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Le développement de l'industrie musicale en Grande-Bretagne de l'entre-deux-guerres aux années Beatles : une trajectoire d'innovation globale?

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par Matthieu MARCHAND
Université Michel de Montaigne - Bordeaux III - Master Histoire 2012
  

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TROISIÈME PARTIE

LES DYNAMISMES DE LA

CRÉATIVITÉ : VERS UNE

RECONSTRUCTION DES INDUSTRIES

MUSICALES (1966 - DÉBUT DES

ANNÉES 1970) ?

« Il est juste de dire que la musique est le plus universel des moyens de communication dont nous disposons actuellement, traversant le langage et les autres barrières culturelles d'une façon que les universitaires comprennent rarement... La musique populaire est certainement l'aspect le plus « global » de notre « village planétaire ».

R. BURNETT (The Global jukebox)

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INTRODUCTION À LA PARTIE

En 1966, trois ans après le scandale Profumo et les débuts de la Beatlemania, et au moment où le travailliste Harold Wilson remporte les élections anticipées, les Beatles donnent leur dernier concert le 29 août au Candlestick Park de San Francisco, et décident à la même période de s'enfermer dans le milieu du studio d'enregistrement, afin de donner libre cours à la créativité musicale et de parfaire des disques dont la conception de plus en plus élaborée les rendait difficilement reproductible sur scène. Premier point donc, la tendance du début du siècle au sein de laquelle le disque disposait d'ajustements techniques pour s'accorder le plus possible au modèle du concert est désormais complètement inversée.

La date de 1966 est plus à prendre dans un sens symbolique, il ne faudrait pas y voir un moment charnière dans la constitution des industries musicales par exemple. Cependant, avec le recul, alors que la culture pop restait liée à des impératifs commerciaux immédiats liés à une culture médiatique prédominante (v. précédente partie), le groupe de Liverpool prend une décision beaucoup plus audacieuse que les apparences ne pourraient le laisser croire : changeant les règles du jeu dans le show-business, les médias audiovisuels et surtout dans la culture populaire de masse, largement méprisée par les intellectuels, ils parviennent dans un premier temps à donner ses lettres de noblesse à la musique populaire. Pour schématiser, jusqu'à présent, une pratique largement répandue était celle du covering, à savoir la reprise d'un morceau qui tente d'en reproduire le sound caractéristique, dans l'espoir que la nouvelle version devienne elle aussi populaire que l'ancienne. Avec les Beatles, les technologies de pointe s'investissent moins désormais à la restitution « fidèle » du son par rapport à un modèle préexistant comme c'était le cas jusqu'alors, mais servent plutôt aux artistes comme des vecteurs de l'innovation musicale. Création n'est donc pas que synonyme de nouveauté ou d'originalité, mais elle est aussi synonyme de non-conformisme, de rupture des normes établies.

En outre, sur le plan structurel, les Beatles libèrent une phase de créativité qui, sur le long terme, prennent à revers les grandes majors du disque et font éclore tout un lignée de labels plus ou moins indépendants. La Grande-Bretagne prend désormais sa « revanche culturel » sur l'Amérique, et parvient en outre, par l'intermédiaire d'un contexte favorable au bouillonnement musical et à l'ouverture sur d'autres genres dans un effet de « syncrétisme » culturel, à réécrire une page de l'histoire de la musique populaire au tournant des années soixante et soixante-dix. En effet, au-delà de la dissolution des Beatles au début de l'année

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1970, l'industrie musicale en Grande-Bretagne s'est tour à tour transformée, entre phase de concentration et de reconcentration, logique de rentabilité et logique de créativité. Jamais l'interaction entre ambitions créatives et nécessités économiques n'avait jusqu'ici atteint un tel sommet, ce qui rend les analyses d'autant plus intéressantes qu'elles ne se limitent pas à une borne chronologique stable et donnent accès à de multiples ouvertures.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery