WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Redevance incitative et gestion des déchets en habitat social

( Télécharger le fichier original )
par Victor Bailly
Université de Franche-Comté - Master 2 Analyse et gestion des politiques sociales 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

IV. Etat de la collaboration avec les bailleurs sociaux

Malgré des problématiques divergentes auxquelles sont confrontés les bailleurs sociaux et la collectivité102 au niveau de la gestion des déchets, ceux-ci ont su trouver des intérêts communs motivant l'instauration d'une collaboration étroite. D'une part, en logement social, la maîtrise de l'augmentation des charges locatives constitue une preuve de l'efficience du mode de gestion de l'organisme logeur. De ce fait, la redevance incitative est un argument pertinent pour convaincre le logeur de s'investir dans la gestion des déchets ménagers comme en témoigne la gardienne de l'immeuble n°3 : « Ben là, je dis que ça fait deux ans où c'est plein pot, où on rencontre quand même des gens comme vous. Le Grand Besançon il s'intéresse, hein ! Ben je crois qu'on s'intéresse depuis qu'on sait que c'est pucé. ». D'autre part, la CAGB et les bailleurs sociaux sont animés par une même stratégie de « reconquête » du terrain visant à se rapprocher des usagers. Depuis une quinzaine d'années les organismes logeurs mettent en place des politiques de décentralisation en réimplantant leurs locaux administratifs au coeur de leur patrimoine. L'instauration de la redevance incitative par la CAGB correspond au même désir de traiter les usagers au cas par cas en individualisant leur facture. Néanmoins, bien que la collaboration avec les bailleurs sociaux offre des perspectives prometteuses, elle ne revêt pas encore les traits d'une véritable coopération puisque les logeurs demeurent dans une position de destinataires, de bénéficiaires du dispositif d'accompagnement, ce qui questionne les techniciens de la CAGB sur les moyens à mettre en oeuvre pour les impliquer davantage.

En effet, plusieurs limites apparaissent quant aux possibilités d'une collaboration plus poussée. Tout d'abord, les bailleurs sociaux subissent des contraintes budgétaires qui restreignent les possibilités d'investissement matériels (réfection des locaux poubelles) et humains (suivi du taux de présentation, de la qualité et de la quantité du tri, sensibilisation des locataires) propices à une meilleure gestion des déchets sur leur parc locatif. De surcroît, la délégation par certains organismes logeurs des tâches en rapport avec les ordures ménagères à des sociétés de nettoyage freine leur implication sur cette problématique. Aussi, dans certains immeubles la redevance incitative crée une certaine tension entre les locataires qui prend la forme d'une « chasse aux mauvais trieurs », ce qui peut faire douter certains bailleurs des

102 Pour les organismes logeurs, la collectivité doit avant tout mettre en place d'un service de collecte fiable assurant la salubrité des locaux et la sécurité des personnes. Ce point a d'ailleurs fait l'objet de frictions avec la CAGB lorsque la direction gestion des déchets est passée de deux à une collecte hebdomadaire avec la mise en place de la collecte sélective. La réduction des déchets et la réussite de la collecte sélective ne sont donc pas des priorités pour les bailleurs sociaux bien que la redevance incitative les pousse de plus en plus à adhérer à ces objectifs.

48

vertus du nouveau système puisqu'ils sont confrontés à la gestion de conflits supplémentaires. Les organismes logeurs ont également l'impression d'être engagés dans une relation schizophrénique avec les services de l'agglomération en charge de la question des déchets : d'un côté ces derniers mettent en place un programme d'accompagnement à leur bénéfice et, de l'autre, ils les rappellent à l'ordre via des courriers de déclassement lorsqu'un ou plusieurs bacs jaunes sont mal triés. Enfin, l'évolution de la répartition des charges d'ordures ménagères vers des plus petites échelles (tel que la cage d'escalier), préconisée et mise en place par la CAGB, n'est pas suivie par les bailleurs sociaux. Les logeurs conservent des clés de répartition sur des échelles plus grandes pour des raisons pratiques : la répartition par cage d'escalier des charges d'ordures ménagères nécessite des calculs complexes alors qu'ils ont pour habitude de mutualiser l'ensemble des charges sur un groupe d'immeubles. De plus, l'externalisation des locaux poubelles sur une grande partie du parc HLM des bailleurs empêche d'opérer un lien direct entre cage d'escalier et facture puisque les bacs sont partagés entre plusieurs cages, voir plusieurs immeubles103.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon