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Le développement de l'industrie musicale en Grande-Bretagne de l'entre-deux-guerres aux années Beatles : une trajectoire d'innovation globale?

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par Matthieu MARCHAND
Université Michel de Montaigne - Bordeaux III - Master Histoire 2012
  

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II/ De la généralisation du microsillon à la stéréophonie

Le monde du disque de l'après-guerre est marqué par une succession d'innovations de produit et de procédé qui bouleversèrent l'enregistrement en comblant ses insuffisances mais également en une faisant une technologie puissante et souple. On se souvient de la technologie du ffrr (full frequency range recording), innovation incrémentale mise au point en 1945 par l'ingénieur anglais Arthur Haddy et qui fut utile durant la guerre pour détecter les sous-marins. Le procédé permettait d'enregistrer et de restituer toute la bande des fréquences perceptibles par l'oreille humaine (20 à 20 000 Hertz), ce qui sur les disques laissait entrevoir une fraîcheur et une qualité de timbre inégalées jusque là : on écoutera Petrouchka de

177 Il faut attendre 1979, avec le lancement du premier scanner, une innovation qui entraîna la faillite de groupe tel qu'il était issu de la fusion de 1931. Il est alors racheté par Thorn, un constructeur britannique de matériel électrique et électronique civil et militaire, d'équipement ménager et de télécommunications, au sein duquel EMI Music constitue une division spécialisée dans les produits de musique enregistrée.

178 ANGELO, Mario d', La renaissance du disque : les mutations mondiales d'une industrie culturelle, Paris, La Documentation française, 1989, p. 22.

179 Les économistes considèrent qu'un marché a une structure oligopolistique lorsque l'offre est contrôlée par un nombre restreint de firmes et que l'action de l'une a des répercussions immédiates sur les autres. La structure oligopolistique de l'industrie du disque se situe dans une bonne moyenne : elle est comparable dans le cinéma, l'automobile et le secteur pétrolier, mais demeure moins poussée que dans le nickel ou le matériel de la grande informatique. Idem, p. 21.

Stravinsky, enregistré par Ernest Ansermet chez Decca en 1946, où les effets orchestraux sont magnifiquement rendus180.

Néanmoins, le grand évènement de l'après-guerre fut la mise au point d'une innovation radicale, le microsillon, avec le ruban magnétique et, dans une moindre mesure, la stéréophonie. Sans pour autant dresser une simple liste explicative, je vais tenter d'analyser les répercussions de ces innovations d'un point économique et géographique, montrant dans quelle mesure la concurrence modifia en profondeur les structures et les liens entre les grandes firmes discographiques. L'arrivée du microsillon, par un véritable processus de « création destructrice » (v. schéma infra) brisa à ce propos le confortable accord qui engageait d'un côté les deux plus grandes compagnies américaines, que sont CBS-Columbia et RCA-Victor, à vendre les enregistrements d'EMI dans le Nord et le Sud de l'Amérique sous leurs labels respectifs, tandis qu'EMI se chargeait de distribuer les disques américains dans le reste du monde. Logiquement EMI devint particulièrement dépendante de ces accords puisqu'en 1950 plus de 70% de son catalogue dérivait des États-Unis181. Or, l'introduction du microsillon donna un coup de fouet au marché de la musique enregistrée qui allait connaître au cours des années cinquante et soixante, et grâce au soutien d'une excellente conjoncture économique, une croissance de 10 à 20% par an. L'invention, d'origine étatsunienne, fut dès lors un tel succès qu'elle poussa les partenaires américains à rompre l'accord et à se lancer eux-mêmes dans les tractations commerciales en dehors du continent, et sans passer par EMI. Les raisons de cette rupture sont les suivantes :

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