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Méthodes de lutte contre la piraterie des oeuvres musicales par les organismes de gestion collective dans l'espace communautaire ouest-africain(UEMOA): l'exemple du bureau burkinabé du droit d'auteur(BBDA)

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par Lanssa Moïse KOHOUN
Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature Ouaga - conseiller des affaires culturelles 2009
  

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CONCLUSION GENERALE

Au terme de cette étude, il ressort que la création du Bureau Burkinabè du Droit d'Auteur (BBDA) répond au souci de l'Etat d'assurer la protection et la défense des intérêts matériels et moraux de tous les titulaires de droits d'auteurs et de droits voisins ainsi que leurs ayants droit, sur le territoire national et hors du pays. Cependant, les droits des artistes musiciens sont constamment atteints par la piraterie. En effet, la notion de piraterie comme celle de la contrefaçon revêt une dimension juridique, nonobstant les différentes considérations jurisprudentielles. Ces deux notions recouvrent la même réalité qui est la reproduction ou l'exploitation frauduleuse de l'oeuvre d'autrui sans son consentement. Toutefois, le terme de contrefaçon est présent dans la plupart des législations nationales et est utilisé pour mettre en exergue l'atteinte au droit de propriété industrielle tandis que la piraterie désignerait l'atteinte au droit de propriété littéraire et artistique.

Le secteur musical est le plus touché par le phénomène de la piraterie au Burkina Faso. Le marché discographique est occupé à près de 95% de produits pirates. La piraterie, selon le BBDA, cause un préjudice financier de plus de quarante cinq (45) milliards de FCFA par an. A cela, s'ajoutent la perte des emplois, la détérioration du climat d'investissement, l'anéantissement de la créativité et la réduction des artistes à la mendicité. La piraterie affecte la rentabilité de structures de production et de distribution et en conséquence, le développement économique, social et culturel du Burkina Faso.

Conscients que la piraterie est une entrave au développement musical du pays, l'Etat par le biais du BBDA a entrepris des actions de lutte contre ce fléau. Parmi ces actions, on note l'identification et l'authentification des supports originaux par le timbre ou hologramme, les opérations de saisie et de perquisitions, la surveillance des importations à la frontière, la sensibilisation et la formation des différents acteurs impliqués dans le secteur musical et dans la lutte contre la piraterie et enfin les sanctions. Toutefois, les insuffisances et les lacunes de certaines de ses actions et le manque de moyens font que la lutte est infructueuse.

C'est pourquoi, nous avons proposé une lutte au niveau régional par la création d'une structure de coordination et l'harmonisation des différentes législations sur les droits d'auteur et les droits voisins. Au niveau national, l'implication de tous les acteurs et le renforcement du dispositif juridique constituent à notre avis les moyens adéquats pour éradiquer la piraterie. L'intensification des opérations de saisie, le contrôle à la frontière, l'alourdissement des sanctions, l'organisation et les actions concertées des acteurs pourront aider à venir à bout de la piraterie. Ce faisant, l'apport de l'Etat demeure indispensable. Doté le BBDA de moyens conséquents et l'offre d'un cadre règlementaire favorable et la réduction des coûts de production pourront atténuer les effets pervers de la piraterie. C'est cette volonté qui anime le gouvernement en participant au lancement du plan triennal de lutte contre la piraterie à Laongo et en acceptant le financement de l'opération.

Toutes les actions menées jusqu'à ce jour semblent infructueuses, nous espérons que la mise en oeuvre du plan de lutte contre la piraterie qui s'article autour de douze points majeurs pourra être efficace. Les activités de ce plan sont :

- la condamnation publique de la piraterie par le gouvernement ;

- la réduction du volume des importations de supports piratés par le renforcement de la sécurisation des frontières ;

- l'amélioration de l'environnement juridique ;

- la création de l'observatoire de lutte contre la piraterie (OLP) ;

- la mise en place de la coordination nationale des brigades de lutte contre la piraterie ;

- l'opération de contrôle et de répression ;

- la sensibilisation ;

- la formation ;

- l'accès aux licences d'exploitation pour les oeuvres étrangères ;

- les exonérations douanières sur les matières premières ;

- le développement des circuits de distribution ;

- l'étude de l'impact de la mise en oeuvre du plan de lutte contre la piraterie.

Nous espérons que ce plan pourrait enrayer ou atténuer considérablement les effets néfastes de la piraterie, car il est impossible de mettre fin définitivement à la piraterie. En attendant les résultats des actions de ce plan d'ici 2010, le Directeur Général de Bazar Music, Moussa KABORE, voyant sa faillite prochaine venir lance ce cri de coeur : « il faut que les différents acteurs de la lutte contre la piraterie s'engagent sincèrement à combattre énergiquement ce fléau. Si d'ici là rien n'est fait contre les pirates, je fermerai ma maison de production. Je n'arrive plus à éditer les oeuvres des artistes que j'ai sous la main car je ne dispose plus de ressources financières à cause de la piraterie.»

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