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L'intervention militaire française au Mali. Essai d'analyse géopolitique.

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par SATUTNIN NDONG NDONG
Université Omar Bongo - MASTER GEOSCIENCES POLITIQUES 2015
  

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Introduction générale

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Afin de bâtir une analyse scientifique cohérente, quatre points permettent d'éclairer les ressorts méthodologiques et théoriques de cette étude consacrée à l'intervention militaire française au Mali. Le premier point aborde la justification de l'étude. Celle-ci met en exergue l'intérêt du sujet, son objet et son champ d'étude. En effet, il s'agit d'apporter les raisons fondamentales du choix de ce sujet et le recadrer dans son approche définitionnelle. Le second point évoque la problématique et le cadre théorique de l'étude. Il est ici question de mettre en relief l'interrogation que pose cette intervention, les différentes hypothèses de recherche et les théories qui s'associent directement à ce sujet. Le troisième point qui traite de la méthode de recherche développe les démarches entreprises dans le cadre de ce travail et la collecte d'informations. Le quatrième point expose les limites de cette étude, et enfin le cinquième point traduit l'articulation du travail en parties et chapitres.

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I- Justification de l'étude

1- Intérêt du sujet

Le continent africain connait depuis les années 1970 une escalade de conflits armés dans l'ensemble des grands blocs sous régionaux. En effet, après les tensions perçues dans la corne de l'Afrique dans les années 1970, et celles de l'Afrique australe en 1980, l'Afrique de l'Ouest qui est longtemps restée une zone faiblement affectée par les conflits armés rentre dans la sphère des zones instables à la fin des années 1980 à partir de la guerre civile qui éclate au Libéria. Cette guerre intra-étatique annonce une instabilité perpétuelle dans la sous-région avec notamment les cas de la Sierra-Léone, de la Guinée Conakry ou encore la Côte d'Ivoire. A partir de cet ensemble de tensions, l'Afrique de l'ouest se place dans la zone de tempête de feu à l'échelle mondiale. Les conflits observés dans cet espace géographique sous régional sont restés parfois latents, parce que leurs causes réelles ne sont pas facilement perceptibles et déterminées. Elles échappent souvent à la connaissance de la société civile et de certains organismes internationaux. Or, de la description historique de ces théâtres, il ressort que la plupart de ces conflits intra-étatiques sont ponctués par des interventions militaires des puissances occidentales, parmi lesquelles la France. Ces interventions militaires hexagonales en Afrique résultent de la théorie gaulliste qui répond à « une stratification précise qui correspond aux intérêts économiques de la France, et la qualité des liens entre la France et les décideurs politiques de chaque Etat »1. Cette forme d'interventionnisme a soulevé au sein de l'opinion africaine d'importantes critiques vis-à-vis de la France. Mais, Avec l'arrivée de Nicolas Sarkozy au pouvoir et plus récemment celle de François Hollande, la France s'engageait à inscrire sa politique militaire en Afrique dans le sens d'un désengagement et de responsabilisation des africains dans la gestion de leur propre sécurité. Or, à la lecture des opérations militaires de la France dans le continent africain durant ces cinq dernières années, les faits sont totalement différents des déclarations politiques de l'exécutif français. L'intervention militaire française au Mali est l'une des plus récentes de la France dans l'Ouest du continent africain, ainsi, son étude est d'une importance capitale.

De ce fait, ce sujet présente deux intérêts scientifiques : d'une part, il permet de comprendre l'antinomie qui existe entre les discours officiels de la France sur son désengagement militaire en Afrique et l'effectivité de ses nouvelles interventions militaires dans ce même continent. Et d'autre part, il aide à comprendre l'exception faite au Mali, un Etat apriori pauvre dans la théorie gaulliste d'interventionnisme militaire basée sur la primauté des intérêts.

1P. Chaigneau, La politique militaire de la France en Afrique, Paris, Atelier de Pierre FANLAC, 1984, p.44.

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Ainsi, le thème de recherche « L'Interventions militaire française au Mali : essai d'une analyse géopolitique », nous situe dans le cadre des conflits africains qui, le plus souvent prennent des tournures de conflits militaires internationaux généralisés, où les grandes puissances internationales viennent mesurer la capacité de leur force. En effet, bien que l'intensité de ce conflit impliquait plusieurs Etats de la communauté internationale, notamment les grandes puissances militaires occidentales, il est apriori un conflit intra-étatique qui devrait au départ mobiliser des responsables politiques maliens dans la recherche des solutions. L'intervention de la France dans cette crise vient une fois de plus conforter son image comme `'gendarme de l'Afrique» et met en perspective des anciens accords de défense et d'assistance militaires technique2 signés par l'Etat malien avec l'hexagone. Pourtant, à travers l'échelle élaborée par P. Chaigneau (La politique militaire de la France en Afrique, 1984), qui place le Mali en « marge du système militaire français »3, celui-ci est de loin l'un des Etats africains dans lesquels la France devait rapidement intervenir. De ce fait, le Mali devient un cas d'étude spécifique qui permet de réexaminer la politique militaire de la France en Afrique.

L'approche de cette thématique n'ayant pas encore été faite particulièrement dans le département de Géographie, et en générale dans l'Université Omar Bongo, elle constitue une nouvelle étude qui revêt un caractère original et complète les différentes recherches de la conflictualité africaine qui ont déjà été abordées dans les années antérieures en master Géosciences Politiques du Monde Contemporain.

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