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Le développement de l'industrie musicale en Grande-Bretagne de l'entre-deux-guerres aux années Beatles : une trajectoire d'innovation globale?

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par Matthieu MARCHAND
Université Michel de Montaigne - Bordeaux III - Master Histoire 2012
  

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C/ L'industrie anglaise sur le devant de la scène musicale européenne

Qui plus est, contrairement au modèle américain287, ce ne sont plus les indépendants qui provoquent le changement mais les majors (au départ du moins), avec EMI en tête pour les Beatles. Voyons maintenant comment celles ci se sont entichées du phénomène pop et en quoi leurs décisions eurent un impact décisif sur les ventes de disques. Au début des années soixante, EMI et Decca entrent dans une période faste avec le succès foudroyant de la musique pop. À cette époque néanmoins, les responsables des maisons de disques ont des stratégies fondées sur des succès éphémères ; ils sont persuadés, à tort, que la beat music288 a

285 SOUTHALL, Brian, The Rise & Fall of EMI Records, Londres, Omnibus Press, 2009, p. ?

286 HAINS, Jacques, « Du rouleau de cire au disque compact » in NATTIEZ, Jean-Jacques (Dir.), Musiques : une encyclopédie pour le XXIe siècle, Paris, Actes Sud / Cité de la Musique, 2003, Tome I, Musiques du XXe siècle, p. 920.

287 L'exemple le plus célèbre reste celui d'Elvis Presley, qui enregistra dans les studios de la petite firme Sun Records avant d'être engagé par RCA.

288 La beat music ne signifie pas « musique des Beatles ». C'est une forme de musique instrumentale et chantée qui signifie « musique rythmée » et qui remplace le skiffle à la fin des années cinquante. À mi-chemin entre la variété populaire anglaise (Tommy Steele) et le rock and roll américain, elle va trouver ses meilleurs représentants avec les Shadows de Cliff Richard puis, dans un registre plus vocal, les Beatles.

vécu et qu'elle va être remplacée par une musique dansante venue d'Amérique, le twist. C'est la raison majeure pour laquelle Dick Rowe, l'un des responsables de Decca-UK qui pourtant avait signé Lonnie Donegan, Tommy Steele ou encore Cliff Richard, rejette les Beatles après une audition. Ils signèrent finalement sur le sous-label Parlophone et font leur percée en 1963 avec le single « From Me to You », leur second Numéro un en Grande-Bretagne après « Please Please Me », succès confirmé de nouveau avec « She Loves You », qui figure désormais dans le classement des meilleures ventes de singles de tous les temps en Grande-Bretagne. De son côté, Decca se rattrape en signant en 1963 les Rolling Stones, dont le premier album sort en 1964 et dont le succès planétaire commence avec le 45-tours « (I Can't Get No) Satisfaction » qui dès sa sortie à l'été 1965 devient Numéro un des charts anglais en américains. Le groupe restera chez Decca jusqu'en 1970, terminant ces sept années de collaboration avec l'album Get Yer Ya-Va's Out !, considéré comme l'un des meilleurs enregistrements en public de l'histoire du rock, et dont les albums publiés entre temps sont des succès critiques et commerciaux (Aftermath, 1966 ; Beggars Banquet, 1968 ; Let it Bleed, 1969). Ils partiront après fonder leur propre compagnie, ouvrant ainsi une période de crise pour Decca. Sur les traces des Beatles et des Rolling Stones, s'appropriant de juteuses campagnes promotionnelles et véhiculant les titres par la radio, l'industrie musicale européenne se réintroduit sur le devant de la scène internationale même si ce sont en grande majorité EMI et Decca qui profitèrent le plus de ces dizaines de formation qui vont graver les principaux épisodes de l'histoire de la musique pop anglaise : les Yardbirds (Five Live Yardbirds, 1964, EMI), les Who (My Generation, 1965, Decca), les Them (The Angry Young Men, 1965, Decca avec le fameux tube « Gloria ») ou encore les Pink Floyd (The Piper at the Gates of Dawn, 1967, EMI) et bien d'autres. Quant aux maisons de disques américaines, omniprésentes sur le marché anglais malgré les origines américaines du rock and roll, elles sont un autre fait marquant et capital car il est à l'origine de la mondialisation du secteur. Les majors CBS, RCA et Warner décident ainsi de s'implanter directement sur les marchés anglais et européens et ouvrent des bureaux à Londres. Ce sont d'ailleurs les majors américaines qui découvriront la seconde génération de talents anglais avec par exemple Led Zeppelin en 1963289 (label Atlantic), en même temps qu'elles prirent les leçons de la signature de groupes par des majors anglaises et non par des indépendants290.

289 PICHEVIN, Aymeric, Le disque à l'heure d'internet : l'industrie de la musique et les nouvelles technologies de diffusion, Paris, L'Harmattan, coll. « Logiques sociales », 1997, p. 27.

290 Par conséquent, après le festival de rock de Monterey en 1967, des artistes aussi majeures que Janis Joplin signèrent chez Columbia, Jefferson Airplane chez RCA et le Grateful Dead chez la Warner.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo