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Quel est l'impact de la précarité sur la famille et sur l'enfant?

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par Romain CORDIER
Haute Ecole en Hainaut de Tournai - Educateur Spécialisé 2015
  

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II. SUR LE PLAN SCOLAIRE :

1. RENFORCER L'IMPORTANCE DE L'ECOLE DES DEVOIRS :

La Maison de Jeunes est aussi Ecole des Devoirs tous les jours de la semaine (hors week-ends) après les heures d'école des enfants. A mon arrivée en stage, j'ai pu observer un brouhaha continu lors de ce temps consacré à l'étude. Je ne comprenais pas comment il était possible pour ces enfants de comprendre ce qu'ils étudiaient, et j'ai vite remarqué que le travail était bouclé le plus vite possible, dans l'idée de pouvoir faire autre chose rapidement.

Il m'a donc paru essentiel de mettre en place un règlement distinguant les conduites tolérées de celles qui ne le sont pas. J'ai donc convoqué le conseil des jeunes, composé des plus de 16 ans, et je les ai invité à établir une liste des engagements qu'ils devaient prendre pour que l'Ecole des Devoirs soit un endroit d'étude, et non de récréation. Les éducateurs devaient eux aussi dresser une liste de leurs engagements.

Enfin, le règlement devait être voté à l'unanimité, et signé par tous les membres de la MJ. En voici le résultat page suivante.

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Règlement de l'Ecole des Devoirs :

JE M'ENGAGE A :

 

- Dire « Booonjouuuuur » en arrivant,

- Venir ici pour travailler,

- Ne pas parler d'autres choses que des devoirs,

- Ranger mes affaires de façon à ne pas gêner les autres,

- Rester poli et à m'adresser correctement aux autres,

- Me tenir correctement (sur ma chaise, et en général),

- Aider les autres lorsque les éducateurs sont pris et lorsque j'ai fini mon

travail,

- Ne pas crier,

- Ne pas utiliser de téléphone, pc, mp3, etc,

- Ne pas grignoter,

- Ne boire que de l'eau (pas de sodas et autres),

- Etre à l'heure,

- Quitter l'école de devoirs lorsque j'ai TOUT terminé.

LES EDUCATEURS S'ENGAGENT A :

 

- Etre clair dans leurs propos,

- Etre disponibles pour vous aider,

- A respecter et faire respecter ce règlement.

Moi, ... m'engage à respecter correctement ce

règlement, et à accepter la ou les sanctions prévues en concertation avec les animateurs, et ce, en cas de manquement à l'une ou plusieurs de ces règles.

Date : Signature :

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Enfin, je pense qu'il serait intéressant d'inclure les parents dans l'Ecole des Devoirs. Comme je l'ai dit précédemment, bon nombre des enfants interrogés avouaient que leurs parents ne s'intéressaient pas ce qu'ils faisaient à l'école, ou ne faisaient pas leurs devoirs avec eux. J'ai donc interrogé les enfants en leur demandant s'ils étaient d'accord pour que leurs parents participent à l'Ecole des Devoirs, et sur les 16, 2 enfants disent « oui », 4 « oui, mais pas tout le temps », et 10 « non ». Ceux qui sont le plus en demandes sont les 6-14 ans. Car il est compréhensible que les jeunes adolescents ne souhaitent pas que leurs parents les surveillent, et encore moins pour les devoirs. Mais pour les plus jeunes, on voit nettement qu'une intervention des parents serait à leur avantage.

Alors pourquoi ne pas les inclure dans ce processus ? Cela ne nous permettrait-il pas de mieux cerner les difficultés éducatives des parents en souffrances ? Cela ne rassurerait-il pas les parents de savoir qu'ils sont compris et aidés ? Une fois encore, sans vouloir faire d'aide à la parentalité, mais juste en apportant quelques outils éducatifs et non des « conseils ». Recentrer les parents sur l'intérêt de s'investir dans le travail de leurs enfants, c'est ainsi dépasser la peur de les voir échouer ou reproduire leurs erreurs. D'autant plus quand on sait combien les parents sont en rupture avec les services d'aides spécialisés.

4. SENSIBILISER L'ETABLISSEMENT SCOLAIRE SUR LES

DIFFICULTES DE L'ENFANT :

Là encore, ce n'est effectivement pas le rôle premier d'une Maison de Jeunes, mais entretenir un contact de qualité avec les établissements scolaires des enfants les plus en difficultés, serait une démarche intéressante. Surtout quand on sait que les parents sont

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souvent très réfractaires aux rencontres parents/professeurs, parce qu'ils s'exposent au regard de l'autre, qu'ils ont honte de leurs situations, ou bien simplement parce que l'investissement des parents est parfois inexistant, même si chez eux, « l'enfant est roi ».

J'ai en tête cet enfant de 8 ans, d'origine marocaine, et dont la mère, seule au foyer, ne parlait pas un mot de français. Il refusait de faire comprendre à sa mère les problèmes qu'ils rencontraient à l'école. Il aurait pu les lui traduire fidèlement en marocain, mais cette espèce d'avantage du « bilinguisme non partagé », faisait qu'il préférait mentir sur ses résultats plutôt que d'inquiéter sa mère. Les deux seules actions qui s'offraient alors à nous, étaient d'essayer de raisonner l'enfant pour qu'il dise la vérité, ou faire en sorte que ses résultats augmentent. La situation n'a pas évoluée sur les quatre mois de stage que j'ai effectué.

Alors pourquoi, pour les enfants les plus en difficultés, ne pas entrer en contact avec l'école ? Proposer des remédiations en partenariat ? Tenter de faire le relai entre famille et professeurs ? Ou encore réaliser une sorte de contrat entre l'enfant, l'école et la Maison de Jeunes ? Est-ce vraiment impossible ? Je ne crois pas, surtout sachant que sur les 16 enfants interrogés, tous comprennent l'importance d'aller à l'école.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon