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L'intervention militaire française au Mali. Essai d'analyse géopolitique.

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par SATUTNIN NDONG NDONG
Université Omar Bongo - MASTER GEOSCIENCES POLITIQUES 2015
  

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3- Les territoires africains comme base arrière de l'intervention militaire française

L'opération militaire de la France s'est appuyée sur plusieurs Etats frontaliers du Mali pour le transfert du matériel militaire vers le théâtre. En effet, pour pallier l'enclavement de l'Etat malien et l'exiguïté de son infrastructure aéroportuaire, les Etats voisins, frontaliers ou non, ont été transformé en plates-formes de transit de la logistique, d'acheminement des troupes vers les lieux d'affrontement, de ravitaillement du matériel militaire sur le front. Ces territoires africains devenaient ainsi que le nomme J-F. Owaye147, des points d'appui stratégiques pour accueillir les équipements militaires français, qui arrivaient par voie maritime ou par voie aérienne. Ainsi, le Sénégal, le Niger, le Burkina-Faso et le Tchad ont été des bases stratégiques sur lesquelles la France s'est appuyée pour relancer ses opérations sur le front.

S'agissant du transport de la logistique par voie maritime, le Sénégal fut transformé en interface entre la France et le théâtre malien. En effet, le port de Dakar recevait toute la logistique que la France acheminait par la mer. Selon le Ministère de la Défense française148, les trois affrètements maritimes DIXMUDE ; MN EIDER et Louise RUSS, en provenance de l'Istres en France, avaient stocké au port de Dakar, un dispositif militaire de 9170 tonnes, comprenant des véhicules, des engins de génies et des munitions. C'est donc à partir de ce port que le matériel militaire convoyait par voie terrestre vers la partie septentrionale du Mali, où se déroulait l'opération Serval.

La France s'était également servie des bases aéroportuaires des territoires voisins du Mali pour alimenter l'opération Serval. En effet, en dépit de l'aéroport de Bamako, les espaces aéroportuaires d'Ouagadougou, de Niamey, de Dakar et de N'Djamena ont servi de tremplin à cette opération militaire. Ces aéroports avaient permis à la France de réaliser un « acheminement stratégique »149 en provenance des bases aéroportuaires françaises de Pau et d'Evreux. Ainsi, durant l'opération, 18500 tonnes de matériels militaires transitaient par ces différents ports africains avant leur utilisation sur le théâtre.

A cette utilisation des sites portuaires et aéroportuaires, l'intervention française s'appuyait également sur les Etats africains dotés des bases de pré-positionnent. Ces dernières offraient une plus-value à l'opération française. Ainsi, les bases situées en Côte-d'Ivoire, au Tchad et au Gabon, ont fournis un important dispositif militaire dans cette opération. Le matériel militaire en provenance du Gabon et de la Côte-d'Ivoire se composait de trois avions militaires parmi lesquels deux C160 Transall et un Casa CN235, et du Tchad, on avait trois

147J-F. Owaye, La sécurité nationale gabonaise, Introduction par les textes (1958-2000), Libreville, Presses Universitaires du Gabon, 2010, p.222.

148Dossier de presse, ministère de la Défense française, 2013, p.8.

149 Dossier de presse, ministère de la Défense française, op.cit.,

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mirages 2000D, deux mirages F1 CR, un avion Hercules C130 et deux avions militaires de transports de type Boeing C135 et C160transall. Tous ces appareils étaient utilisés, soit pour le transport de la logistique et des soldats, soit pour le combat aérien. Cette exploitation des espaces portuaires et aéroportuaires des pays voisins du Mali et de l'utilisation des sites de pré-positionnement français durant les premières phases de l'opération Serval, démontre combien les territoires africains occupaient une position stratégique dans l'aboutissement de cette action militaire. Ces territoires servaient donc d'arrière-cour à l'armée française en guerre au Mali.

Au regard de tout le dispositif militaire français déployé sur le théâtre malien, il est clair que l'objectif de l'armée française était de déstabiliser les groupes armés rebelles et terroristes et détruire leur implantation. Il reste à savoir si cet objectif global a été atteint et quels ont été les autres effets de l'intervention militaire française.

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