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Evaluation d'impacts socioéconomiques de l'interdiction de l'utilisation des sachets plastiques " leyda" dans la ville de N'Djamena

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par SELSOUBE SOUABE
Institut régional multisectoriel de technologie appliquée, de planification et d'évaluation de projets - Master II 2010
  

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1.2. La politique spécifique de la mairie de N'Djamena relative au secteur d'hygiène et d'assainissement

A côté du gouvernement, la municipalité à aussi sa part de responsabilité. Raison pour laquelle, elle a engagé plusieurs actions pour résoudre le problème de gestion des déchets urbains. La municipalité a réalisé une étude pour la réduction des déchets plastiques. Pour elle, la valorisation des déchets plastiques permettra de diminuer son volume et la pollution pourra être réduite. La municipalité a aussi fait de reforme au niveau du service d'assainissement et d'hygiène pour les mêmes fins.

La volonté de la mairie à prioriser ce secteur s'est manifestée à travers les actions suivantes :

1.2.1. Les recherches en vue de réduction des déchets plastiques

La déclaration d'Abidjan de 1996, a conduit la Mairie a élaboré une stratégie concertée. Elle a entrepris des actions qui s'articulent selon les quatre étapes suivantes :

44 SNRP2

45 SNRP2

Mémoire de fin de formation en Analyse et Evaluation de Projets / IVème Promotion Master II Page 33

Evaluation d'impacts socioéconomiques de l'interdiction de l'utilisation des sachets plastiques « Leyda »
dans la ville de N'Djaména-Par SELSOUBE SOUABE

Première étape : élaboration d'un plan d'action et mise en oeuvre sous la supervision d'un comité de pilotage depuis 1998 élaboré conjointement par les mairies de N'Djaména et de Toulouse ;

Deuxième étape : réalisation d'un « livre blanc » et d'une étude de cadrage et de proposition, confiée au Bureau d'étude spécialisé (avril 1999/mars 2001) ;

Troisième étape : engagement d'actions pilotes pour tester les options retenues (depuis 1999) ;

Quatrième étape : finalisation d'un Plan Directeur et de l'assainissement, accompagné d'un programme prioritaire d'intervention, destiné à servir de base à un dossier de requête de financement (non encore engagé).

Par rapport à la deuxième étape, une étude réalisée par le Bureau d'ingénierie de France, BCEOM a donné les résultats suivants :

- la ville produit 600 tonnes de déchets par jour soit 0,8 kg par personne46 ;

- les services techniques municipaux sont dans l'impossibilité par manque de moyens financiers et roulant de curer correctement l'ensemble des caniveaux et d'évacuer la totalité des déchets produits par les ménages et les marchés ;

- la mairie ne dispose pas de décharge officialisée et aménagée.

La même étude réalisée par BCEOM a permis de définir la composition pondérale des déchets produits sur l'ensemble de la ville résumé dans ce tableau :

Tableau N°3 : Composition pondérale actualisée des déchets produits dans la ville

Composants

Pourcentages

Poids en tonne/jour

1

Sables/cendres

45%

360

2

Matières putrescibles

25,33%

203

3

Bois, paille, feuilles

14,83%

119

4

Plastiques

5,67%

45

5

Papiers/cartons

2,67%

21

6

Métaux ferreux

1,83%

15

 

46 Programme « gestion durable des déchets et de l'assainissement urbain », Projet de recherche : « Tri sélectif et valorisation des déchets urbains de la ville de N'Djaména »

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7 Textiles

1,5%

12

8 Cuirs et os

1,5%

12

9 Verres

1%

8

10 Caoutchouc

0,67%

5

Total

100%

800

 

Source : Programme « gestion durable des déchets et de l'assainissement urbain »

Projet de recherche : « Tri sélectif et valorisation des déchets urbains de la ville de N'Djaména »

L'analyse de ce tableau montre que les cinq premiers postes constituent environ 93,5% soit 748 tonnes/jours. Des actions visant à réduire ces volumes permettraient de diminuer, de manière significative, les charges d'acquisition et de fonctionnement des matériels roulants de transport et de mise en décharge des déchets collectés, à évacuer. Ce qui a conduit la mairie à l'idée de création du CERVALD.

1.2.2. La création d'un Centre municipal d'Etudes et de Recherche pour la Valorisation des Déchets (CERVALD)

Une étude faite par la mairie avec ses partenaires a permis de créer un Centre municipal d'Etudes et de Recherche pour la Valorisation des Déchets (CERVALD) en 2001. C'est plus précisément par la décision N°09/M/SG/DSTM/01 en date du 19 novembre 2001, que la mairie de N'Djaména l'a créé et a recherché des partenaires pour financer son installation et son fonctionnement.

Donc la création du CERVALD correspond à la troisième étape des actions entreprises par la mairie après la première étude. La création d'un CERVALD et de la concession de son fonctionnement à une structure privée découle de ce constat et de la volonté de démontrer que le recyclage des déchets pouvait véritablement être générateur d'activités créatrices d'emplois et des ressources. Ce centre a pour mission de :

· collecter toutes les données relatives à la production annuelle des déchets urbains en poids, volume, pour l'ensemble de la ville par arrondissement, par quartier ;

· classifier cette production par :

- catégories de déchets produits (ménagers, industriels et autres).

- Types de composants : déchets verts, plastiques, papiers cartons, terre/cendres,

métaux, verres et autres,

- Dangerosité : déchets toxiques ou non,

- Possibilité de recyclage.

Le CERVALD a aussi pour mission d'étudier les divers procédés de transformation, ainsi que les outillages qui en résultent, former les hommes à ces techniques, étudier les

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marchés potentiels pour la consommation des produits CERVALD, engager les analyse utiles, notamment en matière de métaux lourds, produits toxiques et radioactifs, ainsi que tous les produits présentant une dangerosité pour l'environnement et la santé humaine.

Partant des missions qui lui sont assignées, le CERVALD s'est fixé les objectifs suivants :

Objectif principal : mettre en place une filière de commercialisation des sous produits terres/sables, papiers/cartons, sacs plastiques et matières compostables, de la collecte à la revente, en passant par les opérations de fabrication, de test de qualité, de mise en place des circuits de commercialisation et de sensibilisation.

Objectifs particuliers : diminuer le volume des déchets de N'Djaména par le tri des catégories des déchets suivants : sables/terres, papiers/cartons, sacs plastiques et matières putrescibles.

Les résultats de l'étude du BCEOM a permis au CERVALD d'élaborer des plans de transformer chaque type de déchets recyclables :

- Pour les papiers/cartons, une des orientations, reprise et améliorée par le CERVALD est de transformer les papiers/cartons, après macération, moulage et séchage, en buchette, servant de combustibles pour les ménagères et les fours pour la cuisson des briques de terre, en veillant à en garantir la non-toxicité ;

-Pour les matières putrescibles, CERVALD a élaboré un plan de leur transformation en compost. Ce sous produit qui sera vendu aux jardiniers, à la municipalité pour ses espaces verts, ou aux fleuristes.

-Pour les sachets plastiques « Leyda », le centre a réalisé une étude de faisabilité pour leur transformation en ardoise d'écoliers ou en pavé de sol. La masse de déchets plastiques est estimée à deux tonnes par jour. Les études entreprises ont permis de démontrer qu'il était possible de les transformer, par fusion, avec adjonction de sable ou non, en divers produits d'excellente qualité, comme des ardoises pour écoliers, des panneaux de signalisation, des pavés de sol, des revêtements de citernes et des terrains de sport.

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Photo N°4 : Les divers moules utilisés Photo N°5 : les pavés de sol

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Photo N°6 . Stock de pavés terminés Photo N°7 . Vue d'une allée pavée

Source . Programme « gestion durable des déchets et de l'assainissement urbain », Projet de recherche . « Tri sélectif et valorisation des déchets urbains de la ville de N'Djaména »

Voici les dépenses pour obtenir une unité de pavé de sol : Tableau N°4 . les dépenses pour obtenir une unité de pavé de sol

Coût de d'un pavé de sol (main d'oeuvre, matériels)

83,04 FCFA

Coût tri matière première pour un pavé

3,20 FCFA

Coût d'énergie buchette papier pour un pavé

88,67 FCFA

Estimation du coût de sable y compris transport pour un pavé

15,60 FCFA

Coût total pour un pavé

190,51 FCFA

 

Source : CERVALD

Le coût total de fabrication d'un pavé de sol est de 191 FCFA. Le prix au m2 hors taxe de pavé fabriqué à base de plastique est sans recherche de réduction de prix, plus cher de près de 2/3 par rapport à celui de pavé à base de ciment. Il est à signaler que le ciment est importé au Tchad et que la différence peut se justifier comme une prime à la protection de l'environnement. Ce résultat confirme la pensée de certains industriels selon laquelle le recyclage est plus couteux, il n'est donc pas économiquement rentable.

1.2.3. La réforme du service d'assainissement et d'hygiène

Avant de devenir deux entités différentes, le service de la propreté et celui d'hygiène-santé constituaient un seul service dénommé service d'assainissement et d'hygiène. Ces services sont rattachés à la Direction des Services Techniques Municipaux. Cette réorganisation a été opérée pour améliorer la situation d'insalubrité de la ville.

1.2.3.1. Le service d'hygiène et santé

C'est un service de prévention des maladies. Ses activités sont :

- la lutte contre les vecteurs de transmission des maladies ;

- la promotion de l'hygiène alimentaire, l'hygiène de l'habitat, hygiène scolaire (corporelle des élèves, des bâtiments et latrines scolaires) ;

- la lutte contre les polluants.

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Ce service comprend trois types de sections : la section de dispensaire, la section de pompe et funèbre et la section d'hygiène et santé des arrondissements. Les tâches sont reparties entre ces différentes sections.

La section de dispensaire est chargée des soins en santé de l'ensemble du personnel de la mairie.

La section de pompe et funèbre s'occupe de la surveillance et de la protection des tous les cimetières de la capitale. Il lui est associé une équipe mobile qui a pour activités de s'occuper des dépouilles mortelles des cadavres égarés.

Il y a une section d'hygiène et santé par arrondissement. Elles ont chacune, dans leur circonscription respective, la charge de l'éducation de la population en matière d'hygiène, de veiller sur les conditions d'hygiène des aliments consommées dans les milieux publics tels que les établissements scolaires, les hôtels les restaurants, les marchés, les grillades.

Ce service a été véritablement impliqué dans la sensibilisation de la population des inconvénients de la mauvaise utilisation des sachets plastiques « Leyda ».

1.2.3.2. Le service de la propreté

Le chemin directeur de ce service a été initié conjointement par les mairies de N'Djaména et celle de Toulouse en 199847. Cela fait partie de la première étape des quatre actions entreprises par la mairie après l'étude réalisée avec ses partenaires. Mais il a fallu une autre étude faite par le ministère de l'environnement pour que le service soit rendu opérationnel en juillet 2007 par un arrêté N°235/M/SG/2007.

La mairie, conformément à ses obligations, est chargée d'assurer la collecte des ordures ménagères déposées par la population. Elle a confié cette charge au service de la propreté.

Ce service a pour mission de :

- collecter tous les déchets urbains ;

- évacuer les déchets à la décharge contrôlée qui deviendra par la suite Centre d'Enfouissement Technique ;

- nettoyer les avenues, les boulevards et les places publiques ; -traiter et valoriser les déchets.

Un projet a été élaboré par le CERVALD pour la création d'une Installation des Protections pour l'Environnement. Ce centre sera très modernisé de manière à bien traiter les

47 Programme « gestion durable des déchets et de l'assainissement urbain », Projet de recherche : « Tri sélectif et valorisation des déchets urbains de la ville de N'Djaména », Février 2003.

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déchets urbains. La phase de mise en oeuvre de ce projet devrait aller de 2006 à 2009. Mais le constat sur le chantier est différent. Ces travaux de construction n'ont pas encore pris fin.

Jusqu'à présent, le traitement des déchets se fait simplement par incinération et enfouissement dans un endroit situé à 20 km de la ville.

Après la réception des matériels de la part du gouvernement, le service de la propreté a lancé une opération appelée « N'Djaména Nadif » ce qui signifie N'Djaména propre. Ses activités se présentent de la façon décrite ci-après.

L'Organisation du service de la propreté

C'est un service qui est rattaché directement à la Direction des Services Technique Municipaux. Il comprend un secrétariat quatre sections qui sont : la section de suivi de propreté des arrondissements, la section de suivi de la décharge, la section de recouvrement et de sensibilisation et la section de suivi et contrôle des matériels.

La section de suivi de propreté des arrondissements, chargée de collecter les ordures ménagères comprend une équipe de collecte, une équipe de nettoyage des rues bitumées et une équipe de collecte des redevances. Leurs activités se déroulent dans le périmètre urbain.

Au niveau de l'équipe de collecte des ordures, pour faciliter leur organisation, les dix arrondissements de la capitale sont repartis en secteur. A l'heure actuelle, les circuits sont bien définis dans les six premiers arrondissements. La répartition se présente comme suit :

- au premier arrondissement il y a trois secteurs ;

- au deuxième arrondissement il y a onze secteurs ;

- au troisième arrondissement il existe cinq secteurs ;

- au quatrième arrondissement il y a onze secteurs ;

- au cinquième arrondissement il y a huit secteurs ;

- au sixième arrondissement il y a six secteurs.

Dans les deux arrondissements suivants c'est-à-dire le septième et le huitième, les circuits de collecte des déchets sont en voie d'être définis. Toute fois le service y intervient avec quelques bennes. Pour les deux derniers arrondissements, il se trouve que les déchets n'y sont pas importants car ce sont des quartiers situés à la périphérie de la ville. Les chantiers de construction sont très fréquents. Les ménages se servent des ordures dans ce milieu comme de remblai pour les trous qu'ils créent lors des constructions des habitations.

Le mode de collecte est celui de porte à porte où chaque chauffeur accompagné de deux agents ripeurs passe devant les concessions pour enlever les ordures ménagères. Puis ils vont déposer à la décharge contrôlée. Les chefs de secteur qui à moto, passent dans les arrondissements repartis en secteur pour assurer le contrôle de la rotation des chauffeurs et agents ripeurs. Il y a un chef de chauffeurs qui établit le programme de sortie des camions. Le

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chef des éboueurs s'en charge de leur répartition dans les différents secteurs. La collecte des ordures au niveau des grands marchés s'opère de manière particulière. Ainsi une benne est affectée au marché de Dembé, deux au marché à mil et une au marché central.

Parallèlement à cela, deux autres petites sociétés interviennent dans la collecte des déchets urbains. Mais elles ne disposent pas de centre d'enfouissement technique. Elles utilisent donc la même décharge contrôlée de la mairie. Ces sociétés sont « BIBO Ville propre » qui enlève les déchets dans les sociétés privées et Etablissement « Mallah» qui s'occupe d'une partie du marché de Dembé.

L'équipe de nettoyage des avenues et boulevards est composée de cinq superviseurs. Cette équipe comprend trente et deux divisions dirigées chacune par un chef de division. Ceux-ci font chaque jour le tour de la ville pour vérifier les activités des petites divisions des agents nettoyeurs des rues. Chaque petite division comporte en moyenne vingt et cinq agent formés pour la plupart des femmes.

L'équipe de collecte des redevances est composée de dix agents du service de la propreté auxquels sont associés deux agents des services des arrondissements. Ils sont chargés de collecter les redevances que doivent les ménages en contre partie du service d'enlèvement des déchets. Ce taux est fixé mensuellement à 1500FCFA par concession.

A partir du 08 août 2009 la mairie de N'Djaména avait sollicité les prestations d'une société camerounaise, dénommée société d'Hygiène et de Salubrité du Cameroun (HYSACAM), spécialisée dans les nettoyages, ramassage et dépôt des ordures ménagères. Le contrat de cette prestation a pris fin en février 2010.

Le service d'hygiène et santé et celui de la propreté ont été très impliqués dans l'application de la mesure interdisant l'utilisation des sachets plastiques.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus