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Problématique de la fondation épistémologique des sciences de la culture chez Ernst Cassirer

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par Marcellin Tibérius KALOMBO MBUYAMBA
Université catholique du Congo - Master  2011
  

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I.2.3. Le naturalisme de la science du XIXéme et le paradigme de la théorie

biologique de l'évolution.

Depuis le commencement de notre investigation, nous cherchons à constituer l'objet des sciences de la culture. Cet objet n'était pas accessible aux sciences dures à cause de leur absolutisation tout au long de l'histoire des sciences. En plus, dans le XIXe siècle et l'époque romantique, l'on a assisté à la création des nouvelles sciences autonomes telles que l'histoire, l'art, la religion. Ainsi, l'obstacle à la théorie de la connaissance est brisé et est confronté à de nouvelles tâches et orientations. On cite la science biologique et auprès d'elle, le problème de l'objectivité des sciences empiriques de la culture cherchera à épuiser le contenu. Raison pour laquelle, Ernst Cassirer examine le naturalisme de la science du XIXe siècle, « qui prétendait résoudre définitivement le problème anthropologique en constituant une critique empirique de la métaphysique qui fût plus radicale que la critique spéculative du XVIIIe siècle »46(*).

En effet, le naturalisme de la science du XIXe siècle renvoi le problème de l'objectivité des sciences de la culture au contenu anthropologique où l'on pose cette question : qu'est-ce que l'homme ? L'on remarque encore que tout au long de l'histoire de l'anthropologie, cette question a été mal orientée et plusieurs de ses réponses n'ont pas suscité l'émergence des sciences de l'homme. C'est ainsi qu'à partir de la moitié du XIXe siècle, l'homme cesse d'être un citoyen de deux mondes47(*). Car, toute pensée sur l'homme avait une vision dualiste et étudiait l'homme en deux faces : d'une part, le sensible et, d'autre part l'intelligible. Ainsi, le concept d'évolution était la clé permettant de résoudre toutes les difficultés liées à l'énigme de la nature et celles de l'univers tout entier. Il s'ensuit que,« contre le rationalisme métaphysique, contre l'idéalisme dualiste de la tradition philosophique, le matérialisme du XIXe siècle réinscrit l'homme dans la nature sous le paradigme de la théorie biologique de l'évolution »48(*).

Au fait, l'approche métaphysique dualiste de l'étude de l'homme devrait céder la place à la théorie biologique pour traiter ces problèmes avec un strict point de vue. Il faut aussi comprendre que le concept d'évolution n'est pas une nouvelle théorie scientifique au temps moderne, mais elle remonte depuis l'antiquité avec Aristote. Elle est liée à la philosophie dès son début. De ce fait, la théorie darwinienne de l'évolution avait la prétention non seulement de répondre à la question concernant l'origine de l'homme, mais aussi celle de la culture humaine. D'ailleurs, dès son apparition, on a crut qu'elle devrait renforcer le hiatus entre « vie et esprit, science de la nature et science de la culture »49(*).

En effet, les écrits sur « La théorie darwinienne et la linguistique », publié en 1873, Schleicher constate que la science biologique pourrait résoudre le dualisme entre les sciences. Il applique cette théorie aux sciences de la culture, surtout le langage. L'harmonie constatée dans les sciences naturelles biologiques, il veut la transmuer au langage. C'est pourquoi, il dit : « le dualisme qu'on le conçoive comme l'opposition de l'esprit et de la nature, du contenu et de la forme, de l'essence et du phénomène, serait pour les sciences de la nature un point de vue parfaitement dépassé »50(*).

Ce que Schleicher voudrait, c'est de concevoir, à partir du système darwinien, un nouveau programme des sciences de la culture. Pour solidifier sa théorie, il s'appuie sur système Hégélien et croyait que le salut proviendrait de là. Il voulait surtout une révision de la méthode de la science du langage, pour la placer au même niveau que les sciences de la nature. D'ailleurs, il renchérit en disant qu'il trouve une base commune ou une fondation commune pour la physique, la biologie, la linguistique et d'autres sciences de la culture. Par ailleurs, vers la dernière décennie du XIXe siècle, la théorie de Darwin connut un obstacle suite à ses limites empiriques. Le problème qui se posait est celui de la validité de ses fondements philosophiques. C'est de là que le concept de forme prend de l'ampleur et est née la théorie du vitalisme.

Le vitalisme se réa-approprie du concept de forme et cherche à développer sa thèse sur « l'autonomie de l'organique et sur l'autonomie de la vie »51(*). Donc, ce courant est d'une importance capitale dans la mesure où il a influencé le problème de la fondation des sciences de la culture et celui de leur logique spécifique. Par ailleurs, les tenants du vitalisme ne prouvent jamais cette idée et réfutent à coup sûr une telle thèse. Dans cette étude, nous évoquons Driesch, un véritable partisan du vitalisme. Il est métaphysicien et spécialiste des sciences de la nature, il ne tolère pas la fondation des sciences de l'esprit. Il réfute cela et conteste avec véhémence la scientificité de l'histoire.

En outre, Uxeküll dans sa biologie théorique52(*), trace une frontière claire et précise entre vie et esprit, entre le monde des formes organiques et celui des formes culturelles. Pour lui, le progrès de la connaissance empirique a ébranlé toutes les murailles que l'on voulait élever entre l'homme et la nature organique. Il s'ensuit que le monisme s'est imposé jusqu'à devenir vainqueur. Pour résoudre cette crise, Goethe53(*) affirme qu'il faut que l'on recherche une unité plus fonctionnelle et non physique. Ce qui compte dans le monde de la culture, c'est le changement fonctionnel des faits54(*).

Il appert que, de ce qui précède, toute tentative de la constitution de l'objet des sciences de la culture nous conduit de prime abord auprès des penseurs qui ont même commencé la dite entreprise où il était question de la révolution méthodologique et ensuite cette méthode a jeté un regard en biologie toujours dans le but de rechercher l'objet des sciences de la culture. Une telle démarche sera plus explicitée dans les lignes qui suivent.

* 46 J. GAUBERT., Fondation critique ou fondation herméneutique des sciences de la culture ?

dans logique des sciences de la culture, p.18

* 47 E. CASSIRER., Logique des sciences de la culture, p.97

* 48 J. GAUBERT., O.C., p.18

* 49 E. CASSIRER., O.C., p.99

* 50 E. CASSIRER., La philosophie des formes symboliques. Tome I, Paris, 1978, p.115

* 51 E. CASSIRE., O.C., p.100

* 52 UXEKÜLL., Biologie théorique, 1919,2 éd, Berlin, 1928, cité par Cassirer dans la Logique

des sciences de la culture, p.101

* 53 Cité par Ernst Cassirer., O.C., p.101

* 54 E. CASSIRER., L'idée de l'histoire, p.187

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe