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Modification des propriétés physico-chimiques du sol par les vers de terre endogés géophages: rôle des attributs fonctionnels

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par Yannick Diby Armel BAIDAI
Université Nangui Abrogoua - Master II - Biodiversité 2012
  

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2.2. Effets de la richesse spécifique et des attributs fonctionnels des vers de terre sur le fonctionnement du sol

Il est généralement admis que les effets des vers de terre sur le sol et les plantes varient en fonction du type de sol et de la fourniture en nutriments (Doube et al., 1997 ; Laossi et al., 2010). En effet, le niveau d'activité des vers de terre dans le sol est fortement liée à la qualité et à la quantité de la nourriture fournie à ces organismes (Flegel et Schrader, 2000, Marhan et Scheu, 2005; Loranger-Merciris et al., 2008). De sorte que de faibles teneurs du sol en matière organique entraînent une augmentation de l'activité de consommation de terre par les vers de terre, d'où une production plus importante de biogènes (turricules, galeries). Ainsi, les effets positifs de l'activité d'ingénierie des vers de terre seraient plus effectifs dans les sols pauvres que dans les sols riches (Brown et al., 2004 ; Laossi et al., 2010). Notre étude vient étayer ces observations en leur adjoignant la notion de régime alimentaire et d'exigences nutritionnelles du ver de terre. En effet, l'ensemble des observations réalisées au niveau des paramètres physiques du sol suggère que dans des sols pauvres en nutriments, l'activité des vers de terre estimée à travers leur impact sur les propriétés physiques du sol, augmenterait en fonction des besoins alimentaires en matière organique de ces organismes. Ainsi, la faiblesse du sol en nutriments engendrerait chez les vers de terre, une intensification de leur activité de consommation de terre, d'ampleur variant en fonction du régime alimentaire de l'espèce considérée. Cette intensification se traduit par une construction plus importante de galeries et une plus forte production de turricules. Ainsi, face à la pauvreté du sol en matière organique, la réponse adaptative des vers endogés polyhumiques tels que H. africanus, qui ingèrent un substrat riche en matière organique, seraient plus importante que celle des mésohumiques (M. omodeoi), elle-même supérieure à celle des endogés oligohumiques tels que D. terraenigrae.

L'existence de ce gradient spécifique est confirmée par les différents résultats de notre étude. En effet, dans le sol relativement pauvre (Corg < 1,5 %; C/N ratio = 13,46) des mésocosmes de cette expérimentation, l'activité du géophage polyhumique H. africanus, a entraîné la modification du sol, la plus prononcée (plus importante stimulation de la vitesse d'infiltration, réduction la plus importante de la densité apparente). Celle de M. omodeoi a induit un effet d'une ampleur intermédiaire sur les mêmes paramètres. Tandis que le plus faible impact sur la structure du sol a été observé chez D. terraenigrae. Au niveau de l'agrégation, la pertinence de ce gradient n'a pu être établie que pour les espèces compactantes M. omodeoi et D. terraenigrae, étant donné le rôle décompactant de l'espèce H. africanus et son faible impact sur ce paramètre. Néanmoins, l'hypothèse se vérifie avec ces deux espèces compactantes, puisque le mésohumique M. omodeoi a été à la base de la production la plus importante de macroagrégats (agrégats > 2 mm), donc d'une production de turricules plus élevée que celle de l'oligohumique D. terraenigrae.

En somme, les résultats de cette étude en soulignant le rôle indispensable de ces deux types fonctionnels d'ingénieurs écologiques du sol (compactant et décompactant) dans la structuration physique du sol, révèlent que l'efficacité et la vitesse des processus de structuration du sol par l'activité des communautés de vers de terre pourrait résulter de paramètres tels que la qualité et la fourniture en nutriments et le régime alimentaire des différentes espèces de vers de terre.

La synthèse des observations réalisées au niveau de l'impact des vers de terre sur les caractéristiques physiques du sol permet de conclure que la richesse spécifique et particulièrement la cooccurrence spatio-temporelle des groupes fonctionnels qu'elle induit, est essentielle pour le maintien et la régulation de la structure du sol dans les écosystèmes, leur procurant ainsi, une certaine stabilité dans leur fonctionnement. Cet effet semble rejoindre l'hypothèse de l'assurance énoncée par Yachi et Loreau (1999). En effet, les principaux indicateurs de dégradation des sols, notamment la compaction du sol, le niveau d'agrégation ou la stabilité structurale, sont limités par des combinaisons d'espèces qui diffèrent en termes d'attributs fonctionnels (compactant et décompactant ou type de régime alimentaire). De fait, la conservation d'une diversité élevée de vers de terre dans le sol constitue un impératif au maintien de sa structure et de son fonctionnement du sol dans les agroécosystèmes.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille