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Aspects d'un office du chapitre de Notre-Dame de Paris : les chanceliers de l'université de paris du milieu du XIIe au XVe siècle.

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par Christophe LEON
Université de Reims Champagne Ardenne - Master II Espaces et Civilisation 2003
  

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Conclusion.

 la charnière de deux mondes, le chapitre et l'Université, le chancelier est sans doute l'un des personnages les plus importants de son époque. Jaloux de ses prérogatives, il n'eut de cesse de les préserver du XIIe au XVe siècle face à une Université, que les rois et les papes souhaitaient voir prendre de plus en plus d'importance dans une société occidentale en pleine reformation.

Si certains chanceliers, comme Pierre le Mangeur, Pierre d'Ailly ou Jean Gerson, sont restés célèbres, c'est parce qu'ils ont aussi été des auteurs célèbres, des maîtres renommés, continuant à enseigner durant leur cancellariat, et qu'ils ont souvent proposé des modèles à suivre. D'autres, comme Philippe le Chancelier ou Jean Blanchart et, dans une moindre mesure Pierre le Mangeur, ont marqué cet office ecclésiastique par leur volonté d'en tirer profit et par leur refus de céder sur les avantages qu'il leur procurait. Les exceptions sur le paiement du droit à la licence, alors qu'au départ elle devait être délivrée gratuitement, sont devenues ainsi une coutume dont il a été ensuite bien difficile de combattre les abus. D'autres encore, comme Grimaud Boniface, n'ont pas laissé de traces remarquables ou critiquables de leur passage dans la fonction chancelière mais ils ont participé tout autant que leurs prédécesseurs ou ceux qui les ont suivi à son évolution.

Nous avons pu également constater que le chancelier reste un universitaire puisque tous sont passés par la faculté où, pour la plupart ils ont obtenus un doctorat en théologie. Mais il est aussi un homme d'Eglise et cette fonction canoniale a représenté pour quelques-uns, comme Pierre d'Ailly, une sorte de tremplin vers d'autres fonctions ecclésiastiques supérieures, sinon, elle a apporté un appoint financier conséquent par le cumul des bénéfices. Ainsi de nombreux chanceliers, tels Philippe le Chancelier ou Grimaud Boniface que nous avons plus particulièrement étudiés, ont cumulés les offices canoniaux étant titulaires de plusieurs prébendes.

Cette fonction apporte donc, avec la prébende qui lui est attachée, un complément conséquent de revenus, mais aussi un accroissement d'honneurs et de prestige pour, éventuellement, aller plus loin, mais le chancelier a aussi conscience que sa fonction est importante et qu'il a un rôle à jouer dans une société en mutation.

Le chapitre de Notre-Dame, dont il est dignitaire, est consulté sur des questions dogmatiques dont il est le fervent défenseur de l'orthodoxie, rejetant violemment les hérésies,

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n'hésitant pas à s'opposer parfois au pape. L'Université de Paris est aussi un lieu de débats et de controverses que le pouvoir pontifical a parfois du mal à tempérer ou, à tout le moins à arbitrer.

Interlocuteur privilégié des autorités pontificales qu'il représentait avec l'Université, le chancelier, sûr de son bon droit, n'a pas toujours voulu voir la place de plus en plus importante que lui disputaient les maîtres, et le recteur, dans leur volonté d'autonomisation vis-à-vis de tout pouvoir politique ou spirituel ; peut-être avait-il peur de raviver des rancoeurs récurrentes, comme celles autour de la collation de la licentia docendi.

À la fois « fille aînée du roi » et fer de lance de la théologie, car formatrice des docteurs savants dont l'Eglise a besoin, l'Université représente donc une personne bien difficile à manoeuvrer pour un homme, le chancelier, dont l'autorité est très souvent contestée. Mais l'importance de cette fonction chancelière est également liée de façon étroite à cette place de l'Université de Paris dans l'Occident chrétien ; ainsi, avec la fin de la guerre de Cent Ans et avec la naissance d'autres universités, qui vont bientôt concurrencer l'université parisienne, il convient de se demander si le chancelier de Notre-Dame de Paris n'a pas alors, lui aussi, perdu non seulement en prestige, mais surtout en influence, à la fois au sein de l'Eglise, de l'Université mais aussi auprès des autorités qu'il représentait ou qu'il conseillait, et, d'une manière générale, dans la société dans son ensemble ? Mais tenter de répondre à cette question, c'est proposer de faire l'étude exhaustive de tous les chanceliers qui du XIIe au milieu du XVIe siècles vont se succéder à ce poste, pour savoir comment a évolué la fonction à travers le type de chancelier que chacun a été.

Nous avons, pour notre part, donner quelques éléments de réponses à cette problématique, à travers l'ébauche d'une base prosopographique qui permet la recension de l'ensemble des sources et des études concernant ces personnages. Cette étude prosopographique est donc incomplète et ne demande qu'à être étendue à l'ensemble des chanceliers ; nous avons tenté dans notre étude de définir un corpus, des cadres et des outils, il reste désormais à s'en servir.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci