d'où le recours au langage scientifique dans les sciences de la culture. A coups sur, ce langage rend les sciences de la culture hors circuits dans la sphère scientifique dans la mesure où les faits humains ne peuvent pas comme les faits dans les sciences de la nature subir les mêmes les procédés de techniques et scientifiques. C'est ainsi qu'Ernst Cassirer propose l'analyse des procédés logiques des concepts des sciences de la culture, ce qui est l'objet de la partie suivante. Mais, pour en finir, nous concluons avec la thèse selon laquelle : le langage dans les sciences de la culture est issu des actions ordinaires de l'homme. Ce langage fait l'objet même de l'existence des sciences de la culture. Ce langage doit passer au crible de l'analyse ses procédés logiques des concepts qui les différencierait du langage des sciences de la nature qui s'occupent des particularités techniques et scientifiques inaccessibles à la vie ordinaire de l'homme.

* 128 J-C AKENDA., O.C., p.147

* 129 J-C AKENDA., O.C., p.149

* 130 E. CASSIRER., Logique des sciences de la culture, p.175

* 131 E. CASSIRER., O.C., p.143

* 132 Ib.O.C., p.37

* 133 J-C AKENDA., O.C., p.149

* 134 Ib.O.C. P.150

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