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Morbi-mortalité du diabete sucré chez l'adulte de Kisangani

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par Jean claude BANGA MSEZA
Université de Kisangani - docteur en médecine chirurgie et accouchement 2012
  

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4.1.5. Des complications du diabète sucré

L'analyse de nos résultats montre que 42,19% de nos enquêtés ont présenté des complications. De toutes les complications observées ; les complications aigues 41,86% sont les plus fréquentes. Les complications chroniques représentent 27,32%. En effet, plusieurs études rapportent que les complications aigues sont les plus fréquentes et sont principalement liées à des facteurs évitables (les complications sont rencontrées chez les diabétiques mal équilibré) dont l'intrication explique la forte létalité observée. (30)

1). Les complications métaboliques aiguës

De toutes les complications aiguës, les infections représentent 27,33% % et les complications métaboliques aiguës 14,83%. En effet plusieurs auteurs ont trouvé les mêmes résultats et affirment que les complications aiguës infectieuses constituent les complications du diabète les plus fréquemment rencontrées au cours de l'évolution de la maladie. Ouedraogo et coll.ont mené une étude au Burkina-Faso dans les services de Médecine Interne et d'Urgences Médicales du Centre Hospitalier National Yalgado Ouedraogo, et ont trouvé que les complications aiguës étaient les plus rencontrées. Les complications infectieuses représentaient 41,93 %, les complications métaboliques 22,86% et les complications dégénératives 28,57 % (30).

a). Les infections

Au cours de cette enquête nous avons trouvé que l'Infection urinaire 18,75% était le chef de fil suivit des infections cutanées 4,68% ; nous n'avons pas trouvé d'infections pulmonaires autre que la tuberculose 2,34%. La méningite représentait 0,78%, et la pyélonéphrite 0,78. Bien que les localisations des infections diffèrent selon les travaux, les auteurs sont unanimes sur leur forte prévalence. Ouedraogo avait retrouvé les complications infectieuses chez 41,9% des patients. La localisation la plus fréquente était pulmonaire 47,6%, cutanée 29,41%, urinaire 17,65% et ORL 5,8%. (31) Pouye et coll.cité par NAFI ont mené une étude rétrospective sur 34 patients diabétiques et ont trouvé les infections cutanées chez 23,5% des patients, urinaires 14,7%, pulmonaires 14,7% et digestives 2,9%.(28) Sarr toujours cité par NAFI avait retrouvé les complications infectieuses chez 25,7% des patients : les infections urinaires étaient observées chez 12% des patients. Les autres types d'infection étaient cutanés 5%, ORL 5% et pulmonaires 5%.(28)

Au Congo, Monabéka avait observé les complications infectieuses chez 28,7% des patients. (26) Cependant il n'avait pas précisé les types d'infection. Les infections sont généralement rencontrées chez les diabétiques mal équilibrés. En milieu tropical, l'infection reste la première cause de décompensation chez le diabétique. Sur ce terrain, il existe une augmentation de la sensibilité aux infections. L'hyperglycémie diminue les défenses de l'organisme par l'intermédiaire de son action sur les facteurs du complément et les polynucléaires (24)

b). les complications métaboliques aigues

De toutes les complications métaboliques, l'hypoglycémie représentait 7,81% ; le coma acidocétosique 4,68% ; et le coma hyperosmolaire 2,34%. Au Sénégal, une étude mené par NAFI sur les aspects épidémiologiques, cliniques thérapeutiques et évolutifs du diabète sucré avait trouvé l'hypoglycémie chez seulement 0,48% des patient diabétiques ;(28) au Congo Brazza, Monabéka avait trouvé l'hypoglycémie chez 13,1% des diabétiques hospitalisés (26) et au Burkina-Faso, Ouedraogo avait noté l'hypoglycémie chez 10,5% des patients diabétiques(30). Nos résultats corroborent à ceux du Burkina-Faso et du Congo Brazza. En effet, L'hypoglycémie peut être une complication iatrogène du traitement antidiabétique mais peut résulter aussi d'un apport insuffisant de glucose à l'organisme ; d'une consommation excessive liée à un apport inapproprié d'insuline ; d'une administration exogène d'insuline trop élevée ; et d'une consommation de glucose non compassée dans l'exercice intense.

Au cours de cette étude, nous avons trouvé que 4,68% avaient présenté un coma acidocétosique; et 2,34% un coma hyperosmolaire. Nos chiffres sont légèrement bas que ceux trouvés DJROLO et coll. lors d'une étude rétrospective sur l'évolution de la prévalence hospitalière du diabète sucré en milieu africain (11). Dans leur étude la décompensation acidocétosique venait en tête des situations d'urgence avec 12,4% des cas, suivie des comas non identifiés (5,5%) et du coma hypoglycémique (4,3% des cas). Au Sénégal, NAFI avait trouvé un coma acidocétosique chez 22,1% des patients hospitalisé. (28) E.H.SIDIBE menant une étude sur les complications majeures du diabète en Afrique affirme que l'acidocétose peut concerner jusqu'à 34% des diabétiques hospitalisés avec un caractère révélateur ; tendis que le coma hyperosmolaire est très certainement méconnu et paraît rarement rapporté dans un milieu pourtant très exposé. (34)

L'acidocétose est une complication aiguë du diabète qui survient le plus souvent chez les diabétiques de type I. Cependant, elle peut survenir chez les diabétiques de type II. Chez les patients noirs africains, il existe une forme particulière de diabète appelée diabète de type africain. Ce diabète donne un tableau d'acidocétose inaugurale chez des sujets ayant entre 40 et 45 ans et chez qui la recherche d'auto-anticorps est négative (28). La prévalence des complications aigues chez nos patients pourrait être liée à un défaut d'éducation, un traitement inadapté et un suivi irrégulier. L'analphabétisme, le manque d'éducation sanitaire, le bas niveau socioéconomique des patients sont des facteurs favorisant la survenue des complications aiguës. Pour prévenir ces complications il faudra améliorer les conditions de vie des patients et surtout insister sur l'éducation.

Les complications métaboliques chroniques

Dans cette étude, les complications chroniques représentent 27,32% de toutes les complications observées: l'hypertension artérielle vient en première position avec 10,15% ; les rétinopathies 7,03% ; le mal pied du diabétiques 5,46% et les troubles sexuels 4,68%. En effet, le risque des maladies cardio-vasculaires est beaucoup plus élevé chez les diabétiques que chez les non-diabétiques. L'HTA est très fréquente dans les diabétiques, elle concerne 20 à 60% d'entre eux et survient essentiellement dans lez diabète type II (1). La prévalence de l'hypertension est beaucoup plus élevée chez les adultes diabétiques que chez les non-diabétiques : 43 % contre seulement 10 %. On a établi que l'hypertension non traitée est aussi un facteur de risque de maladies cardio-vasculaires, telles que les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux, de néphropathie et de rétinopathie. (27) Au Sénégal, NAFI avait notée l'hypertension artérielle chez 42% des patients (28). Une HTA a été observée par Monabéka chez 34% des patients (26). Au Mali, une étude effectuée chez 671 patients diabétiques dans le service de médecine interne de l'hôpital Point G, sur une durée de 6 ans, avait montré une fréquence de 16,7%(14). Fidiarvony R. et coll. cités par GNING avaient mené une étude sur le profil épidémiologique des diabétiques hypertendus et avaient trouvé que les diabétiques hypertendus, tous du type 2, représentaient 4,34 % des patients hospitalisés. (14)

Chez les diabétiques l'association avec l'HTA est fréquente dans le cadre d'un syndrome métabolique, même si dans cette étude il était difficile de dire si l'HTA était antérieure au diabète ou le contraire. Cette association par sa chronicité est un facteur de risque aggravant la morbi-mortalité diabétique. C'est pourquoi, le dépistage du diabète devrait donc être systématique chez tout patient hypertendu ou présentant d'autres facteurs de risque cardio-vasculaires et vice versa.

Au cours de cette étude, les rétinopathies diabétiques représentaient 7,03% de toutes les complications observés. Nos résultats ne sont pas en accord avec ce qui a été trouvé dans la littérature. En effet, le diabète est l'une des principales causes de cécité. En Afrique subsaharienne, jusqu'à 55% des patients diagnostiqués sont atteints de rétinopathie et 21 à 25% d'entre eux en souffrent déjà au moment du diagnostique. (1) Une étude transversale a été menée entre le 1er décembre 2004 et le 16 juillet 2005 dans un centre anti-diabète à Kinshasa (RDC). Le taux de prévalence de la rétinopathie diabétique était de 31,6%(28). Toujours à Kinshasa (2009) une étude a été menée sur fréquence et causes de la cécité et de la malvoyance chez les patients diabétiques congolais la fréquence de survenue était de 12% et 24% respectivement pour la cécité et la malvoyance. (27) Au Sénégal, NAFI (28) et E.H.SIBIDE (34) avaient respectivement trouvé 19% et 32% des diabétiques hospitalisés présentaient une rétinopathie diabétique. Nous pensons que cette différence est liée au fait que la plus part de ces études ont été menées dans des centres ophtalmologiques avec un examen systématique de fond d'oeil. Toutefois la rétinopathie diabétique est une complication spécifique du diabète avec une prévalence fortement corrélée à la durée d'évolution du diabète. La complication majeure est la cécité. C'est pourquoi l'ADA recommande de faire un fond d'oeil systématique chez tout diabétique de type 2 au moment du diagnostic et chez tout diabétique type I, 5 ans après le diagnostic. Son rythme doit être annuel.

Le pied du diabétique représente 5,46% des complications observées. Une fois encore ces observations sont faibles par rapport à ceux de la littérature. Au Sénégal, NAFI avait trouvé une fréquence de 10,2%. (28) Au Mali une étude transversale descriptive conduite par E.H.SIDIBE colligeant les cas de pieds diabétique à la fois en médecine interne et en traumatologie, sur une durée de 4 ans, la fréquence était de 55,06% (87 pieds diabétique /158 diabétiques) (34). Au Congo Brazza, Monabeka et coll. avaient trouvé une fréquence de 14,9% (25). Tandis qu'au Cotonou, Amoussou cité par NAFI avait trouvé une fréquence hospitalière du pied diabétique de 16,6%.(28) Dans notre étude la fréquence du pied diabétique paraît faible. Ceci pourrait être lié à l'orientation fréquente et directe des patients présentant un pied diabétique en chirurgie.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon