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La persistance des sciences sociales coloniales en Afrique

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par Jean Barnabé MILALA LUNGALA
Université de Kinshasa RDC - Doctorat 2009
  

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CHAPITRE NEUVIÈME :

LA LUTTE ETHNIQUE, TRIBALE ET RACIALE D'ANNIHILATION ANTHROPOLOGIQUE ET LA SCIENCE

Quelle est aujourd'hui la situation épistémologue et sociale de l'Afrique ? On ne peut pas dissocier ceci de cela. La situation épistémologique a été décrite avant de passer à la situation sociale qui va nous occuper. Les occidentaux ont toujours été alarmistes à propos de l'Afrique. Vers la fin du millénaire passé, à propos de la situation sociale, nous voici devant un des pronostics défaitistes : « Jamais les disparités entre riches et pauvres en termes d'opportunités à l'échelle mondiale n'ont été aussi importantes qu'aujourd'hui. A en croire le programme des nations unies pour le développement (PNUD), le cinquième de la population mondiale vivant dans les pays les plus riches se partage 86 % du PIB mondial contre à peine 1 % pour les pauvres ; 82 % des marchés d'exportation contre à peine 1 % pour les plus pauvres ; 68 % des investissements directs étrangers contre à peine 10 % pour les plus pauvres ; 75 % des lignes téléphoniques mondiales contre à peine 1,5 % pour les plus pauvres ».387(*)

Alors les gens se posent des questions : « cet accoisement des disparités est-il la conséquence inévitable de l'intégration économique mondiale ? Certains le disent, pour qui l'inégalité est consubstantielle au mode de production capitaliste. (...) Verra - t -on, au contraire, un renversement de tendances ? Certains l'affirment, pour qui la convergence est au bout des efforts de coopération et de partenariat à intensifier, et le développement humain durable « la nouvelle frontière »la lueur d'espoir sur laquelle il faut mettre le cap ».388(*) Pourtant l'Europe a atteint la limite des PIB et du plein emploi, mais les besoins restent immenses.

Dans tous les cas de figures, il y a « la nécessité de mener un combat vigoureux, combat d'idées, contre l'idée d'autant plus pernicieuse qu'elle n'est pas toujours formulée de façon explicite, selon laquelle l'Afrique peut être mise entre parenthèses, oubliée dans les scenarios globaux, car placée ou s'étant placée en position de hors-jeu économique ».389(*) Et : « La tendance au déclin, qui se donne à lire dans la faible productivité du travail et du capital en Afrique, et le recul de la part de l'Afrique dans la production manufacturière mondiale et le PIB mondial, ne serait pas prêt de s'inverser ».390(*)

Pour nous « dans le contexte (d'une crise profonde du capitalisme )où les enjeux géoéconomiques et géopolitiques d'hier se redéfinissent en même temps que se renégocient les nouvelles relations en matière de commerce international, qui élaborent de nouvelles normes globales et un calendrier de mise en oeuvre de celles-ci », il faut un nouveau cahier de charge africain à l'instar du mouvement panafricaniste du début du siècle passé, notamment celui que nous avons essayé d'ébaucher dans cette réflexion critique ,auto -critique et prospective, pour la mise en place d'un grand lobbying africain idéel afin d'être présent dans toutes les arènes où se négocient l'Ordre nouveau et faire prévaloir la pensée et la vision africaine du futur.

Du point de vue de l'Afrique « la mondialisation de l'économie nécessite des structures, des processus et des styles de gouvernance nouveaux dans  lesquels la transparence, la collecte, le traitement et la dissémination de l'information, l'adaptabilité aux changements dynamiques, la souplesse, le dynamisme et l'innovation sont plus importants que jamais »391(*). Il est également autre chose : « bien que les gouvernements africains doivent éliminer tous les obstacles inutiles sur la voie de l'investissement privé, national et étranger, et des échanges, un cadre réglementaire adéquat, et à l'abri de la corruption, est également nécessaire pour protéger l'intérêt public ,tant pour les générations actuelles que futures, et éviter la volatilité élevée des flux financiers ».392(*)

Notre thèse est la suivante : ce dont l'Afrique a besoin c'est une orientation unique de fédération de ses problématiques et de ses recherches. Pouvoir regarder dans la même direction pour consolider ses divers atouts. La pensée kheperienne offre cette possibilité. Toute division apparente en Afrique est d'abord au niveau plus profond, celui de la segmentation des savoirs endogènes. Avec cette division c'est toute l'efficacité du savoir qui est en question. Mais comment mettre les africains ensemble ?

La source de ces maux : de l'annihilation anthropologique à la paupérisation anthropologique.

Mveng nous situe dans deux péripéties : celle de la Traite des Nègres qui représente notre annihilation anthropologique et celle de la colonisation qui présente notre paupérisation anthropologique. « La colonisation, au fond est une nouvelle forme d'exploitation où le Noir va être utilisé non dans les plantations d'Amérique, mais dans celles de son propre pays ».393(*)

* 387Alionne SALL (Dir.), La compétitivité future des économies africaines, Actes du Forum de Dakar 5 du 3 au 5 mars 1999 ,organisé par l'équipe de Futur africain, éd. Khartala, Sankoré, Futur africain, Abidjan, Dakar, Paris, 2000, p.9.

* 388Ibidem ,p.9.

* 389Ibidem, p.12.

* 390Ibidem.

* 391Ibidem, p.377.

* 392Ibidem.

* 393Ibidem, 205.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille