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Impacts environnementaux des réfugiés autour des zones conflictuelles en Afrique de l'ouest

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par Abdoulaye DIALLO
Université Ouaga I Pr Zoseph KI-ZERBO - Master II recherche (Gestion des Ressources Naturelles) 2015
  

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III-3 : CONDITIONS D'INSTALLATION ET MODES DE VIE DES REFUGIES

MALIENS DANS LE SAHEL BURKINABE

A la suite de la crise malienne de Janvier 2012, des réfugiés maliens sont arrivés par vagues successives au Burkina Faso avec leur bétail. Un nombre important de ces réfugiés s'est installé dans la région du sahel en faveur d'une décision politique mais surtout à cause des liens ethniques et culturels communs avec les populations locales. Ils se sont installés auprès des populations autochtones ou sur d'anciens sites ayant accueilli d'autres réfugiés maliens en 1993. Mais avec l'afflux des réfugiés, de nouveaux sites d'accueil ont été ajoutés aux anciens, donnant un total de neuf sites d'accueil inégalement répartis dans les trois provinces de la région comme indiqué sur la carte 6 : cinq dans l'Oudalan, trois dans le Soum et un seul dans le Séno. Pour des raisons pratiques (accessibilité, regroupement, stratégie, sécuritaire), des relocalisations de sites sont en cours sous la supervision du HCR et des autorités nationales (CONAREF), surtout dans le Soum. Les sites de Férerio, de Gandafabou ayant déjà été fermés (UNHCR, 2013).

Carte 6 : camps de réfugiés dans le sahel burkinabé

Les camps de réfugiés dans la région du sahel burkinabé sont dominés par les sites spontanés dans la province de l'Oudalan, suivi des sites officiels dans le Séno et le Soum.

III-3-1 : INSTALLATION ET RELOCALISATION DES REFUGIES MALIENS DANS LE SAHEL BURKINABE

L'unique site répertorié au Séno est celui de Goudébo au Nord de Dori, à environ 10 km sur l'axe Dori-Gorom. Au dernier recensement officiel de 2006, le village de Goudébo comptait 692 habitants répartis dans 136 ménages dont 50,51% de femmes. Avec quatre quartiers comportant chacun un forage, le camp de réfugiés installé au quartier Goudébo école, compte 9 982 habitants dont 2 862 ménages (Barry S et al). Les réfugiés de Guédebo sont venus des sites spontanés de Déou, de Férerio et de Gountouré-Gnégné entre Novembre et Décembre 2012 (HCR, 2013).

Dans le Soum, les sites initiaux sont Damba et Mentao, localisés respectivement au Nord-ouest et au Sud-ouest de la province. Le village de Damba qui est essentiellement constitué de réfugiés est en plein transfert vers le site de Mentao. Cette localité est subdivisée en cinq entités et abrite 1 295 habitants dont 241 ménages (RGPH, 2006). Les premiers réfugiés y sont arrivés en fin Janvier 2012, dont certains y avaient déjà séjourné en 1993. Les chiffres officiels font état de 14 808 réfugiés dont 4 306 ménages. Ces chiffres sont très évolutifs car chaque jour voit son contingent de nouveaux arrivants (les relocalisés de

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Damba). Le département de Nassoumbou qui comprend le village de Damba abrite une aire protégée qui est le lieu de collecte de bois énergie et une zone de pâturage pour le bétail des réfugiés. C'est dans cette aire protégée que la collecte supervisée du bois mort est organisée par OCADES/CARITAS et les services techniques du ministère de l'environnement et du développement durable pour la fourniture de bois aux réfugiés des camps.

Contrairement aux deux provinces précédentes qui abritent la plupart des sites officiels, les sites d'installation spontanée des réfugiés se concentrent à l'Ouest de l'Oudalan. Il s'agit des localités Tin Edja, Déou, Dibissi et Gountouré-Gnégné constituées surtout de communautés locales évoluant dans l'élevage, le commerce et l'agriculture. Les réfugiés installés à Tin Edja sont arrivés en Avril 2012. Mais beaucoup d'entre eux y avaient déjà séjourné en 1993 lors de la crise malienne de 1992. Le nombre de réfugiés est estimé à 1 214 individus dont 350 familles de bergers ne sont pas enregistrées et prises en charge par le HCR. Ces réfugiés éprouvent de sérieuses difficultés pour leur prise en charge et l'élevage demeure la principale activité même si quelques-uns s'adonnent au petit commerce.

Le village de Déou qui compte 7 878 habitants répartis en 1 369 ménages a enregistré ses premières vagues de réfugiés en février 2012. En mars, leur nombre atteignait 3200 individus répartis dans 498 ménages (FAO, 2013). Une particularité constatée à Déou est qu'une partie des réfugiés était cantonnée à l'Ouest du village tandis que les autres sont disséminés au sein de la population autochtone, dans des concessions ou dans des maisons en location.

A Dibissi, localité abritant 667 âmes répartis dans 110 ménages (RGPH, 2006), a accueilli ses premiers contingents de réfugiés en mars 2012. En mars 2013, soit un an après, le village comptait 4 702 réfugiés en provenance de Gao et de Tombouctou. Les zones de pâturage sont essentiellement localisées au Nord et à l'Ouest et une bonne partie (60%) du cheptel de ces réfugiés pâture hors des camps sur les rives du Béli, aux abords du forage Christine et à Zarmakoye par manque de ressources suffisantes sur place. Le reste du cheptel bivouaque autour du camp et les réfugiés ne manquent pas d'occasion pour témoigner leur reconnaissance aux populations hôtes pour l'hospitalité et le partage des ressources (eau, pâturages, bois d'énergie, terres, bois d'oeuvre) dont ils disposent. Non loin de là, le site de Gandafabou dans l'Oudalan divisé en cinq entités supportant 1 178 habitants dont 188 ménages. Ce site a accueilli des réfugiés qui ont été redéployés vers le camp de Mentao à partir de janvier 2013 (FAO, 2013).

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Enfin, le village de Gountouré-Gnégné, équipé moyennement en infrastructures hydrauliques comporte une population de 1 295 habitants et un site fermé dont le contingent de réfugiés est transféré au camp de Goudébo dans le Séno (RGPH, 2006 ; HCR, 2012). Cependant, selon la même source, 53 familles de réfugiés sont restées à Gountouré-Gnégné à cause de leur bétail qui bénéficie de pâturages abondants et de points d'abreuvement. Ces réfugiés ne sont plus pris en charge par le HCR.

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