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La persistance des sciences sociales coloniales en Afrique

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par Jean Barnabé MILALA LUNGALA
Université de Kinshasa RDC - Doctorat 2009
  

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Le principe isomorphique de causalité et de la raison d'agir

Un des noeuds gordiens des sciences sociales est l'opérationnalisation du principe de causalité, exprimant ce qui commande l'action, le comportement et finalement l'action sociale comme interaction. Le principe de causalité exprime les régularités empiriques incrustées dans chaque réalité sociale, dans chaque interaction qui est le véritable objet de science sociale. Il s'agit de trouver les lois de la prédiction des interactions. « On trouve des approches théoriques se référant à des régularités empiriques de l'activité sociale, dans toutes les disciplines de la science sociale : en économie, en sociologie, en anthropologie culturelle et en psychologie sociale. (En) sciences politiques. »573(*)

La base de la compréhension de l'activité sociale est la modélisation en principe de causalité ou en la raison d'agir lorsqu'il s'agit de l'introduction de l'intentionnalité dans la compréhension de la réalité sociale. Les modalités logiques expriment cette causalité en logique en implication stricte. Le principe de causalité est posé à l'intérieur de chaque paradigme, notamment une causalité de monde vécu. Il y a causalité entre le tout et le tout : une relation structurale entre les organisations de même taille ou de taille différente. Une relation sans réciprocité entre le tout et les parties : est une relation fonctionnelle. Une relation unilatérale entre le Tout et les parties est justement fonctionnelle également.

Les sciences de la communication et de l'information

Ces nouvelles sciences trouvent là une toute autre place, celle co - originaire de la notion de « monde vécu », celle d'une expérience communicationnelle à coté de l'expérience sensorielle. En effet, « le chercheur en commençant par les analyses des contenus et des enquêtes jusqu'à l'expérimentation et en passant par la technique de l'observation engagée et la recherche sociographique, ne peut sortir totalement du rôle de participant au jeu de la communication ».574(*)

Nous allons tenter d'étayer cette position centrale des sciences de la communication et de l'information dans le concert des sciences sociales dans cette perspective.575(*) La question de cette recherche est simple : comment se constitue l'expérience communicationnelle, cette « connaissance par expérience » qui forme la base de la personnalité, de la société et de la culture. Le monde vécu est un savoir-faire mais en même temps un savoir préthéorique et théorique qui est incrusté dans la langue en relation avec l'environnement et les ainés compétents dans le processus de la maitrise la vie. « L'interprète de sens fait don expérience fondamentalement en tant qu'interlocuteur ,sur base d'une relation intersubjective avec d'autres personnes ,établie au moyen de symboles, même si en fait il se trouve seul devant un livre, un document ou une oeuvre d'art »576(*). C'est moi qui souligne pour marquer le moment communicationnel indépassable.

Toute la tendance qui définit la société comme réseau de communication fait des sciences de la communication une science architectonique. Lucien Sfez a bien trouvé la notion qui charrie la théorie communicative de J.Habermas : « Dans le lebenswelt , il y a un holisme de base ».577(*) Plus en détails : « la communication est dans le social, dans la langue qui est sociale, dans l'implicite, le pré-jugé. La communication n'est pas machinique , mais compréhensive. Elle émerge au moment de ruptures. Le vécu du monde est capté, technisé par des acteurs responsables. Il est alors transformé et colonisé. »578(*)

L'objet central de la philosophie même aujourd'hui pourrait être la notion de « forme de vie ». Le « siège de la vie », autrement dit , est une notion qui remonte officiellement à Edmond Husserl non sans relativiser579(*), elle a pris une grande importance avec la révolution linguistique et pragmatique en philosophie sous le concept de « forme de la vie » chez Ludwig Wittgenstein, avec le « monde vécu » pour Jürgen Habermas, avec « bak ground » chez John Searle, avec Habitus chez Pierre Bourdieu. L'acception primitive est la même, la notion corrobore avec raison une visée pratique pour dépasser le mentalisme des temps moderne les notions de compétence, de capacité et de ressource de base dans l'apprentissage avec Noam Chomsky.

Le monde vécu renvoie aussi à la métaphore de la toile chez E. Cassirer : « la toile n'est pas un produit fini qui s'étudie comme un objet quelconque, c'est plutôt un processus, une modification permanente, le ` tissu culturel' en devenir. »580(*) Mieux, « la toile (notre cybermonde) doit être comprise comme un entrecroisement, ce qui rappelle l'image du symbolique comme focus , lieu de textiles et optique servent la même cause , le dépassement du dualisme pour une relation dynamique des parties. »581(*) Les mots comme réflexion, réfraction, toile, voile, et autres semblables sont tirés du monde vécu. La réfraction est au coeur de la physique théorique égyptienne qui a fait émerger les pyramide parce que prototype de diamant, corps noble comme l'émeraude, et la toile (le cybermonde) domine notre époque social.

L'idéologie de la communication « doit régler tous les problèmes »582(*). Ce serait un lapsus ne peut se dire dans l'optique de monde vécu comme le fait L. Sfez «la communication envahit tous les domaines ». La communication est toujours déjà supposée partout : « dans la science des organisations et de la décision ; dans les sciences exactes elles-mêmes, physiques et biologiques contaminées par le vocable « communication » ; sans parler, bien sûr, de l'intelligence artificielle, de l'informatique ou des sciences cognitives. Curieuses et forte convergence de ces différents champs. Consensus transnational où, comme on peut le croire, nouvelle idéologie, voire nouvelle religion mondiale en formation ».583(*)

Puisqu'on n'y est à propos de la religion, c'est aussi ici un lapsus de la part de Lucien Sfez , au point de vue théologique et biblique probablement d'où est emprunté la notion même, le « siège de la vie » renvoie à la notion de « source de vie » dans le livre de Proverbes584(*), à la notion de « dépôt spirituel » dans les épitres à l'Eglise, à la même expérience comme une connaissance (apprise) par expérience . Cette compétence est la plus grande chose dans la vie de tout homme. Nous pouvons voir la survivance de la notion de l' « âme » et de la « Raison » dans cette acception primitive. Comme ces notions constituent les objets principaux de trois grands paradigmes philosophiques : le paradigme onto-théologique avec l' « Etre » (ce qui fait de vous vous -même),la paradigme de la conscience la Raison (je pense je suis), le langage et la communique dans la paradigme de la philosophie du langage initié par Wittgenstein et anticipé par Charles Sander Peirce. Ici l'expérience communicationnelle au niveau déjà préréflexif tissé dans l'interlocution passé et sédimentée dans le corpus notionnelle de la culture, dans le langage et dans l'interaction.

Cependant, faut dire que l' « Etre », la « Raison » et a fortiori le « monde vécu » (l'habitus) sont toujours analogiques. L'individualisme absolu est un l'heure comme chez Descartes ( je pense voudrait dire nous pensons à proprement parler dans une inter- individualité). Analogiques nous partiellement même partiellement autre.

* 573Ibidem.

* 574 Jürgen HABERMAS, Logique des sciences sociales et autres essais, Puf, 1987, Paris , p.138.

* 575 Voir Jürgen HABERMAS, Logique des sciences sociales et autres essais, Puf, 1987, Paris.

* 576 Jürgen HABERMAS, Logique des sciences sociales et autres essais, Puf, 1987, Paris , p.340.

* 577 Lucien SFEZ, La communication, Huitième édition, puf, Paris , 1991, p.10.

* 578 Lucien SFEZ, La communication, Huitième édition, puf, Paris , 1991, p.11.

* 579 « A propos de Schütz parle de «stock of knowledge at land » (réservoir de connaissances immédiatement disponibles) du « (common sense knowledge »( savoir de sens commun ) qui remplit le « every day world »(monde de tous les jours). ... Anticipant par là certaines analyses husserliennes du monde vécu », Jürgen HABERMAS, Logique des sciences sociales et autres essais, Puf, 1987, Paris,p.140,142 . 

* 580 Nathalie JANZ, Globus symbolicus Ernest Cassirer un épistémologue de la troisième voie ?, Préface de John Michael Krois, éd . KIME,Paris, 2001,p.73.

* 581 Nathalie JANZ, Globus symbolicus Ernest Cassirer un épistémologue de la troisième voie ?, Préface de John Michael Krois, éd . KIME,Paris, 2001,p.76.

* 582 Lucien SFEZ, La communication, Huitième édition, puf, Paris , 1991, p. 3.

* 583 Lucien SFEZ, La communication, Huitième édition, puf, Paris , 1991, p. 4.

* 584 Garde ton coeur plus que toute autre chose , car c'est de lui que vient la source de la vie. Le coeur est le siège de la vie. Les grands savants créent à partir de leur culture.

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