WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Problématique de la fondation épistémologique des sciences de la culture chez Ernst Cassirer

( Télécharger le fichier original )
par Marcellin Tibérius KALOMBO MBUYAMBA
Université catholique du Congo - Master  2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

III.2. Le rapport unitaire des sciences chez les historiens

Deux auteurs nous servent de point d'ancrage en vue de fonder le rapport unitaire de sciences vu sous l'angle de l'histoire. Taine plaide pour la fusion des sciences en proposant de ramener les sciences de la culture aux sciences de la nature, et Rickert à travers les concepts de valeur ou axiologiques ramènent les sciences de la culture et les sciences de la nature au même niveau.

III.2.1. Hippolyte Taine et la fusion des sciences

Taine est réputé à cause de son déterminisme rigoureux. Il plaide pour l'unité des sciences. Ainsi, au moment où une la théorie de l'absolutisation se construisit, elle a rencontré une opposition farouche et la personne qui s'est chargée de cette contre partie était Hippolyte Taine223(*). En effet, dans son étude, Taine pense que pour être maniées de façon réellement scientifique, les sciences de la culture (de la littérature et de l'art) devraient renoncer à tout statut particulier. Au lieu de vouloir se distinguer d'une manière ou d'une autre des sciences de la nature, elles doivent s'identifier totalement à elle224(*). A cet effet, Taine plaide pour l'identité des sciences, ou encore, les sciences de la culture doivent s'identifier aux sciences de la nature. Il part de l'affirmation selon laquelle, «  toute connaissance scientifique est une connaissance de causes et qu'il existe deux causes : spirituelles et naturelles, de même aussi n'y a-t-il pas des sciences de l'esprit à coté d'une science de la nature. ».225(*)

L'on sait que la tâche de Taine est vaste, elle consiste à ramener les sciences de la culture aux sciences de la nature. Par là, ne tombe-t-il pas dans l'absolutisation de ces sciences ? À ce propos, Taine s'explique par le fait qu'il faut d'abord rechercher à maitriser la pluralité ou la multiplicité des faits culturels. Ainsi, « dans le langage, l'art, la religion, la vie politique et sociale, notre regard ne discerne tout d'abord rien d'autre qu'une multiplicité pittoresque et une succession constante de configuration singulière. ».226(*)

Cependant, Taine trouve dans les sciences de la nature un modèle parfait de la subsumption où le particulier s'ordonne au général. De ce fait, nous ne pouvons pas nous laisser faire par la diversité des faits dans les sciences de la culture. D'où, le savoir dont il est question ici, doit suivre la voie des sciences de la nature, c'est-à-dire « ramener les faits humains à des lois et ces lois à des principes »227(*). En ce moment, la pluralité va disparaitre pour laisser la place à l`uniformité et une unicité228(*) qui se rivaliserait avec celle des sciences de la nature.

A cet effet, Taine emprunte le chemin de l'épistémologie déterministe rigoureuse229(*). Mais, pour qu'il soit fidèle à son principe, il fait appel à la logique conceptuelle et méthodologique en vue d'expliquer les phénomènes culturels, tout en les calquant sur les modèles des concepts des sciences de la nature. Aussi, il a montré comment ils émanent l'un de l'autre. En ce sens, Taine croyait atteindre son but quant il établit sa célèbre triade des causes générales dans les sciences de la culture. Ainsi, ces causes générales, les concepts de race, milieu, moment230(*) ne sont pas sorties du cadre des sciences de la nature.

Par ailleurs, nous remarquons que la méthode de Taine se contredit car, dans la description qu'il fait de la peinture hollandaise du XVIIe siècle, il commence toujours par des causes générales qui sont son principe fondamental. Comme il est dit que de l'esthétique idéaliste et spéculative ou d'en haut, s'oppose l'esthétique d'en bas ou matérialiste, la procédure de taie n'a pas respecté ce principe. En outre, Taine commence par le langage scientifique, ensuite des véritables problèmes concrets, et il se voit contraint de penser et de raisonner dans un autre langage conceptuel. Par là, on dit qu'il fait changer des concepts des sciences de la culture aux concepts des sciences de la nature.

Cependant, la méthode de Taine place l'anthropologie au centre en vue de résoudre le problème de l'unité entre les concepts scientifiques. Car, sa « thèse exige qu'il fasse correspondre à chaque grande époque de la culture un type d'homme précis dont il la fasse dériver. »231(*). Ainsi, du point de vue logique, l'on croira que sa méthode est une contradiction et du point de vue tâche spécifique, il ya un avantage inconstatable. Donc, grâce à cette tâche spécifique que la logique tri conceptuelle race, milieu et moment de Taine acquiert leur fondement épistémologique. Donc, l'unité des concepts chez Taine consiste dans la fusion des concepts des sciences de la nature et de la nature à un seul concept. Dans ce même sens, Rickert propose le concept de valeur (axiologique) en vue d'aboutir à l'unité entre sciences de la nature et sciences de la culture.

* 223 Dans ses écrits : Philosophie de l'art et l'histoire de la littérature anglaise.

* 224 E. CASSIRER., Logique des sciences de la culture, p.166

* 225 Ib. O.C., p.167

* 226 Ib. O.C., p.167

* 227 Ib. O.C., p.167

* 228 Ib. O.C., p.167

* 229 Ib. O.C., p.168

* 230 Ib. O.C., p.168

* 231 Ib. O.C., p.169

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe