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L'octroi des micro- crédits à  la MUCECO ( Mutuelle Coopérative d'Epargne et de Crédit Communautaire ) au Cameroun

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par Achille Dargaud FOFACK
Université de Douala - Cameroun - Master 1 en économie monétaire et bancaire 2009
  

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Conclusion de la Première Partie

Tout au long de cette première partie de notre étude, il a été question pour nous d'évoquer tout d'abord la création, l'organisation et le positionnement concurrentiel de la MUCECO. Avant de décrire son fonctionnement à travers les activités que nous avons effectuées pendant la durée de notre stage. Nous retiendrons que notre structure d'accueil est un jeune EMF qui se doit d'optimiser la qualité et la rentabilité de ses activités afin de faire face à une concurrence grandissante.

En prélude à une éventuelle amélioration de la gestion des crédits à la MUCECO, il faudrait d'abord diagnostiquer les carences et les déficiences de l'établissement dans ce domaine précis, avant de proposer des mesures correctrices. Ces deux préoccupations feront l'objet de la deuxième partie de notre travail.

Deuxième Partie :

Evaluation de la gestion des micros crédits à La MUCECO

Introduction de la Deuxième Partie

Un stage académique est essentiellement, un canal de contact avec le monde professionnel. Par le biais de cette activité, l'étudiant se doit d'observer, d'étudier et de rendre compte du fonctionnement d'un système ou d'une organisation. Cette préoccupation nous a guidé non seulement pendant notre séjour à la MUCECO, mais aussi pendant la rédaction de ce rapport.

Cela nous amène dans le premier chapitre de cette partie, à faire apparaître à la lumière d'une analyse théorique, les difficultés et les carences observées lors l'octroi des crédits à la MUCECO, notamment celles relatives à la maîtrise des risques. Le second chapitre quant à lui, sera consacré aux solutions permettant d'optimiser non seulement l'analyse, mais également le suivi et le recouvrement des crédits octroyés par l'Etablissement.

Chapitre 3 : Analyses théorique et critique de l'octroi des micros crédits

D'après QUIVY et VAN CAMPENHOUDJ, « Il ne peut y avoir en sciences sociales de constatations fructueuses sans construction d'un cadre théorique de référence ». Aussi, avant de critiquer l'octroi des crédits à la MUCECO, nous commencerons par mener une analyse théorique sur ce sujet. Ces deux articulations, constitueront les sections du présent chapitre.

Section 1 : Théories relatives à l'octroi des crédits

La littérature qui nous permettra de mener cette analyse théorique sera entre autres constituée du Recueil des textes relatifs à l'exercice des activités de micro finance élaboré par la COBAC, des ouvrages tel que Le système bancaire et financier du Cameroun écrit par le Dr TANGAKOU, des différents enseignements que nous avons reçus à l'Université, notamment les cours de Théories financières et de Gestion de la banque, etc...

-1- L'évaluation et la couverture des risques

L'intermédiation financière permet aux Etablissements de crédit de collecter l'épargne des agents à excédent de financement et d'utiliser ces ressources pour octroyer des crédits aux agents à déficit de financement. Dans ce processus, l'octroi des crédits apparaît comme une activité à risque, puisque l'Etablissement est tenu de rembourser à tout moment, tous les déposants qui le souhaitent.

Pour ce qui est des risques, Eric Manchon (1994) distingue un risque «majeur» qui est le risque de non remboursement encore appelé risque de crédit et trois risques «mineurs» à savoir les risques d'immobilisation, de taux et de change, qu'il convient de gérer avec une extrême prudence. (2) Le Comité de Bâle II a quant à lui introduit le risque de marché et le risque opérationnel.

Le risque de crédit est le risque de pertes consécutives au défaut d'un emprunteur face à ses obligations, ou à la détérioration de sa solidité financière ou de sa situation économique au point de dévaluer la créance que l'établissement de crédit détient sur lui.

On comprend clairement qu'il existe donc deux types de risque de crédit :

- Un risque de défaut : C'est le risque qu'un emprunteur ne soit pas en mesure de faire face à ses engagements de paiement (incapacité d'honorer ses obligations de paiement des intérêts et/ou du principal d'une créance) ;

- Un risque de dépréciation de la qualité de crédit : Ce risque est dû à la détérioration de la solidité financière de la contrepartie et par conséquent de la qualité de la signature. (3)

Le risque d'immobilisation est le risque encouru dans l'hypothèse où le recouvrement final des crédits d'un Etablissement, sans être compromis, ne peut être effectué immédiatement puisque l'Etablissement fait face à une ou à plusieurs échéances impayées.

Le risque de taux «correspond toujours à une variation potentielle du prix actuel ou futur d'un élément d'actif ou de passif ou d'engagement hors bilan». (4)

Le risque de change est un risque financier lié à l'évolution défavorable des taux de change.

Le risque de marché est un risque de perte non diversifiable, lié à la santé de l'environnement financier global. Il désigne alors les déviations défavorables de la valeur de marché des positions pendant la durée minimale requise pour liquider ces positions.

Le risque opérationnel est le risque de perte résultant de l'inadéquation ou de la défaillance des procédures, des personnes, des systèmes ou d'évènements extérieurs.

A ces différents risques, nous pouvons ajouter :

Le risque de Liquidité : Le risque de liquidité intervient quand la banque ne dispose pas de liquidités suffisantes pour couvrir les besoins inattendus comme par exemple les retraits massifs des dépôts ou de l'épargne des clients. C'est donc l'absence d'un matelas de sécurité qui fait courir à la banque ce risque. (5)

Le risque de solvabilité : Il s'agit du risque encouru par une institution financière lorsque ses fonds propres sont insuffisants pour absorber ses pertes.

La prise en compte de ces différents amène le financier à se poser deux questions fondamentales avant l'octroi de chaque crédit. Ce dernier doit d'abord se demander quels sont les moyens qui permettront au client de rembourser le crédit ? Ensuite, en avançant l'hypothèse d'évènements imprévus empêchant le remboursement, le financier doit se demander comment recouvrer les sommes prêtées ? (6)

Il s'agit donc pour le financier d'évaluer et de se couvrir contre les risques que son Etablissement encourt lorsqu'il accorde un crédit.

-A- L'évaluation des risques

Le risque de contrepartie étant le «risque majeur» de l'activité de crédit, nous nous appesantirons uniquement sur son évaluation. Cette évaluation consistera essentiellement à analyser les aptitudes de remboursement du client :

* Lorsqu'il s'agit de personnes physiques, la détermination de sa capacité de remboursement s'effectue à travers la confrontation des revenus et des charges de l'emprunteur afin de calculer son taux d'endettement à partir duquel on jugera s'il dispose d'une marge d'endettement, étant entendu que la loi limite à 33% la quotité maximale de remboursement (rapport des charges sur les ressources).

Dans les revenus, on retiendra essentiellement, le salaire domicilié, les revenus fonciers ou sur valeurs mobilières, etc... Il ne faudra pas intégrer des revenus aléatoires tels que les heures supplémentaires, les frais de déplacement, les pensions alimentaires, etc...

Parmi les charges à retenir, on peut citer celles qui sont régulièrement payées au cours de l'année soit : Les frais de loyer, les mensualités de crédits antérieurs, les primes d'assurance, etc...

* Lorsqu'on a plutôt affaire à des personnes morales, l'appréciation du risque passe par une analyse dynamique qui se fonde d'abord sur une comparaison entre divers éléments dans le temps (en général 3 ans), afin de comprendre le vécu de l'entreprise. L'analyse doit non seulement être synthétique, mais elle doit aussi être réalisée en valeurs relatives et non absolues, afin de faciliter les comparaisons instructives entre les grandeurs.

Le diagnostic s'effectue selon quatre grands pôles qui conduisent logiquement à une conclusion devant guider la décision d'octroi de crédits. Il s'agit de :

Le diagnostic opérationnel : Ici, on s'intéresse à l'activité et à la rentabilité de l'entreprise à travers les soldes intermédiaires de gestion tels que la valeur ajoutée, l'excédent brut d'exploitation, le revenu d'exploitation, la capacité d'autofinancement, etc...

Le diagnostic financier : Il s'effectue à l'aide du ratio de solvabilité (ressources propres/total du bilan), les capacités d'endettement et de remboursement, les fonds de roulement, le besoin en fonds de roulement, etc...

Le diagnostic stratégique : Il s'effectue notamment par quatre points d'analyse, à savoir les hommes et l'actionnariat, la production, la commercialisation et le financement.

Le diagnostic prévisionnel : Sur la base des documents prévisionnels fournis par l'entreprise (compte d'exploitation, plan de trésorerie et financement prévisionnels), le financier doit d'une part analyser et valider les prévisions et d'autre part, projeter l'impact de ces prévisions sur la liquidité et la solvabilité de l'entreprise. (7)

Nous devons noter qu'il existe d'autres méthodes d'évaluation des risques telles que le scoring ou le recourt au service d'une agence de notation.

Nous devons également noter que l'octroi de crédit peut être assimilé à un contrat d'agence tel que développé par S. ROSS (1973) et par JENSEN et MECKLING (1976). Dans ce contrat, l'Etablissement de crédit joue le rôle du principal et l'emprunteur joue celui de l'agent. L'évaluation des risques inhérents à un tel contrat est biaisée par l'asymétrie informationnelle (G. AKERLOF) qui règne entre les deux parties. En effet, l'emprunteur est mieux informé que l'EMF sur son aptitude à rembourser le crédit qu'il sollicite et sur son caractère honnête ou malhonnête.

D'après les travaux de G. AKERLOF (1970) menés sur le marché des voitures d'occasion (lemons), l'asymétrie d'information peut conduire le principal à effectuer une anti-sélection ou sélection adverse telle que définie par CHAN et THAKOR dans leurs travaux de 1987. C'est par exemple le cas d'un EMF qui serait mal informé sur l'aptitude de remboursement de ses clients et qui déciderait de combler son déficit informationnel en révisant à la hausse son taux d'intérêt débiteur. Cette hausse du taux d'intérêt aura pour effet de sélectionner les emprunteurs de manière à ne conserver que ceux d'entre eux qui ont des projets hautement risqués.La seconde conséquence de l'asymétrie d'information entre l'EMF et son client serait l'aléa moral (STIGLITZ et WEISS en 1981) sur la gestion des fonds prêtés. En effet, un client peut bénéficier d'un financement pour un projet fondamentalement sain et affecter ces fonds à la réalisation d'un projet plus risqué.

En définitive, nous retenons que l'évaluation des risques est un exercice délicat qui requiert rigueur et professionnalisme et qui doit être suivi d'une couverture des risques.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo