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Utilisation d'un systeme d'information géographique et de l'équation universelle de perte en terre pour prédire le risque d'érosion pluviale dans une monoculture de bananier (musa sapienthum)

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par Biko MBOUMA BASSOGLOG
Université de Dschang - Ingenieur Agronome 2012
  

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UNIVERSITE DE DSCHANG

THE UNIVERSITY OF DSCHANG

FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES

FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES

(F.A.S.A)

DEPARTEMENT DES SCIENCES DU SOL

UTILISATION D'UN SYSTEME D'INFORMATION GEOGRAPHIQUE (SIG) ET DE L'EQUATION UNIVERSELLE DE PERTE EN TERRE (USLE) POUR PREDIRE LE RISQUE D'EROSION PLUVIALE DANS UNE MONOCULTURE DE BANANIER (Musa génome AAA) : CAS DES PLANTATIONS DU HAUT PENDJA (PHP)

DEPARTMENT OF SOIL SCIENCES

Mémoire présenté en vue de l'obtention du Diplôme d'Ingénieur Agronome

Option :Productions Végétales

Par :

MBOUMA BASSOGLOG BIKO

15ème Promotion, FASA

Décembre 2012

UNIVERSITE DE DSCHANG

THE UNIVERSITY OF DSCHANG

FACULTE D'AGRONOMIE ET DES SCIENCES AGRICOLES

FACULTY OF AGRONOMY AND AGRICULTURAL SCIENCES

(F.A.S.A)

DEPARTEMENT DES SCIENCES DU SOL

UTILISATION D'UN SYSTEME D'INFORMATION GEOGRAPHIQUE (SIG) ET DE L'EQUATION UNIVERSELLE DE PERTE EN TERRE (USLE) POUR PREDIRE LE RISQUE D'EROSION PLUVIALE DANS UNE MONOCULTURE DE BANANIER (Musa génome AAA) : CAS DES PLANTATIONS DU HAUT PENDJA (PHP)

DEPARTMENT OF SOIL SCIENCES

Mémoire présenté en vue de l'obtention du Diplôme d'Ingénieur Agronome

Option :Productions Végétales

Par :

MBOUMA BASSOGLOG BIKO

Encadreurs

Mr SAYAOU AHMADOU

Chef de plantation de Nassif

Mr NGUEBOU Pierre

Chef du secteur Loum 1

15ème Promotion, FASA

Superviseur

Dr TABI OBEN Fritz

Chargé decours UDs

Décembre 2012

FICHE DE CERTIFICATION DE L'ORIGINALITE DU TRAVAIL

Je soussigné MBOUMA BASSOGLOG BIKO , atteste que le présent mémoire est le fruit de mes propres travaux effectués au Secteur Nassif Haut et Loum 1 de la Société des Plantations du Haut Penja (PHP), sous la supervision de DrTABI OBEN Fritz, Chargé de cours à la Faculté d'Agronomie et des Sciences Agricoles (F.A.S.A) de l'Université de Dschang, avec l'encadrement de M. SAYAOU AHMADOU,Chef de plantation de Nassif de la PHP et de M. NGUEBOU Pierre, Chef Secteur de Loum 1.

Ce mémoire est authentique et n'a pas été antérieurement présenté pour l'acquisition de quelque grade universitaire que ce soit.

Visa du Superviseur Nom et Signature de l'auteur

Dr TABI OBEN Fritz MBOUMA BASSOGLOG BIKO

Date : Date :

Visa du Chef de Département

Date :

DEDICACE

A la famille BASSOGLOG

« Une personne qui n'a jamais fait d'erreurs, n'a jamais essayé quelque chose de Nouveau » Albert Einstein

REMERCIEMENTS

Ce présent mémoire a été effectué au sein de la PHP ; précisément aux secteurs Nassif Haut et Loum. Il a été l'occasion de rencontrer un grand nombre d'âmes de bonne volonté qui n'ont pas lésé sur les moyens pour apporter leur pierre à l'édifice dans le cadre ce travail. Que ce soit sur le plan scientifique, matériel, financier, et surtout moral, je ne cesserai jamais de leur dire grand merci.

Je tiens à me prosterner auprès du Tout-Puissant pour sa bénédiction et de tout ce qu'il fait pour nous, chaque jour, dans notre modeste parcours terrestre. Il nous guide dans tous nos choix pour réaliser nos rêves et accomplir ainsi, la plus grande tâche qu'il nous a donnée de faire, exprimer nos talents afin que nous venions en aide à notre prochain.

J'exprime toute ma reconnaissance au collège d'enseignants de la FASA, qui a participé en premier lieu à ma formation et à l'orientation que je voudrais faire de ma vie professionnelle.A Dr TABI OBEN Fritz, mon superviseur, qui m'a si chaleureusement encadré, conseillé et inspiré depuis l'initiation de ce travail jusqu'aux dernières heures qui préludaient le dépôt de ce présent mémoire.

Merci à Tout le staff administratif de la PHP ;précisément à M. MANDENG, qui m'a ouvert les portes de l'une des plus grandes entreprises du Cameroun, à Mr Eric MAUCOURANT, Directeur du Domaine Nord de la PHP, qui a mis en place un environnement compatible avec le bon déroulement de mon travail ; aux chefs de plantation, M. SAYAOU Ahmadou et M. NGUEBOU Pierre, mes plus proches collaborateurs, qui m'ont infusé de leur conseil et de leur expérience d'une trentaine d'années dans le milieu professionnel.

Mes sincères remerciements à ce grand Homme, qu'est M. Bon Pius, sans qui l'acquisition et la maitrise des logiciels SIG n'auraient pas été possible. Il a fait naître en moi la passion pour ce domaine. Que Dieu te redonne au centuple ce que tu donnes à ton prochain si gracieusement.

A mes compagnons de bonne fortune, BEDJEME Arnold, NGO OUMB Ruth, KEMNHOU Gustave,sans qui le séjour aurait été plus fade, je vous dis merci pour le cadre amical que vous avez su maintenir.

Je tiens à saluer les efforts de M. POUGOUALEU Brice, pour me trouver un toit où dormir et m'aider à trouver mes repères dans mes nouveaux lieux; A Mme MJEMO, pour avoir accepté de m'héberger.

A mes parents, M. et Mme BASSOGLOG qui m'ont mis au monde, m'ont guidé, soutenus dans toutes les épreuveset on fait de moi, l'Homme que je suis devenu et certainement celui que je deviendrai. Vous êtes pour moi le symbole de la famille idéale ; mes mots ne sauraient exprimer toute l'admiration que je porte à votre endroit. Merci au soutien de mes soeurs,Dulcie, avec qui je partage la même passion pour la communication et qui est un soutien indéfectible, Jeanne Frieda et Olga, mes petites soeurs chéries.

Je remercie particulièrement M. BANINGUI Théophile, mon deuxième Père, qui m'a tant soutenu durant tout mon parcours ; il est l'image de la responsabilité que j'apprécie tant.

A mes cousins MBOUMA Timothée, Samuel BANINGUI, qui sont les grands frères que je n'ai pas eus, merci d'être toujours là quand j'ai besoin de vous.

A mes Amis les plus proches, KAMDOUM, TENKEU, LIPEM, TAMEDJOUONG, DIMO, merci d'avoir fait de mon séjour à DSCHANG un instant inoubliable de ma vie.

Mes salutations à tous mes voisins du Campus G et de La JET SET.

A tous ceux que je n'ai pas pu citer mais qui ont pourtant participé de près ou de loin à ma formation tant humaine qu'académique, trouvez dans ces mots toute l'estime que je ressens pour vous. Vous êtes tous dans mon coeur.

MBOUMA B. BIKO

Décembre 2012

Table des matières

DEDICACE iv

REMERCIEMENTS v

Table des matières vii

Liste des Figures xii

Liste des tableaux xiii

Liste des abréviations xv

RESUME xvi

ABSTRACT xvii

CHAPITRE I : INTRODUCTION GENERALE 19

I) CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE 19

II) HYPOTHESE DE RECHERCHE 21

III) OBJECTIF GENERAL 21

IV) OBJECTIFS SPECIFIQUES 21

V) IMPORTANCE DE L'ETUDE 21

VI) LIMITE DE L'ETUDE 21

CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTERATURE 23

I. CLARIFICATION CONCEPTUELLE 23

1) Le sol 23

2) Le risque 23

3) L'érosion 24

4) 2.1.4Tolérance en perte de sol 24

II) SYSTEME D'INFORMATION GEOGRAPHIQUE (SIG) 24

1) Définition d'un SIG 24

2) Concepts clés d'un SIG 25

(a) Les données d'un système d'information géographique 25

(i) Objet géographique ou données spatiales 25

(ii) Données attributaires 26

3) Composantes d'un SIG 26

4) Les fonctionnalités d'un SIG 27

5) Utilisations des SIG pour la cartographie du risque d'érosion 27

III) PEDOLOGIE DU MOUNGO 28

1) Géologie et géomorphologie du Moungo 28

IV) Distribution spatiale des sols dans le Moungo 29

1) Andosols 30

(a) Définition et origine 30

(b) Genèse des andosols 30

(c) Caractéristiques des andosols 31

(i) Caractéristiques morphologiques et physiques 31

(ii) Caractéristiques minéralogiques 32

(iii) Caractéristiques chimiques des andosols 33

(iv) Gestion et utilisation des andosols 33

V) L'EROSION PLUVIALE 34

1) Historique de l'érosion pluviale sur les terres agricoles 34

2) Les formes d'érosion pluviale 35

3) L'érosion en nappe 35

(a) Définition et description du phénomène 35

(b) Cause et facteurs de l'érosion en nappe 36

(c) Symptômes et conséquences de l'érosion en nappe 36

(d) Lutte contre l'érosion en nappe 38

(e) Erosion pluviale sur les Andosols 38

VI) MODELISATION DE L'EROSION EN NAPPE : L'EQUATION UNIVERSELLE DE PERTE EN TERRE (USLE) 39

1) Historique du développement de l'USLE 39

2) Présentation générale de l'USLE 40

3) Description des facteurs du modèle USLE 40

(a) Le facteur R 40

(b) Le facteur K 41

(c) Le facteur LS 43

(d) Le facteur C 43

(e) Le facteur P 44

4) Applications du modèle USLE 44

5) Limites du modèle USLE 44

6) Autres modèles d'estimation de l'érosion pluviale 45

VII) MONOGRAPHIE DU BANANIER 45

1) Origine et dispersion du bananier 45

2) Classification botanique 46

3) Morphologie, croissance et développement de la plante 48

4) Ecologie du bananier 49

(a) L'eau 49

(b) La température 49

(c) La lumière 49

(d) Le vent 49

(e) Le sol 49

5) Maladies et ravageurs 50

6) Culture 51

(a) Les systèmes de culture 51

(b) Itinéraire technique 52

CHAPITRE III : MATERIELS ET MEHODE 54

I) PRESENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL 54

1) la Plantation du Haut Pendja (PHP) 54

2) Politique environnementale de la PHP 54

II) MATERIELS 55

1) Présentation de la zone d'étude 55

(a) Localisation géographique 55

(b) Organisation structurelle des plantations de Loum et de Nassif 55

(c) Contexte écologique de la zone d'étude 56

2) Matériels de terrain utilisés pour l'étude 56

III) METHODOLOGIE 57

1) Echanges verbaux avec les responsables sur leur perception de l'érosion pluviale 57

2) Recherche documentaire et reconnaissance sur le terrain 58

3) La collecte des données 58

(a) Les données liées à la topographie 59

(b) Les données liées à la couverture du sol 60

(c) Données des Pratiques conservatoires 61

(d) Les données pluviométriques 61

(e) Les données pédologiques 61

4) Analyse et traitement des données 65

(a) Analyse au laboratoire 65

(i) Taux de matière organique 65

(ii) Granulométrie 65

(b) Utilisation du logiciel SIG et utilitaires 66

(c) Elaboration des différentes couches des facteurs de l'érosion en utilisant leur base de données géographiques 67

(i) Couche du facteur d'érosivité pluviale (R) 68

(ii) Couche du facteur d'érodibilité du sol (K) 68

(iii) Couche du facteur topographique (LS) 69

(iv) Couche du facteur de couverture du sol (C) 70

(v) Couche du facteur pratique conservatoire (P) 71

(d) Principe d'intégration des couches d'informations 72

(e) Cartographie du risque d'érosion 73

(f) Classification du risque d'érosion pluviale 74

(g) Relation entre les pertes en terre et la productivité 75

CHAPITRE IV : RESULTATS ET DISCUSSIONS 77

I) L'EROSIVITE DES PLUIES 77

1) La pluviométrie 77

2) Calcul de l'érosivité des pluies 78

II) ERODIBILITE DU SOL 79

1) Détermination des facteurs de l'érodibilité 79

2) Spatialisation de l'érodibilité du sol (Facteur K) 81

III) FACTEUR LS 83

1) Distribution des intensités de pente 83

2) Répartition spatiale des longueurs de pente 85

3) Couches thématiques du facteur LS d'USLE 88

IV) LE FACTEUR C 90

1) Couverture végétale de surface 90

2) Pierrosité de surface 92

3) Distribution spatiale du facteur C 93

V) LE FACTEUR P 95

VI) LES RISQUES D'EROSION PLUVIALE A LOUM 1 ET NASSIF HAUT 97

1) Perceptions de l'érosion pluviale 97

2) Répartition spatiale des zones à risque 97

3) Causes et conséquences de l'érosion pluviale sur les types d'utilsation des terres et mesures de conservation des sols à entrevoir 101

4) Durabilité des types d'utilisation des terres vis-à-vis de l'érosion pluviale 102

5) Estimations des pertes en éléments nutritifs 103

CHAPITRE V : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS 105

I) CONCLUSION 105

II) RECOMMANDATIONS 106

BIBLIOGRAPHIE 108

ANNEXE I: Normographe d'érodibilité du sol (Wischmeier et Smith (1978) 115

ANNEXE II: Charte de l'effet de la pente pour détermination du facteur LS 116

ANNEXE III: Esquisse de la répartition de l'indice d'agressivité climatique annuel moyen (RUSA de Wischmeier) en Afrique de l'Ouest et du Centre - Situation des parcelles d'érosion (d'après les données pluviométriques rassemblées par le Service Hydrologique de l'ORSTOM et arrêtées en 1975) 117

ANNEXE IV: Le facteur "pratiques antiérosives P" dans le modèle de prévision de l'érosion en nappe de Wischmeier et Smith (Roose (1994)) 118

ANNEXE V: Indice cultural du bananier à différents écartements en culture pure au Burundi (Rishirumuhirwa, (1990)) 120

ANNEXE VI: Facteur C pour certaines cultures au Rwanda. (ISSS (1996)) 121

ANNEXE VII: Carte des sols de la plantation de Loum 122


Liste des Figures

Figure 1 : Carte de la pédologie du département du Moungo (source Martin et Sieffermann, (1965) ) 29

Figure 2 : Photographie d'un piédestal prise dans une bananeraie de la PHP 37

Figure 3 : Image satellitaire de la zone d'étude après traitement et carte du Cameroun, adaptée de Bon (2011) 55

Figure 4 : Unités cartographiques du facteur K et lieux de collecte des échantillons de sol à Nassif Haut 62

Figure 5: Unités cartographiques du facteur K et lieux de collecte des échantillons de sol à Loum 1 62

Figure 7: Erosion relative en fonction de la pierrosité de surface(ISSS (1996)) 71

Figure 7: Principe d'intégration des couches de facteurs USLE dans le SIG 73

Figure 8 : Localisation des points d'estimation des pertes en terre 74

Figure 9 : Evolution de la pluviométrie de 2001 à 2011, dans les plantations de Loum et de Nassif 77

Figure 10 : Distribution spatiale du facteur K à Nassif Haut 81

Figure 11 : Distribution spatiale du facteur K à Loum 1 82

Figure 12: Répartition des intensités de pente par classe de valeur du secteur Nassif Haut. 84

Figure 13: Répartition des intensités de pente par classe de valeur du secteur Loum 1 84

Figure 14 : Distribution de longueur de pente par classe de valeur du secteur Nassif Haut 86

Figure 15: Distribution de longueur de pente par classe de valeur du secteur Loum 1 86

Figure 16 : Répartition du facteur LS à Loum 1 88

Figure 17: Répartition du facteur LS à Nassif Haut 89

Figure 18: Couverture végétale de surface à Nassif Haut 90

Figure 19: Couverture végétale de surface à Loum 1 91

Figure 20 : Pierrosité de surface à Nassif Haut 92

Figure 22 : Répartition du facteur C à Nassif haut 94

Figure 23 : Répartition du facteur C à Loum 1 94

Figure 24 : Distribution spatiale du Facteur P à Nassif Haut 96

Figure 25 : Distribution spatiale du Facteur P à Loum 1 96

Figure 26 : Carte des risques d'érosion pluviale à Nassif Haut 98

Figure 27 : Carte des risques d'érosion pluviale à Loum 1 98

Figure 28 : Surface relative des différentes classes d'érosion pluviale aux secteurs Loum 1 et Nassif Haut 100

Liste des tableaux

Tableau 1 : Classification botanique du bananier 47

Tableau 2 : Les exportations en nutriments pour la production de 1000 Kg de Bananes (Source Anonyme (2001)) 50

Tableau 3 : Données météorologiques moyennes mensuelles sur 11 ans (2001-2011) prises au poste météorologique de la plantation de Loum 56

Tableau 4 : Types de données prises sur le terrain, classés par facteur d'érosion pluviale 59

Tableau 5 : Classes de perméabilité 63

Tableau 6 : Corrélation entre l'infiltration, la texture et/ou la structure du sol 64

Tableau 7 : Valeurs du facteur P pour le billonnage et bande antiérosive (andain) 72

Tableau 9 : Classes du risque d'érosion pluviale d'après ISSS (1996) 75

Tableau 10 : Concentration moyenne des éléments NPK dans un sol sur cendre volcanique ancienne. 76

Tableau 11 : Pluviométrie annuelle et totale de 2001 à 2011 78

Tableau 12 : Valeurs des facteurs de l'érodibilité du sol à Nassif Haut 79

Tableau 13: Valeurs des facteurs de l'érodibilité du sol à Loum 1 80

Tableau 14 : Pourcentage de surface occupée par chaque intervalle de pente au secteur Nassif Haut 85

Tableau 15: Pourcentage de surface occupée par chaque intervalle de pente au secteur Nassif Haut 85

Tableau 16: Pourcentage de surface occupée par chaque intervalle de longueur de pente à Nassif Haut. 87

Tableau 17: Pourcentage de surface occupée par chaque intervalle de longueur de pente à Loum1. 87

Tableau 18: Surface de sol occupée par chaque classe de valeur du facteur LS au secteur Loum1 89

Tableau 19: Surface du sol occupée par chaque classe de valeur du facteur LS au secteur Nassif Haut 89

Tableau 20 : Classes de perte en terre et surfaces correspondantes (secteur Loum 1) 99

Tableau 21 : Classes de perte en terre et surfaces correspondantes (secteur Nassif Haut) 99

Tableau22 : Epaisseur de perte en terre et durée nécessaire pour érosion complète de l'horizon A par Classe de risque d'érosion pluviale 102

Tableau 23 : Estimation des pertes en nutriments (N, P, K) dans chaque classe de risque d'érosion pluviale. 103

Tableau 24 : Estimation des pertes d'engrais simple dans chaque classe de risque d'érosion pluviale. 104

Liste des abréviations

CDC :CameroonDevelopment Corporation

FAO : Food and Agriculture Organisation / Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture

GPS : Global Positioning System / Système de Positionnement Global

IDW : Inverse Distance Weighted / Inverse des Distances pondérées

ISSS : International Soil Science Society/ Société Internationale des Sciences du Sol

MNT: Modèle Numérique de Terrain

PHP : Plantations du Haut Pendja

SBM : Société des bananeraies de la M'BOME

SIG : Système d'Information Géographique

SPNP : Société des Plantations Nouvelles de Pendja

TIN : TriangularIrregular Network/ Réseau de triangles irréguliers

US Taxonomy : United States Taxonomy/ système américain de classification des sols

USDA : United States Department of Agriculture/ Département des Etats Unis pour l'Agriculture

USLE: Universal Soil Loss Equation/ Equation universelle de perte en terre

RESUME

Les dégâts de l'érosion pluviale, causent d'innombrables préjudices aux exploitants agricoles à savoir la baisse de rendement, les inondations, la destruction de l'environnement entre autre.A cet effet, une étude a été réalisée au sein des Plantations du Haut Pendja (PHP), département du Moungo (Cameroun),précisément dans les plantations de bananiers de Loum 1 et de Nassif Haut afin de prévoir des risques d'érosion pluviale pour une gestion durable des terres. Concrètement, il était question d'établir une base de données géographiques des facteurs d'érosion, de les cartographier pour en ressortir les cartes des risques d'érosion et enfin de proposer des solutions pour réduire ces risques. En utilisant l'équation universelle de perte en terre de Wischmeier et Smith (1978) couplée à un SIG, MapInfo 7.5 Professional, nous avons pu générer les cartes de répartition des différents facteurs de l'érosion pluviale et après intégration celles du risque d'érosion.Les résultats révèlent un indice d'érosivité de 1759 ce qui est relativement élevée pour les deux sites d'étude, mais tout à fait encore avec les zoneshumides de la côte. L'érodibilité varie de 0,003 à 0,35 et de 0,003 à 0,25 respectivement pour Nassif Haut et Loum 1. Le facteur topographique, LS prend des valeurs allant de 0,1 à 20 à Loum 1 et de 0,2 à 12,3 à Nassif Haut. L'indice de couverture du sol se situe entre 0,001 et 0,04 pour les deux zones étudiées. Le facteur lié aux pratiques conservatoires oscille entre 0,19 et 1 à Loum 1 et 0,3 et 1 à Nassif Haut.Les classes de pertes en terre calculées sont, 0 à 5t/ha/an, 5 à 12t/ha/an, 12 à 25t/ha /an, 25 à 60t/ha/an, 60 à 150 t/ha/an et plus de 150 t/ha/an couvrant respectivement 46%, 16%, 24%, 11%, 1,7%, et 1,3% de la superficie de Loum 1 et 25%, 26%, 26%, 13,7%, 6,8%, et 2,5% respectivement de celle de Nassif Haut. Nous avons constaté que les lots avec un paillis complet ont une perte en terre en dessous du seuil de tolérance de perte de sol (12t/ha/an). La détermination des pertes en éléments N, P, K, montre queles sols sous paillis complet perdent respectivement moins de 18, 0,12, 4,68 Kg/ha/an en N, P, K au contraire de ceux sur paillis minimal et pente élevée dont les pertes maximales sont au-delà de 225, 1,5, 58,5 Kg/ha/an respectivement de N, P, K. La durabilité du système de culture a été évaluée sur la base du temps qu'il faudrait pour l`érosion complète de l'horizon arable. Nous avons estimé que l'horizon A s'érodera complètement au bout de plus de 588 ans avec un paillage complet du sol, et en moins de 20ans dans les zones à paillage minimal sur terrain accidenté. Au terme de l'étude, nous avons recommandé pour lutter efficacement contre l'érosion pluviale, le maintien d'une bonne couverture du sol par le paillage et le semis des plantes de couverture, la construction de terrasses sur des pentes élevées, billonnage isohypse, la pratique de la jachère améliorée pour la restauration des sols.

Mots clés : SIG, équation universelle de perte en terre (USLE), risque d'érosion pluviale, Andosols, bananiers.

ABSTRACT

A study was carried out at Plantations du Haut Pendja (PHP), precisely at Loum 1, and Nassif Haut banana plantations with the main aim to contribute to the sustainable land layout and management by mapping water erosion risk. Using Universal soil loss equation (USLE) of Wischmeier and Smith (1978) combined with a powerful GIS, MapInfo 7.5 Professional, we have generated distribution maps of water erosion factors in order to integrate them for displaying of water erosion risks maps.

Results show an erosivity index equals to 1759, which is relatively high but in accordance with the coastal humid climate. Erodibility varies from 0,003 to 0,35 and from 0,003 to 0,25 respectively for Nassif Haut and Loum 1, proving the apparent resistance of Andisols to water erosion. The land form factor, LS: takes values between, 0,1 and 20 at Loum 1 and 0,2 and 12,3 at Nassif Haut. The cover factor management is situated inside the interval 0,001 to 0,04 for the 2 study areas. Conservation practices factor varies from 0,19 to 1 at Loum 1 and from 0,2 to 12,3 at Nassif Haut. We have 6 soil losses classes 0 to 5 t/ha/year, 5 to 12 t/ha/year, 12 to 25 t/ha/year, 25 to 60 t/ha/year, 60 to 150 t/ha/year and over 150 t/ha/year which cover respectively 46%, 16%, 24%, 11%, 1,7% et 1,3% of Loum 1 sector and 25%, 26%, 26%, 13,7%, 68% and 2,5% of Nassif Haut sector. We have observed that, fields with good cover mulching residue have their soil lossesless than 12 tons/ha/year (soil loss tolerance value assumed). Losses of N, P, K elements, show that soils under good mulching cover loss respectively 18, 0,12, 4,68 Kg/ha/year of N, P, K; in contrast with those having minimum mulch residues and are situated on more steeply slopes which have losses values over than 225, 1,5, 58, 5 Kg/ha/year respectively of N, P, K. Sustainability of cropping system has been evaluated with time necessary for complete disappearance of the arable layer due to water erosion. More than 588 years are necessary for complete eroding of A horizon on good mulch cover but only less than 20 years for land utilization units under poor mulching and steeply slopes. To fight efficiently against water erosion, we have suggested to maintain good covering of soil by mulching and cover plants, terracing at steeply slopes sites, practice of improved fallow for land restoration.

Key words:GIS, Universal soil losses equation (USLE), Water erosion risk, Andosols, banana tree.

CHAPITRE I : INTRODUCTION GENERALE

I. CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE

La bananedessert fait partie des fruits, les plus consommés dans le monde (Khamsouk, 2001). elle occupe le 4e rang en terme de production totale après le riz, le blé, le maïs, et la première place en ce qui concerne les fruits avec 106 millions de tonnes produites annuellement (Lassoiset al., 2009). La plus grande partie de la production est assurée par les pays tropicaux d'Amérique latine et d'Afrique subsaharienne. L'Equateur, la Colombie et le Costa Rica ravissent respectivement la 1e, 3e, et 4e place des pays exportateurs mondiaux de bananes desserts (FAOSTAT, 2009). L'Union européenne, les Etats unis, le Japon et la Chine sont les plus grands importateurs (Yamileth, 2004). Le marché international de la banane dessert est contrôlé par des firmes multinationales (Chiquita, Dole, Del Monte, Compagnie fruitière, etc.) qui forment un oligopole très organisé ; ils produisent la banane standardisée du groupe Cavendish en majorité. Au Cameroun, le secteur de la banane comprend celui de la banane plantain, cultivée dans les exploitations familiales,destinée à la consommation intérieure ou exportée dans les pays de la sous-région; et celuide la banane dessert, exportée sur le marché international (Anonyme, 2009). Le Cameroun est le 16e exportateur mondial de bananes dessert et le 2e africain (après la Côte d'Ivoire) avec un total exporté de 254 610 tonnes de bananes en 2009 et une valeur de 70 946 000 de Dollars américains ; c'est le troisième produit agricole exporté en valeur après les fèves de cacao et les fibres de coton (FAOSTAT, 2009). Le pays est aussi par ailleurs le 6e producteur de banane-plantains en Afrique en 2010 (FAOSTAT, 2010). Le secteur de la banane est stratégiquepour leCameroun contribuant pour 1,5 % du PIB (soit 6%du PIB primaire), il représente 2,7 % des exportations,et entre 12 et 15% des exportations hors pétrole. Il emploie 45 000 personnes(Anonyme, 2009). La production de bananes (dessert) d'exportation est assurée par des agro-industries toutes régionalisées sur des sols d'origine volcanique (Andosols) particulièrement fertiles, il s'agit de : la PHP (Plantations du Haut Pendja) filiale du groupe la Compagnie Fruitière (sous le contrôle financier de Dole) dont les plantations sont situées dans le département du Moungo,et la CDC (CameroonDevelopment Corporation) sous le contrôle partiel de Del Monte et la SPNPprésente dans la région du Sud-Ouest Cameroun.

Ces Andosolsqui supportent des plantations de bananiers florissantes, sont pourtant localisés sur des reliefs ondulés qui sont sujettes à l'érosion pluviale. En effet l'érosion des sols s'opère lentement et de manière imperceptible à court terme, mais à long terme, ses effets négatifs se manifestent par des pertes de terre arable importantes, une réduction durendement, l'abandon des fermes agricoles, des dommages environnementaux et quelque fois des pertes en vie humaine causées par des inondations.Très récemment à la PHP, un incident majeur a révélé la vulnérabilité du système de gestion des terres. Durant la saison pluvieuse de l'année2011, après une averse torrentielle, une des digues de l'étang de captation d'eau de ruissèlement de la plantation de Nassif (une des plantations du domaine Nord de la PHP) a cédé sous la pression de l'eau qu'il contenait. L'eau a ensuite dévalé sur les habitations riveraines (Loum Chantier) causant des inondations et un mort. Il s'en est suivi une période de turbulence ponctuée de grèves. Des enquêtes ultérieures ont montré qu'au-delà de la précipitation exceptionnelle qui est tombée en cette période, c'est l'ensablement de l'étang et l'absence d'exutoire qui sont en grande partie responsables de cette catastrophe. L'entreprise a doté la plupart de ses plantations de réseaux de drains souvent complexes pour évacuer les eaux de ruissellement et réduire ainsi son action érosive ; elle préconise aussi l'épandage des hampes des régimes usinés en plus du paillage des parcelles avec les feuilles de bananier (4 tonnes/hectare en moyenne par an). Cependant, ces méthodes de lutte se basent sur des données insuffisantes pour guider efficacement les prises de décision quant à la gestion de l'érosion pluviale et de ses dégâts. En effet, les mesures de contrôle de l'érosion sont construites sur la base de la perception et des expériences antérieures des managers des plantations sur l'érosion pluviale. A terme, celles-ci ne ciblent pas les zones à risque et les pratiques conservatoires appropriées n'y sont pas appliquées ; et même quand c'est le cas, il est trop tard car les dégâts ont déjà provoqué des pertes financières importantes.Pimentelet al. (1995) rapportent qu'aux Etats unis, les érosions pluviales de l'ordre de 17 t/ha/an, provoquent une perte de 462 Kg/ha/an de nutriments.

Aucune étude conventionnelle dans la zone n'a été entreprise dans le but de mesurer les pertes en terre sur des parcelles d'érosion, afin de procurer des données de base pour localiser les zones à risque dans les plantations. Ceci est dut en particulier, au fait que ces études sont chères en terme de coût, laborieuses et prennent du temps. Par contre les avancées dans le domaine de la télédétection et des SIG ouvrent d'autres opportunités pour donner rapidement et facilement des données requises pour quantifier les pertes en terre dues à l'érosion. La plateforme des SIG permet de présenter des variations spatiales des pertes en terre afin d'identifier les zones les plus critiques et de là concevoir des mesures de contrôle adaptées au cas par cas. Lu et al. (2004) affirment que les SIG associées à la télédétection permettent d'appliquer des modèles ponctuelles de prévision de perte en terre au niveau de chaque cellule spatiale afin d'entrevoir la distribution de ces pertes sur des espaces géographiquement étendus.

II. HYPOTHESE DE RECHERCHE

A cause des caractéristiques physiques des andosols, du relief ondulé, de l'agressivité des pluies de la région et du type d'utilisation des terres, nous supposons que le risque d'érosion pluviale varie dans l'espace et qu'il est assez important dans certaine région, pour nécessiter des interventions appropriées et urgentes

III. OBJECTIF GENERAL

L'objectif général de cette étude est de contribuer à l'aménagement et à la gestion durable des terres en réduisant les risques d'érosion dans les plantations de LOUM et de NASSIF de la PHP NORD.

IV. OBJECTIFS SPECIFIQUES

Plus spécifiquement il s'agira de :

Ø Etablir une base de données géographiques interactive et actualisable pour tous les facteurs intervenant dans l'érosion pluviale au sens de Wischmeier et Smith (1978);

Ø Cartographier les risques d'érosion pluviale pour déterminer les sites les plus sensibles et les facteurs responsables ;

Ø Emettre des solutions pratiques pour réduire le risque d'érosion pluviale.

V. IMPORTANCE DE L'ETUDE

Cette étude permettra d'identifier les zones à risques d'érosion pluviale à la PHP et dans les régions similaires voisines afin de guider les managers dans leur prise de décision pour augmenter durablement la production bananière et protéger l'environnement et les hommes qui en dépendent.

VI. LIMITE DE L'ETUDE

Des mesures complémentaires sur parcelle d'érosion en plantation auraient permis de calibrer l'équation universelle de perte en terre dans cette zone et d'obtenir les valeurs absolues de pertes en terre ; ce qui aurait permis de concevoir les aménagements antiérosifs avec une grande précision. Ceci n'a pas pu être exécuté par insuffisance de temps pour l'étude ainsi que l'indisponibilité des ressources matérielles et financières.

Des informations sur l'évolution du rendement de chaque lot de production sur plusieurs années, auraient permis d'apprécier l'impact de l'érosion pluviale sur la productivité. Malheureusement les données de rendement en poids de régimes de banane au niveau de chaque lot, n'existent pas.

CHAPITRE 2 : REVUE DE LITTERATURE

I. CLARIFICATION CONCEPTUELLE

I.1 Le sol

Le sol a de nombreuses définitions dépendant de son domaine d'application. Cependant on retiendra ici, la définition sur le point de vue pédologique. En pédologie, le sol est un matériau non consolidé se trouvant à la surface de la terre et qui est soumis ou a été influencé par des facteurs génétiques ou environnementaux : le matériel parental, les organismes vivants, la topographie, le climat, et le temps qui agissent ensemble pour produire ce sol qui lui-même diffère du matériau originel, sur le plan physique, chimique, biologique, et morphologique (Mahilum, 2004).

I.2 Le risque

Le risque caractérise le niveau des effets potentiels, en termes de dommages, d'un évènement susceptible de survenir sur un site, en relation avec la vulnérabilité de ce site eu égard à ce type d'événement(Dautrebande et Colard, 2003). Tchotsouaet al. (2007) vont dans le même sens, en affirmant que le risque peut être interprété comme la confrontation de l'aléa avec la vulnérabilité, en un lieu donné et à un moment donné. L'aléa quant à lui est considéré comme laprobabilité d'occurrence d'un phénomène naturel potentiellement dangereux et susceptible decauser des dommages aux biens et aux hommes. La vulnérabilité est l'importance des dégâtsou des pertes résultant de l'occurrence d'un phénomène naturel donné ; le niveau élevé ou faible de risque est lié à l'importance de l'événement d'une part, au degré de vulnérabilité du site d'autre part.Explicitement, le risque le plus faible correspondra à un événement de faible ampleur survenant sur un site peu vulnérable au sens socio-économique et environnemental du terme ; le risque le plus élevé correspondra à un événement d'importance extrême survenant sur un site dont le milieu naturel et/ou l'activité humaine sont tels que les dommages en conséquence sont très élevés (Dautrebande et Colard, 2003).

I.3 L'érosion

Erosion vient de "ERODERE", verbe latin qui signifie "ronger" ; l'érosion ronge la terrecomme un chien s'acharne sur un os (Roose, 1994).Selon Foucault et Raoult (1995) repris par Villemure (2006)l'érosion se définit comme l'ensemble des phénomènes externes qui, à la surface du sol ou à faible profondeur, enlèvent tout ou une partie des terrains existants et modifient ainsi le relief.Kuypers et al.(2004) distingue deux types d'érosion : l'érosion naturelle ou géologique et l'érosion accélérée ou anthropique.L'érosion géologique se déroule continuellement et lentement. C'est elle qui aconduit à la formation du paysage naturel actuel dans son ensemble. La quantité de terre qui est enlevéepar l'érosion géologique sur 1 ha de terre est en moyenne de 1 à 2tonnes par année. Mais ce déplacement de terre est enéquilibre avec la quantité de sols formée chaque année, par altération.Lorsque l'Homme détruit la végétation naturelle pour cultiver le solsur les pentes (par défrichements de forêts, feu etc.) l'érosion des solsse déclenche. C'est ce que l'on appelle l'érosion anthropique.

Villemure (2006) distingue plusieurs types d'érosion: hydrique, éolienne, mécanique, glaciaire. Celui qui nous intéresse, c'est l'érosion hydrique. Elle est due à l'action de l'eau sur le sol ou sur la roche présente. Il y a quatre types d'érosion hydrique: l'érosion marine, l'érosion en nappe, l'érosion linéaire et l'érosion en masse.

I.4 Tolérance en perte de sol

Dans le domaine de l'érosion, la tolérance a d'abord été définie comme la perte en terre tolérée car elle est équilibrée avec la formation du sol par l'altération des roches. Elle varie de 1 à 12 t/ha/an en fonction du climat, du type de roche et de l'épaisseur des sols (Roose, 1994).Mais la définition de Wischmeier et Smith (1972) semble plus élaborée, ils ont inclus la notion de productivité pour compléter la définition et celle-ci devient : « Le taux maximal d'érosion qui permet de maintenir économiquement et indéfiniment la productivité des terres à un niveau relativement élevé».

II. SYSTEME D'INFORMATION GEOGRAPHIQUE (SIG)

I.1 Définition d'un SIG

La Société française de photogrammétrie et télédétection (1989) cité par Habert (2000), définie le système d'information géographique comme étant un Système informatique permettant, à partir de diverses sources, de rassembler et d'organiser, de gérer, d'analyser et de combiner, d'élaborer et de présenter des informations localisées géographiquement, contribuant notamment à la gestion de l'espace. Yemefack (2005) va dans le même sens en assimilant le SIG à un système informatique capable de collecter, conserver, manipuler et visualiser les données spatiales du monde réel afin de satisfaire un ensemble particulier d'objectifs.

L'information géographique étant l'ensemble de la description d'un objet et de sa position géographique à la surface de la Terre (Wikipédia,2012b).

I.2 Concepts clés d'un SIG

I.1.1 Les données d'un système d'information géographique

D'après Wikipédia (2012b), les données géographiques possèdent quatre composantes :

Ø les données géométriques renvoient à la forme et à la localisation des objets ou phénomènes ;

Ø les données descriptives (qui font partie des données attributaires) renvoient à l'ensemble des attributs descriptifs des objets et phénomènes à l'exception de la forme et de la localisation ;

Ø les données graphiques renvoient aux paramètres d'affichage des objets (type de trait, couleur...) ;

Ø les métadonnées associées, c'est-à-dire les données sur les données (date d'acquisition, nom du propriétaire, méthodes d'acquisition...).

I.1.1.1 Objet géographiqueou données spatiales

Les données spatiales sont généralement sous forme de couches d'information issues de carte thématique, qui peuvent décrire entre autres: la topographie, la disponibilité en eau, la nature du sol, le couvert végétal, le climat, la géologie, la population, etc. (FAO, 1998). Selon Habert (2000) un objet géographique peut être représenté soit en format raster (maillé en français) soit en format vectoriel.

Ø Le format raster 

Ici la réalité est décomposée en une grille régulière et rectangulaire, organisée en lignes et en colonnes, chaque maille (Pixel) de cette grille ayant une intensité de gris ou une couleur. La juxtaposition des points recrée l'apparence visuelle du plan et de chaque information. Une forêt sera "représentée" par un ensemble de points d'intensité identique.

Ø Le format vectoriel

Les limites des objets spatiaux sont décrites à travers leurs constituants élémentaires, à savoir les points, les arcs, et les arcs des polygones. Chaque objet spatial est repéré par des coordonnées (X, Y) et doté d'un identifiant qui permet de le relier à une table attributaire.

· Les points : Ils définissent des localisations d'éléments séparés pour des phénomènes géographiques trop petits pour être représentés par des lignes ou des surfaces qui n'ont pas de surface réelle comme les points cotés.

· Les lignes : Les lignes représentent les formes des objets géographiques trop étroits pour être décrits par des surfaces (ex : rue ou rivières) ou des objets linéaires qui ont une longueur mais pas de surface comme les courbes de niveau.

· Les polygones : Ils représentent la forme et la localisation d'objets homogènes comme des pays, des parcelles, des types de sols...

I.1.1.2 Données attributaires

Selon la FAO(1998), La donnée attributaire ou descriptive se présente sous forme de statistiques ou de données alphanumériques telles que la pente, le type de sol, le couvert végétal, etc. Cette information est structurée sous forme de table attributaire.

I.3 Composantes d'un SIG

La FAO (1998), décompose le système d'information géographique en trois éléments essentiels :

Ø Le matériel informatique (ordinateur central, disques magnétiques, et autres périphériques),

Ø Les logiciels du SIG quiont pour fonctions principales :

o L'entrée des données par la numérisation ou le scan et saisie des données attributaires à partir du clavier.

o La gestion des bases de données qui comprend la structuration, la requête, l'analyse et l'enregistrement des données attributaires.

o L'analyse et le traitement des donnéesà travers la préparation des données par l'élimination d'erreurs ou la mise à jour et l'analyse des données pour fournir des réponses aux questions que l'utilisateur pose au SIG.

o Interaction avec l'utilisateur (correction cartographique)

o Sortie de données et présentation (traçage)

Ø Les ressources humaines et organisation : la composante humaine est la seule capable de faire fonctionner et piloter le système d'information géographique de manière pertinente et efficace. Elle nécessite une expertise pointue tant dans la phase de collecte de données sur le terrain que dans l'utilisation des SIG.

I.4 Les fonctionnalités d'un SIG

Longleyet al. (2005) repris par Bon (2011) identifie 5 grandes fonctionnalités des SIG :

ü L'acquisition pour la collecte des données grâce à des fonctions de saisie des données sous forme numérique ;

ü L'archivage grâce à un Système de Gestion de Bases de Données (SGBD) ;

ü L'affichage pour la restitution des résultats par des fonctions de mise en forme et de visualisation ;

ü L'analyse par des fonctions de manipulation, croisement et transformation des données spatiales au moyen de requêtes dans le SGBD ;

ü L'abstraction par des fonctions rendant compte de la modélisation de la réalité ;

ü L'anticipation (lorsqu' on parle de « 6A »).

I.5 Utilisations des SIGpour la cartographie du risque d'érosion

Les SIG sont des outils rapides d'exécution, flexibleset très puissants capables d'intégrer un grand nombre de facteurs et de les présenter sous une forme facilement interprétable (Zurayket al., 1999). L'utilisation des techniques de télédétection associées aux SIG permet l'estimation quantitative de l'érosion ainsi que sa distribution spatiale à des moindres coûts et avec un degré de précision appréciable pour de vastes superficies ; surtout que les décideurs politiques sont beaucoup plus intéressés par la distribution du risque d'érosion que par sa valeur absolue(Lu et al.,2004).L'estimation quantitative de l'érosion se fait en appliquant des modèles empiriques ponctuelles, qui nécessitent comme paramètres d'entrée, des données spatialisées (Pentes, texture du sol, hauteur de pluies, etc.) caractérisant les facteurs de l'érosion hydrique (topographie, érodibilité, l'érosivité, etc.) (LeBissonais et al., 2004). Les SIG permettent d'appliquer des modèles ponctuelles cellule après cellule sur tout un espace géographiquement étendu (Lu et al., 2004). Les données spatialisées dechaque paramètre sont traitéesséparément sous forme de couches d'informations et intégrées (superposition des couches) dans le SIG pour en ressortir la carte de distribution du risque d'érosion (Mutuaet al., 2005). Grace aux SIG, on résout le problème d'intégration des cartes analogiques, car sa plateforme permet de superposer différentes couches d'informations caractérisant des phénomènes dépendants ou indépendants, et qui aboutit à l'élaboration des cartes relationnelles très utiles comme outil d'aide à la décision.

III. PEDOLOGIE DU MOUNGO

I.1 Géologie et géomorphologie du Moungo

La géologie et la morphologie du Moungo sont assez complexes et la combinaison entre les deux permet de définir des régions naturelles assez bien caractérisées (Martin,1965). D'après Delvaux (1988) cité par Bon (2011), la zone du Moungo a été soumise à plusieurs mouvements de failles importants. La plaine, large entre Nyombé et Loum est un fossé tectonique (graben) formé simultanément au soulèvement de horsts granitiques ou syéno-granitiques dont le Mont Koupé (alt. 2.064 m) est l'exemple le plus élevé.Geze (1943) cité par Martin (1965) distingue 3 séries de coulée volcanique qui se sont succédées dans la région :

· une série volcanique ancienne (basalte et andésite),

· une série moyenne (roche volcanique acide : trachyte)et

· une série récente (basalte et lapillis).

Après la mangrove côtière, nous avons, de Bwelelo àMbanga, (voir figure 1) une zone de plateaux et collines, dont l'altitude ne dépasse pas 70 m et qui sont souvent fortement découpées par le réseau hydrographique. Cette zone est essentiellement formée de roches sédimentaires (Sable et Grès) allant du Crétacé au Quaternaire (du Nord vers le Sud) (Martin, 1965).Les sols de la «Plaine bananière» entre Mbanga et Manjo sont formés exclusivement sur basalte et lapillis de la série récente. Les coulées volcaniques s'étagent en fait de 120 m (Mbanga) à 500 m (Manjo), et toute cette zone a souvent un relief accidenté et est parsemée de nombreux cônes volcaniques (Martin et Sieffermann, 1965).A la hauteur de Nlohe, le Mont Koupe (2050 m.), introduit un relief important, et est caractérisé par la présence de syénite et d'épanchements volcaniques récents.Toute la région qui s'étend de Manjo à Melong est sous l'influence du Massif du Manengouba (2400 m) dont les sommets dominent Nkongsamba. La dernière région naturelle à la limite Nord du Département est partagée avec les départements voisins: la Plaine des MBO. Celle-ci est une zone d'effondrement, limitée au Sud-Ouest par les flancs du Manengouba et au Nord et à l'Est par une falaise de roches métamorphiques, cettezone a été remplie de sédiments arrachés aux massifs voisins (Martin, 1965).

Figure 1 : Carte de la pédologie du département du Moungo (source Martin et Sieffermann, (1965) )

IV. Distribution spatiale des sols dans le Moungo

D'après Delvaux (1988) repris par Bon (2011), la zone du Moungo en général et à la PHP en particulier, la répartition des sols n'est pas liée à la topographie, mais à la chronologie de l'activité volcanique(lachronoséquence). Bon (2011) affirme que les sols volcaniques développés en milieux tropicaux ont la chronoséquence suivant :

Andosols saturés peu développés

 

Andosols saturés humiques

 

Andosols désaturés humiques

 

Sols bruns Andiques

 

Sols bruns Eutrophes

 

Sols bruns lessivés

 

Sols ferralitiques

I.1 Andosols

I.1.1 Définition et origine

Ce sont des sols qui ont soit un horizon vitrique ou andique, commençant dans un intervalle de 25 cm de la surface du sol et ne pouvant avoir que des horizons diagnostique de type histique, fulvique, mollique, umbrique, ochrique, durique ou cambique (FAO, 2001).L'horizon vitrique est dominé par le verre volcanique et l'horizon andique comprend des allophanes où lescomplexes humico - alumineux sont dominants (Rusu, 2005).

Les andosols sont formés sur des matériaux volcaniques et ont communément un horizon de surface de couleur sombre ; étymologiquement, le mot andosol est d'origine japonaise, an signifiesombre, et do, sol(Yerima et Van Ranst, 2005). Les Andosols (dans le sens de la classification WRB) sont équivalents aux Andisols de la classification US Taxonomy, et aux Andosols de la classification française.

I.1.2 Genèse des andosols

Les andosols sont pour la plupart des sols jeunes, formés sur des roches volcaniques, et caractérisés parune évolution très rapide de la matière minérale (Quantin, 1974), à cause de la présence de cendres volcaniques qui, avec leurs grandes surfaces spécifiques, augmentent le degré d'humectation de la roche en zone humide(Yerima et Van Ranst, 2005).Quantin (1974) distingue trois facteurs de formation des Andosols :

· Le temps d'altération

· Le rajeunissement

· Le climat

Les andosols développés sur des matériaux parentaux récents, peuvent avoir un aspect hétérogène ; à cause de la superposition de différentes couches volcaniques de divers âges qui ont rajeuni le sol s'étant développé auparavant. Par conséquent, l'horizonation ne résulte pas seulement de la pédogénèse mais quelque fois aussi de la chronologie de dépôt des matériaux parentaux donnant au profil pédologique un aspect polygénétique(Yerima et Van Ranst, 2005).

D'après Quantin (1977), I1 est intéressant de comparer l'évolution de l'altération de cendresbasaltiques, soit en cours du temps, soit suivant la répartitionpluviométrique, en climat tropical. Dans les solspeu évolués, lespremiers produits d'altération sont riches en silice. En quelquesdizaines ou centaines d'années, sous un climat modérément pluvieux,se différencient des Andosols saturés contenant déjà des minéraux argileux.Ensuite, et sous les climats très humides et per humides, lessols se désaturent et se désilicifient fortement: aluminosilicateset hydroxydes de fer amorphes ne cristallisent pas, ou mal.

Les travaux de Sieffermann et Millot (1968) ont montré que les sols développés sur des matériaux volcaniques jeunes des régions du Sud-Ouest, Ouest,Littoral et Adamaoua du Cameroun, sont dominés par l'allophane, l'halloysite, la métahalloysite, la kaolinite et de gibbsite. La séquence d'évolution en fonction du climat et du temps prend les sens suivants :

a) Roche parentaleallophane kaolinite gibbsite (Zone Sud-ouest)

b) Roche parentale allophane -- halloysite metahalloysitegibbsite (Zones Ouest, Adamaoua et Littoral)

La zone Sud-Ouest ayant moins de minéraux intermédiaires car la pluviométrie y est beaucoup plus importante, ce qui accélère l'altération.

I.1.3 Caractéristiques des andosols

I.1.1.1 Caractéristiques morphologiques et physiques

L'Andosol typique a un profil de type AC ou ABC avec un horizon Ah sombre (dut à la présence de matière organique) d'épaisseur variant de 20 cm à 50 cm au-dessus d'un horizon B ou C de couleur brune.Les horizons de sous surface (BW) ont une structure en bloc subangulaire, lâche ; par contre les horizons de sous surface des andosols jeunes, formés sur téphras (roches éjectées lors des éruptions volcaniques explosives), n'ont pas de structure et se présentent en grains individuels (Yerima et Van Ranst, 2005).

Sur le terrain, les Andosols n'ont pas souvent une structure bien développée, reflétant ainsi l'abondance de matériaux non cristallins. L'horizon A a une structure granulaire, est très poreux, a une faible densité apparente (0.85g/cm3), possède une teneur élevée en matière organique, une microporosité abondante, une capacité de rétention en eau très importante, une bonne stabilité des microagrégats et une grande sensibilité à l'érosion (Yerima et Van Ranst, 2005).Les substances amorphes augmentent parallèlement la capacité de rétention et le point de flétrissement ; l'eau utile, différence entre ces deux états de l'eau, reste indépendante du taux de substances amorphes (Bonfils et Moinreau, 1971).Le pourcentage moyen de matière organique est de 8% et peut atteindre 30% dans les profils très sombres(Yerima et Van Ranst, 2005).La densité apparentedes andosols est parmi les plus faibles à cause des propriétés physiques des matériaux initiaux. Ainsi les cendres volcaniques peu altérés ont une valeur de la densité apparente de 1 à 1,2. Pour les autres types des roches, ladensité est plus élevée, mais cette propriété dépend du taux d'altération (Rusu, 2005). La granulométrie des Andosols est assez difficile à déterminer ; Quantin (1972) rapporte que plusieurs auteurs se sont aperçus qu'en utilisant la méthode classique d'analyse granulométrique, ils obtenaient un très faible pourcentage en éléments fins inférieurs à 2 um. Ceci parait absurde, au regard des valeurs élevées obtenues pour la capacité de rétention en eau, la surface spécifique, les capacités d'échange tantanioniques que cationiques. La raison est la présence d'allophane et des gels d'hydroxydes qui agissent ici comme des ciments maintenant la cohésion des microaggrégats du sol.

I.1.1.2 Caractéristiques minéralogiques

Les minéraux primaires des andosols enrichis en allophanes, sont des verres et des agrégats de verres de différents stades d'altération dépendant de l'âge de sol et de l'altérabilité des minéraux volcaniques (le quartz, les feldspaths, les micas, les minéraux ferromagnésiens tels que olivine, pyroxène, amphibole, sont très peu altérés) (Yerima et Van Ranst, 2005). On rassemble dans les allophanes tous les matériaux amorphes, des gels d'hydroxydes et d'aluminosilicates, peu ou pas du tout cristallisés (Rusu, 2005).

La composition minérale des argiles des andosols, dépend de plusieurs facteurs tels que : l'âge du sol, la composition du matériel parental, le pH, le statut en bases, le régime hydrique, et la teneur en matière organique (Yerima et Van Ranst, 2005). D'après Segalen (1968),il semble qu'il y'ait plusieurs sortes de produits minéraux dans les andosols : des minéraux primaire ou des résidus vitreux non altérés ; des produits amorphes contenant à la fois la silice, l'alumine et le fer ; des minéraux hydratés secondaires.

Ø Les minéraux primaires et verres ; on y trouve généralement les trois catégories suivantes :

· Des orthosilicates, du verre basique d'altération rapide ;

· Des pyroxènes et hornblendes d'altération plus lente ;

· Des feldspaths, du verre acide, d'altération assez lente ;associés àde la magnétite, du quartz peu altérables.

Ø Les produits amorphes (les allophanes et les gels d'hydroxydes par exemple), de formule et composition variables et complexes.

Ø Des produits secondaires cristallisés :halloysite et montmorillonite pour les minéraux argileux, la gibbsite pour l'hydroxyde d'aluminium.

I.1.1.3 Caractéristiques chimiques des andosols

Les andosols sont bien connus comme ayant des propriétés d'échange très variables : la charge dépend du pH (la CEC augmente avec le pH) et la concentration en électrolytes.Contrairement à la capacité d'échange de cations, la capacité d'échange anionique est maximum en pH acide et minimum en pH basique, la saturation en anions a pour effet d'abaisser la capacité d'échange cationique (Sieffermann, 1973).La teneur élevée en matière organique (le rapport C/N, des andosols est très élevé) et en allophane explique une capacité d'échange anionique élevée dans ces sols. Le pH de ces sols est normalement élevé (pH>5) quand la fraction colloidale est dominée par les allophanes et l'imogolite, mais lorsque celle-ci est composée de complexe Aluminoou Ferro humique lié à des argiles phyllosilicates, le pH peut être inférieur à 5 (Yerima et Van Ranst, 2005).Quantin (1972) mentionne que si les teneurs enPhosphore total sont généralement élevées dans lesandosols, c'est parce qu'ils sont riches en minéraux primaireset qu'il y a une fixation énergique de cetélément par les substances « amorphes », ce qui fait que les quantités de phosphore assimilables sont généralement très faibles, à l'exception des sols peu évolués à substances amorphes trèssiliceuses.Ces sols ont une forte affinité avec les ions phosphates, la rétention en ces ions peut atteindre, plus de 85% d'ions phosphates ajoutés en solution(Yerima et Van Ranst, 2005).

I.1.1.4 Gestion et utilisation des andosols

Les andosols, sont souvent considérés comme étant très fertiles, à cause de leur âge récent, de leur grande quantité de verres et de minéraux primaires, de le teneur importante en azote, phosphore, et soufre incluant de la matière organique(Yerima et Van Ranst, 2005).Malgré la richesse minérale de ces sols, les engrais minéraux sont nécessaires, ne serait-ce que pour restituer ausol les éléments minéraux exportés (Martin, 1965). Dans leur état naturel et sous une végétation originelle, les andosols présentent une bonne porosité et une structure stable qui permettent un bon drainage interne etrestreint les risques d'érosion. Cependant, sous culture intensive, les propriétés physiques naturelles des andosols peuvent être modifiées et produire une déshydratation drastique du sol avec pour conséquence un sol devenant très friable et sableux pouvant être facilement érodible(Yerima et Van Ranst, 2005).Les Andosols présentent un certain nombre de problèmes mécaniques comme la faible capacité de charge et la consistance collante à l'état humide (FAO, 2001). Sur le plan de la fertilité des terres, à cause des propriétés tampons des andosols, l'augmentation du pH serait très difficile et cher. Les engrais azotés et phosphatés peuvent être recommandés, généralement le potassium y est bien représenté ; on y observe souvent des carences en Bore, Molybdène, Zinc, Manganèse, Cuivre, et Cobalt(Yerima et Van Ranst, 2005).

Les Andosols peuvent accueillir une large variété de cultures incluant la canne à sucre, le tabac, la patate douce, le Théier, les légumes etc. (FAO, 2001). Au Cameroun, ces sols sont les zones d'installations de plantations industrielles qui y cultivent intensément le palmier à huile, le bananier, l'hévéa, le Théier.

V. L'EROSION PLUVIALE

I.1 Historique de l'érosion pluviale sur les terres agricoles

L'érosion façonne la Terre depuis qu'elle est émergée... Et depuis plus de 7 000 ans, l'Homme s'acharne à lutter contre l'érosion pour protéger ses terres contre l'agressivité despluies et du ruissellement (Roose, 1994). On prend donc conscience que les civilisations humainesqui se sont succédées dans l'histoire, ont été soumises aux effets de l'érosion et ont dut faire face pour faire pérenniser leurs activités. La civilisation Maya qui a perduré entre 2000 ans avant J-C et 900 ans après J-C (Wikipédia, 2012a) dans la région Mésoaméricaine (du Mexique actuel au Guatemala), est l'un des exemples les plus marquants de l'impact de la dégradation des terres due à l'érosion pluviale, sur la décadence des grandes civilisations de l'humanité. Les Mayas étaient des agriculteurs qui avaient développé une agriculture itinérante sur brulis dans les basses terres fertiles (Anonyme, 2012a). Leur démographie a très vite augmenté au fil des générations, les poussant à gagner du terrain sur les hautes terres où une déforestation effrénée a conduit à l'érosion hydrique des sols entrainant l'ensablement des lacs en aval et l'épuisement des sols (Montgomery, 2007). Une famine s'en est suivie et c'est elle qui est la cause principale de la décadence de cette brillante civilisation. Cependant le développement technologique de l'agriculture des siècles après la civilisation des Mayas, n'a pas résolu le problème de l'érosion hydrique des sols sur les activités humaines. La France du XII e Siècle et L'Egypte actuel (dans les années 1930) entre autres, ont connu une dégradation progressive des terres à cause de l'érosion pluviale qui était très fortement liée à l'augmentation de la densité de la population dans les campagnes et les villes. Ce qui a eu pour conséquence d'annuler la jachère, il s'en est suivi une baisse de productivité du sol et des périodes de famine retentissantes (Roose, 1994).

I.2 Les formes d'érosion pluviale

Armstrong et al.(1982) distinguent 3 formes d'érosion pluviale ou hydrique :

· L'érosion en nappe ou érosion aréolaire, c'est le stade initial de l'érosion pluviale ; une mince couche de sol uniforme sur l'étendue de la parcelle est enlevée dans un premier temps par l'impact des gouttelettes d'eau, et puis transportée par les eaux de ruissellement.

· L'érosion linéaire ou en micro filet ou rigole, Ici l'eau de ruissellement prend le chemin présentant le moins de résistance, elle s'y concentre pour former une petite dépression (rigole) mais reste cependant éliminable par des façons culturales courantes.

· L'érosion en ravine ; elle se produit lorsque la rigole évolue progressivement vers une ravine et ne peut plus être éliminée par des façons culturales courantes.

L'érosion en nappe est la forme d'érosion la plus dominante (Pimentel et Kounang, 1998). Dans le cadre de notre étude nous nous appesantirons particulièrement sur l'érosion en nappe.

I.3 L'érosion en nappe

I.1.1 Définition et description du phénomène

On parle d'érosion en nappe ou aréolaire (sheeterosion en anglais) parce que l'énergie des gouttes de pluie s'applique à toute la surface du sol et le transport des matériaux détachés s'effectue par le ruissellement en nappe (Roose, 1994). Il correspond au stade initial de l'érosion du sol.L'érosion en nappe se produit principalement quand la surface du champ est lisse et la pente uniforme (Kuypers et al., 2004)entraînant ainsi la dégradation du sol sur l'ensemble de la surface du sol.De ce fait elle est peu visible d'une année à l'autre puisqu'une érosion importante de 15 à 30 t/ha/an correspond à une perte de hauteur de 1 à 2 mm (Roose, 1994).L'érosion en nappe se manifeste comme une conséquence de l'impact des gouttes de pluie qui détruisent les agrégats du sol. Par conséquentles particules fines du sol sont mises en liberté. Etant libres, elles vontremplir l'espace entre les particules grossières et vont former à la surfacedu sol une couche tassée, comme une croûte qui empêche l'infiltration de l'eau et favorise ainsi le ruissellement(Kuypers et al., 2004). La nappe d'eau à la surface du sol entraine avec elle des minéraux dissouts et des éléments fins (argiles et colloïdes organiques) (Dupriez,2007).

I.1.2 Causeet facteurs de l'érosion en nappe

La cause de l'érosion en nappe est l'énergie de la battance des pluies sur les sols dénudés (Roose, 1994).Les gouttes de pluies déclenchent le processus de destruction des agrégats du sol tandis que le ruissellement n'assureque le transport des particules détachées sur des pentes inférieures à 15% ;au-delà le ruissellement devient lui-même abrasif etson énergie dépasse celle de la battance de la pluie (Roose et Lelong, 1976).Pour Munodawafa (2012) reprenant Morgan (1986), l'érosion en nappe ne débute que lorsque pendant une averse, la quantité de pluie et/ou l'intensité de celle-ci dépasse respectivement la capacité de rétention maximale et d'infiltration en eau du sol. Selon Roose (1994) l'érosion en nappe observée sur une parcelle est caractérisée à la fois par:

· l'intensité maximale des pluies qui déclenchent le ruissellement (1 maximum en 15 minutes surpentes fortes ou 1 maximum en 30 minutes sur les pentes moyennes),

· l'énergie des pluies (Ec) qui détachent les particules susceptibles de migrer,

· la durée des pluies et/ou de l'humidité avant les pluies.

Roose et al. (1993b) ont montré que la sensibilité des sols à la battance (impact des gouttes de pluies) et au tassement (remplissage de la macroporosité de surface par les particules fines déplacées par les gouttes de pluie) dépend non seulement de leur texture, mais aussi de leur teneur en matière organique et de l'humidité de l'horizon desurface, ces deux derniers facteurs étant fortement dépendants de l'utilisation du sol etdes pratiques agricoles. La matière organique en agissant comme liant entre les microaggrégats, accroit la stabilité des agrégats qui est d'autant plus grande que la fraction argileuse est importante. Pour les sols tropicaux, la bonne cohésion et consolidation des agrégats du sol est essentielle pour contrôler l'érosion en nappe et le ruissellement (Reichertet al., 1999).Dupriez (1996) fait mention de l'effet du surpâturage sur le développement de l'érosion en nappe, celui-ci dénude le sol, et le livre à la battance des pluies. En plus, le piétinement incessant des animaux réduit la porosité structurale de l'horizon de surface favorisant ainsi le tassement, qui empêche la bonne infiltration de l'eau d'où un ruissellement important.

I.1.3 Symptômes et conséquences de l'érosion en nappe

Selon Roose (1994), les symptômes apparents de l'érosion en nappe sont :

· Le nivellement de la surface du sol par dégradation des mottes et remplissage des creux. Il s'ensuit des croûtes diverses, lisses et blanchies.

· La squelettisation des horizons superficiels par perte sélective des matières organiques et des argiles, laissant en place une couche de sable et de gravier, plus claire que 1'horizon humifère sous-jacent.

· Le décapage de l'horizon humifère laissant des plages de couleur claire 1'horizon minéral sous-jacent apparaît à l'air libre.

D'autres traces visibles de l'érosion en nappe sont observables, il s'agit du déchaussage des racines des arbres et des touffes d'herbes, et le dépôt de la terre érodée au pied des barrières comme des haies vives et les murettes (Anonyme, 2012a).Mais les formes les plus démonstratives sont les micro demoiselles coiffées (figure 2), petits piédestaux de terre coiffés d'un objet dur résistant à l'attaque des gouttes de pluie (graines,racines, feuilles, cailloux ou simples croûtes de terre tassée protégées par des lichens) (Roose, 1994).

Piédestal

Motte de terre protégée

Petite pierre

Figure 2 : Photographie d'un piédestal prise dans une bananeraie de la PHP

De ces symptômes visibles de l'érosion en nappe, découlent des conséquences graves sur le plan de la productivité des terres et de leur fertilité, notamment :

· Lessivage important des éléments nutritifs pour la plante à travers les eaux de ruissellement.

· La sélectivité de cette forme d'érosion débarrasse le sol des particules fines (argiles, limons et matière organique) qui sont pourtant responsables des propriétés d'échange et de rétention en bases et en anions.Le sol perdu par érosion est 2.5 fois plus riche en éléments nutritifs que le sol en place (Villemure, 2006).

· L'augmentation de la densité apparente de l'horizon de surface, dû au tassement provoque une baisse de la disponibilité de l'eau pour les plantes (Munodawafa, 2012) ; et peut servir de barrière mécanique pour le développement racinaire de la plante en place.

· L'érosion en nappe réduit progressivement la profondeur du sol, ce qui nuit au bon développement des racines et à l'épanouissement de la micro, meso et macrofaune et flore(Pimentel et Kounang, 1998). .

I.1.4 Lutte contre l'érosion en nappe

L'érosion en nappe attaque les sols qui manquent d'une bonne couverture végétale, ce qui amène à dire que la première méthode de lutte efficace est de promouvoir une bonne couverture végétale des sols cultivés (Roose et al., 1993a).En plus de la couverture végétale, un paillis épais à la surface du sol amortit la chute des gouttes de pluie et absorbe l'énergie cinétique qui aurait dû détruire les agrégats de la surface du sol. Il permet aussi de freiner le ruissellement et favorise l'infiltration (Reichertet al., 1999).La matière organique qui est issu de ce paillis consolide et accroit la cohérence des agrégats du sol qui résiste mieux à la battance des gouttes de pluie.Reichertet al.(1999) ont aussi montré que le labour augmente la sensibilité du sol à la battance car lors du travail de la terre il y'a déjà fragilisation de la structure des agrégats et des mottes de terre. La construction des drains protégés par des monticules de terre est assez bénéfique pour évacuer l'excès d'eau et réduire ainsi le ruissellement à la surface du sol pour cela les drains devront être parallèles au courbe niveau sur une pente douce et obliques sur un terrain escarpée pour éviter la destruction des monticules de terre (Charman et Gallacher, 2000).

I.1.5 Erosion pluviale sur les Andosols

Les andosols sont le plus souvent considérés comme des sols résistants et très peu sensibles à l'érosion pluviale quand on ne prend en compte que leur facteur d'érodibilité (estimé par la méthode développée par Wischmeier et Smith (1978)) relativement plus faible que les autres sols (Armas, et al., 2004).Leur porosité importante s'accompagne d'une bonne perméabilité réduisant le ruissellementérosive (Poulenardet al., 2001). Ce qui est sans doute vrai dans le cas où ces sols sont situés dans des zones à couverture végétale abondante et à faible érosivité des pluies. Cependant, lorsque les conditions initiales à leur formation changent, et que d'important processus érosif se présente, alors la totalité du sol peut être affectée à tel point que le matériau rocheux d'origine se retrouve en surface (Rodriguez et al., 2002). En effet, certains auteurs, ont travaillé précisément sur le mécanisme de l'érosion pluviale sur les andosols, et ont mis en doute la méthode de détermination du facteur K de Wischmeier et Smith (1978) qui le sous-estime; Armas et al.(2004), ont rapporté que la sensibilité à l'érosion des sols volcaniques est en relation avec l'agrégation et la stabilité structurale.

VI. MODELISATION DE L'EROSION EN NAPPE : L'EQUATION UNIVERSELLE DE PERTE EN TERRE (USLE)

I.1 Historique du développement de l'USLE

Les études scientifiques sur l'érosion n'ont commencé qu'au début du 20èmesiècle; d'abord en Allemagne (Wollny), puis 40 ans plus tard, aux Etats Unis d'Amérique,à l'époque de la grande crise économique dans les années 30. Le Gouvernement américain, poussé par l'opinion publique affolée par les vents de sable obscurcissant le ciel en plein jour (DustBowl),chargea Hugh HammondBennet de monter le fameux Service de Conservation des Sols et de l'Eau américainet une dizaine de stations expérimentales pour mesurer au champ, le ruissellement et lestransports solides (Roose, 1994). L'initiative prenant donc de l'ampleur, c'est ainsi que de centaines puis des milliers de sites de mesures d'érosion naquirent dans presque tous les états du payssurtout dans la grande plaine américaine (Great plains). En 1940, Zingg publia une première équation empirique à partir des résultats des mesures de l'érosion en sa possession et établit pour la premièrefois la relation entre les pertes en terre avec la longueur et l'intensité de la pente ; Dwight Smith la compléta quelques années ensuite, avec les facteurs de couverture végétale et de pratique conservatoire (Wischmeier et Smith, 1972).Vingt ans après la mise en place des essais d'érosion en parcelles dans une bonne dizained'Etats d'Amérique du Nord, il existait une accumulation d'un grand nombre de données surl'érosion dont il convenait de faire la synthèse. En 1958, Wischmeier, statisticien du Servicede Conservation des Sols fut chargé de l'analyse et de la synthèse de plus de 10.000 mesuresannuelles de l'érosion sur parcelles et sur petits bassins versants dans 46 stations de la GrandePlaine américaine. L'objectif de Wischmeier et Smith était d'établir un modèleempirique de prévision de l'érosion à l'échelle du champ cultivé pour permettre auxtechniciens de la lutte antiérosive de choisir le type d'aménagement nécessaire pour garderl'érosion en-dessous d'une valeur limite tolérable étant donné le climat, la pente et lesfacteurs de production (Roose, 1994). C'est la naissance de l'équation universelle de perte en terre.

I.2 Présentation générale de l'USLE

L'USLE est un modèle d'érosion élaboré pour calculer la perte en terre moyenne à long terme de l'érosion en nappe et en rigole sous des conditions spécifiques. Il est aussi utilisé dans les domaines non agricoles comme la construction (Wischmeier et Smith, 1978).L'équation universelle des pertes en terre selon Wischmeier et Smith (1972) est une fonction multiplicative qui a la forme : A= R K L S C Poù :

A est la quantité de perte en terre calculée par unité de perte en terre.

R est l'érosivité des pluies. C'est le nombre d'unités d'index d'érosion pendant une année normale. L'index d'érosion étant une mesure de la force érosive d'une pluie spécifique.

K est l'érodibilité du sol. Il correspond au taux de perte en terre par unité d'index d'érosion pour un sol cultivé sous jachère continue sur une pente de 9% et de 72,6 pieds (22,13m)de longueur.

L est le facteur de longueur de pente. C'est le rapport de perte en terre d'une parcelle de longueur de pente donnée sur celle ayant 72,6 pieds de longueur avec un même type de sol et intensité de pente.

S, le facteur de gradient de pente, est le ratio de la perte en terre d'une parcelle de gradient donné sur celle ayant 9%.

C, facteur de gestion des cultures, est le ratio des pertes en terre d'une parcelle avec un système de culture particulier sur celle sur laquelle le facteur K a été déterminé.

P, facteur de pratique conservatoire, est le ratio des pertes en terre entre une parcelle possédant un aménagement antiérosif et celle sans pratique conservatoire.

I.3 Description des facteurs du modèle USLE

I.1.1 Le facteur R

Le facteur R exprime l'érosivité de la pluie qui est la capacité d'une pluie à provoquer une érosion.Tout d'abord, R, l'indice d'érosivité de la pluie (index d'érosion) est égal à E, l'énergie cinétique des gouttes de pluies, que multiplie I30 (l'intensité maximale d'une pluie durant 30 minutes exprimée encm par heure) le tout divisé par 100. Cet indice correspond aux risques érosifs potentiels dans une régiondonnée où se manifeste l'érosion en nappe sur une parcelle nue de 9 % de pente (Roose, 1994). Le variable produit E x I30, représente l'interaction entre l'impact potentiel des gouttes de pluies et la turbulence du ruissellement pour transporter les particules du sol hors de la parcelle (Wischmeier et Smith, 1972).Plus les précipitations sont intenses et plus elles durent longtemps, plus grands sont les risques d'érosion (Stone et Hilborn, 2000). Concrètement pour calculer E, Wischmeier et Smith (1978) proposent une relation empirique oùE = 916 + 331 log10I ; avec I (inch/heure) est l'intensité d'une phase de la pluie et E l'énergie cinétique en pieds.tonnes/acre/inch de pluie. En convertissant en unité métrique, on a la nouvelle relation suivante :E = 210 + 89 log10 I  avec E en Tonnesmétriques. Mètre/ha/cm de pluie et I en cm/heure (Roose, 1994). Pour obtenir l'énergie cinétique d'une pluie donnée, il faut d'abord calculer l'énergie cinétique de chaque phase (portion d'un évènement pluvieux ayant la même intensité) de la pluie en multipliant l'énergie cinétique de cette phase par le volume d'eau écoulée durant celle-ci. Puis on additionne toutes les énergies cinétiques de phase pour avoir celle de la pluie. Afin d'avoir l'index d'érosion R d'une année ou d'une saison, on additionne toutes les index d'érosion de toutes les pluies de la période considérée (Roose, 1994). D'après Fournier (1993),les travaux de Roose (1975 à 1981; compilation et analyse de 20 à 50 années de mesures) ont abouti à la proposition de relations empiriques simples, liant l'indice Ram (indice d'érosivité annuelle moyenne) et la hauteur de pluie annuelle moyenne mesurée (Ham) sur la même période (5à 10 ans sont nécessaires au minimum). En fonction des zones étudiées (en Afrique centrale et occidentale), il a mis au point les relations suivantes :

· Ram = 0.35 Ham +/- 0.05 (en région montagneuse)

· Ram = 0.60 Ham +/- 0.05 (en frange côtière)

· Ram = 0.50 Ham +/- 0.05 (pour les autres zones)

I.1.2 Le facteur K

Le facteur K est une mesure de la vulnérabilité des particules de sol au détachement et au transport par la pluie et le ruissellement(Stone et Hilborn, 2000).Ilest fonction des matières organiques et de la texture des sols,de la perméabilité et de la structure du profil (Roose, 1994). La détermination de K peut se faire directement sur parcelle d'érosion ou grâce à une équation empirique adaptée. Expérimentalement(c'est-à-dire sur parcelle d'érosion), Wischmeier et Smith (1978) donnent les caractéristiques de la parcelle d'érosion standard pour déterminer le facteur K :

Ø La parcelle doit avoir une longueur de 72,6 pieds (22,13 m) avec une pente uniforme de 9% ;

Ø La parcelle doit être en jachère continue c'est-à-dire labourée et ayant été maintenue nue plus de 2 ans.

Ø Pendant la période des mesures, le sol doit être labouré en chaque début de saison cultural, sarclé et biner pour éviter toute reprise de la végétation et le développement de croûte de battance.

Lorsque les conditions suscitées sont atteintes, L S C P sont tous égaux à 1 et K=A/Ravec K en unité anglo-saxonne s'exprime en «  Tonne/acre/year/unity of EI30 ». En unité métrique, il faut multiplier le facteur K d'unité anglo-saxonne par 1,29 (Roose et Sarrailh, 1990). Wischmeier et Smith (1978) ont mis au point une équation qui met en relation le facteur K avec la texture, le taux de matière organique, la structure et la perméabilité.

K = 2,1 M1.14 (10-6) (12 - a) + 0.0325 (b - 2) + 0.025 (c - 3)

Avec : M= est le paramètre de taille des particules (texture), a= taux de matière organique, b= code relatif à la structure de surface, c= classe de perméabilité.

NB : pour avoir K en unité métrique, on multiplie l'équation sus mentionnée par 1,29.

Les concepteurs ont aussi mis sur pied un Normogramme (voir annexe) pour faciliter la détermination du facteur K.

D'après Bollinne et Rosseau (1978) repris par Roose et Sarrailh (1990) on a la classification des sols en fonction de leur érodibilité :

Ø K <0,10 Sols très résistants à l'érosion

Ø 0,10 à 0,25 Sols assez résistants à l'érosion

Ø 0,25 à 0,35 Sols moyennement sensibles à l'érosion

Ø 0,35 à 0,45 Sols assez sensibles à l'érosion

Ø >0,45 Sols très sensibles à l'érosion

I.1.3 Le facteur LS

C'est le facteur de longueur et d'inclinaison de la pente. Ilreprésente un rapport des pertes de terre sous des conditions données, aux pertes de terre en un endroit caractérisépar une inclinaison « standard » de 9 % et une longueurde pente de 72,6 pieds(Stone et Hilborn, 2000).Il est reconnu que plus la pente est élevée plus le ruissellement et l'érosion est important (Charman et Gallarcher, 2000). En théorie, plus la pente est grande plus l'érosion est importante avec un ordre de grandeur exponentielle (Roose, 1994). Cependant, il semble que son influence sur la naissance de rigoles dépend de diverses interactions avec larugosité et la perméabilité du sol, le type et l'abondance du couvert végétal(Roose et al., 1998).La longueur de la pente selon Wischmeier et Smith (1978) peut être définie comme la distance entre le point où l'écoulement de l'eau commence jusqu'au point où soit le l'inclinaison diminue de telle manière qu'il y'a début de sédimentation, soit qu'il y'a présence d'un obstacle naturel ou artificiel qui empêche l'écoulement de l'eau. D'après Smith et Wischmeier (1960) repris par Roose (1994), on a la relation suivante :

LS = vL/l00 (0.76 + 0.53 S + 0.076 S2)avec L en pied et S en pourcentage.

Un abaque (voir annexe) permet directement de calculer le facteur LS en projetant la valeur de la longueur de la pente sur la courbe de la pente correspondante.

La détermination du facteur LS se fait en considérant que la pente est uniforme, alors que la forme de la pente (concave ou convexe) influe également sur l'érosion (Wischmeier et Smith, 1978). Cependant Roose (1994) affirme qu'il est très difficile d'estimer leur effet sur l'érosion en parcelle. Les parcelles d'érosion soumises à une forte dégradation ont tendance à devenir concave au niveau du milieu de la parcelle.Chaque année donc on la nivelle ; ce qui fausse les résultats par défaut.

I.1.4 Le facteur C

C'est le facteur qui mesure l'effet combiné entre la couverture végétale et son système de gestion sur l'érosion  (Wischmeier et Smith, 1978) ; il ne se détermine rien qu'expérimentalement. Lefacteur C pour une culture en particulier, et ne tient pascompte des rotations des cultures, du climat ni de la répartitionannuelle des précipitations dans les différentes régionsagricoles du pays. Toutefois, ce facteur C, donnedes chiffres relatifs pour différents assolements et systèmesde travail du sol; il aide ainsi à évaluer les avantages respectifsde chaque système (Stone et Hilborn, 2000).Pour arrêter l'érosion, un couvert végétal est d'autant plus efficace qu'il absorbe l'énergie cinétique des gouttes de pluie, qu'il recouvre une forte proportion du sol durant les périodes de l'année où les pluies sont les plus agressives, qu'il ralentit l'écoulement du ruissellementet qu'il maintient une bonne porosité à la surface du sol (Roose, 1994). C'est ainsi que dans une forêt dense primaire on peut avoir un taux d'érosion entre 0.004 et 0.05 T/ha/an (Pimentel et Kounang, 1998) et dont la valeur de C est de 1/1000. Ce qui est très faible. Ainsi pour chaque type de culture on a une valeur de C. D'après Wischmeier et Smith (1978), ce facteur est fonction de la densité de la canopée, du niveau de paillage, des résidus incorporés, du type de labour.

I.1.5 Le facteur P

Il reflète les effets des pratiques qui réduisent la quantité d'eau de ruissellement et la vitesse de ruissellement, diminuant ainsi l'importance de l'érosion(Stone et Hilborn, 2000).Il varie entre 1 sur un sol nu sans aucun aménagement antiérosif à 1/10èmeenviron, lorsque sur une pente faible, on pratique le billonnage cloisonné (Roose, 1994). Ce facteur ne se détermine qu'expérimentalement. Un certain nombre de pratiques conservatoires comme le billonnage dans le sens de la pente, le terrassement, les cultures en bandes alternées (Wischmeier et Smith, 1978) entre autres possèdent donc leurvaleur de P.

I.4 Applications du modèle USLE

Les applications du modèle USLE sont divers, il s'agit de :

ü Prédire les pertes en terre sur les terrains agricoles à pente modérée (Lu et al.2004)

ü Déterminer les meilleures utilisations durables des terres vis-à-vis de l'érosion (Roose, 1994)

ü Permettre le choix des sites de construction qui contribue le moins à l'érosion dans une zone donnée (Wischmeier et Smith, 1978)

ü D'estimer la contribution des régions en amont dans le rendement en sédiment de leur bassin versant (El Garouaniet al., 2003).

I.5 Limites du modèle USLE

Tout oeuvre ne pouvant être parfaite, USLE connait quelques limites notamment :

· Ce modèle ne s'applique qu'à l'érosion en nappe puisque la source d'énergie est la pluie, il ne s'applique donc jamais à l'érosion linéaire, ni à l'érosion en masse (Villemure, 2006).

· Ce modèle a été testé et vérifié dans despaysages de pénéplaines et de collines sur des pentes de 1 à 20 % à l'exclusion des montagnes jeunes, en particulier des pentes supérieures à 40 % où le ruissellement est une source d'énergie plus grande que les pluies et où les mouvements de masse sont importants (Roose 1994).

· Les relations entre l'énergie cinétique etl'intensité des pluies utilisées généralement dans ce modèle ne sontvalables que dans la plaine américaine (Roose, 1994).

· Ce modèle ne s'applique que pour des données moyennes sur 20ans. Elles ne sont donc pas valables à l'échelle de l'averse (Roose, 1994).

I.6 Autres modèles d'estimation de l'érosion pluviale

Après le modèle USLE, un grand nombre de modèles ont été développés de par le monde avec des applications diverses et spécifiques.On peut citer entre autres:

· Le RevisedUniversal Soil loss Equation (RUSLE) version 1 et 2 développé respectivement par Renard et al.(1991) et Forster et al.(2002) repris par Villemure (2006) qui sont des modèles empiriques d'améliorations du USLE, et élargisse les méthodes de détermination du facteur K, C (analyse spectrale) et LS (Mutuaet al., 2006).

· Water ErosionPrediction Project (WEPP) développé par NRCS (Natural Research Conservation Service) et ARS (Agricultural Research Service) aux Etats Unis. Ce modèle étant ses compétences en foresterie, en hydrologie (Flanagan et al., 2007).

· Soil Loss Equation Model for South Africa (SLEMSA) a été mis au point au Zimbabwe, en tenant compte des conditions particulières (relief, érodibilité, végétation et érosivité des pluies) de la région australe de l'Afrique (Igweet al., 1999).

VII. MONOGRAPHIE DU BANANIER

I.1 Origine et dispersion du bananier

Le mot banane vient du mot arabe bananqui veut dire doigt.L'histoire de la domestication du bananier est assez complexe depar le fait que ses diverses étapes s'échelonnent sur des milliers d'années et à des régions différentes (De Langheet al., 1999). Le bananier est originaire de l'Asie du Sud Est probablement de la Chine ; aux Philippines, en Papouasie-Nouvelle-Guinée, en Indonésie (Anonyme, 1998), onle trouve encore à l'état sauvage avec des graines (Anonyme, 2006). Il a ensuite migré vers la péninsule indienne, l'Afrique de l'Est et les îles duPacifique à travers le déplacement des Hommes (Anonyme, 2008). Au cours de cet incroyablevoyage, il s'est métamorphosé : ila progressivement perdu ses graineset s'est rempli de pulpe. Le bananieren se propageant s'est diversifié(Anonyme, 1998).Les variétés se sont répandues dans toutes les zones intertropicales humides et chaudes, des plaines jusqu'à 2 000 m d'altitude, débordant parfois dans certaineszones subtropicales. Des centres de diversification secondaire existent en Afrique del'Ouest et centrale (bananiers plantains) et sur les hauts plateaux d'Afrique de l'Est(bananes à cuire et à bière) (Anonyme, 2006).La demande en bananes s'accroîtdès la fin du XIXe siècle.En 1915, l'Europe importait plusde 100000 tonnes de fruits en provenance de Jamaïque .À l'époque, on cultivait surtout une variété de bananes dessert, appeléeGros Michel. Mais, en 1940, une grave maladie, dite«de Panama», décima les plantations, entraînant sadisparition progressive. À partir de 1960, la GrosMichel fut systématiquement remplacée par desbananes résistantes à la maladie, appartenant au sous-groupeCavendish.Aujourd'hui, la quasi-totalité des bananes dessert d'exportation est encore detype Cavendish.Elles proviennent des Canaries, d'Afrique ou de l'Amérique Latine. (Anonyme, 1998).

I.2 Classification botanique

Selon Anonyme (2006), Le bananier a la taxonomie suivante :

Tableau 1 : Classification botanique du bananier

Taxon

Règne

Plantae

Division

Spermatophyta

Sous Division

Angiosperme

Classe

Monocotyledones

Ordre

Scitaminales

Famille

Musaceae

Sous famille

Musoideae

Genre

Musa

Sous genre

Eumusa

Espèces

Musa acuminatax Musa balbisiana

= Musa sapienthum

Le genre Musa, se divise en espèces séminifères à fruits non comestibles et variétésà fruits charnus sans graines (parthénocarpiques).Ce dernier sous genre a quatre sections : Australimusa, Callimusa, RhodochlamysetEumusa.Dans la section Eumusa, se trouvent Musa acuminata(symbole de génome : A) et Musa balbisiana(symbole de génome : B), espèces qui sont à l'origine de tous les variétéscultivées (Anonyme, 2006). Le genre Musa compte plus de 1000 variétés regroupées en 50 groupes (Anonyme, 1998).La classification des cultivarsde bananiers permet de distinguer :

· Les diploïdes (AA, BB) qui sont beaucoup plus cultivés comme bananes dessert ;

· Les triploïdes (AAA, AAB, ABB) : le génome AAA comprend la majorité des bananes dessert dont la Gros Michel et les Cavendish ; ABB regroupe surtout les bananes à cuire dont les plantains ;

· Les tétraploïdes : AAAA, AAAB, AABB, ABBB

I.3 Morphologie, croissance et développement de la plante

Le bananier est une herbe géante dont le pseudo-tronc est formé par l'emboitement des gaines foliaires. Les feuilles sont émises par le méristème terminal de la tige vraie souterraine improprement appelée « bulbe » (Lassoiset al., 2009).La taille du pseudo tronc varie de 1,50 à 8m de hauteur selon les espèces et les variétés (Anonyme, 2006) et de 2 à 9 pour les bananiers cultivés (Anonyme, 2008).Le méristème terminal de la souche reste au-dessus du niveau du sol au cours de la période végétative, pendant laquelle quinze à vingt-cinq feuilles (jusqu'à quarantepour certains plantains) fonctionnelles sont émises au rythme d'une par semaine environ.Leurs gaines s'imbriquent, en une phyllotaxie spiralée, pour former le pseudotronc (improprement appelé tronc). Elles se prolongent par un pétiole épais puis unenervure centrale séparant un vaste limbe en deux parties sensiblement égales (Anonyme, 2006). Dans un cycle, le bananier produit une trentaine de feuilles fonctionnelles au rythme d'une feuille tous les 6 à 15 jours suivant la température,l'ensoleillement et le taux d'humidité du sol. A la fin de l'émission foliaire, la vraie tige croîtdans le pseudo-tronc et l'inflorescence se développe pendant près de 3 mois. Poussé par lavraie tige, le bourgeon floral (futur régime et popote) apparaît au sommet du faux-tronc, puisse recourbe vers le sol (Khamsouk, 2001).L'inflorescence est un épi de cymes : l'axe inflorescentiel porte des bractées violacées à l'aisselle desquelles les fleurs sont en général insérées sur deux rangs. L'ensemble d'unebractée et des fleurs correspondantes forme ce que l'on appelle communément unemain, chaque fleur représentant alors un doigt. Les premières fleurs développées sur lessix à douze premières mains sont dites femelles et donneront ultérieurement les fruitsdu régime. Les fleurs des mains qui suivent sont dites mâles. Elles dégénéreront aprèsla floraison et ne donneront jamais de fruits (Anonyme, 2006). L'ensemble des mains enroulées en hélice autour de la hampe forme le régime et celui-ci est généralement récolté avant maturation.Après la récolte, le faux-tronc du pied-mère est généralement coupé pour laisser la repoussede rejets ou jeunes plants - issus de ramification latérale à partir du bulbe. Un seul rejetsuccesseur ou fille est sélectionné tandis que les autres sont éliminés par oeilletonnage, assurantainsi la pérennité du bananier. Le cycle complet d'évolution du bananier dessert dure environ 9 mois: de la plantation à la récolte du fruit. C'est une plante pérenne et la vie d'un pied peut varier de 5 à 20 ans (Khamsouk , 2001).

I.4 Ecologie du bananier

I.1.1 L'eau

En climat chaud et humide, on considère généralement que les besoins sont couverts avec 125 à 150 mm par mois. Mais l'évapotranspiration maximale peut être plus élevée et dépasser 200 mm.Les besoins sont plus élevés en régions sèches et chaudes ou en situations très ventées (Anonyme, 2006).Le bananier craint la sécheresse.

I.1.2 La température

L'optimum est voisin de 28°C (température interne). Au-delà de 35-40°C des anomaliessurviennent. En dessous de 24°C, la vitesse de croissance baisse pratiquement defaçon linéaire avec la température jusqu'à 15-16°C. Elle s'annule complètement vers10-11°C. Les feuilles jaunissent à des températures de 4 à 6°C, certains cultivars résistantun peu mieux que d'autres. La souche ne meurt que par gel.

I.1.3 La lumière

Le bananier supporte de fortes insolations, si l'approvisionnement hydrique est satisfaisant. La nébulosité ralentit la végétation et augmente la taille des rejets. 1 500 à 1800 heures d'insolation est un seuil limite et 2 000 à 2 400 heures sont favorables. Une insolation brutale avec un déficit hydrique provoque un palissement des limbes puis des nécroses (brûlures), notamment sur les jeunes bananiers (Anonyme, 2006).

I.1.4 Le vent

Le bananier craint les vents violents: ceux-ci peuvent provoquer des dégâts considérables dans les bananeraies comme la verse de ceux-ci. Il existe deux techniques complémentaires pour éviter le bris des plants: l'une consiste à entourer les parcelles de haies d'érythrine (Erythrinafusca) jouant le rôle de brise-vent tandis que l'autre, appelée haubanage, consiste à attacher les bananiers entre eux à l'aide de ficelles (Khamsouk, 2001).

I.1.5 Le sol

Les racines étant peu pénétrantes, le sol doit être meuble, bien aéré. Le manque de structure, le mauvais drainage, la compacité sont des défauts graves pour la culture. Les sols ayant un horizon durci ou gravillonnaire, et ceux dont la nappe phréatique est trop superficielle sont impropres à la culture du bananier. La nappe doit se trouver au moins à 80 cm de profondeur(Anonyme, 2006). Sur le plan chimique, le bananier requiert des sols très fertiles avec pH variant de 3,5 à 8.

Tableau 2 :Les exportations en nutriments pour la production de 1000 Kg de Bananes (Source Anonyme (2001))

N(Kg)

P(Kg)

K(Kg)

Ca(Kg)

Mg (Kg)

2

0,3

5

0,4

0,5

I.5 Maladies et ravageurs

· Maladies virales

Le Bunchy top (BBTV) est la maladie virale la plus grave des bananiers. Elle est transmisepar des pucerons (surtout Pentalonianigronervosa). Elle est présente dans les îlesdu Pacifique, en Asie. Elle est en expansion dans certains pays africains, mais estabsente du continent américain. On doit éradiquer les pieds malades et les détruire. Entre autre nous avons la mosaïque en plage (CMV), la mosaïque en tirets (BSV), la mosaïque des bractées (BBVM : Philippines, Inde, Pacifique), et un virus de type filamenteux récemment identifié(BanMMV).

· Maladies fongiques

La fusariose (Fusariumoxysporum F. Sp. cubense), agent de la maladie de Panama, provoque l'obstruction des canaux vasculaires des plantes : les sols infestés ne peuventplus être plantés avec des variétés sensibles. Les variétés Cavendish sont tolérantes sauf pour la race 4 (présente en Asie, Afrique du Sud, Australie et aux Canaries). Aucun remède n'est disponible .La maladie de Sigatoka ou cercosporiose jaune, affecte les feuilles des variétés de Cavendish et d'autres telles que les variétés du groupe AAB comme les Figue-Pomme. La maladie des raies noires (ou cercosporiose noire) est plus agressive que la précédente qu'elle a remplacée dans presque toutes les zones de production. Elle affecte une gamme plus large de bananiers incluant les plantains. Les traitements contre ces deux maladies se font généralement par voie aérienne (parfois avec pulvérisateur à dos) pour atteindre les dernières feuilles émises. Il est préférable de déclencher ces traitements sur avertissement biologique (et éventuellementclimatique).

· Maladies bactériennes

La maladie de Moko, causée par Ralstoniasolanacearum, est surtout présente en zone américaine et aux Philippines. D'autres maladies bactériennes apparentées sont présentes en Asie (maladie de Bugtok, Blood disease). La seule forme de lutte consiste à éradiquer les aires infectées et à pratiquer des rotations culturales. Des pourritures humides du pseudotronc ou du bulbe peuvent être causées par Erwiniasp.

· Les ravageurs

Les plus dangereux sont lesnematodes parasites des racines. Les deux espèces les plus dangereuses sont Radopholus similis et Pratylenchuscoffeae(parfois Meloidogynesp.), endoparasites destructeurs des racines : les infestations ne se manifestent que par la baisse progressive des rendements et la chute partielle des bananiers. On évalue rapidement le degré d'infestation par des comptages sur échantillons de racines. On a aussi le Cosmopolites sordidus, le charançon du bananier ; les femelles pondent à la surface des rhizomes dans lesquels les larves se développent, en creusant des galeries caractéristiques. Les dégâts sont l'augmentation de la sensibilité à la verse, la destruction du rhizome.

I.6 Culture

I.1.1 Les systèmes de culture

D'après Anonyme (2006), Il existe deux grands systèmes de culture de la banane dans le monde :

· La culture des bananiers pour l'exportation est presqu'exclusivement basée surles variétés du sous-groupe Cavendish. Cette production est faite en monocultureintensive et nécessite des intrants et investissements importants : irrigation, traitementsaériens, station d'emballage.

· Les productions pour les marchés locaux (plantains, bananes à cuire et autres bananesdessert) s'inscrivent dans une gamme très large de systèmes de culture qui vont de l'extensiffondé sur le brûlis forestier à des associations complexes avec des culturespérennes (cacao, café, palmier...), vivrières (macabo, manioc, arachide, maïs) et fruitières(agrumes, avocatier, papayer, manguier, arbre à pain...). Ces systèmes, économesen intrants, peuvent être intensifs en travail.

I.1.2 Itinéraire technique

Lassoiset al. (2009) présente ici l'itinéraire de la banane dessert d'exportation de type Grande Naine (sous-groupe Cavendish AAA) tel que rencontré dans la région de Njombé au Cameroun :

· De la plantation à la floraison. Le premier cycle de culture est mis en place au champ par la plantation, en ligne ou en touffes, de rejets, de souches ou de plants issus de la culture in vitro. L'objectif principal de l'utilisation de vitroplants est de disposer au champ d'un matériel sain, en particulier indemne de nématodes, de virus et de bactéries. Au cours de sa croissance végétative, le bananier émet des rejets latéraux. Un unique rejet sera sélectionné, par une technique appelée oeilletonnage, afin d'assurer le cycle de culture suivant tout en conservant au maximum une structure de population constante.

· De la floraison à la récolte. Dès l'émergence de l'inflorescence commencent les soins aux régimes. Ces soins vont conditionner la qualité des fruits au moment de la récolte. Les feuilles susceptibles de gêner le développement du régime, ou risquant d'abimer les fruits par frottements, sont dégagées. Cette opération consiste à découper ou écarter les feuilles en contact avec l'inflorescence. Dans la mesure du possible, cette pratique est limitée au maximum afin de ne pas diminuer le potentiel photosynthétique du bananier.Au stade « doigts horizontaux », le bourgeon mâle et les dernières mains sont supprimés afin de privilégier la croissance des mains supérieures. Seuls deux doigts, appelés « tire-sèves », sont préservés. Ces derniers permettent d'arrêter les remontées de pourritures dans le rachis.

Les restes des pièces florales sénescentes présentes à l'extrémité des fruits sont également supprimés. Cette opération, nommée épistillage, permet d'éviter une source importante d'inoculum pathogène et de limiter les blessures par contact avec les autres doigts. Les régimes sont ensuite gainés à l'aide d'un film de polyéthylène permettant de tamponner les variations de température, d'assurer une meilleure croissance des fruits, de présenter une barrière mécanique contre les parasites et de protéger les fruits contre les agressions mécaniques dues, par exemple, aux frottements des feuilles.

· La récolte : Traditionnellement, la récolte s'effectue lorsque le grade commercial est atteint. C'est-à-dire lorsque le fruit de référence, représenté par le doigt médian du rang externe de la deuxième ou de la quatrième main, a un diamètre de respectivement 36 ou 34 mm. Les fruits sont à ce stade remplis aux ¾ et sont encore verts et durs. Le seul critère du grade n'est pas suffisant pour décider du stade optimal de récolte. En l'absence de facteurs limitant, le grade de coupe est atteint lorsque le fruit a accumulé 900 °C jours au seuil de 14 °C depuis le marquage au stade doigts horizontaux. Il est ainsi possible de prévoir la récolte à partir de la date de floraison et de l'utilisation de données météorologiques. L'intervalle de temps entre la floraison du bananier et la récolte du régime, appelé « intervalle fleur-coupe » (IFC), est donc théoriquement constant lorsqu'il est exprimé en somme de températures. Il est par contre très variable en jours en fonction de la zone de production, de la saison et surtout des pratiques culturales.La récolte s'effectue à la machette avec toutes les précautions nécessaires pour éviter les chocs et meurtrissures aux fruits. Les régimes sont portés à l'extérieur des parcelles dans des berceaux matelassés positionnés sur la tête. Le régime est alors déposé avec le berceau dans une remorque ou accroché à un système de câbles qui traverse la bananeraie jusqu'au hangar d'emballage.

CHAPITRE III : MATERIELS ET MEHODE

I. PRESENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL

I.1 La Plantation du Haut Pendja (PHP)

Le siège social de la PHP se trouve à Njombé, dans l'Arrondissement de Njombé-Penja ; Département du Moungo ; Région du littoral, à environ 70 km de Douala. La PHP gère une surface en production de près de 4 500 hectares pour une production de 120 000 tonnes. Un système intensif de production de banane dessert des variétés du groupe Cavendish (la Grande Naine, la William) y est pratiqué en monoculture dans des dispositifs en lignes simples ou en lignes jumelées. Elle a une vingtaine de plantations dans le département du Moungo et à Tiko avec une masse salariale de près de 6000 employés permanents et temporaires (Bon, 2011). Formée par fusion / rachat des sociétés SPNP (Société des Plantations Nouvelles du Pendja), de la SBM (Société des bananeraies de la M'Bomé). Elle fournit environ 45 % de la production en banane dessert camerounaise. Financièrement, elle est rattachée à la Compagnie Fruitière. Celle-ci est implantée au Cameroun depuis les années 1983/84. Elle occupe une place non négligeable sur le marché européen. Elle s'est liée au groupe Américain DOLE pour pouvoir rester dans la course. En tant que société française, elle est historiquement avantagée pour conclure des accords avec les producteurs africains de la zone francophone (Cameroun et Côte d'Ivoire).

I.2 Politique environnementale de la PHP

La PHP de par ses activités agroindustrielles pour la production de la banane, de l'ananas (bientôt à l'abandon), du poivre, et des plantes ornementales, se doit de réduire son impact écologique dans ses zones d'exploitation et les environs. Pour cela, elle s'est inscrite dans une politique environnementale axée sur les points suivants :

Ø Pratique d'une agriculture raisonnée,

Ø Assurer la collecte, maitriser la gestion et favoriser le recyclage des déchets,

Ø Améliorer la récupération et le traitement des effluents,

Ø Maitriser les consommations d'énergie,

Ø Améliorer l'hygiène, la santé et la sécurité sur les lieux de travail,

Ø Sensibiliser les populations environnementales à la protection de l'environnement,

Ø Assurer la sécurité alimentaire des consommateurs et,

Ø Optimiser les moyens de production et garantir la qualité des fruits 

II. MATERIELS

I.1 Présentation de la zone d'étude

I.1.1 Localisation géographique

La zone d'étude se trouve dans la ville de Loum et ses environs, plus précisément dans la Plantation de Loum et la Plantation de Nassif, tous deux limitrophes. Suivant les références géographiques, elles sont situées entre 4° 41' 45'' - 4° 43'19'' Latitude Nord et 9°40' 51''- 9°43' 14'' Longitude Est. Leur altitude varie entre 280 m à 465m.

Plantations de bananiers de Loum et de Nassif

Figure 3 : Image satellitaire de la zone d'étude après traitement et carte du Cameroun, adaptée de Bon (2011)

I.1.2 Organisation structurelle des plantations de Loum et de Nassif

Les plantations de Nassif et de Loum sont limitrophes et s'étendent respectivement sur 444, 11 hectares (dont 301 hectares cultivées et le reste en jachère) et 407 hectares (dont la totalité est cultivée). La plantation de Nassif a à sa tête un Chef de plantation qui gère deux secteurs de production : Nassif Haut (251, 43 hectares) et Nassif Bas (192,68 hectares). La Plantation de Loum n'a plus de Chef plantation depuis cette année 2012, mais possède deux secteurs de production (ayant à leur tête des chefs secteurs), il s'agit de : Loum 1 (217 ,93 hectares) et Loum 2 (208,22 hectares). Les plantations de Nassif et de Loum font partie du domaine de production Nord (en plus de la plantation de Mantem) de la PHP.

Notre étude sur l'évaluation du risque d'érosion s'est limitée au secteur Nassif Haut et Loum 1.

I.1.3 Contexte écologique de la zone d'étude

Cette localité se trouve dans la zone agro-écologique de forêt dense humide à pluviométrie monomodale (zone IV); et aux sols sur cendres et tephras volcaniques. Le tableau 3, montre quelques caractéristiques climatiques de Loum.

Tableau 3 : Données météorologiques moyennes mensuelles sur 11 ans (2001-2011) prises au poste météorologique de la plantation de Loum

 

JAN

FEV

MAR

AVR

MAI

JUIN

JUIL

AOUT

SEPT

OCT

NOV

DEC

TOTAL

P (mm)

44

89

151

174

303

318

557

466

519

447

185

98

3 350

HR moy (%)

77

77

77

78

83

86

88

88

88

84

84

79

82

T moy (°C)

27.1

26.9

27

26.8

26.8

26.3

25.6

25.3

25.8

26.1

26.3

28.2

26.5

P = Pluviométrie; HR moy = Humidité Relative moyenne; T moy = Température moyenne 

Le climat qui règne dans la localité est de type équato-guinéen à deux saisons. Une saison sèche relativement courte, allant de Novembre à Février et une saison pluvieuse allant de Marsà Octobre. Les températures sont relativement élevées et constantes tout au long de l'année avec des pics pendant la saison sèche.

I.2 Matériels de terrain utilisés pour l'étude

Le matériel utilisé correspond en fait à celui utilisé couramment pour la prospection des ressources en Terres, il s'agit de :

ü Matériels de forage tels que la tarière et la machette ;

ü Une règle graduée en bois (d'une longueur de 30 cm) pour mesurer la profondeur des trous creusés ;

ü Des sachets en polyéthylène pour emballer les échantillons de sol prélevés ;

ü Un guide pour la description des sols (Directives pour la description des sols de la FAO) ;

ü Des cartes de localisation des Plantations de Loum et de Nassif ;

ü Un récepteur GPS (Global positionning system) de marque Garmin pour géoréférencer en 3 dimensions (Latitude, Longitude, et Altitude) les points cotés et les points de prélèvement des échantillons. Les données du Récepteur GPS, sont utilisées par les logiciels SIG (Mapsource, Global mapper, Vantagepoint, et MAPINFO 7.5) ;

ü Un appareil photographique digital.

Pour les besoins de prospection, les déplacements se sont faits à pied pour prendre un maximum de points cotés et avoir ainsi un bon nombre d'observations qui pourrait servir à interpréter les résultats par la suite.

III. METHODOLOGIE

L'étude sur l'évaluation du risque d'érosion pluviale nécessite de prendre en compte diverses sources d'informations souvent sous forme brutes et complexes qu'il faut savoir utiliser et intégrer. Pour cela, il est tout à fait important de disposer d'une méthodologie scrupuleuse pour aboutir à des résultats qui ne laissent aucune équivoque et se rapprochent le plus possible de la réalité. A cet effet nous avons adopté une méthodologie qui suit la chronologie suivante :

ü Echanges verbaux avec les responsables sur leur perception de l'érosion pluviale,

ü Recherche documentaire et de reconnaissance sur le terrain,

ü Collecte des données,

ü Analyse et de traitement des données collectées

I.1 Echanges verbaux avec les responsables sur leur perception de l'érosion pluviale

Avant qu'un médecin n'examine un patient, il lui demande d'abord de décrire lui-même ses symptômes avant tout examen approfondi. C'est la même démarche que nous avons abordée afin d'évaluer l'intérêt que portent les chefs de plantation pour le contrôle de l'érosion pluviale ainsi que leur capacité de diagnostic des causes dudit phénomène. Les questions posées, s'articulaient comme suit :

v Où se situent les régions où l'érosion pluviale est active ?

v Les causes de l'érosion pluviale ?

v Quelles sont les impacts de cette érosion sur les activités de la plantation ?

v Quelles méthodes de lutte antiérosive sont mises en place et leur efficacité ?

Les réponses à ces questions nous serviront de base de comparaison avec nos résultats pour proposer des recommandations adaptées.

I.2 Recherche documentaire et reconnaissance sur le terrain

Avant de se lancer dans toute entreprise, il est important de s'imprégner au préalable des documents apportant des éléments qui faciliteront le déroulement de l'activité dans laquelle on s'est engagé. En ce qui concerne notre étude, nous nous sommes référés aux documents internes tels que  la carte des sols des plantations, la carte géologique du Moungo, le répertoire des parcelles contenant leur statut (production, jachère, planting, âge, précédents culturaux), etc. En plus de cela, il a fallu exploiter d'autres informations provenant des rapports et productions scientifiques traitant de la pédologie, la dégradation et la prospection des terres, et de la cartographie numérique.

Après avoir extrait les informations de la littérature, on a pu effectuer une reconnaissance de la zone d'étude. En effet, durant cette phase, il a été question de recueillir quelques informations liminaires en relation avec l'érosion pluviale des sols sur le terrain. Nous avons donc pu recenser les états de quelques dispositifs antiérosifs (drains, bourrelets de terre, billonnage et terrasses) et les traces d'érosion comme les piédestaux, les rigoles et début de ravinement.

Sur la base de toutes les informations préliminaires, nous avons donc conçu un plan de prospection pour la collecte des données sur le terrain.

I.3 La collecte des données

Comme il a été mentionné plusieurs fois plus haut, l'étude sur l'évaluation de l'érosion nécessite une intégration des données venant de divers horizons. Le processus de l'érosion pluviale est la conséquence d'une interaction entre le climat, le sol, la topographie, le système de culture et les pratiques conservatoires. Il s'agissait donc pour nous de collecter les données relatives à chaque facteur comme on le voit dans le tableau 4.

Tableau 4 : Types de données prises sur le terrain, classés par facteur d'érosion pluviale

Facteurs de l'érosion pluviale

Climat

Sol

Topographie

Couverture du sol

Pratique conservatoire

Types de données collectées sur le terrain

Pluviométries mensuelles et annuelles sur une durée de Vingt ans

Structure, perméabilité

taux de matière organique

granulométrie

Altitudes des points géoréférencés

-état agronomique (planting, production, et jachère)

-âges des bananiers par parcelle ;

-taux de paillage du sol par parcelle

-présence des dispositifs antiérosifs ;

-orientation des dispositifs en fonction de la plus grande pente ;

-densité des dispositifs antiérosifs.

Pour parvenir à nos fins, nous avons divisé notre prospection en deux phases : la première étant consacrée à la collecte de données liées à la topographie, système de culture et pratique conservatoire. La seconde pour collecter les données pluviométriques et pédologiques.

I.1.1 Les données liées à la topographie

Pour avoir un aperçu réaliste du relief de la zone d'étude, il nous a fallu concevoir un modèle numérique de terrain (MNT). Le MNT en question est une représentation numérique du relief en deux (carte topographique) ou trois dimensions. C'est à partir de celui-ci que l'on peut déterminer les intensités et les longueurs des pentes majeures d'une région donnée. Pour élaborer un MNT, il est important d'avoir, les altitudes d'un grand nombre de points pour accroitre la précision du produit final dans le SIG. La prise des données d'altitude s'est faite sur toute la superficie de la zone d'étude, c'est-à-dire à peu près 470 hectares ; nous avons ainsi géoréférencé (c'est-à-dire attribuer des coordonnées longitude, latitude et altitude) près de 2000 points. En pratique, la densité de points cotés croit avec la complexité de la structure géomorphologique rencontrée sur le terrain. En d'autres termes, on a géoréférencé plus de points pour des montagnes à pentes raides ou douces que pour des plaines ou des bas-fonds.

I.1.2 Les données liées à la couverture du sol

La couverture de surface est représentée dans l'USLE par le facteur C. Ce facteur peut lui-même se diviser en plusieurs sous facteurs. D'après le Soil Survey Staff (1993), la couverture du sol dépend des végétaux et des fragments rocheux à sa surface. Les végétaux vivants peuvent être caractérisés par leur canopée et ceux morts constituent le paillage. Dans le cadre de notre étude nous avons retenu trois sous facteurs à savoir : la canopée, le taux de paillage et la pierrosité de surface.

Pour décrire la canopée, nous nous sommes référés au répertoire des parcelles ainsi qu'aux autres rapports internes de l'entreprise et observations sur le terrain ; nous y avons retenu un certain nombre d'informations. Il s'agit de :

ü l'âge de la plantation en année,

ü la densité de plantation,

ü le cultivar,

ü statut agronomique : jeune plantation (? 8 mois), production, et jachère,

En ce qui concerne la détermination du taux de paillage, le Soil Survey Staff (1993) préconise l'évaluation visuelle de l'occupation de la surface du sol. De ce fait, nous avons estimé la proportion relative de la surface paillée sur la surface totale. Pendant la phase de prospection, il a été question d'évaluer le taux de couverture du sol par la paille dans chaque lot en le rangeant dans les intervalles suivants :

Ø 0 à 75% de couverture du sol (paillis minimum)

Ø 76% à 100% de couverture du sol (bon paillage ou paillage complet).

Egalement, nous avons pris en compte la pierrosité de surface dont les effets bénéfiques sur la protection du sol sont non négligeables ; en effet les pierres jouent le rôle de barrière mécanique contre la battance du sol par les gouttes de pluie d'une part et ralentissent l'action abrasive du ruissellement d'autre part (ISSS, 1996). Pour cette raison, nous avons aussi classé les lots en fonction de leur pierrosité de surface, en adoptant la classification en fragments rocheux du Soil Survey Manual  :

· Classe 0 : Non ou très peu pierreux, les pierres couvrent moins de 0,01% de la surface ;

· Classe 1 : Assez pierreux, les pierres couvrent entre 0,01% et 0,1% ;

· Classe 2 : Pierreux, les pierres couvrent entre 0,1% et 3% ;

· Classe 3 : Très pierreux, les pierres couvrent entre 3% et 15% ;

· Classe 4 : Excessivement pierreux, 15% et 90% ;

· Classe 5 : pierres, la surface couverte de pierres à plus de 90%.

I.1.3 Données des Pratiques conservatoires

Les pratiques conservatoires recensées lors de notre étude sont : le billonnage, les drains collecteurs, et les andains. Dans chaque parcelle, nous avons identifié leurs caractéristiques vis-à-vis de leur impact sur la conservation du sol ; il s'agit de :

Ø Leur orientation par rapport à la plus grande pente ou par rapport à la largeur de la parcelle ;

Ø Leur densité c'est-à-dire leurs écartements respectifs ;

I.1.4 Les données pluviométriques

Elles ont été synthétisées, à partir des données brutes hebdomadaires relevées au poste météorologique de la plantation de Loum. Celles-ci n'étaient disponibles que pour les années allant de 2001 à 2011 ; ce qui est suffisant pour déterminer le facteur R.

I.1.5 Les données pédologiques

Les données pédologiques que nous avons collectées sont utiles pour la détermination du facteur K (érodibilité du sol) de l'USLE. Les caractéristiques que nous avons retenues sont :

ü La structure ;

ü La perméabilité ;

ü La granulométrie ;

ü Le taux de matière organique.

Afin de prendre les données les plus représentatives, une méthodologie particulière a été adoptée. Avant la descente sur le terrain, il a fallu découper la zone d'étude en unités cartographiques qui représentent des surfaces relativement homogènes vis-à-vis des paramètres que nous voulons évaluer. Nous avons pris comme base, le type de sol (en se référant sur la carte des sols de la zone), la topographie (à partir du MNT que nous avons nous même réalisé) et l'âge des plantations. Il est à noter que seul le secteur de Loum 1 dispose d'une carte de sol, le secteur Nassif Haut n'en possède pas donc nous nous sommes reposés sur nos observations de la phase de reconnaissance du terrain. Au total, on a recensé 25 unités cartographiques dont 15 pour Nassif Haut et 11 unités pour Loum 1 comme les montre les Figures ci-dessous.

Figure 4 : Unités cartographiques du facteur K et lieux de collecte des échantillons de sol à Nassif Haut

Figure 5: Unités cartographiques du facteur K et lieux de collecte des échantillons de sol à Loum 1

Dans chaque unité cartographique, nous avons pris un échantillon de sol à une profondeur de 20 cm ; tous ont été conduits au laboratoire pour analyse granulométrique et de détermination du taux de matière organique. La perméabilité et la structure se sont évaluées in situ dans les mêmes sites de forage des échantillons de sol.

En effet, ISSS (1996) définit la perméabilité du sol comme étant la vitesse potentielle de l'eau d'un sol limité par l'horizon ou la couche la moins perméable. Celle-ci peut être rangée en classes comme dans le Tableau 5.

Tableau 5 : Classes de perméabilité

Classe

description

Valeur d'infiltration

cm/heure

1

Perméabilité rapide

>12,5

2

Modérée à rapide

] 6,25-12,5]

3

Modérée

] 2-6,25]

4

Lente à modérée

] 0,5-2]

5

Lente

[0,125-0,5]

6

Très lente

?0,125

Source : Wischmeier et Smith (1978)

L'on peut aussi rapprocher l'infiltration ou la conductivité hydraulique (volume d'eau qui peut passer à travers unité de surface transversale de sol, par unité de temps et pour une unité de différence en potentiel hydrique) de la texture du sol. Le tableau 6 illustre la relation entre l'infiltration et les textures du sol.

Tableau 6 : Corrélation entre l'infiltration, la texture et/ou la structure du sol

Valeur d'infiltration

Cm/hr

Textures/Structure

?0,1

Argileuse (argile vertique>60%), argileuse massive et argilo-limoneux massive

0,1-0,2

Argileuse à structure vertique et argileuse à structure polyédrique (avec de l'argile>60%)

0,2-0,5

Argilo-limoneux, argileux (structure d'un horizon oxique), argilo-limoneuse à structure polyédrique, argileuse à structure polyédrique (argile?60%), argileuse à structure vertique (argile ?60%).

0,5-7

Argilo-limoneux, limoneux, argilo-sableux, limono-argilo-sableux, sable fin limoneux.

7-10

sable fin limoneux, sablo-limoneux fin

10-12,5

Sablo-limoneux équilibré, sableux limoneux grossier

>12,5

sableux limoneux grossier, sable fin, sable équilibré et sable grossier

Source : Beernaert et Bitondo (1993)

C'est grâce à la texture et à la structure que nous avons pu déterminer l'infiltration et par la suite attribuer la classe de perméabilité adéquate pour chaque site de prélèvement des échantillons.

En ce qui concerne, la structure, celle-ci représente le mode d'assemblage des agrégats du sol à un moment donné. D'après le Soil Survey Division Staff (1993), la structure peut être classée en fonction de trois propriétés à savoir : la forme, la taille et le grade. Dans le cadre de l'étude de l'érosion, nous avons retenu la taille et la forme comme recommandées par Wischmeier et Smith (1978) pour le calcul de l'érodibilité. Ils admettent les classes structurales suivantes :

Ø Classe 1 : granulaire très fine (?1mm) ;

Ø Classe 2 : granulaire fine (1-2mm) ;

Ø Classe 3 : granulaire équilibré ou grossier (2-10mm) ;

Ø Classe 4 : structure en blocs ; lamellaire, et massive

I.4 Analyse et traitement des données

I.1.1 Analyse au laboratoire

I.1.1.1 Taux de matière organique

Le dosage de la matière organique a été réalisé par la méthode de Walkley et Black suivante :

ü L'oxydation du carbone organique par le dichromate de potassium (K2SO4) en milieu fortement acide (K2SO4) ;

ü Le titrage de retour de l'excès de K2Cr2O7 par le sulfate ferreux (FeSO4.7H2O) permet de calculer la quantité de dichromate qui a été neutralisée par le carbone organique. Le point d'équivalence est indiqué par le virage du diphénylamine [(C6H5)2NH], du violet au vert.

ü FeSO4

Le pourcentage de carbone organique est calculé par la formule suivante :

FeSO4

Le taux de matière organique est tiré de l'équation suivante :

I.1.1.2 Granulométrie

L'étude des différents constituants granulométriques à travers une analyse mécanique a permis de déterminer la distribution pondérale des différentes fractions texturales (sable, limon et argile). Le processus suit les étapes suivantes :

ü Destruction de la matière organique du sol par oxydation avec l'eau oxygénée (H2O2, 35 % p/p) sous l'effet d'un chauffage doux sur plaque chauffante ;

ü Désagrégation des ciments (sesquioxydes amorphes) qui lient surtout les fractions colloïdale par une attaque à l'acide chlorhydrique (HCl, 0.02 N) porté à ébullition modérée, cette étape est suivie d'un lavage à l'eau distillée ;

ü Les fractions très fines sont séparées du sable par tamisage sous eau sur un tamis de 50 um. La granulométrie des fractions sableuses se fait par tamisage à sec. Les prélèvements du limon et de l'argile s'effectuent moyennant la pipette de Robinson - Köhn après dispersion de la suspension colloïdale avec l'hexamétaphosphate de sodium et agitation de la suspension (limons + argiles), avec un agitateur rotatif. Le temps et la profondeur de prélèvement sont déduits de la loi de Stokes.

ü La classe texturale est déterminée à partir du triangle texturale de classification USDA.

I.1.2 Utilisation du logiciel SIG et utilitaires

Le logiciel SIG utilisé dans cette étude est MapInfo Professional version 7.5 ; en effet c'est l'un des logiciels les plus réputés pour l'analyse géographique, il a été développé par la firme New yorkaise, MAPINFO Corporation. La facilité d'utilisation et la simplicité de l'interface utilisateur-logiciel qui malgré l'importante masse d'informations collectées permet des analyses complexes et des présentations simplifiées et attrayantes sous forme de cartes. Ce sont ces raisons qui justifient notre choix pour cette application.

L'environnement de travail de MapInfo est appelé Table. C'est dans celle-ci que s'effectuent toutes les opérations de l'utilisateur. Dans ces tables, on peut générer des fenêtres dans lesquelles sont affichées, introduites ou analysées les données géographiques et autres attributs. Il existe des fenêtres de données (pour introduire des données alphanumériques dans des tableaux), graphiques (pour la représentation graphique des données après analyse statistique sommaire), et cartes (pour visualiser les objets géographiques sur une carte).

Le concept de couche s'illustre dans la fenêtre carte, en effet les cartes numériques sont structurées en couches, chaque couche est un aspect individuel de la carte finale. Par exemple la carte du réseau hydrographique d'un pays comportera une couche représentant les frontières du pays et des départements, une couche référençant les villes importantes, une couche avec les noms des cours d'eau et enfin une couche représentant le tracé de ces cours d'eau. La carte finale est la superposition de toutes ces couches, chacune d'elles agissant comme un papier transparent. Les données des couches sont rattachées à des champs de données dans la fenêtre de données, de telle manière que toute modification dans cette fenêtre, se visualise directement dans la fenêtre carte et vice versa. L'on peut enregistrer plusieurs couches dans une même table, et l'ouvrir dans une autre table pour les besoins d'intégration.

Un autre concept très important utilisé lors de notre étude est la cartographie thématique.C'est en fait le processus de mise en évidence d'une carte selon une analyse particulière. Les données de la fenêtre données sont la pierre angulaire de l'analyse thématique. Les analyses thématiques représentent les données avec des teintes de couleur, des motifs de remplissage, des symboles ou des graphiques à barres et à secteurs.Des phénomènes et des tendances pratiquement impossibles à détecter dans des listes de données deviennent évidents lorsque nous affichons ces données sur une carte sous forme thématique.

MapInfo nécessite d'autres applications logicielles pour optimiser son utilisation et pour effectuer des opérations beaucoup plus complexes. Les logiciels en question utilisés dans le cadre de notre étude sont :

Ø Google EarthTM : c'est un logiciel qui permet de télécharger et de sauvegarder les images satellitaires depuis la base de données géographiques en ligne de Google EarthTM. Les images sont prises dans le spectre de la lumière visible ; leur qualité dépend du moment de la journée où elles ont été prises ainsi que de la nébulosité de l'atmosphère à ce moment - là. Les images de Google EarthTM  peuvent être enregistrées dans l'un de format RASTER, reconnaissables par MapInfo. Néanmoins, l'ouverture et l'utilisation d'une image Raster nécessite le calage de la dite image.la calage étant cette opération qui permet de positionner l'image dans l'un des repères géographiques de MapInfo pour que celui-ci puisse le considérer comme une couche à part entière.

Ø MapSourceTM et VantagepointTM : les deux permettent d'extraire les coordonnées géographiques et les altitudes depuis un récepteur GPS et de les visualiser sur un plan de repère géographique donné. Avec VantagepointTM , les coordonnées géographiques peuvent être converties en unité reconnaissable par MapInfo.

Ø MapBasicTM : C'est un logiciel de programmation. L'utilisateur peut lui - même commander et personnaliser des tâches ou des opérations à travers un langage de programmation et de requêtes. Grâce à cette application, on a pu générer de nouveaux champs de données à partir de celles collectées sur le terrain, en introduisant des modèles mathématiques de détermination de certains facteurs (LS et K) de l'USLE.

I.1.3 Elaboration des différentes couches des facteurs de l'érosionen utilisant leur base de données géographiques

L'obtention des couches de facteurs nécessitent un traitement plus ou moins complexe des données brutes collectées sur le terrain. Chaque facteur de l'érosion, se détermine soit par une méthode de calcul particulière (modèle empirique) soit en utilisant directement des valeurs constantes développées à la suite d'expériences ultérieures.

I.1.1.1 Couche du facteur d'érosivité pluviale (R)

A partir des données pluviométriques mensuelles et annuelles, nous pouvons déterminer l'indice d'érosivité. En effet, d'après Fournier (1993), les travaux de Roose (1975 à 1981; compilation et analyse de 20 à 50 années de mesures) ont abouti à la proposition de relations empiriques simples, liant l'indice Ram (indice d'érosivité annuelle moyenne) et la hauteur de pluie annuelle moyenne mesurée (Ham) sur la même période (5à 10 ans sont nécessaires au minimum). En fonction des zones étudiées (en Afrique centrale et occidentale), il a mis au point les relations suivantes :

· Ram = 0.35 Ham +/- 0.05 (en région montagneuse)

· Ram = 0.60 Ham +/- 0.05 (en frange côtière)

· Ram = 0.50 Ham +/- 0.05 (pour les autres zones)

La zone d'étude correspond au cas où Ram = 0.50 Ham +/- 0.05, c'est donc cette relation que nous avons utilisée pour déterminer l'indice d'érosivité. Nous avons adopté de prendre 11 années de mesure annuelle de pluviométrie pour déterminer R. Etant donné que la pluviométrie ne peut pas varier significativement à l'échelle de la zone étudiée, nous avons opté pour une seule valeur de R pour tout le site. Ainsi la couche représentant ce facteur sera uniforme et aura une apparence unique.

I.1.1.2 Couche du facteur d'érodibilité du sol (K)

Wischmeier et Smith (1978), ont établi une équation qui lie l'érodibilité K et quelques propriétés intrinsèques au sol, elle s'illustre comme suit :

K = 2,1 M1.14 (10-6) (12 - a) + 0.0325 (b - 2) + 0.025 (c - 3)

Avec : M= est le paramètre de taille des particules (texture), a= taux de matière organique, b= code relatif à la structure de surface, c= classe de perméabilité.

NB : pour avoir K en unité métrique, on multiplie l'équation sus mentionnée par 1,29.

Dans notre base de données (fenêtre données), nous attribuons à chaque unité cartographique ses valeurs de M, a, b, et c dans le champ correspondant. Le dernier champ est K, c'est dans celui-ci qu'on introduit la formule ci-dessus, à l'aide de MapBasicTM. L'application réalise l'opération automatiquement pour toutes les unités cartographiques. Les valeurs de K trouvées, l'on peut demander à MapInfo de générer la couche de K avec une apparence bien définie dans la fenêtre carte, grâce à l'analyse thématique.

I.1.1.3 Couche du facteur topographique (LS)

Lors de notre phase de prospection sur le terrain, nous avons pris près de 2000 points géoréférencés (longitude, latitude, et altitude) au GPS. Nous avons transféré les coordonnées géographiques grâce à MapSourceTM et VantagepointTM dans une base de données Access et Excess puis dans la base données propre de MapInfo. Une analyse thématique (coloration continue) dans le logiciel nous a permis de modéliser le relief, en utilisant la méthode d' interpolation TIN (TriangularIrregular Network). Elle utilise un maillage triangulaire qui relie dans l'espace tous les points de données originaux entre eux. Les points sont reliés entre eux en fonction du critère de Delaunay (le cercle passant par les sommets de chaque triangle ne contient aucun autre point coté).La grille lissée est alors drapée sur ce maillage triangulaire. La valeur de chaque noeud de la grille, se trouvant à l'intérieur d'une facette triangulaire, est estimée à partir des valeurs des sommets du triangle, points de données originaux. La méthode d'interpolation TIN est fréquemment utilisée pour traiter des données qui ne nécessitent pas le calcul d'une moyenne pour la zone, comme des relevés d'altitude.

Ainsi MapInfo, a généré une modélisation du relief (encore appelé Modèle numérique de terrain) en 2 dimensions avec des courbes de niveau et mais aussi en 3 dimensions. Grâce à cette carte, nous avons découpé la zone d'étude en unités de pente de même direction et d'intensité. A chaque unité de pente (polygone) créée, correspond une ligne dans la base de données où l'on peut introduire des attributs descriptifs de cette unité. Nous avons par ailleurs crée des champs pour la longueur de pente(L) et intensité de pente (S) dans la base de données. Unité après unité, nous avons mesuré la longueur de la plus grande pente sur la carte et déterminer l'intensité de la plus forte pente ;

S=

Dénivellation entre deux points dans une même unité de pente

Distance entre ces deux points sur la carte

X 100

NB : Cette relation correspond à la tangente d'un angle, normalement c'est le sinus de l'angle qui constitue la pente, mais pour á ? 25°.

On peut donc introduire un nouveau champ dont les données seront générées grâce à MapBasicTM par l'équation de Smith et Wischmeier (1960) repris par Roose (1994) :

LS = vL/l00 (0.76 + 0.53 S + 0.076 S2) avec L en pied et S en pourcentage.

Un abaque (voir annexe) permet directement de calculer le facteur LS en projetant la valeur de la longueur de la pente sur la courbe de la pente correspondante.

Une analyse thématique a permis de visualiser notre couche en classes de valeur du facteur LS.

I.1.1.4 Couche du facteur de couverture du sol (C)

La couverture du sol prend en compte : la canopée, le paillage du sol et la pierrosité de surface.

Ainsi, d'après Lewis (1988), le facteur C du bananier est égal à 0,04 ; nous avons adopté cette valeur pour toutes les bananeraies bénéficiant d'un paillis minimal.

Les travaux de Rishirumuhirwa (1990) , sur l'effet de l'écartement et du niveau de paillage sur le facteur C dans les bananeraies ( au Burundi), nous ont permis de déterminer le facteur C avec une valeur de 0,001 pour un paillage complet du sol. Toutes les bananeraies présentant un paillage complet du sol ont donc reçu un facteur C= 0.001

Nous avons aussi déterminé le facteur C pour les mêmes parcelles considérées précédemment en fonction de leur pierrosité de surface. Pour cela, nous avons pris pour référence les travaux de Collinet et Valentin (1984) en Côte d'Ivoire repris par ISSS (1996). Les chercheurs ont mis en évidence l'effet de la pierrosité de surface sur le taux d'érosion pluviale comme le montre la figure 7.

Figure 7: Erosion relative en fonction de la pierrosité de surface(ISSS (1996))

A travers ce graphique l'on a pu déterminer le facteur C (érosion relative) en fonction de la pierrosité de surface estimée (en considérant la moyenne de la classe de pierrosité) dans chaque parcelle prospectée.

En conséquence nous avons donc déterminé deux valeurs du Facteur C par parcelle et choisi uniquement celui dont la valeur était la plus faible. En effet celle-ci, révèle la composante de la couverture du sol qui est la plus efficace pour lutter contre l'érosion pluviale dans chaque cas.

En ce qui concerne les jachères, nous avons retenu un facteur C = 0,01 correspondant à une savane ou prairie en bonne condition (Roose, 1975). En effet, la flore des jachères rencontrées, est dominée par la strate herbacée (les convovulaceae, les leguminoseae et les Poaceae) avec un maximum de 2m de hauteur couvrant complètement la surface du sol.

Enfin une analyse thématique, a été réalisée à partir notre base de données du facteur C pour représenter la couche spatiale de ce facteur à l'échelle de notre zone d'étude.

I.1.1.5 Couche du facteur pratique conservatoire (P)

Un certain nombre de pratiques conservatoires sont utilisées dans notre zone d'étude à savoir :

· Le billonnage ;

· L'andainage (andains d'ananas de 2 mètres de large) ;

· Le réseau de drains.

L'efficacité de ces mesures antiérosives dépend de leur orientation par rapport à la pente et à leur densité sur le site. Un certain nombre de travaux de recherche, ont permis de déterminer le facteur P pour les structures antiérosives les plus couramment utilisées. Dans le cadre de notre étude, nous avons utilisé les valeurs du facteur P comme présentées dans le tableau 7.

Tableau 7 : Valeurs du facteur P pour le billonnage et bande antiérosive (andain)

Structures antiérosives

Intensité de pente en %

Longueur de pente en mètres

Facteur P

Billonnage isohypse (d'après Wischmeier et Smith (1978))

1 à 8

122 à 61

0.25

9 à 12

36

0.3

13 à 16

24

0.35

17 à 20

18

0.4

21 à 25

15

0.45

Bande antiérosive isohypse de 2m de large (d'après Roose (1994))

X

X

0.3

En ce qui concerne, les drains, nous les avons considérés comme des obstacles (lorsque ceux-ci, sont perpendiculaires à la pente) ; en effet, ils réduisent la longueur de la pente, ce qui nous donne une nouvelle longueur que nous utilisons pour trouver le nouveau facteur LS. Le rapport entre ce nouveau facteur LS et le facteur LS calculé à partir de la longueur totale de la pente, nous donne le facteur P du réseau de drain pour chaque parcelle où celui-ci existe et est perpendiculaire à la pente.

L'absence de structure antiérosive ou son inefficacité correspond à un Facteur P = 1. Après avoir déterminé le facteur P par lot et introduit dans notre base de données, une analyse thématique a permis de le visualiser à l'échelle de Nassif Haut et de Loum 1.

I.1.4 Principe d'intégration des couches d'informations

Comme il a été mentionné dans le point précédent, une couche est un aspect de carte finale ; dans notre cas nous voulons obtenir la carte du risque d'érosion à partir des facteurs de l'USLE où :

A= R K LS C P

A= Taux d'érosion annuelle ; R= indice d'érosivité ; K= indice d'érodibilité du sol ; LS= facteur de la longueur et de l'intensité de pente ; C= facteur de couverture du sol, P= facteur de pratique conservatoire.

Chaque facteur de l'équation constitue une couche d'information à référence spatiale que l'on doit élaborer. L'on a donc le schéma du principe global d'intégration des couches de facteurs dans le SIG, dans la figure 7.

Couche facteur R

Couche facteur K

Couche facteur LS

Couche facteur C

Couche facteur P

  A = R K LS C P

Carte du risque d'érosion

Intégration :

Figure 7: Principe d'intégration des couches de facteurs USLE dans le SIG

I.1.5 Cartographie du risque d'érosion

ISSS (1996) conseille d'élaborer des cartes de risque d'érosion d'une échelle de 1/10 000 à 1/25 000 lorsque l'on désire faire la prospection sur une seule plantation agricole, dans le but d'obtenir un niveau de détails suffisamment important afin d'établir un plan de conservation des sols au cas par cas. Nous avons utilisé une échelle de 1/20 000, ce qui nécessite une estimation de la perte en terre tous les 125m (l'unité métrique en cartographie des sols étant égale à 6mm sur la carte d'après le Soil Survey Manual). A cet effet, nous avons conçu une grille avec des mailles de 125 m de côté dans notre SIG où nous avons centré dans chaque une d'elles nos points géoréférencés d'estimation quantitative de perte en terre.

125m

125m

 
 
 
 

Maille de la grille

Point d'estimation des Pertes en terre


Figure 8 : Localisation des points d'estimation des pertes en terre

Pour chaque Point centré de la maille, nous avons calculé la perte en terre grâce aux produits des différentes couches de facteurs que nous avons déjà élaborées auparavant. Une analyse thématique en grille continue (raster) par la méthode d'interpolation IDW (Inverse Distance Weighted) dans MapInfo, nous a permis de modéliser les pertes en terre sur tout l'espace de l'étude et d'obtenir de ce fait la carte du risque d'érosion en pixels.

I.1.6 Classification du risque d'érosion pluviale

Nous avons utilisé la classification du risque d'érosion de Houghton et Charman (1986) repris par ISSS (1996) et qui s'illustre dans le tableau suivant

Tableau 9 : Classes du risque d'érosion pluviale d'après ISSS (1996)

Classe

Perte en terre (t/ha/an)

Implications

Très faible

0 - 5

Il n'y aura pas de dégâts d'érosion appréciables par rapport à l'utilisation actuelle des terres ; les mesures antiérosives les plus simples peuvent limiter les pertes en terre.

Faible

5 - 12

Modéré

12 - 25

les pertes en terre seront significatives pour réduire la productivité des terres mais des méthodes de lutte courantes peuvent les réduire à court et à long terme.

Elevé

25 - 60

L'érosion est significative, de simples mesures de conservation peuvent minimiser l'érosion à court terme mais des mesures intensives doivent être utilisées pour la réduire à long terme.

Très élevé

60 - 150

L'érosion sera significative même avec des mesures de lutte intensive ; il faudra donc trouver l'équilibre économique entre les dommages probables et le maintien des structures antiérosives.

Extrêmement élevé

Plus de 150

L'érosion sera si importante que l'utilisation économique des méthodes de lutte conventionnelle sera impraticable. Seules les méthodes faisant appel au génie civil et à la géotechnique pourront être possibles

I.1.7 Relation entre les pertes en terre et la productivité

Après avoir catégorisé les unités de terre, en fonction du niveau de perte, il était question de déterminer les implications de l'érosion sur la productivité des pertes en terre en nous axant sur 2 points :

· La durabilité : connaissant l'épaisseur moyenne des horizons A (35 cm) estimée sur le site d'étude et la densité apparente (0,85 g/cm 3) telle que définit par Yerima et Van Ranst (2005) pour les andosols ; nous avons estimé le temps qu'il faudrait à l'érosion pluviale pour consommer totalement la couche arable.

· Les pertes en nutriments (NPK) : grace aux analyses chimiques du sol de la zone (sols sur cendres volcaniques anciennes) suite aux travaux d' Anonyme (2000), nous avons pu déterminer pour chaque classe de risque d'érosion, les pertes en nutriments. Nous avons par-là estimé, les quantités d'engrais simples correspondantes. D'après Anonyme (2000) on a le tableau suivant :

Tableau 10 : Concentration moyenne des éléments NPK dans un sol sur cendre volcanique ancienne.

Eléments

Azote minérale (N)

Phosphore assimilable (P)

Potassium (K)

Concentration moyenne

1,5 g/Kg

10 mg/Kg

0,3 cmol/Kg

CHAPITRE IV : RESULTATS ET DISCUSSIONS

I. L'EROSIVITE DES PLUIES

I.1 La pluviométrie

La hauteur de pluies a grandement varié entre 2001 et 2011, surtout durant ces 5 dernières années avec un pic de 5 834 mm en 2011, une année de pluviométrie exceptionnelle, qui a causé de graves inondations dans les zones d'habitations limitrophes aux plantations de Loum et de Nassif.

La figure 6 montre la variation de la pluviométrie observée entre 2001 et 2011 à la station météorologique de la plantation de Loum.


Figure 9 : Evolution de la pluviométrie de 2001 à 2011, dans les plantations de Loum et de Nassif

I.2 Calcul de l'érosivité des pluies

L'érosivité (facteur R) exprime la capacité d'une pluie à provoquer l'érosion hydrique. On la détermine par la relation de Roose suivante :Ram = 0.50 Ham +/- 0.05

Où Ram est l'indice d'érosivité annuelle moyenne et Hamla hauteur de pluie annuelle moyenne mesurée sur 11 ans.

NB : 0.05 correspond à 5% de variation aléatoire autour de la moyenne que l'on peut admettre (écart type) .
Or


avec Hi comme pluviométrie total de l'année i.

Le tableau ci-dessous reprend les valeurs de Hi, ainsi que le total de pluviométrie pendant 11 ans.

Tableau 11 : Pluviométrie annuelle et totale de 2001 à 2011

Année i

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

2010

2011

Total

Hi (mm)

3488

2819

2827

2820

2945

3442

3138

2604

3241

3693

5834

36 851

Donc mm/an

D'où foot.tons/acre.inch (Unité anglo-saxonne)

Nous avons retenu Ram= 1759 f.t/a.i; qui représente le maximum des possibilités, Ce qui permet de prévoir l'érosion provoquée par des érosivités exceptionnelles.

Nous avons considéré que l'érosivité est uniforme et unique sur toute l'étendue de la zone d'étude.

II. ERODIBILITE DU SOL

I.1 Détermination des facteurs de l'érodibilité

Le taux de matière organique, la texture, la perméabilité, et la structure du sol ont été déterminés dans chaque unité cartographique du facteur K et les résultats sont consignés dans les tableaux ci-dessous.

Tableau 12 : Valeurs des facteurs de l'érodibilité du sol à Nassif Haut

Unité

%MO

%Sable

%Limon

%Argile

Classe texturale

Code Structure

Code

Perméabilité

1

8,8

29

62

9

limon fin

2

3

2

8,6

30

62

8

limon fin

2

3

3

4,6

21

63

16

limon fin

2

3

4

5,8

14

68

18

limon fin

1

3

5

7

13

69

18

limon fin

2

3

6

6

19

65

16

limon fin

2

3

7

4,6

14

67

19

limon fin

2

3

8

7,4

14

73

13

limon fin

2

3

9

5,2

14

72

14

limon fin

1

3

10

9,5

39

51

10

limon fin

2

3

11

11

40

53

7

limon fin

2

3

12

6,9

35

52

13

limon fin

2

3

13

6,7

16

62

22

limon fin

1

3

14

7,9

58

29

13

limoneux sableux

1

3

15

6,5

11

69

20

limon fin

3

3

moyenne

7,1

%MO : taux de matière organique

Tableau 13: Valeurs des facteurs de l'érodibilité du sol à Loum 1

Unité

%MO

%Sable

%Limon

%Argile

Classe texturale

Code

Structure

Code

Perméabilité

16

8,62

39

51

10

limon fin

3

3

17

10

23

70

7

limon fin

3

3

18

9,1

37

54

9

limon fin

2

3

19

11,2

24

64

12

limon fin

3

3

20

11,5

25

61

14

limon fin

3

3

21

8,8

32

60

8

limon fin

1

3

22

10,3

26

59

16

limon fin

3

3

23

11,9

30

54

16

limon fin

2

3

24

5,2

50

42

8

limoneux

1

3

25

9,5

33

54

13

limon fin

2

3

26

9,2

38

56

6

Limon fin

2

3

Moyenne

9,56

Les taux de matière organique sont relativement élevés dans les deux secteurs de production ce qui confèrent certainement à leur terre, une grande valeur agricole et une bonne résistance à l'érosion pluviale. Néanmoins on constate, que les taux de matière organique de Loum 1 sont en moyenne plus élevés que ceux de Nassif Haut. En effet, une seule valeur du taux de matière organique est inférieure à 8% dans le secteur Loum 1 contre 11 valeurs pour le secteur Nassif Haut.

En ce qui concerne, la texture, on remarque que toutes les unités ont une texture limoneuse ce qui implique une grande capacité de rétention en eau disponible pour les plantes dans les sols considérés. Néanmoins ces sols, ont tendance à vite se saturer en eau au cours d'averses importantes avec comme risque un ruissellement important. Il faut aussi noter que ces sols limoneux sont susceptibles de développer des croûtes de battance (favorisant le ruissellement) surtout dans les cas où le taux de matière organique est faible et/ ou le sol est nu et nouvellement labouré.

I.2 Spatialisation de l'érodibilité du sol (Facteur K)

Les facteurs de l'érodibilité nous ont permis de déterminer le Facteur K pour chaque unité cartographique. Les figures ci-dessous en montrent la distribution spatiale.

Figure 10 : Distribution spatiale du facteur K à Nassif Haut

Figure 11 : Distribution spatiale du facteur K à Loum 1

A Nassif Haut, 82,83% (240 hectares) de la superficie totale est occupée par les sols assez résistants à l'érosion, 10,44% (30,26 hectares) par les sols très résistants et 6,73% (19,5 hectares) par des sols moyennement sensibles à l'érosion. On remarque que ces derniers sont ceux-là qui possèdent les taux de matière organique les plus faibles ; les prospections sur le terrain ont aussi montré qu'ils présentent des traces d'érosion assez marquées. Aussi ces sols se situent sur des pentes relativement élevées ce qui expliquerait en partie leur fragilité.

A Loum 1, 83,8% (209, 86 hectares) de la surface totale est occupée par des sols très résistants à l'érosion et 16,2% (40,57 hectares) par des sols assez résistants à l'érosion. Ce secteur ne possède pas des sols sensibles à l'érosion pluviale vis-à-vis de l'érodibilité du sol, ceci pouvant surtout se justifier par un taux de matière organique assez élevé et une bonne structure du sol de surface.

Ces conclusions confirment les observations de certains chercheurs qui affirment que les sols tropicaux en l'occurrence, les andosols, sont résistants à l'érosion pluviale. Cependant les utilisations de ses sols par les hommes peuvent entamer cette résistance naturelle, lorsque les mesures conservatoires adéquates ne sont pas adoptées.

III. IV. FACTEUR LS

I.1 Distribution des intensités de pente

L'analyse thématique dans Mapinfo, a permis de répertorier les intensités de pente et de les classer par intervalle de valeur dont la représentation s'illustre dans les figures suivantes :

Figure 12: Répartition des intensités de pente par classe de valeur du secteur Nassif Haut.

Figure 13: Répartition des intensités de pente par classe de valeur du secteur Loum 1

Au secteur Nassif Haut, le calcul des superficies de chaque intervalle de valeur d'intensité de pente, nous a permis d'avoir les pourcentages suivants :

Tableau 14 : Pourcentage de surface occupée par chaque intervalle de pente au secteur Nassif Haut

Intervalle de pente en %

Pourcentage de surface relative

] 20 - 27]

2%

] 15- 20]

5%

] 10 - 15]

11%

] 5 - 10]

44%

[1 - 5]

38%

On remarque que 97% de la superficie totale présente une pente faible à moyenne (1% à 15%), les régions à forte pente (15% à 27%) étant marginales.

En ce qui concerne le secteur Loum1, nous avons eu les pourcentages consignés dans le tableau ci-dessous :

Tableau 15: Pourcentage de surface occupée par chaque intervalle de pente au secteur Nassif Haut

Intervalle de pente en %

Pourcentage de Surface relative

] 25 - 54 ]

3%

] 20 - 25 ]

1%

] 15 - 20 ]

8%

] 10 - 15 ]

17%

] 5 - 10 ]

48%

[ 1 - 5 ]

23%

Comme dans le cas précédent, le secteur Loum 1 est prédominé à 94% par des pentes d'intensité faible à moyenne.

I.2 Répartition spatiale des longueurs de pente

Les couches thématiques des longueurs de pente ont été élaborées et s'illustrent comme suit :

Figure 14 : Distribution de longueur de pente par classe de valeur du secteur Nassif Haut


Figure 15: Distribution de longueur de pente par classe de valeur du secteur Loum 1

Les longueurs de pente occupent des superficies variables comme le montrent les tableaux suivants.

Tableau 16: Pourcentage de surface occupée par chaque intervalle de longueur de pente à Nassif Haut.

Intervalle de longueur de pente

(en mètres)

Pourcentage de surface relative

] 200-230]

3%

] 150-200]

16%

] 100-150]

29%

] 50-100]

50%

[26-50]

2%

Tableau 17: Pourcentage de surface occupée par chaque intervalle de longueur de pente à Loum1.

Intervalle de longueur de pente

(en mètres)

Pourcentage de surface relative

] 200-223]

6%

] 150-200]

30%

] 100-150]

24%

] 50-100]

37%

[11-50]

3%

Pour les secteurs Loum 1 et Nassif Haut, la majorité des longueurs de pente se situe entre 50m et 200m. Néanmoins 50% de la surface du secteur Nassif Haut comporte des longueurs de pente relativement faible variant entre 50 et 100m. Contrairement à Loum 1 où les pentes sont relativement plus longues avec 54% de la surface occupée par des pentes de longueur allant de 100 à 200m.

I.3 Couches thématiques du facteur LS d'USLE

Le facteur LS a été déterminé pour chaque unité de longueur et d'intensité de pente en appliquant la formule suivante dans le SIG :

LS = vL/l00 (0.76 + 0.53 S + 0.076 S2) avec L en pied et S en pourcentage.

Les figures suivantes révèlent, la répartition spatiale du facteur LS à Loum 1 et à Nassif Haut.

Figure 16 : Répartition du facteur LS à Loum 1

Figure 17: Répartition du facteur LS à Nassif Haut

Grace aux cartes ci-dessus, nous avons pu déterminer l'occupation en surface des différentes unités du facteur LS par classe de valeur.

Tableau 18: Surface de sol occupée par chaque classe de valeur du facteur LS au secteur Loum1

Classe de LS

Surface occupée en hectares

Surface relative en %

] 10-20]

6.3

2.8

] 4- 10]

21

8.8

] 2-4]

54.6

22.8

] 1-2]

83

34.6

[0,1-1]

74

31

Tableau 19: Surface du sol occupée par chaque classe de valeur du facteur LS au secteur Nassif Haut

Classe de LS

Surface occupée en hectares

Surface relative en %

] 10-12.3]

] 4- 10]

] 2-4]

] 1-2]

] 0,2-1]

2.12

15.81

49.68

76.5

147.35

0.73

5.43

17

26.24

50.6

Globalement les fortes valeurs du facteur LS (supérieures à 4) sont faiblement représentées en termes de surface relative dans les deux secteurs étudiés, soit 11,6% à Loum 1 et 6,16% à Nassif Haut. En fait, nous avons remarqué que le facteur LS était d'autant plus élevé que l'intensité de la pente était grande ; ce qui n'est pas le cas de la longueur de la pente où les valeurs les plus grandes ne sont pas associées aux facteurs LS les plus élevés. Par conséquent, dans le cadre d'une lutte antiérosive qui viserait à réduire l'incidence de la pente et de sa longueur sur l'érosion, il serait judicieux de choisir des méthodes de lutte qui permettent de réduire prioritairement l'intensité de la pente dans les zones où le facteur LS est élevé.

V. LE FACTEUR C

I.1 Couverture végétale de surface

La répartition spatiale de la couverture végétale de surface s'illustre au travers les figures suivantes.

Figure 18: Couverture végétale de surface à Nassif Haut

Figure 19: Couverture végétale de surface à Loum 1

Le couvert végétal de Nassif Haut montre une prédominance de culture de bananiers sur paillis minimum; ce qui ne procure pas une couverture adéquate des sols des lots en question. 5 parcelles, seulement bénéficient d'un paillage complet, assurant ainsi une protection suffisante contre l'érosion pluviale. Nous remarquons aussi quelques lots mis en jachère, cela est déjà une bonne méthode culturale de lutte antiérosive.

Loum 1 présente 25 lots avec un paillage complet du sol, soit près de 30% de couverture totale de la plantation. Les lots en question produisent une biomasse foliaire plus importante que les autres parcelles du secteur mais aussi de Nassif Haut où la vieillesse de la plantation (en moyenne 6 ans) comparée à celle de Loum 1 (en moyenne 3 ans), ne permet pas la production d'une biomasse suffisante pour pailler convenablement le sol. D'autres raisons peuvent être aussi évoquées comme : l'absence d'irrigation pendant la saison sèche à Nassif Haut, un sol relativement naturellement moins fertile que celui de loum1 au regard du taux moyen de matière organique (7,1% à Nassif Haut contre 9,56% à Loum 1) entre autre.

I.2 Pierrosité de surface

Nous avons classé selon la pierrosité de surface, chaque lot des secteurs Nassif Haut et Loum 1 ; les résultats se présentent sous forme de carte dans les figures qui suivent.

Figure 20 : Pierrosité de surface à Nassif Haut

Figure 21 : Pierrosité de surface à Loum 1

Les sols (andosols) relativement jeunes des deux secteurs d'étude présentent une pierrosité importante qui entrave gravement le labour mécanisé dans la plupart des cas. Par contre la pierrosité élevée permet de protéger le sol contre l'effet Splash des gouttes de pluie et dans certains cas (excessivement pierreux), les pierres peuvent avoir la même efficacité qu'un paillis végétal dans son action antiérosive.

I.3 Distribution spatiale du facteur C

Le facteur C a été déterminé à partir des informations sur la pierrosité et la couverture végétale du sol, ce qui nous a permis d'élaborer les figures ci-dessous.

s

Figure 22 : Répartition du facteur C à Nassif haut

Figure 23 : Répartition du facteur C à Loum 1

La majorité des lots de Nassif Haut et de Loum 1ont un facteur C = 0.04, à cause du paillis minimum de la surface du sol. Les parcelles (paillis complet) avec un facteur C = 0.001 ; sont très bien protégées contre l'érosion avec une efficacité 40 fois plus élevé que les parcelles avec paillis minimum. Preuve que le paillage convenable des parcelles est la plus efficace des méthodes de lutte contre l'érosion. Les lots (en bleu) présentent un facteur C = 0.01, dut principalement à la pierrosité excessive de leur surface ; c'est un cas particulier de l'influence prépondérante de la pierrosité sur la protection efficace du sol. Les lots en jachère avec un C = 0.01, présentent un très bon facteur de couverture, ce qui constitue une mesure de lutte antiérosive très recommandable.

VI. LE FACTEUR P

Après identification des structures antiérosives dans chaque lot, nous avons attribué un facteur P comme défini dans la littérature, ceci nous a permis d'obtenir les figures qui suivent.

Figure 24 : Distribution spatiale du Facteur P à Nassif Haut

Figure 25 : Distribution spatiale du Facteur P à Loum 1

Nous remarquons dans l'ensemble qu'il existe peu de structures antiérosives que ce soit à Loum 1 ou à Nassif Haut. En fait, celles qui existent ne sont pas assez efficaces car parallèles à la pente, par conséquent ne permettent pas de freiner le ruissellement de l'eau.

Le secteur Nassif Haut a un seul lot (rouge rayé) qui possède une structure antiérosive assez efficace ; il s'agit d'andains d'ananas de 2m de large régulièrement espacés entre deux lignes de bananiers.

Le secteur Loum 1, les lots en bleu ciel et jaune ont des billons isohypses, et les lots en vert citron, bleu et rose ont un réseau de drain qui est perpendiculaire à la plus grande pente.

VII. LES RISQUES D'EROSION PLUVIALE A LOUM 1 ET NASSIF HAUT

I.1 Perceptions de l'érosion pluviale

Les chefs de plantation qui ont été questionnés, reconnaissent que l'érosion pluviale a un impact sur les activités de leur plantation ; la dégradation des routes de plantation est aux premières loges de leur préoccupation. Pour enrayer ces effets, ils pratiquent le damage les pistes avec de la pouzzolane et construisent des drains sur leur côté pour collecter l'eau qui ruisselle. Dans certain site de forte pente, les lots sont séparés de la route par des bourrelets de terre pour protéger celle-ci. Aussi la présence de grands étangs de captation d'eau de ruissellement en aval dans les bas-fonds, sont la preuve de la prise en compte des mesures pour contrôler l'érosion. A l'échelle de la parcelle, les pratiques d'épandage des hampes florales de régime de bananier sont encouragées, malgré leur quantité insuffisante. Mais le plan appliqué pour leur épandage est aléatoire et ne prend pas en compte des zones à risque d'érosion. La baisse de la productivité causée par l'érosion pluviale n'est pas percue par les chefs de plantation et nous avons remarqué que ceux-ci ne prennent des mesures que lorsque les dégâts ont déjà agit.

I.2 Répartition spatiale des zones à risque

Grâce aux informations obtenues à partir des différentes couches de facteurs de l'érosion élaborées précédemment, nous avons pu après modélisation dans MapInfo, obtenir les cartes des risques d'érosion qui suivent.

Figure 26 : Carte des risques d'érosion pluviale à Nassif Haut

Figure 27 : Carte des risques d'érosion pluviale à Loum 1

Sur la base des cartes des risques d'érosion, MapInfonous a permis de déterminer les surfaces correspondantes à chaque classe du risque d'érosion. Les tableaux 19 et 20 en sont la synthèse.

Tableau 20 : Classes de perte en terre et surfaces correspondantes (secteur Loum 1)

Perte en terre (en t/ha/an)

Surface (ha)

Surface relative en %

[0-5[

118

46

[5-12[

41,25

16

[12-25[

63,07

24

[25-60[

28

11

[60-150[

5,13

1,7

Plus de 150

3,44

1,3

Total

258,89

100

Tableau 21 : Classes de perte en terre et surfaces correspondantes (secteur Nassif Haut)

Perte en terre (en t/ha/an)

Surface (ha)

Surface relative en %

[0-5[

71,2

25

[5-12[

72,8

26

[12-25[

73,19

26

[25-60[

38,54

13,7

[60-150[

19,24

6,8

Plus de 150

6,85

2,5

Total

281,82

100

Les informations des deux tableaux qui précèdent, nous ont permis d'établir la figure qui suit

Figure 28 : Surface relative des différentes classes d'érosion pluviale aux secteurs Loum 1 et Nassif Haut

A Loum 1, on remarque que les sites de risque d'érosion faible et très faible occupe une surface relative de 62% soit près de 159, 25 ha. Ce qui implique que pour un seuil de tolérance en perte terre égale à 12 t/ha/an, 62% de la surface totale de la plantation présente une perte en terre tolérable et que celle-ci n'affectera aucunement la productivité des terres cultivées. Par contre 38% soit 99,64 hectares de superficie est à risque et pourrait voir décroitre les rendements en bananes à court et à long terme si aucune mesure de conservation des terres sérieuse n'est prise.

Au secteur Nassif Haut, les zones à risque d'érosion pluviale faible et très faible s'étendent sur une aire de 144 ha soit 51% de la surface totale de la plantation. Quand on fait un rapprochement avec le secteur précédent, on constate que 49% de la surface soit 137,82 ha présentent un risque suffisamment élevé pour nécéssiter une intervention qui elle-même dépendra du niveau du risque des zones considérées.Nassif Haut est plus à risque que Loum 1 en terme de superficie et de proportion relative.

I.3 Causes et conséquences de l'érosion pluviale sur les types d'utilsation des terres et mesures de conservation des sols à entrevoir

Dans les deux secteurs d'étude, les régions présentant un risque d'érosion très faible et faible correspondent aux types d'utilisation des terres où soit :

ü Il y'a paillage complet du sol (lots en bleu),

ü les parcelles sont en jachères

ü la surface du sol est rugueuse (extrêmement pierreux)

ü Les intensités de pente sont très faibles (inférieures à 5%).

Si l'on prend un seuil de tolérance de perte en terre de 12 t/ha/an (qui correspond au seuil de tolérance maximal pour les sols), les zones en bleu et bleu ciel, maintiendront leur productivité naturelle malgré l'érosion en nappe ; néanmoins les zones (de production) à risque d'érosion faible soit 26% à Nassif Haut et 16% à Loum 1, doivent être paillées convenablement si leur surface n'est pas suffisamment rugueuse pour réduire d'avantage l'érosion. La pratique du paillage se révèle être la méthode quasi idéale pour réduire l'érosion en nappe même sur des pentes élevées. Dans les cas où la biomasse foliaire ne permet pas d'effectuer un paillage complet du sol, d'autre méthode telle que le semis sur couvert végétale (SCV) en utilisant des plantes de couverture adaptées pourraient solutionner efficacement cette restriction.

Les zones de risque d'érosion modéré correspondent aux unités d'utilisation des terres où les bananeraies sur paillis minimal, sont situées sur des pentes allant de 10% à 15%. La longueur de pente pouvant aussi accentuer l'effet de l'intensité de la pente. La productivité naturelle des terres de cette zone sera sans doute entamée par l'érosion car celle-ci est supérieure au seuil de tolérance de 12t/ha/an ; néanmoins un paillage adéquat, les SCV et les méthodes de conservation conventionnelle (billonnage et l'andainage isohypse) peuvent ramener les pertes en terre en un niveau acceptable pour permettre une production beaucoup plus durable.

Les types d'utilisation des terres dans la région à risque d'érosion pluviale élevé, ont pour caractéristique des intensités de pentes très élevées (entre 15 et 20%) et un paillage minimal de la surface du sol. D'autres formes d'érosion (érosion en rigole) sont déjà très actives dans ces zones. Des méthodes de lutte conventionnelles (paillis abondant, billonnage isohypse et les SCV) peuvent diminuer les pertes en terre sur le court terme mais à long terme, les mesures plus intensives (terrassement ou utilisation des haies vives) visant à réduire l'incidence de la longueur et de l'intensité de la pente sont à préconiser.

Enfin, les zones les plus critiques (risque très élevé et extrêmement élevé) bien que faibles en superficie sont celles-là où la priorité d'intervention doit se focaliser pour rapidement réduire les pertes en terre. Elles représentent respectivement 4% (8,57 hectares) et 9,3% (26,09 hectares) de Loum 1 et Nassif Haut.La principale cause de ces risques est l'intensité de pente très élevée (supérieure à 20%) avec un facteur LS entre 10 et 20. En effet, ces régions sont sans doute le point de départ des eaux de ruissellement qui dévalent en aval vers les habitations limitrophes des plantations causant des inondations qui peuvent être fatales. Pour ce type d'érosion, il est recommandé d'utiliser les terrasses ou dans les cas alarmants pour les zones à risque extrême, les méthodes empruntées au génie civil (terrasses à talus stabilisé avec des pierres) si et seulement si celles-ci sont économiquement rentables.

I.4 Durabilité des types d'utilisation des terres vis-à-vis de l'érosion pluviale

Pour évaluer la durabilité des types d'utilisation des terres, nous avons dut adopter un point de vue analytique qui inclus la notion de temps comme paramètre de base pour extrapoler et élaborer des scénarios plausibles. En effet, grâce à la perte en terre (en tonne/ha/an) et à la densité apparente estimée de 0,85g/cm3en moyenne chez les Andosols typiques (Yerima et Van Ranst, 2005), nous avons pu calculer l'épaisseur de terre qui se perd chaque année par classe de risque d'érosion pluviale. A partir de ce résultat, nous avons déterminé le temps qu'il faudrait pour que la totalité de l'horizon A s'érode complètement en prenant une épaisseur moyenne de 35 cm (les Andosols typiques ayant une épaisseur variant de 20 à 50 cm (Yerima et Van Ranst, 2005)). Le tableau ci-dessous restitue les informations que nous avons générées.

Tableau22 : Epaisseur de perte en terre et durée nécessaire pour érosion complète de l'horizon A par Classe de risque d'érosion pluviale

Classe de risque d'érosion

(en t/ha/an)

Epaisseur de terre perdue (en mm/ha/an)

Pourcentage de terre arable perdue par an (%)

Durée nécessaire pour érosion complète de l'horizon A (en années)

[0-5[

0-0,6

0-0,17

Plus de 588

[5-12[

0,6-1,4

0,17-0,4

250-588

[12-25[

1,4-2,9

0,4-0,8

125-250

[25-60[

2,9-7

0,8-2

50-125

[60-150[

7-17,6

2-5

20-50

Plus de 150

Plus de 17,6

Plus de 5

Moins de 20

Ce tableau révèle des situations intrigantes sur la durabilité des types d'utilisation des terres vis-à-vis du risque d'érosion pluviale. En effet pour des pertes en terre supérieures à 60t/ha/an, correspondant aux risques d'érosion extrêmement élevé et très élevé, la durée de vie des systèmes de production en question sont estimées à 50 ans au maximum : ce sont les systèmes les moins durables ; une absence de prise de mesure de conservation efficace sur ces zones, pourrait à terme rendre ces terres totalement inaptes à la production agricole. La pratique d'une bonne jachère améliorée (de 3 ans minimum) combinée à d'autres mesures conservatoires pendant la période de production telles que sus citées dans le point précédent, pourraient permettre de restaurer efficacement les sols de ces zones. Pour des risques d'érosion variant de 12 t/ha/an à 60t/ha/an, les types d'utilisation des terres sont moyennement durables ; la jachère améliorée et des méthodes de conservation conventionnelles peuvent améliorer leur efficacité. Les risques inférieurs à 12 t/ha/an, sont durables et correspondent aux utilisations des terres où les pratiques conservatoires et surtout le niveau de paillage est élevé ce qui est conforme aux normes de l'agriculture durable sur le plan de la lutte efficace contre l'érosion pluviale.

I.5 Estimations des pertes en éléments nutritifs

Une autre analyse des pertes en terre, a été abordée pourestimer les quantités de nutriments perdues. Nous avons aussi estimé les équivalents en engrais simples. Le tableau 21 et 22, en font une synthèse.

Tableau 23 : Estimation des pertes en nutriments (N, P, K) dans chaque classe de risque d'érosion pluviale.

Estimation de la quantité d'éléments nutritifs perdus

(Kg/ha/an)

Classe de risque d'érosion pluviale (en t/ha/an)

Azote

Phosphore assimilable

Potassium

[0-5[

0 - 7,5

0 - 0,05

0 - 1,95

[5-12[

7,5 - 18

0,05 - 0,12

1,95 - 4,68

[12-25[

18 - 37,5

0,12 - 0,25

4,68 - 9,75

[25-60[

37,5 - 90

0,25 - 0,6

9,75 - 23,4

[60-150[

90 - 225

0,6 - 1,5

23,4 - 58,5

Plus de 150

Plus de 225

Plus de 1,5

Plus 58,5

Tableau 24 : Estimation des pertes d'engrais simple dans chaque classe de risque d'érosion pluviale.

Estimation de la quantité d'engrais simple perdus

(Kg/ha/an)

Classe de risque d'érosion pluviale (en t/ha/an)

Urée

(46% de N)

P2O5

K2O

[0-5[

0 - 16,3

0 - 0,23

0 - 4,7

[5-12[

16,3 - 39,1

0,23 - 0,55

4,7 - 11,25

[12-25[

39,1- 81,5

0,55 - 1,15

11,25 - 23,4

[25-60[

81,5 - 195,6

1,15 - 2,75

23,4 - 56,25

[60-150[

195,6 - 489

2,75- 6,88

56,25 - 140,6

Plus de 150

Plus de 489

Plus de 6,88

Plus 140,6

Les pertes en terre causées par l'érosion pluviale, entrainent un départ important des éléments nutritifs qui est d'autant plus important que le risque d'érosion s'accroîtdans toutes les zones. Les pertes en nutriments dans les régions à risque très faible à faible sont négligeables grace à un bon couvert de surface (paillis complet, jachère et pierrosité élevée);dans les autres zones pour maintenir la production de bananes à un niveau élevé, il faudra non seulement remplacer les exportations des cultures mais aussi les pertes dues à l'érosion. Les figures qui suivent montrent pour chaque classe de risque d'érosion pluviale, les quantités de nutriments (N, P, K) perdues par an dans les secteurs Nassif Haut et Loum 1.

Sur un autre plan pratique,les quantités d'engrais simple équivalentes aux nutriments perdus sont révélatrices de l'effet néfaste de l'érosion pluviale sur la fertilité des terres. Par exemple, pour les classes de risque d'érosion de plus de 150t/ha/an, nous avons plus de 489 Kg d'urée (soit à peu près 10 sacs commerciaux), de 6,88 Kg de P2O5 et de 140,6 Kg de K2O perdus annuellement. En deçà de 12 t/ha/an de perte en terre, les pertes en engrais équivalent sont moindres ; preuve que dans tous les cas, les utilisations des terres favorisant un paillage complet du sol réduisent en moyenne de 92 % les pertes en éléments nutritifs qu'on rencontre dans les zones à risque extrêmement élevé et très élevé.

CHAPITRE V : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

I. CONCLUSION

La présente étude avait pour but de contribuer à l'aménagement et à la gestion durable des terres en réduisant les risques d'érosion dans les plantations de la PHP. Pour ce faire les articulations suivantes nous ont permis d'y parvenir ; il s'agit de :

Ø Etablir une base de données géographiques interactive et actualisables pour tous les facteurs intervenant dans l'érosion pluviale au sens de Wischmeier et Smith (1978);

Ø Cartographier les risques d'érosion pluviale pour déterminer les sites les plus sensibles et les facteurs responsables ;

Ø Emettre des solutions pratiques pour réduire le risque d'érosion pluviale.

La méthodologie de l'étude était axée sur 3 points : une recherche documentaire et reconnaissance sur le terrain ; la collecte de données (climatiques, morpho pédologiques, système de culture) et ; l'analyse et le traitement de ces données grâce au SIG.

L'utilisation du Système d'information géographique (SIG) et de l'équation universelle de perte en terre (USLE) pour prédire le risque d'érosion pluviale, a montré que ce risque varie en fonction d'une part des types d'utilisation des terres (paillage, jachère, mesure conservatoire) et des propriétés morpho pédologiques intrinsèques (intensité de pente, érodibilité du sol, pierrosité de surface) des zones étudiées. Sur la base d'un système de classification, nous avons déterminé six classes de risques d'érosion pluviale sur le plan qualitatif (extrêmement élevé, très élevé, élevé, modéré, faible et très faible) et sur le plan quantitatif (plus de 150 t/ha/an, 60 -150 t/ha/an, 25-60t/ha/an, 12-25t/ha/an, 5-12t/ha/an, et 0-5t/ha/an).

Aux secteurs Loum 1 et Nassif Haut, nous avons conclu que 38% (99,64 ha) et 49% (137,82 ha) de la surface totale respectivement présente un risque suffisamment élevé pour que l'on doive intervenir le plutôt possible.L'agressivité des pluies particulièrement importante de la région, accroît globalement le risque d'érosion si des méthodes de lutte antiérosives adéquates ne sont pas adoptées à temps. En effet, il a été montré que l'absence des méthodes de lutte antiérosive, favorisant une bonne couverture du sol et réduisant l'effet de la longueur et de l'intensité de pente sont les principales causes de cette répartition relativement élevée du risque d'érosion. La bonne résistance des sols (du point de vue de l'érodibilité), ne suffit pas pour les préserver des risques d'érosion pluviale dans cette région à pluie très érosive.

La durée de vie du sol arable a été estimée et celle-ci montre que 9,3% (26,07 hectares) et 4% (8, 57 hectares) respectivement des terres de Nassif Haut et de Loum 1 sont les moins durables avec une durée de vie inférieure à 50ans et dans les cas extrêmes, inférieure à 20 ans. La productivité légendaire des andosols de cette région est menacée à l'échelle d'une génération humaine. Même l'altération rapide de la roche mère qu'on reconnait aux andosols, ne pourrait remplacer l'importante quantité de terre qui est perdue chaque année dans les zones à risque d'érosion extrêmement élevé et très élevé.

La cartographie du risque d'érosion pluviale, nous a aussi permis de localiser les zones de provenance des sédiments et des eaux de ruissellement qui dévalent en aval vers les habitations limitrophes. Elles correspondent aux zones à risque extrêmement élevé et très élevé. La PHP a construit des étangs (protégés par des digues) de captation pour retenir ces eaux de ruissellement en aval, mais il serait plus ingénieux de protéger les terres en amont et réduire ainsi le ruissellement en aval. Face à la forte probabilité d'occurrence d'évènements pluvieux particulièrement érosifs dans un avenir proche (à cause des changements climatiques) ; les responsables de la PHP doivent sérieusement se pencher sur la question de la maitrise de l'érosion pluviale.

II. RECOMMANDATIONS

En somme, notre étude a couvert trois plans majeurs pour le développement intégré de l'entreprise et les populations riveraines, à savoir : la durabilité économique de l'activité agroindustrielle, la protection de l'environnement et la sécurité des populations limitrophes.

Ainsi nous préconisons ces différentes recommandationsà la PHP sur le plan de la durabilité économique de leur activité économique et de la protection de l'environnement :

Ø Pour toute la zone d'étude, il faudrait favoriser un couvert total de la surface du sol en utilisant suffisamment de paille ; dans le cas où celle-ci est insuffisante, nous proposons l'utilisation des plantes de couverture qui ne concurrence pas le bananier ;

Ø Pour les zones à risques modérés et élevés,effectuer le billonnage et l'andainage isohypse ;

Ø Pour les zones à risques très élevés et extrêmement élevés, il y'a nécessité de construire des terrasses, les talus pourront être stabilisés par des blocs de pierre ou par leur végétalisation ;

Ø La pratique de la jachère améliorée, pour permettre la restauration assez rapide des sols dégradés ;

Ø Des indicateurs agroenvironnementaux doivent être conçus sur la base des facteurs de l'érosion pluviale principalement pour le suivi du couvert végétal (facteur C) et de pratiques conservatoires (facteur P). Ces indicateurs permettront de mettre à jour la carte des risques d'érosion et d'évaluer ainsi l'efficacité des nouveaux types d'utilisation des terres ;

Sur plan de la sécurité des populations voisines vis-à-vis des inondations, il faudra en plus des mesures suscitées :

Ø Etablir un programme de curage des étangs de captation d'eau de ruissellement en tenant en compte du rendement en sédiment de son bassin versant grâce à la carte de risque d'érosion et prévoir un exutoire pour permettre l'excès d'eau ;

Ø Rénover le réseau de drainage qui est assez vétuste et établir aussi un programme de curage au niveau de drains des parcelles.

Lors de notre étude, nous avons utilisé USLE telle qu'appliquée aux états unis et qui ne correspond pas totalement aux conditions tropicales et plus précisément à celles du Cameroun. Les valeurs considérées ici sont à prendre avec relativité. Pour cela, à la communauté scientifique, nous recommandons des travaux de recherche axés sur :

Ø Le calibrage d'USLE pour les conditions pédoclimatiques de la région du Moungo et du Cameroun en général.

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ANNEXE I: Normographe d'érodibilité du sol (Wischmeier et Smith (1978)

ANNEXE II: Charte de l'effet de la pente pour détermination du facteur LS

ANNEXE III: Esquisse de la répartition de l'indice d'agressivité climatique annuel moyen (RUSA de Wischmeier) en Afrique de l'Ouest et du Centre - Situation des parcelles d'érosion (d'après les données pluviométriques rassemblées par le Service Hydrologique de l'ORSTOM et arrêtées en 1975)

ANNEXE IV: Le facteur "pratiques antiérosives P" dans le modèle de prévision de l'érosion en nappe de Wischmeier et Smith (Roose (1994))

ANNEXE V: Indice cultural du bananier à différents écartements en culture pure au Burundi (Rishirumuhirwa, (1990))

ANNEXE VI:Facteur C pour certaines cultures au Rwanda. (ISSS (1996))

ANNEXE VII: Carte des sols de la plantation de Loum






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